Citation :

Pas de souci Jeanphi. Détournement ou pas, moi je dis que toute participation est louable et si ce défi des rimes imposées t'apporte autant par le plaisir du partage que par l'écriture, le but est atteint!

Et là je pense qu'il est temps de révéler la source que vous avez sans doute trouvée vous-mêmes; il s'agissait de :

«Bohémiens en Voyage » de Charles Baudelaire (un ptit nouveau sur Oniris )

Encore une fois merci et bravo à vous

Oui, j'avions trouvé tout seul comme un grand. Un très beau poème. Merci Myndie de me l'avoir remis en mémoire.
Charles B., donc, le ptit nouveau qui a essuyé pas mal de refus, je crois...

Il est temps donc de faire une autre proposition... J'en ai pas sous le coude, là tout de suite.

Et bien moi je n'avais pas trouvé l'original.
Voici une nouvelle proposition, d'un poète de moi également méconnu

yeux – noire – ivoire - gracieux
spacieux - gloire – mémoire - industrieux
humaine - pleine - poingt*
telle – point - elle

* Poing (Poème écrit dans les années 1500)

Mon petit essai

Heureux, les yeux au fond des yeux,
Lui, africain à la peau noire,
Sa japonaise au teint ivoire,
Formaient un couple gracieux.

Ils avaient un logis spacieux
N’en retiraient aucune gloire
Et travaillaient sur un mémoire
Avec esprit industrieux.

C’est très beau, une vie humaine
Mais il faut qu’elle soit bien pleine
Sans avoir à montrer le poingt.

La vie de ces deux était telle
Que tout leur arrivait à point,
Aussi bien pour lui que pour elle.

A vous, les amis "boutsrimeurs"

Myndie, je n'aurais pas mieux dit.

Sur les rimes proposėes, voici ... Des Yeux de Piano (pouah) :

L'intimisme dans le jour nocturne met des yeux,
Des yeux, partout des yeux pour mieux percer l'aube noire,
Une paix violente d'yeux à la sclère ivoire,
Et pour voir les yeux : des yeux sales et gracieux.

La peau du piano ouvre un réduit spacieux,
Toute une mécanique de honte et de gloire,
Corsage encordé, ô, yeux à la mémoire "!",
Des jarretières martelant un air industrieux.

Calme furieux des yeux chantant à l'âme humaine,
Tel un piano noir dans l'ombre vide et pleine,
Des notes me regardent et j'accorde mon poing.

Délectueux dégoût gâché de beauté telle
Que la blanche épinette pleure du contrepoint ;
As-tu craché tes yeux pour ne plus croire en elle ?

Merci pour la nouvelle proposition, Embellie. J'en ai sué des ronds de chapeaux, mais voici donc ma copie :



La prêtresse a posé sur mon âme ses yeux
Prodiguant alentour une étincelle noire.
Agates dérivant sur des lagons ivoire,
Ils sont l’allégorie de son esprit gracieux.

Puis, levés sur le bruit d’un monde trop spacieux
Pour un esprit bénin, ils exhortent la gloire
À daigner visiter mon être sans mémoire.
Retirés sous l’à-pic d’un front industrieux,

Ils semblent abolir toute misère humaine.
Pure métamorphose à la féerie pleine,
Les deux astres ouverts ne se referment poingt,

Déversant leur l’alcool d’une éloquence telle
Que l’extase est douleur. Et la peine me point
De grâce n’en garder, si modeste soit-elle.

Je rends mon devoir. merci Embellie de nous avoir trouvé ces rimes - pas si faciles - qui m'ont inspiré cet "hommage" à ma région.


L'éclat pâle et vif de ses yeux
Ensoleille une gueule noire
Un sourire de vieil ivoire
Ferait un portrait gracieux.

Son souffle, un râle spacieux,
Etiole un avenir sans gloire ;
Pourtant c'est la fière mémoire
de tout un peuple industrieux:

Le prix de la sueur humaine,
Le noir boyau, la veine pleine,
La lampe au front, le pic au poingt.

Parfois, la misère était telle
Qu'il fallait mendier un point.
Mais la Compagnie, quant à elle...

Merci Embellie pour ce nouvel exercice.
Voici mon petit topo :

Dans le fond de ses yeux
Une améthyste noire.
Ses dents blancheur d'ivoire
Son sourire gracieux...

Son cœur si spacieux
N'inspire que la gloire
De garder en mémoire
Ses mots industrieux.

Je ne suis que l'humaine
À la tendresse pleine
D'amour que lui n'a poingt.

Mais s'il m'accepte telle
Que je suis point par point
Je nie être son elle.

La nuit porte conseil, même aux poètes ; j'en profite pour changer le verbe du v6.

L'éclat pâle et vif de ses yeux
Ensoleille une gueule noire
Un sourire de vieil ivoire
Ferait un portrait gracieux.

Son souffle, un râle spacieux,
Présage un avenir sans gloire ;
Pourtant c'est la fière mémoire
de tout un peuple industrieux:

Le prix de la sueur humaine,
Le noir boyau, la veine pleine,
La lampe au front, le pic au poingt.

Parfois, la misère était telle
Qu'il fallait mendier un point.
Mais la Compagnie, quant à elle...

Moins romantique que le tien Cristale! Belle trouvaille ton dernier vers
C'est celui qui m'a donné plus de fil à retordre. Sans doute aussi pour vous Cyrill et Jeanphi ?

Citation :

J'applaudis aussi !

Citation :

Tout à fait ! Ce elle en fin de poème, quelle gageure !
Tu t'en sors avec plus que les honneurs Myndie, et surtout le thème sort de l'ordinaire.
Idem pour jeanphi, peu ordinaire et personnel !

à tous-toutes.