Deux fautes d'orthographe et une de ponctuation suffisent à me faire redire :

Les esprits atterrés et les yeux rabougris,
L'âme plus boursouflée que achondros enceintes,
Le dormeur éveillé rumine ses complaintes,
Et le plaisir du jour à ses sens n'est que cris.

Les plusoiements du temps font sans cesse flétris
Ses soupçons d'intellecte comme noyés d'absinthes,
Et sur ses joues moroses des écailles sont peintes,
Il est faible et friable à sombrer en houris...

Le repos qui jadis lui faisait les champs vastes
Avec tant de récoltes qu'il ne les comptait plus,
L'a quitté d'un seul homme, ne laissant qu'inconnus (...).

Enfin sur les rochers s'écrasent ses songes chastes
De nuits pleines et câlines passées en un îlot,
Son ultime cauchemar se clos sans un sanglot (...).

Merci pour vos participations !

"L’ado flemmard" de Cristale est tout à fait convaincant...

Bravo, BSL, pour ton interprétation de la règle... ou alors y a plus qu'à changer de lunettes...

Embellie déjà sur le pied de vers à peine rentrée de ton escapade, et toute prête à nous décrire l'autochtone...

L'hydre "faible et friable" des cauchemars de Jeanphi m'a tué !

Je laisse mariner encore un peu et donne la solution...

Citation :



Je connais le poème original, un auteur que j'aime beaucoup (autant que les boutsrimeurs! )

Après la solution, pour ne pas laisser mourir le feu, je lance un nouveau défi

C'est parti alors, voici.... tadaaamm...


Dans la rue , de Jules Laforgue


C’est le trottoir avec ses arbres rabougris.
Des mâles égrillards, des femelles enceintes,
Un orgue inconsolable ululant ses complaintes,
Les fiacres, les journaux, la réclame et les cris.

Et devant les cafés où des hommes flétris
D’un œil vide et muet contemplaient leurs absinthes
Le troupeau des catins défile lèvres peintes
Tarifant leurs appas de macabres houris.

Et la Terre toujours s’enfonce aux steppes vastes,
Toujours, et dans mille ans Paris ne sera plus
Qu’un désert où viendront des troupeaux inconnus.

Pourtant vous rêverez toujours, étoiles chastes,
Et toi tu seras loin alors, terrestre îlot
Toujours roulant, toujours poussant ton vieux sanglot.

C'est bien lui!

C'est re parti aussi alors...tadaaam...


Enflammant-lasse-délace-diamant-
gentiment-passe-espace-sentiment
année-spontanée-moi
s'étonne-émoi-monotone



Avec ceci pour moi:

Marchant vers l'horizon sous le ciel s'enflammant,
Je me sens chaque fois abattue et si lasse
Quand au fil des chemins ma tennis se délace.
Un ruisseau vivifiant aux flots de diamant

Impétueux et gais m'invite gentiment
A venir barboter dans le courant qui passe.
Sans plus se tourmenter du temps ou de l'espace,
La nomade épuisée a bien le sentiment

Qu'elle pourrait ici vivre toute une année.
Pas de raisonnement, l'audace est est spontanée ;
C'est l'endroit qui choisit, cela suffit pour moi.

Me croyant sans abri, un randonneur s'étonne ;
Ma posture d'ermite a causé son émoi
Mais son regard me dit : « Ma vie est monotone ! »

À mon tour (pas de repos pour les braves) :


Langue vermeil aux apex enflammant
Le sédiment d’une poussière lasse,
Sur la cité que l’aurore délace,
Travestissant le cloporte en diamant.

Dans l’avenue se glisse gentiment,
Au carrefour elle serpente et passe.
Dans la ruelle elle inonde l’espace,
Sans se préoccuper de sentiment.

De fils de feu cousant toujours l’année,
En arabesque, en boucle spontanée,
Brodant la ville uniquement pour moi.

Je suis telle une araignée qui s’étonne.
Tissant ma toile au gré de son émoi,
L’astre agrémente un labeur monotone.

Promis,je ne triche plus...

Enflammant-lasse-délace-diamant-
gentiment-passe-espace-sentiment
année-spontanée-moi
s'étonne-émoi-monotone

Je ne parle qu'enflammant.
Suis-je le poète,qui lasse ?
Seuls mes souliers, je délace.
Mes chansons rayent le diamant.

On me dit, pousse toi gentiment.
La mode, un jour, passe.
Pour respirer, il y a de l'espace.
De vous, je garde le sentiment.

Viendra le jour en fin d'année
Tu seras moins spontanée.
Et ce sera trop dur pour moi.

Mais de tout cela, qui donc s'étonne
Les grandes choses, créent de l'émoi.
Et les cœurs las, vont monotone.

À l'ouest rien de nouveau, 30 degrés à l'ombre, les brochettes cuisent au soleil, l'apéro est au frais et les bousrimeurs sont en grande forme.

Voili voilou ma participation :


Arrête donc ton char, tu vas en t’enflammant
Directement au mur car vois-tu je suis lasse
De te voir excité souvent quand je délace
Le fil du poulet cuit avec le diamant

Que tu m’as offert, oui je sais, gentiment,
Mais le four est très chaud donc, lorsque je te passe
Le torchon et le plat, je manque un peu d’espace-
Temps pour ingurgiter ton jus de sentiment.

Du lit au canapé, tu vas passer l'année
M’appelant au secours, « paresse spontanée,
En cause : trop d’amour ». Me la fais pas à moi !

Tu sais que je vois clair, même le chat s'étonne
De tes miaulements qui laissent sans émoi
Mon p’tit coeur insensible à ton chant monotone.

Enflammant-lasse-délace-diamant-
gentiment-passe-espace-sentiment
année-spontanée-moi
s'étonne-émoi-monotone


A nos vingt ans aimer est enflammant
Et de flirter jamais on ne se lasse
Sitôt noué un couple se délace
L’amour n’atteint pas l’éclat du diamant

A batifoler ainsi gentiment
Le temps qui court virevolte et passe
La légèreté emplit tout l’espace
Pas de place pour le vrai sentiment

Ainsi je me souviens de cette année
Où prise d’attirance spontanée
Je t’ai aimé, te voulant tout à moi

Mon cœur aujourd’hui y pense et s’étonne
Ai-je vraiment ressenti cet émoi ?
La vie m’a toujours parue monotone.

Merci d'avoir relevé le défi et bravo vraiment Cyrill, BSL, Embellie et Cristale (toi j'étais sûre que tu me ferais rire! )

et encore une fois . Faut avouer que placer ce "délace" demandait de l'audace

Je pense pouvoir dévoiler l'original à présent; il s'agit de

Stéphane MALLARME

Dame sans trop d'ardeur...

Dame sans trop d'ardeur à la fois enflammant
La rose qui cruelle ou déchirée, et lasse
Même du blanc habit de pourpre, le délace
Pour ouïr dans sa chair pleurer le diamant

Oui, sans ces crises de rosée et gentiment
Ni brise quoique, avec, le ciel orageux passe
Jalouse d'apporter je ne sais quel espace
Au simple jour le jour très vrai du sentiment

Ne te semble-t-il pas, disons, que chaque année
Dont sur ton front renaît la grâce spontanée
Suffise selon quelque apparence et pour moi

Comme un éventail frais dans la chambre s'étonne
A raviver du peu qu'il faut ici d'émoi
Toute notre native amitié monotone.