Bonjour,

Merci aux correcteurs, comité de lecture, lecteurs et évaluateurs d'avoir pris du temps sur cette nouvelle.

"Une démission" est une nouvelle qui a plut, j'en suis bien heureux car cela veut dire que j'arrive à tenir sur la longueur (+ de 33 000 caractères).

Concernant le choix du genre, faute de catégorie "ironie" je l'ai placé en 'humour"; c'est parfaitement discutable. Je suis bien conscient du caractère "dénonciateur" de ce texte et en effet cette expérience professionnelle c'est du vécu. le dialogue central notamment est à très peu de choses près le discours que nous tenions aux débiteurs. Il s'agissait d'un job alimentaire dès le départ, jamais il n'a été question d'y faire carrière, au grand jamais!

Ceci étant dit, j'ai un énorme doute sur cette nouvelle (et ce bien avant l'envoi sur Oniris):

je ne sais pas si je dois garder le passage du rêve.

C'est aussi simple que cela. Ce passage tronque la narration et un écho en fait à la toute fin. ça ajoute du romanesque, du sublime, du fantastique certes... Mais on perd de vue l'objectif principal du texte. Et comme Alice, j'aime la fin (initiale): "je pense donc je fuis".

Ne te bile pas trop pour la catégorie, l'important c'est le texte.
Le démarrage n'est pas désagréable, la check-list d'une journée démarrant forcément mal m'a séduit, mais les cinq paragraphes suivants m'ont freinés, il m'a fallu une seconde tentative de lecture pour passer au corps de l'histoire, c'est la "discussion du jour à la cantine" qui m'a fait sentir que l'histoire commençait à déraper et là j'ai été emporté par la narration, le rythme, l'abondance d'images, aucune longueur, beaucoup d'humour, de la finesse sous l'éclairage cru. Et voilà... maintenant, j'ai envie de lire tes autres textes !
Bon, les compliments nous encouragent mais ce sont les critiques qui nous rendent meilleurs.
Concernant le rêve, cela m'a tout l'air d'une bonne idée avec laquelle tu n'as pas été à l'aise. Je crois vraiment que c'est une bonne idée, j'en vois le signe dans "je mets un visage sur mes agresseurs : il s'agit de toutes mes vieilles ambitions..." mais à part ce fabuleux renversement de point de vue, c'est exploité trop sagement, le quotidien que tu décris est cauchemardesque, le rêve est lisse et donc de peu d'intérêt. Mais ne lâche ce genre d'idées, je crois qu'elles peuvent te mener encore plus loin...
Merci pour ton texte !

Merci d'avoir pris le temps de commenter et bienvenue!

Bon je ne suis pas convaincu par tes arguments en faveur du "passage du rêve".
Mais en tout cas, ton commentaire est tout de même constructif.

Au plaisir de te lire.

@ +

Bonjour in-flight,

Je trouve que ton texte gagnerait en maturité sans le rêve. On te sens moins à l'aise dans ce passage, même s'il a son utilité et son originalité. Le fait que le personnage sache qu'il s'agit de ses vieilles ambitions, comme ça, bam, m'apparaît un peu facile, comme s'il était capable de nommer un sentiment indéfinissable. Qu'il ressente un échec, passe encore, mais qu'il catégorise à ce point son malaise...
Pour la fin, je ne me répéterai pas, mais je suis contente que mon impression te semble bonne. Et comme la fin est directement liée au rêve et à l'oiseau, j'ai l'impression que tout est interrelié.
À toi de voir.

Bonne relecture et encore un grand bravo!

Alice

Merci pour ton avis Alice,
Non seulement je m'interroge sur ce passage mais en plus je le trouve difficile à insérer dans le texte, il arrive de façon grossière et à mois d’allonger la sauce (faire une transition) je ne vois aucune solution. Je trouve le texte déjà assez long comme ça...

Sur la forme inaboutie du rêve, je pense effectivement que si l'on arrive pas à intégrer correctement une idée dans une histoire, il est préférable de s'en passer tant qu'elle n'est pas parvenue à maturité.

Concernant le fond, je pense que non seulement c'est une bonne idée, mais que c'est un élément naturel dans ce type de récit. En lisant ce passage j'ai immédiatement pensé à des scènes équivalentes dans le film "Brasil" de Terry Guilliam où le malheureux héro pris, par hasard, dans l'engrenage policier d'une société totalitaire "qui ne veut que son bien" s'échappe dans des visions oniriques.
Le héro de "Démission" est également plongé dans une réalité cauchemardesque, il tente de s'en évader par divers moyens dont des beuveries pour "ré-humaniser" son existence, mais c'est son rêve récurrent qui lui rappelle ce qu'il est, à quoi il a renoncé, qu'elles sont ses racines.

Ah ça par contre c'est un bon argument! (avec de bonnes références)

L'idée du rêve est une façon pour moi de bien montrer que le narrateur aspire à autre chose, qu'il n'est pas à sa place de ce système "cash & money".
Il a une éthique et l'argent n'est pas chez lui l'unique motivation d'un emploi.

Je crois qu'au final, je vais tenter une transition assez courte: si ça fonctionne et que ça ne rallonge pas trop tant mieux, sinon je vire le rêve.

Merci à vous 2 en tout cas, si d'autres idées vous viennent en tête, cet espace reste ouvert.

Voici une idée qui m'a titillée, la fin du texte m'a laissé un peu sur 'ma faim'; après un récit aussi dynamique et engagé je m'attendais à une chute plus incisive, par exemple à une pirouette ou le personnage est, comme une fatalité du destin, lui même renvoyé au statut de "débiteur recouvrable".

Il n'est pas exclu que le narrateur se retrouve débiteur à son tour: son futur proche c'est "pôle emploi"!

Gloups ! Désolé :(