Cristale :
Myndie ! Rhooo ! J'oserais pas


Ben voyons!
D'où me viennent ces doutes?

Allez, j'ai avancé, je lance la suite


Parfois je franchis la limite
Celle qui coupe en deux le lit;
Surtout quand ton corps le remplit,
Je ne sais plus trop où j'habite.

Quand nos appétits sont repus,
Mon âme s'envole à des lieues,
Bien au-delà des vagues bleues,
Bien loin des horizons connus.

J'aime à me nicher sous ton aile,
Sa douceur vaut bien le soleil,
Et je glisse dans le sommeil,
Guettant la prochaine étincelle

Qui fera briller mes yeux clairs.
Tu as tressé nos solitudes
De tes gros doigts. Tes gestes rudes
Ont aboli mes grands déserts.

Toi tu rêves d'amantes brunes,
Ces belles lianes que l'on voit,
Port de déesse et cou bien droit,
Souplement glisser vers les dunes.

Si j'avais l'heur d'avoir ce corps
Tu ferais moins la grise mine ;
Vois comme je courbe l'échine,
Le sport demande tant efforts !

Si tu faisais un peu de marche
Toi-même dont le teint poudreux
M'évoque un sentier sablonneux ?
Tu ferais moins le patriarche !

Vois un peu l'éclat de tes dents !
Pas de pardon pour qui trop fume.
Et ton regard noyé de brume
A muselé ses feux ardents.

Myndie

Ni prince ni princesse mais des anti-héros qui ressemblent à madame et monsieur tout le monde.
Ça me rappelle un peu une chanson d'Aznavour. : https://youtu.be/T-8SJcCyZxU?si=KHBE6HvPUyyYD6mF

Ouah, merci à tous pour les participations!

Myndie: Ouf, super en octos! C’est torride :)! J’ai bien aimé l’enchaînement Bien au-delà des vagues bleues/Bien loin des horizons connus…. et je viens de lire la suite :) ! Ouah, les 2 derniers quatrains sont sévères! (Toi-même dont le teint poudreux / M'évoque un sentier sablonneux ?)... le temps de remettre le nez dehors :)!!!

Cristale: Mais! Je ne savais pas que ces bouts de rimes enflammeraient si directement les passions! En déca maintenant! Ce vers coule particulièrement bien, et j’adore l’image: Prends-tu mon corps pour un pare-soleil ?

Annick: Décidement, je vois que la 2e rime est celle qui a pris l’ascendant sur les sujets :) J’aime bien cette fin de quatrain: Tu es à quinze mille lieues / De moi. Tes mains sont toutes bleues / D'océans, de pays connus.


Moi j'ai pondu ça:

L’instant d’une étincelle

Que parlent les saisons! L’espace sans limite!
Quand au périsélène une eau sort de son lit,
Rus, rivières, torrents, tout sillon se remplit,
Il n’est plus d’aire en somme où l’océan n’habite.

Les vagues vont régnant sur l’humus noir repus,
Dans un revif immense où s’inondent les lieues
Qui se croyaient de jade et qui bientôt sont bleues
Vernissant d’indigo l’air des pays connus.

Dans ce monde qu’Aegir obombra de son aile,
Vitrophane marin qu’enlumine un soleil,
Ivre, dans le fraîchin qui berce mon sommeil,
Je me perds, libre enfin! L’instant d’une étincelle.



C'était bien sûr les rimes de Leconte de Lisle, "Les Éléphants" :)
Au suivant (comme dirait Brel)!
Axel

AxelDambre

"périsélène-Aegir-obombra-revif-vitrophane-fraîchin", tous ces mots à eux seuls sécrètent une eau particulièrement poétique.

il ne restait plus rien de mes pauvres pastèques.
une heure à galoper sur ce foutu cheval,
et tout ça pour aller danser en discothèque
pour la soirée spéciale du chantier naval.
j'aurais bien préféré manger de l'aquarelle
ou me faire monter par un éléphanteau
mais quand l'amour nous tient, qu'importe la cervelle.
La raison n'entend rien aux cris sentimentaux.

Zut... J'ai quelques pages de retard....

je rêvais de pays, de terres sans limites.
je voyageais, tranquille, allongé sur mon lit,
près d'une table en bois et d'un broc bien rempli.
il m'en faut bien peu quand la fatigue m'habite.
après un bon dîner, puisque j'étais repus,
j'étais prêt à parcourir un millier de lieues,
traverser l'océan et mille vagues bleues.
oublier les endroits trop communs, trop connus.
m'en aller, m'envoler et, dans un battement d'aile,
rejoindre les nuages et frôler le soleil.
s'enflammer, brûler vif, partir, en plein sommeil,
quand l'imagination devient une étincelle.

Super, Pierre, je trouve ça vraiment beau et apaisant, plein de sagesse aussi.
Permettez-moi de proposer ceci (plus tortueux).

Le langage des astres inclut-il une limite ?
Berceau de la matière, le temps passe et te lit ;
Il faut voir l'univers dont le vide est rempli
Pour croire qu'en son cœur une pensée habite !

De mystère et d'amour les dieux (se) sont repus :
Picomètres, ronnamètres ; Marathon à dix lieues !..
Qu'est-ce qu'une victoire sur la planète bleue
Face aux grands collapsars du visible connu ?

Et quel présent nous guette ? Célérité de l'aile,
Plus vite que la lumière s'enfoncent les soleils :
Les galaxies se heurtent durant notre sommeil...
Et cent mille ans plus tard, nous traçons l'étincelle !

Bon, je me lance dans un petit décryptage vers par vers :

Vers 1 : pas de limite de temps (nuage particules, étoiles, quasar, trou noir...) ni d'espace (univers plus étendu en distance nbr d'années lumières que l'univers lui-même n'est âgé,...) aux astres.
Vers 2 : adresse directe à l'univers, berceau de la matière, le temps te façonne, te véhicule (observation astronomique = remonter dans le temps de l'émission de la lumière,...)
Vers 3 : l'univers est en expansion, mais dans quoi ?.../vide intersidéral/vide inter atomique.
Vers 4 : la pensée humaine vue comme l'aboutissement du processus de création des particules par les étoiles ainsi que comme l'aboutissement de l'émergence de la vie.
Vers 5 : j'ignore si je peux pronominaliser être repus !
Vers 6 : entre l'infiniment petit à l'infiniment grand, les distances humaines paraissent marginales. Dix lieues = +/- un marathon
Vers 7 : Philippède dans son premier marathon annonçait une victoire selon le souvenir que j'en ai.
Vers 8 : les entreprises humaines (guerrière en l'occurence) ne paraissent-elles pas dérisoires en comparaison aux immenses cataclysmes des trous noirs, bien que leur connaissance nous soit longtemps restée totalement inconnue ?...
Vers 9, 10 et 11 : regarder dans l'espace, c'est regarder dans le passé, mais comment dire de notre galaxie qui se déplacerait à un vitesse proche de celle de la lumière qu'elle n'est pas sûr le point d'en rencontrer une autre à même vitesse, chose qui est observée dans l'espace, entre deux galaxies, par exemple. Auquel cas nous rencontrerions la fatale collision avant même que la lumière de notre projectile ne nous soit parvenue (cela porte peut-être un nom).
Vers 12 : nous observons des phénomènes s'étant produits alors que l'humanité n'existait pas encore.

Le thème n'est peut-être pas très poétique, j'espère que sa pleine compréhension en sert l'aspect (au demerant fort peu) poétique.

Je réalise que pour le point 10-11, mon raisonnement est faux. La lumière nous parviendrait très bien si nous notre galaxie se rapprochait d'une autre galaxie à un vitesse hyperluminale, je suppose.
Quoi que, en y réfléchissant, je continue de croire à la logique de mon raisonnement premier. Est-ce là le propre des imbéciles ? Hahaha