Une autre?

Si vous insistez, c'est cadeau!

Bouteille-mort-dort-sommeille-
oreille-or-effort-pareille-
vapeurs-voyageurs-fouille
main-fin-rouille

C'est le travail à la chaîne

Élève Cyrill au rapport :


Elle est lovée dans le culot d'une bouteille,
Aberrante de fards et faux-jeton : la Mort.
Lorsque la lune croît, quand le nuage dort,
Elle sait contrefaire un ange qui sommeille.

À l’aube blême elle chuchote à mon oreille,
D’un langage mielleux comme l’est un Louis d’Or :
« Ne t’échine pas tant à crouler sous l’effort,
J’offre une éternité à nulle autre pareille.

Entre dans ma fournaise et mes bains de vapeurs,
J’accueille dans mon fief de nombreux voyageurs
Sans qu’ils aient à payer ni passer à la fouille.

Regarde-les se dandiner main dans la main,
Ils vont en farandole au début de leur fin,
Leur âme est en fumée, quand leur corps n’est que rouille ».

Elève Cyrill, très bien!

Maitresse Myndie a travaillé dessus elle aussi:

Les doigts serrés sur sa bouteille,
(Un cru plus amer que la mort)
Sur un banc, misérable, il dort
Pendant que la ville sommeille.

Rien ne résonne à son oreille
Rêve t-il d'opulence et d'or ?
Ou de se vautrer sans effort
Dans une anisade pareille ?

Le train fait siffler ses vapeurs.
Sous le regard des voyageurs,
Il se sent un voleur qu'on fouille.

Plein de bravoure, il tend la main,
Débite un chapelet sans fin :
« L'eau je peux pas, pitié ! Je rouille ! »

Agent très spéciale Myndie :

Naufrage

Jeté mon corps à l'encre, ô bien triste bouteille !..
Capitaine du manque sur l'onde de la mort,
Algorithme de l'âme, sous le trépas qui dort,
La douleur, elle aussi, pour les siècles sommeille.

Le vaisseau dans le houle nous a tendu l'oreille :
À nos pulsions de vie, lui qui offrait son or,
Destine son catafalque, nous évitant "l'effort",
Au jour du suicide, dont la nuit a pareille.

Machinerie morose, toussante de vapeurs,
Ou machination noire, nauffrages voyageurs...
Par laquelle est coupable ? Seule en dira la fouille.

Un dernier survivant, bientôt plus qu'une main,
Flotte comme un plot, indiquant qu'est la fin...
À jamais l'équipage bigorne dans la rouille.

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vapeurs-voyageurs-fouille
main-fin-rouille

Ami, vas doucement sur la dive bouteille.
L’élixir est fameux, mais il mène à la mort.
Ne crois pas, bêtement, que la camarde dort,
Elle guette sa proie et jamais ne sommeille.

Les avertissements ont blessé ton oreille,
"La parole est d’argent, mais le silence est d’or,"
Aviné, amoindri, incapable d’effort,
As-tu déjà vécu décadence pareille ?

Pris par le tourbillon d’alcool et ses vapeurs
Te voilà transformé comme ces voyageurs
Archéologues abscons en quête d'une fouille.

Tu attends, tout contrit, qu’on te tende la main,
Tu souhaites, plus que tout, voir arriver la fin
De ce mal qui te ronge comme le fer la rouille.

J'arrive !

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vapeurs-voyageurs-fouille
main-fin-rouille

J’ai pourtant dit de ne pas boire à la bouteille
Innocent ! Le voilà maintenant ivre-mort
Et sur mon canapé ! las ! L'accro du lait dort,
Pas très loin du coma le chenapan sommeille

En ronflant, je le vois secouer une oreille.
Sur son cou renversé le collier n’est pas d’or
Il aurait pour cela fallu faire un effort
Pour un jour obtenir une parure pareille.

Sensé me protéger, monsieur sous ses vapeurs
Confond cambrioleurs et pigeons voyageurs
Et seule ma poubelle a l’honneur de la fouille.

Mais quand le bougre met son museau sur ma main
Pour que je le caresse, oh ! Son poil est si fin !
Je le garde avec moi car sans lui mon coeur rouille.