Larivière (Bien+) : Merci de votre long commentaire, ça valait le coup d’avoir espéré votre passage :)

C’est vrai que le texte pourrait se lire sans ce rappel appuyé du titre aux fumées des drogues douces. Mais je voulais que mes lecteurs comprennent que je ne prenais pas partie, que je laissais la parole à un locuteur évaporé dans ses herbes incandescentes. Je n’aime pas laisser trace de mes opinions personnelles :)

Le 3e quatrain que vous avez bien aimé a été pour moi le plus difficile à composer. J’avais beaucoup de choses en tête, comme souvent dans mon esprit quelque peu baroque. Je me suis même dit : « Est-ce que Faust a participé à ces danses baladoires de Satan ? » Et puis je me suis dit que ça ferait trop :)

Par contre, la chambre froide m’est venue comme une évidence. C’est un peu les jours jaunes de votre beau poème du même nom. Que le fumeur de joint dresse une chambre froide au milieu de la salle de bal, où des couples en phase terminale d’amour viennent y refroidir leurs désirs frelatés sous leur grimage obscène, m’a semblé plutôt cohérent et faire contraste avec la joie des mariés. Le Diable et le bon Dieu, comme disait le fantaisiste Sartre.

Je crois que nos poésies sont différentes, mais qu’est-ce que ça fait du bien ! Vous avez tenté un poème en alexandrins (La complainte d’Esculape) ; je vous promets de faire un effort pour renvoyer l’ascenseur en poésie libre. Il me faut juste le temps d’écrire des alexandrins et de comprendre comment les défaire :)

Merci encore, talentueux poète.

Bellini

Horatio (Beaucoup) : Merci beaucoup de votre passage. Décidément, vous êtes un spécialiste de la peinture flamande. Je vous avouerai découvrir Ensor grâce à vous, et aimer follement. Si je devais choisir quelques tableaux pour illustrer mon texte, je verrais assez bien L’intrigue, Squelettes se disputant un pendu, ou La mort et les masques.
Merci encore pour cette formidable découverte.
Allez tous lire Horatio et sa formidable Lecture en bleu.
Bellini

Citation :

Imaginez l'horreur lorsque j'ai pris connaissance de ceci cette nuit, lors de ma dernière noctambulation !... J'ai senti le poids de la culpabilité prêt à m'écraser. Pff... vous vous rendez compte, j'avais osé quitter Oniris le temps d'un égoïste et agréable week-end, sans penser un instant à votre possible suicide...

Alors j'ai lu, et lu encore, tout jusqu'à la dernière miette... Oui, votre fil est intéressant à suivre, parfois pîtreusement garni aussi, et c'est très bien ainsi...

Grâce à votre tutoiement emporté (lol), j'ai vite compris qu'ayant trouvé votre Marlène sur le pont de l'Yonne, attiré par ses vers vous aviez repris pied chez les vivants (Ce qui est mieux que le contraire, non ? ;).

Ça m'a laissé un peu de répit pour revenir vous dire qu'avec ou sans herbe bien ou mal roulée je sais rarement aimer sans passion. Hé bé oui, pôvre de moi, je ne suis douée ni pour la langue de bois, ni pour le l'expression en demies teintes.

Donc, oui, je vous redis ici bravo pour votre art consommé de la syntaxe sous toutes ses facettes. Vous nous racontez à chaque fois des histoires passionnantes, que ce soit dans vos poèmes ou vos commentaires, sans oublier vos délicieuses réparties sur ce forum.

Merci d'ailleurs, de l'avoir ouvert. Comme je le répète souvent à qui veut l'entendre, le retour de l'auteur sur les commentaires reçus sur ses textes, en plus d'être un signe de la plus élémentaire courtoisie, est très plaisant.

Merci aussi pour votre humour brillant, qui, si j'ai bien tout compris, n'est qu'une façade pour masquer (ah non, pas le masque encore ! :) le grand sensible que vous êtes.

À vous relire bientôt.



Cat

Cat,
Bon, ce site, ça commence à bien faire ! Je suis totalement envoûté.
Vous, avec vos yeux noisettes torréfiées et mondées, Angieblue avec son côté je fume pour oublier, Myo avec ses myosotis sauvages, ceux que ma femme me reproche de tondre chaque fois que je passe la tondeuse… Y’a que Cristale… je sais pas, je suis pas sûr d’avoir compris, on dirait qu’elle jette des pigeons en l’air. Pourquoi elle m’écrit pas directement ?
Bref, vous aurez compris que mes muses m’amusent .
à toutes
Bellini

Bellini, et le meilleur de l'opéra ? Carmen. Sérieusement. On n'y pleure pas, mais si on le connaît bien, on est réellement scotchés jusqu'à la fin.

Comment faites-vous Bellini pour avoir des "discussions sur les récits" aussi longues ? Quand c'est moi, cela ne dépasse pas mes remerciements...

Citation :

Mais...je vous écris directement Bellini ! Il vous suffit d'attraper le pigeon condor, le courrier est dans un petit rouleau attaché à sa papatte.

Citation :
Les discussions sur les récits sont souvent chez moi l’enveloppe du vide. Contrairement à vous, je n’ai rien à dire dans mes textes, je suis donc bien obligé de les enrober de confiture… Quelquefois de bonnes âmes viennent la partager.

Citation :
Je viens de capturer le condor avec un rétiaire (je vous dis ça pour la prochaine fois, c’est quand même plus pratique avec un pigeon). Voici ce que je lis sur votre petit rouleau :

« Le couvre-feu 21H/06H va obliger votre invitée à passer la nuit chez vous. Ne proposez donc aucune activité cérébrale autre que l’étude approfondie du poème joint intitulé L’instant propice. Loin de l’océan, prévoyez juste quelques glaçons pour fabriquer les gouttes. »

Je la vois samedi soir, je vous dirai. J’ai rendez-vous chez le coiffeur dans l’après-midi pour des bouclettes dans les cheveux, et on doit me livrer une planche de surf en express. J’ai toute confiance en vos conseils, un échec me serait totalement imputable. Votre prix d’amie ne pourra être que sous-évalué.
Avec toute ma pré-reconnaissance.

Bellini

Ah enfin ! Mon condor a franchi les montagnes de la Creuse et du Berry...Pour occuper votre invitée de 21h à 6h du matin samedi, comme je suppose que vous ne saurez pas quoi faire avec elle, c'est bien de lui faire lire le texte en question et qu'elle l'apprenne par coeur, j'en ai d'autres en réserve que je pourrai vous faire parvenir de la même façon en urgence, l'oiseau voit bien la nuit et passera en silence au-dessus des couvre-feu, cela vous évitera de vous ennuyer...

Ah oui...les bouclettes : avec un fer à friser pas trop chaud et un peu de lanoline pour les gainer afin que les gouttes glissent mieux. La planche, mettez-la bien en évidence et n'oubliez pas de remplir plusieurs bacs à glaçons.

Concernant le règlement, à prix d'amie bien entendu, cela attendra votre rapport de satisfaction relatif aux résultats obtenus à cause de grâce à mes conseils...

Bonne chance.

Cristale

Cristale #39 : « Ah enfin ! Mon condor a franchi les montagnes de la Creuse et du Berry... »

Je veux bien qu’en partant de chez vous pour arriver chez moi, votre condor soit passé par le Berry. Mais qu’est-ce qu’il est allé foutre dans la Creuse ? Je vous rappelle quand même que je suis réveillé tous les matins par le bruit des vagues et des cigales, tandis qu’une brume de jasmin vient frisoter les poils de mon nez. Et moi c’est pas une musique d’ascenseur qui traverse une huile essentielle de jasmin !

Dans ces conditions, l’exploit de votre condor n’est pas d’avoir mis trois semaines mais tout simplement d’être arrivé. Votre volatile, il aurait pas un remontoir ? En plus, il s’est posé chez le voisin qui m’a réclamé 1000€ pour me remettre votre mot et accessoirement lui rembourser une jarre de picholines que son aile de géant avait renversée. Au passage, je vous dis pas l’état du p’tit rouleau attaché à sa papatte… Dame Cristale, vous êtes gentille, mais il était tout bouloché, comme si vous l’aviez mâché avant d’en faire un dolma (feuille de vigne farcie au riz). A moins que le condor ait fait des cochonneries avec. Bon, vous avez compris que vous reverrez plus jamais votre condor, je l’ai empaillé au-dessus du campanile de mon belvédère.

Mais faut absolument que je vous raconte la suite, je profite du calme régnant actuellement sur le site.

Figurez-vous que mon invitée, Clara Vénus, m’a demandé d’avancer notre rendez-vous à hier soir, voulant profiter, a-t-elle pudiquement et chastement insisté, d’une soirée totalement libre avant le couvre-feu. J’avoue m’être interrogé sur cette résolution plutôt défensive, qui lui laissait tout loisir de quitter ma villa dès 9H01, sans crainte d’être taxée de 135€, représentant tout de même 10% du tarif auquel j’évaluais sa fascination pour ma compagnie.

Dès son arrivée je lui ai poliment demandé si elle souhaitait se débarrasser de quelque chose. C’est alors qu’elle a retiré son vêtement le plus encombrant, un élégant caraco fuchsia paré au-dessus des tétons d’une broderie perlée de Lunéville. Moi non plus je ne supporte pas les bretelles, ai-je lancé à la manière d’une vieille complice de la Fashion Week. Elle a aussitôt éclairé d’un rire discret une denture de touches de piano aussi artificielle que la taille de son bonnet. Je me suis dit que seul un surfeur à bouclettes pouvait rivaliser.

Secourable et comme inspirée par vos conseils, chère Cristale, elle s’est donc proposée de chauffer mon fer à friser. Et là…le drame. Le fer à friser lui a échappé des mains, atterrissant là où vous imaginez en enflammant mon string Kelly SLATER, et en se transformant soudain en pince à merguez. Croyez-moi, pendant un moment j’ai été content d’avoir un seau de glaçons sous la main. Là encore, merci Cristale pour votre prévoyance. Rien à dire, j’ai été très bien soigné par Clara Vénus dont l’aisance manuelle toute cotonneuse a facilement transformé la merguez en chipolata d’apéritif, une fois tout le piment égoutté. Ma voix est devenue nasillarde, pour ne pas dire transformiste. Sans doute est-ce la raison pour laquelle elle m’a aussitôt proposé de jouer à Juduku et de me réciter votre poème, l’instant propice, qui je dois le reconnaître m’a rendu l’espoir de récupérer un jour une partie de mes bouclettes.

Un appel d’urgence l’a ensuite obligée à interrompre notre soirée. Je l’ai accompagnée jusqu’au vestibule où elle a cru bon de frissonner en enfilant son caraco. Elle m’a fait la bise, sans vérifier le contenu de l’enveloppe que je venais de glisser dans sa besace, et d’un pas rectiligne de mannequin haut perché elle a survolé vers le portail le gazon frais tondu, un peu comme moi. Je ne suis pas sûr, mais dans le gazouillis de son départ, il me semble avoir entendu « Au revoir Bellina ». J’ai pris comme une compensation de n’avoir glissé dans l’enveloppe que mon poème Roulé dans l’herbe.

Bellini