Faire plus attention où il mettait son bout. Grrr
Comme disait ma grand-mère les hommes vraiment sont
De sacrés polissons face au moindre jupon.

Voyez comme convient ce petit air fripon !
Le bougre a bien compris où le plaisir est roi.
Mais pour la conséquence... admettez mon effroi,
En ce terrain glissant je ne peux d'aventure,
Me risquer sans tomber dans la déconfiture.
Aussi, de ce discours m'en vais clore le flux

Auquel, comme il se doit, succède le reflux...
La séquence est classique autant qu'universelle.
De la mer en action jusqu'à la balancelle,
Elle agite les cœurs aussi bien... que le reste.

Mais voilà des propos qui me semblent bien lestes
Et je vous sens, Léo, des intentions grivoises ;
Des rimes qu’on embrasse aux vers qu’on entrecroise
La poésie souvent offre un double langage
Selon qu’on soit naïf ou bien un peu moins sage
Et l’on aurait bien tort, en cela je vous suis,
De ne point profiter des jeux où elle conduit
Mais gardez-vous pourtant de verser dans l’excès
Il ne ferait pas bon que survienne un procès
Au sein même du site où nous nous amusons
Pour un mot tendancieux ou quelques allusions
En ces temps de rumeurs où vite l’on accuse
Où les insultes volent, où les injures fusent,
Vous pourriez dès demain passer pour un pervers
Qui harcèle ses proies en leur offrant des vers
Dont la longueur vantée manque un peu de finesse…

Serait-il par hasard ici question de fesse ?
Je n’ose imaginer que ce mot vous agresse
Car enfin du vieillard au nouveau-né joufflu
Riche ou pauvre, laid ou beau, chacun en est pourvu
Mais si nous poursuivions cette conversation
Sur un sujet moins leste. L’art et la création ?

A vous répondre en vers, j'y laisse ma jeunesse,
Et souvent reconnais un dialogue de sourds,
Mais je me pique au jeu de tous ces vains discours :
Bien qu'on ne puisse pas toujours être sublime,
Qu'importe la teneur pourvu qu'on ait la rime !
C'est ainsi que, frôlant parfois la catastrophe,
On, s'amuse, on se lâche, on aligne des strophes
Cela nous vaut parfois quelques bons quiproquos

De se faire à présent l'art de damer le pion !

Et la tortue Mona manqua de réaction...
La Fontaine lui-même en serait tout contrit
Car c’est toute sa fable aujourd’hui qui prend l’eau.
Pardonnez-moi, Mona, ce maigre mot d’esprit
Mais les hommes souvent sont de fieffés salauds !
Cependant j’en suis sûr, vous saurez me répondre…

Tortue je ne suis point, il ne faut pas confondre
Avec un escargot ! Avec un bon bouquin
Hier me suis mise au lit, dessous mon baldaquin...
Ainsi j'ai oublié toutes les avanies
Que l'on me fait subir et qui sont impunies
Puisqu'on peut dire ici tout et même un peu plus...

Mes propos (à propos) vous ont-ils tant déplu,
Que depuis tant de jours me sente abandonnée ?
Croyez bien que j'en suis très fortement peinée
Si tel en est le cas ; mais le manque de temps
Me semble plus certain, mais c'est le coeur battant
Que je guette en ces lieux le retour de vos oeuvres :
Si je dois avaler tant et plus de couleuvres,
Je vous pardonnerai quelques mots trop hardis