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À propos du « Chemin des dames »
Chevalier d'Oniris
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19/01/2014 12:38
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Merci à tous, aux lecteurs de s'être arrêté un instant sur ce petit poème, aux commentateurs de m'avoir fait part de leurs réactions. Je suis soulagé que vous ayez apprécié mon approche un tant soit peu décalée, qui n'a pas été jugée dérangeante, hormis par la forme, pour certains. Je suis en apprentissage des mots depuis toujours et ce retour que vous m'accordez, avec chacun votre culture, votre sensibilité, votre champ lexical, vos goûts, m'aide énormément à évaluer mon travail, pas dans un sens linéaire et compétitif, comme la notation y incite, mais dans une démarche de partage et d'épanouissement, de sens revisité.

@KIE :
S'il y a une chose que je tenais à éviter, c'était bien la rime «ment» dans toutes les strophes, bien trop portée en français par les adverbes, par contre, vous l'aurez remarqué, j'ai tenu à unir ces rimes des deux premiers vers de chaque strophe par la lettre m : man, mo, main, mon, mai, mour : quand on «m», n'est-ce pas...

@Francis :
J'aime la vie tout près de la terre, celle des plantes, bien sûr, mais je pense aussi à Darwin qui passa les dernières années de sa vie à étudier les vers de terre...

@Hananke, Robot, Cat, Cox
À propos des quintils et des tétrasyllabes, je peux citer la «Chanson d'automne» (de Verlaine), qui n'a rien de joyeux. Si vous avez ressenti de la légèreté, je pense que c'est davantage le fait du sens que de la forme.
Je ne suis pas dans le registre de Brassens, avec sa très célèbre chanson «La guerre de 14-18» où il s'attaque férocement au mythe de la guerre et des héros ; ici, simplement, seulement, après, bien après, la douleur et l'horreur de la guerre contenues dans cette terre qui n'en peut mais, qui demande juste un peu de tendresse, que la vie l'irrigue.
Quand au caractère primesautier, pourquoi pas : voir en ce texte un écrit spontané me réjouit, c'est dire que mon travail l'a fait paraître tel.

@merseger
Tout a commencé, dans l'élaboration de ce poème, par «La terre ment», peut-être parce que j'avais lu un article où il était question d'une nouvelle technique radar pour déceler des sites archéologiques, notamment les plans de certains villages rasés au cours de la Grande Guerre. Ce premier vers est effectivement le cœur même du texte. Gravité et légèreté mêlées ? Oui, la vie est une quête permanente d'équilibre...

@Bleuterre, myndie :
Oui, la musicalité, la répétition des rimes, le martèlement du tétrasyllabe me semblaient offrir le lancinement des souffrances comme le frisson de la vie. Il est quand même frappant que la musique militaire offre elle aussi autant de rythme et de légèreté. Pensez au «pont de la rivière Kwai», par exemple. Est-ce la jubilation du désespoir ? Brassens nous livre une musique sautillante pour «La guerre de 14-18», honni soit qui mal y pense.


@RB :
Que «La terre ment» vous surprenne...eh bien moi aussi, mais ces mots se sont imposés, comme je le relate plus haut. Cela suppose que je prête à la terre une intention. C'est bien le cas. La terre est vivante (quand on ne l'a pas stérilisée). Comme je lui prête l'intention de recevoir l'amour des humains, je lui prête aussi celle de leur mentir... même démarche dans «veulent». Je n'ai pas compris votre remarque à propos de «Il faut guincher», désolé. Pour «pécher», Louis l'a très bien expliqué... d'où le verbe «oser». Pour ce qui est de la gouache ou de l'aquarelle, c'est un regard que je comprends. J'aurais pu faire quelque chose de plus cru, mais, dans mon gueuloir personnel, le goût du «hard discours» n'est pas spontané. Je frémis plus au «Dormeur du val» de Rimbaud qu'à la «Guerre civile» de Hugo. Quant à la forme ressentie comme un peu artificielle, sans doute mon parti pris du tétrasyllabe y est pour quelque chose, mais comme le caractère primesautier a été relevé par certains, j'en déduis que l'artifice a été oublié...

@Louis
J'aime toujours autant votre analyse discursive, avec cet amour des mots, un peu à la manière de Vincent Roca, les idées s'enchaînent (sans chaîne, ajouteriez-vous...). Je reviens sur l'aspect moralisateur que vous avez perçu. J'ai voulu, le temps d'un poème, me sentir terrien, avant tout, imaginer la terre violée, déchirée, excavée, sapée, tranchée, inondée de sang, être terreux, être la terre, qui, des horreurs, ne demande rien, que les semences des hommes pour leur offrir en retour les fruits et les moissons. Sa morale n'est pas la nôtre ; je l'ai vue aspirer à la fertilité, dans ces champs d'effroi, plus que partout ailleurs et quelle plus belle offrande l'homme peut-il donner qu'un peu d'amour charnel ? Au rythme lent de la terre (l'humus peut mettre un siècle à se renouveler), l'impatience monte malgré tout, ce n'est que dans le déséquilibre que nous pouvons comprendre le monde, et dans l'équilibre que la vie prospère. Je crois que c'est Albert Jacquard qui disait que l'amour est né avec la mort (en faisant référence aux bactéries potentiellement immortelles et qui n'ont pas de vie sexuée).

@margueritec
C'était délicat de conclure, outre les contraintes formelles : le fameux RIP (Requiescat In Pace) me semblait une énorme hypocrisie, alors s'imposait, dans cet âge du faire, l'amour.

@RB, Raoul, Cox
À vous qui trouvez convenue, faible ou allergène la rime «mot/maux», je propose une version expurgée :
Qui ne dit mot
De tous les mau-
Dits sorts cachés
Dans les tranchées
Sous la charrue

Prenez quand même le temps de lire «La bonne chanson» (Verlaine), «Le chat» (Baudelaire), «Georges Rochegrosse» ou «Mascarades» (de Banville) où elle se trouve. Elle est assez rare malgré tout, dans mes poètes préférés. Quand aux autres (les poètes «flemmards et sans imagination», pour reprendre l'expression de Cox), je n'en suis pas familier...

Bien cordialement
Lotier

Contribution du : 06/07/2014 16:33
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