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À propos de "Sonne au Funambule"
Maître des vers sereins
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11/02/2008 03:55
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Bonjour à vous,

Le texte est là :

http://www.oniris.be/poesie/david-sonne-au-funambule-4419.html

Pour dire quelques mots de l'écriture de ce poème, il a commencé par une recherche sur une homophonie anglo-française : "son of... " pour "fils de... ". Je voulais rapprocher le sens de ces deux groupes de mots, de là est venu "Sonne au f... " qui amena le funambule pour le compléter, et me mit en tête de rapprocher "fils" et "fils", l'homographie française se prononçant différemment suivant qu'il s'agissent du mot fil au pluriel ou de fils.

C'est bien le masculin de "filles" qui débute le poème, et le contexte avec les verbes "tisser" et "léguer" devait laisser planer le doute, mais pour imager : "Aux filles des ambulances" (mais "filles" complètent à la fois "fils" et "garçons", le sens du mot est plus large) restent une formulation bien plus curieuse qu'en y imaginant un singulier pour "Au fil des ambulances", donc l'ambiguïté manque un peu d'équilibre, c'est le fil qui l'emporte assez largement... même complètement je crois, mais c'est pas si grave, c'est prévu pour être double, ou au moins "tenter de... "

L'ambulance est là par association, pour sa racine commune avec le mot "funambule", Une drôle de fusion pour un "Son of une ambulance" en quelques sortes. Je les rapproche en imaginant les funambules comme les "fils de l'ambulance" le mot ne désignant plus vraiment le véhicule, mais une façon de se déplacer.

La double lecture en changeant de "fils" donneraient alors, à mon intention, un funambule léguant à ses frères :

"Ses bras en oasis, son dos de palmeraie,
(... ) un battement de cil."

Un mirage ou un espoir, quelque chose de fugace, c'était à peu près le sens de ces associations, mais pourquoi ? C'est l'objet du second quatrain...

"Il déshérite d'oncl' les zébras du péril"

C'est pas le vers exact du poème, c'est encore une homophonie sur "donc les" et "d'oncl' les" la succession de consonnes à la fin et au début des deux mots en forme un troisième "à l'oreille". Le "péril" renvoie à "l'exil" de la strophe précédente.

L'oncle en filigrane est juste une figure paternelle dérivée, l'image qui me venait c'est celle qui pousse le funambule à rester sur son fil, et s'en écarter par saut comme par chute revient à "quitter la famille". Quant au zébras, ils sont là pour le blanc.

Le "ventre de raie" avait déjà teinté le poème de cette couleur, c'est un blanc pâle, précisait plus loin par "blanc de craie", un blanc que je voulais désagréable. Ce blanc est la couleur de l'exil, du chemin étroit du funambule, des tourments de l'équilibre, de la neutralité dans ce qu'elle peut avoir d'anesthésique aussi. Le funambule saute pour fuir ce blanc, ou bien trouve en chutant non pas une fin, mais des couleurs :

"Il s’est en confettis au loin du blanc de craie"

La "braise" évoque aussi une couleur, une énergie, quelque chose à préserver, c'est une image du bout du chemin de ce funambule lorsque j'écrivais le poème, qu'il va donc chercher par un autre moyen.

Le dernier vers de ce quatrain :

"Si c’est toujours ainsi, de marcher sur un fil."

prépare la chute du poème, qui est à lire avec le titre :

"C'est alors que le glas... sonne au funambule"

Le premier tercet précise le moment de la chute elle-même, le faux pas ou peut-être l'embardée volontaire :

"Il a tombeaux ouverts de rester dans le doute"

Le doute c'est le blanc, c'est le fil, c'est éviter de pencher d'un côté ou de l'autre, aussi bien se décider que garder l'équilibre, comme si les verbes étaient synonymes. Juste précédemment, à la façon du "Il s'est en confettis c'est une construction évoquant un participe passé improbable, est-ce que c'est :

Il s'est précipité
Il a ressuscité

Ça dépend de fils ou fils... c'est venu en ré-écriture après le premier envoi qui me fut retourné, il y avait encore le mot "blanc" dans cette hémistiche au préalable :

"Il saigne à blanc ouvert de rester dans le doute,"

Je devais être encore sur les couleurs, la répétition m'avait échappé, une volonté d'écrire une chose et son contraire en même temps qui se recentra sur la double lecture, enfin c'est ce que j'ai voulu faire.

Pour chaque "fils de l'ambulance", c'est la révélation de leurs choix par la chute, ils ont penché, ils ont opté, boum, si j'ose dire. Le tercet se recentre sur le moment précis, d'une seule phrase avec des propositions collant aux hémistiches, sans enjambement ou autre, c'est sensé être lu facilement, rapidement.

La fin, où au lieu de sonner l'heure de ce "fils de l'ambulance" préfère klaxonner est aussi construite pour son rythme, ces alexandrins "pleins" sans nécessité de ponctuation sur deux vers et demi avec des rimes en "oire" qui font la bouche grande ouverte...


Bon, j'ai fait un peu long, c'est juste un poème sur la liberté sans doute. Pour l'hermétisme, c'est une constante, parfois à mon plus grand désarroi, mais c'est pourquoi je fais cette sorte de "fiche d'écriture" :
Toutes les rimes sont présentes ou quasiment en début d'écriture, mise en ordre, en scène, je n'ai quasiment plus de scrupules pour les raccords aux hémistiches ou ailleurs, jouer du singulier et du pluriel comme de définir un mot par un masculin et un féminin pour pouvoir accommoder les accords, pour moi, c'est les gammes du classique, la "musique" ou le rythme justifie les détails à mes yeux. Je parle un français courant mais là j'écris de la poésie. Néanmoins, même si ça me tente, ce n'est pas juste un bruit de mots, ils sont choisis, associés, leurs sens peut glisser mais "les chiens ne font pas des chats" j'ai une trame que je tente de resserrer. Je peux apprécier l'évidence en poésie, même la sentence je crois dans certains cas, mais je reste sur cette recherche d'une écriture double, associée à des sonorités, voir des cacophonies, pour ne pas emmener le lecteur forcement dans les derniers tourments de l'incompréhension, mais en laissant ouvert d'apprécier les mots comme un air de chanson dans une langue inconnue.


Pour finir avec un peu d'oniro-promo, je ne suis pas le premier à mettre en mot ce "funambule", le mot, le thème, en ont inspiré d'autres, mais pas tant que ça, si l'envie vous tente :

* Absolue : Le funambule

* macada : Funambule

* widjet : Le funambule

Contribution du : 21/08/2010 17:41
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Un Fleuve
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Re : À propos de "Sonne au Funambule"
Maître Onirien
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05/06/2009 23:42
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Et certaines et certains me disent hermétique !

lol

Bravo à toi David ! J'aime beaucoup ce que tu fais hein ! Quelque part, je dois être ton puîné.

Vous avez dit : "hermétique" ?

Contribution du : 21/08/2010 19:19
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"L'homme n'est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête."

Blaise Pascal
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Re : À propos de "Sonne au Funambule"
Expert Onirien
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22/06/2007 14:53
De Belgique
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Hum. Je reviens là-dessus plus tard, en détail peut-être (limite, rappelle-le, si je l'oublie. Enfin, si tu veux bien).

Mais... j'avais vu certaines choses (le mouvement du confetti me semblait assez évident) et étais passée à côté de tellement d'autres.

Toujours un plaisir de lire tes textes codés. Quel boulot ! Urgh. Bref, je reviens.

Contribution du : 21/08/2010 21:45
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Il ne faut pas trop questionner l'espérance.
La vindicte est un sport excédé.
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