Parcourir ce sujet :
1 Utilisateur(s) anonymes
Re : Contraintes contrastes |
||
---|---|---|
Expert Onirien
![]() ![]() Inscrit:
12/04/2007 17:27 Groupe :
Auteurs Membres Oniris Évaluateurs Post(s):
6484
![]() |
Elle a dû prendre ca dans un magasine.
Contribution du : 23/09/2012 20:00
|
|
![]() |
Re : Contraintes contrastes |
||
---|---|---|
Visiteur
|
Trois hypothèses pour cette histoire de zèbres, que j'expose malgré le chagrin dans lequel me plonge la perte irrémédiable de mon amour de toujours, mon tendre roucouleur des crépuscules rosés, trilleur d'aigus, crooner d'arabesques, suicidé ce matin après son échec à l'examen de sa vie (le rossignol n'a pas été reçu à l'agrégation pour cause de ségrégation interspécifique de mauvais aloi, la vie est dégueulasse et le vingt et unième siècle sera raciste ou sera autre chose mais de toute manière sera pire) : la première est une réminiscence de nos humanités (Les humanoïdes rêvent-ils de moutons électriques ?), subtilement détournée et exotisée par Costic, la seconde est plus proche de la psychologie plus ou moins clinique, et présuppose que la douance, en tant qu'idiosyncrasie cognitive, comporterait une part de désaffection affective, et en vérité je vous le dis : c'est rien que des conneries, bien entendu que les zèbres peuvent s'aimer d'amour tendre, mais pas longtemps ; la troisième envisage les affects d'Equus zebra d'un point de vue qui, aussi anthropomorphique qu'il puisse paraître, se justifie pleinement par l'existence des neurones miroirs, à l'origine de l'activation de programmes moteurs semblables mais également d'empathie entre espèces parfois éloignées, ce qui me ramène à mon coeur brisé et au rossignol de mes amours porté ce matin en terre dans ma boîte de Converse. Point final.
Misumena, en direct de chez elle (pour la précision du lieu).
Contribution du : 24/09/2012 22:26
|
|
![]() |
Re : Contraintes contrastes |
||
---|---|---|
Maître Onirien
![]() ![]() Inscrit:
22/02/2010 10:47 De Luxembourg
Groupe :
Évaluateurs Groupe de Lecture Auteurs Membres Oniris Primé concours Post(s):
11817
![]() |
J'aimerais bien savoir parler et écrire comme ça… :)
Bon, je serais invivable, heureusement qu'on n'obtient pas tout ce qu'on souhaite ^^ Sans mentir, bravo !
Contribution du : 25/09/2012 00:06
|
|
_________________
Mon blog, mis à jour toutes les semaines. |
||
![]() |
Re : Contraintes contrastes |
||
---|---|---|
Expert Onirien
![]() ![]() Inscrit:
28/07/2011 11:53 Groupe :
Auteurs Membres Oniris Primé concours Groupe de Lecture Évaluateurs Post(s):
4455
![]() |
C'était la nuit, mais je peux vous fournir la configuration exacte des étoiles pour retrouver le lieu de la scène : le Lion entrait avec la Vache dans la constellation du Vampire. Inutile de dire que le boviné n'est pas ressorti indemne, mais c'est une autre histoire.
Le zèbre entra dans le bâtiment et se rendit au guichet. Dans une patte, il tenait un délicat bouquet de branches de cerisier en fleurs. De l’autre sabot, il appuya sur le bouton commandant le micro de l'hygiaphone. - Bonjour, je viens rapport à l'annonce. - Quelle annonce ? Le voyage à gagner ? - Non... L'annonce matrimoniale, d'une zèbre dont les rayures m'ont mis en émoi. Depuis que je l'ai vue, je n'en dors plus. Et vous savez quoi? J'ai regardé la distribution de ses rayures: elles sont exactement complémentaires aux miennes. Etonnant, non ? - Et qu'est-ce qui vous fait croire qu'elle est ici, elle prend le train? - Je ne sais pas, mais elle donnait rendez-vous à cette adresse à cette heure précise. L'animal tendit à l'employé des chemins de fer une page du Chasseur Français -Edition Afrique-. On voit en effet la frimousse avenante d'une zèbre aux formes capiteuses. Elle recherche, vu mariage, un animal d'âge en rapport et au pelage complémentaire au sien. Pour finir, elle laisse une adresse, une date et une heure pour la rencontre. C'est bien celle de la gare, mais le grand hall désert ! - Je comprends que vous la trouviez charmante. Mais ce n'est pas un salon de rencontre, ici, vous voyez bien que nous sommes dans une gare ! - Oui, convient le zèbre. Je vais voir pourtant si elle n'est pas assise dans la salle d'attente ou dans quelque recoin. Je l'aime déjà et ne doute pas qu'elle sera conquise par l'amour tendre qui déjà bouillonne dans mes veines. - Allez voir !, répondit le cheminot. Et je vous souhaite beaucoup de bonheur, une longue vie et plein de petits zèbres. Malheureusement, cette prédiction ne se réalisa pas. La jolie zèbre était venue avec une heure d'avance, histoire de voir de ses prétendants arriver de loin. Elle s’était postée au buffet de la gare. Fatale erreur! Une tigresse avait choisi le même lieu pour sa propre annonce, cherchant également –vue mariage aussi- un compagnon aux rayures compatibles avec les siennes. Un gaillard s'était présenté qui avait invité la tigresse à déjeuner : ils mangèrent la zèbre en faisant connaissance. C'est ainsi que notre sympathique zèbre amoureux ne vit pas sa belle, réduite un peu avant son arrivée à deux gigots méconnaissables. Persuadé de s'être pris un lapin, il s'est juré de ne plus jamais répondre aux petites annonces matrimoniales.
Contribution du : 25/09/2012 00:17
|
|
_________________
La meilleure nouvelle publiée sur ONIRIS : Palimpseste est raide dingue amoureux de Lobia, inoubliable auteure de "Numéro 20"... Nous sommes ensemble depuis deux ans grâce à Oniris, la meilleure agence matrimonialo-littéraire du Monde ! |
||
![]() |
Re : Contraintes contrastes |
||
---|---|---|
Visiteur
|
(Tigre ! Tigre !)
Palimpseste révèle son coeur d'artichaut mâtiné de crocs. J'ai bien aimé "les formes capiteuses", mais mes yeux n'ont fait qu'un tour face à "dans une patte, il tenait un bouquet". Avec un sabot, ce n'est ni évident, ni pratique. Mais je comprends fort bien qu'étant donné la propension du zèbre à boulotter du végétal, "dans la bouche", c'était risqué, sans compter qu'il n'aurait pas pu parler dans l'hygiaphone. L'histoire se serait donc limitée au machouillement gastronomique du monogastrique herbivore et on se serait fait suer. Va pour la patte. Et merci, Placebo. Effectivement, je suis invivable.
Contribution du : 25/09/2012 07:44
|
|
![]() |
Re : Contraintes contrastes |
||
---|---|---|
Expert Onirien
![]() ![]() Inscrit:
28/07/2011 11:53 Groupe :
Auteurs Membres Oniris Primé concours Groupe de Lecture Évaluateurs Post(s):
4455
![]() |
Je me suis dis que, puisque notre zèbre est capable de lire le Chasseur Français, il devait bien pouvoir tenir un bouquet dans sa patte. C'est ça qui est bien avec la littérature, on peut y faire faire aux animaux des trucs que les zoologues n'imaginent pas ! (c'est ainsi qu'on a des crapaud qui se transforment en gâteaux chocolatés, des Prince).
Et puis je voulais caser une branche de cerisier en fleurs spécialement pour Costic... Je n'ai pas trouvé de bon moyen de poser la moindre cerise sur le moindre gâteaux, ce sera pour le prochain texte. (la "boite de Converse"... hahaha ! voilà qui doit donner à Nicolas Appert de quoi se retourner dans sa tombe - Chapeau Misumena!)
Contribution du : 25/09/2012 10:38
|
|
_________________
La meilleure nouvelle publiée sur ONIRIS : Palimpseste est raide dingue amoureux de Lobia, inoubliable auteure de "Numéro 20"... Nous sommes ensemble depuis deux ans grâce à Oniris, la meilleure agence matrimonialo-littéraire du Monde ! |
||
![]() |
Re : Contraintes contrastes |
||
---|---|---|
Visiteur
|
Citation :
(la "boite de Converse"... hahaha ! voilà qui doit donner à Nicolas Appert de quoi se retourner dans sa tombe - Chapeau Misumena!) Tout le mérite revient à une petite fille dysphasique qe j'avais rencontrée... mais surtout, le format de la boîte de Converse est idéal pour enterrer un rossignol. Enfin, à mon avis.
Contribution du : 25/09/2012 12:27
|
|
![]() |
Re : Contraintes contrastes |
||
---|---|---|
Visiteur
|
- Dis donc, Zoé, t’as pas bientôt fini de zyeuter le zébu ?
- Pfff ! Tu voudrais pas me zapper deux secondes. Reste Zen, Zorba, je te dis que tu te fais des idées. DERNIER APPEL : TGV de 14h25 A DESTINATION DE LYON PART DIEU EN QUAI N°7 ; DEPART DANS 10 MINUTES. Au zinc de la buvette, un gamin s’empifrait de zakouskis, sirotait une eau de Seltz parfumée au zeste de citron (en somme, un gin-fizz sans le gin) tout en zézayant des prières et des promesses à son père qui descendait une suze ? - Papa, ze veux aller voir les zanimaux. Ze reviens très vite, ze te le promets. - Fais vite, on est pressés. Je veux que tu sois de retour dans une minute. - Souette ! Z’arrive. Zorba continait de faire sa scène à Zoé comme s’il avait éclusé tous les ouzos du Pirée. - Non, mais regardez-le se pavaner, le zébu ? Je vais lui dire de rester dans sa zone et de plus faire le zouave par ici. - Zorba, t’es ridicule. T’es décidément un drôle de zèbre. Tu peux parler, toi ! Tu crois que je t’ai pas vu mater la zibeline ? - La zibeline ?! Tu rigoles ? Elle est aussi gracieuse qu’un zeppelin. - Ah ! Tu vois bien que tu la zoomais en loucedé. - N’importe quoi. Et le diamant que je t’ai offert, le mois passé ? Si c’est pas une preuve d’amour, ça. - Un diamant, des clous ! C’est un zirconium. - Et voilà où on en est ! Archéologue à Athènes, ma carrière au zénith, à deux pas de Zeus , et puis la crise et me voilà à faire le zozo déguisé en zèbre pour faire de la pub pour le zoo de Vincennes en gare de Lyon. Remarque, c’est déjà mieux que la semaine dernière, déguisé en bretzel à la gare Saint Lazare. Je suis devenu moins qu’un zéro, ma pauvre Zoé. Je suis plus qu’un zombie. - Chut, tais-toi, y a un gamin qui s’approche ? Le gamin s’approcha de Zorba, l’observa un bref instant, suspicieux, puis lui tira la queue. - Eh zut ! Je savais bien que ce serait encore pour mézigue. Le gamin, qui ne s’attendait pas à entendre parler un zèbre, poussa un cri horrible. Une autruche au long bec emmanché d’un long coup (*) et à la belle bedaine emplumée de bons sentiments s’approcha du titi effrayé et lui zeugma ces paroles rassurantes. - Mon jeune ami, vous voyez bien que nous sommes dans une gare et une parodie. Vous avez déjà vu des zèbres, dans une gare ? J’ai déjà vu des ânes aux fonds des classes, des gazelles dans des souks, des requins dans la finance et des pigeons dans les banques et même des cochons dans des cinémas, mais des zèbres dans une gare… Le gamin n’attendit pas de connaître toute l’étendue du bestiaire de Dame Autruche et se précipita vers son père en zigzaguant parmi les voyageurs, non pour tenir sa promesse mais pour mieux l’oublier. - Papa, papa, c’est pas un vrai zèbre. Ze veux voir un vrai zèbre. On va au zoo, dis ? Allez, dis qu’on va au zoo, s’te plait, s’te plait ! - Veux-tu bien te dépêcher, maman nous attends à la maison. Dans deux minutes, on loupe le train pour Lyon. Non, mais c’est un monde, ça ! Déjà que dans les supermarchés, on nous colle des bonbons à hauteur d’envie de moutard, et maintenant des bestioles dans les gares, on aura tout vu. Le père tira le gamin éploré par la main. Ils s’engouffrèrent dans un couloir et on ne les revit plus. - Bon, c’est décidé, je vais zigouiller le zébu avant de devenir complètement zinzin. - Zorba, mon beau zorba, je t’en prie, oublions la zibeline et le zébu. Je l’adore, mon zirconium, j’aurais rien voulu d’autres. T’as vu le gamin ? Dis-moi pas qu’il était pas mignon. Ca te donne pas des idées, dis ? On est pas bien fortunés, mais qu’est-ce que ça change qu’on n’ait pas un zloty, les cigognes ne font de différence qu’entre les roses et les choux. - Tu sais que t’as une jolie croupe, ma zébrette ? Deux zèbres s’aimaient d’amour tendre. D’un amour jaloux, certes, mais tendre quand même, et rêvaient au fruit d’un doux zizi panpan. ----------------------------------------------------------------- (*) Désolée pour la référence à La Fontaine, je peux pas m’en empêcher. En même temps, ici, c’est pas pour du sérieux, c’est pas du vrai travail, alors je peux me permettre.
Contribution du : 25/09/2012 16:16
|
|
![]() |
Re : Contraintes contrastes |
||
---|---|---|
Visiteur
|
Un peu long (rapport aux 2500 caractères) mais vous êtes pardonnées Stony parce que votre texte est génial !
Merci. Palimpseste j'ai beaucoup moins aimé que d'habitude, je trouve que votre texte a un côté forcé, pas naturel. Bon en plus je suis rarement fan des animaux humanisés, la faute à Orwell.
Contribution du : 25/09/2012 16:53
|
|
![]() |
Re : Contraintes contrastes |
||
---|---|---|
Visiteur
|
Moi aussi, z'ai beaucoup zaimé le texte de Stony !
Contribution du : 25/09/2012 18:20
|
|
![]() |