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Re : Écriture euphonique
Maître des vers sereins
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Je n'ai pas saisi ce point :

"Au final, sans voir toutes les situations possibles, on constate que la seule terminaison permettant un interface euphonique propre avec un arrêt temporel en cas de syntagme liés, donc en cas de virgule, est une voyelle."

En le reprenant, je comprend peut-être mieux, il s'agit de toutes voyelles autres que le E (final, amuï, autre que le son E de heureux).

Dans ce passage aussi :

"En jouant à la balle, nous éviterons l'ennui.

En allant au bal, nous éviterons l'ennui.

Dans le premier cas, comme je l'ai écrit, l'apocope (non prononciation de la terminaison ammui de balle) résout le problème, oui, mais cela implique aussi (ce que j'ai i oublié) qu'il n'y ait pas d'arrêt temporel et qu'on le remplace par une inflexion de voix comme dans le cas de la 2ème phrase. Une apocope n'est possible que dans le flux en dehors de tout arrêt temporel."

Une apocope n'est pas possible en dehors du flux parce que sinon, on ne peut différencier "bal" de "balle" ?

Ce que je trouve intéressant c'est que ça me semble confirmer l'évolution de l'alternance des rimes : l'alternance féminin/masculin pourrait associer des jeux de rimes comportant bal et balle, ils ont une terminaison masculine et féminine. Même si le fait qu'ils soient quasiment homophones les mettrait en défaut en poésie, l'euphonie ajoute un autre point commun face à un arrêt temporel, comparable à la position d'une rime, c'est que des finales consonantiques masculines ne s'y identifient pas bien, ne sont pas euphoniques ? Qu'un son final consonnantique féminin ou masculin se différencie mal à la rime.

Contribution du : 30/01/2021 21:51
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Re : Écriture euphonique
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Oui, bien sûr, il s'agit de toute autre voyelle que e post-accentuel ou plus précisément d'une terminaison vocalique si on veut être puriste: on , en...

Une apocope, c'est lorsque le son est totalement supprimé lors de la diction, cela n'est vraiment possible qu'à l'intérieur du flux. Avant un arrêt temporel, un e post-accentuel est très peu prononcé, donc prononcé en partie, il est ammui, et même très ammui. À la limite on pourrait dire qu'il est apocopé, mais il est préférable, me semble-t-il, d'utiliser ce terme pour des apocopes franches dans le flux.

Tout cela est une question de vocabulaire, ce qui importe, c'est la réalité sonore.

Les rimes féminines et masculines peuvent être différenciées oralement si le déclamateur fait l'effort de prolonger volontairement le e ammui (de balle par exemple) en appuyant bien sur l'accent tonique a, ce qui améliore l'effet. Il ne s'agit surtout pas de dire balleu. Le e peut atteindre alors 2 à3 dixième de l'intensité normale d'un e prononcé dans le flux. Si le déclamateur n'établit pas la nuance, la différence entre rime masculine et féminine est purement intellectuelle, mais l'aspect intellectuel intervient aussi et n'est pas négligeable en poésie. L'aspect visuel intervient aussi parfois. Certaines rimes valent scripturalement et non oralement.

Contribution du : 31/01/2021 02:35
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Re : Écriture euphonique
Chevalier d'Oniris
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NÉCESSITÉ DE PRÉVOIR LES PAUSES EN PROSE

Nous pouvons montrer par une estimation statistique la nécessité de déterminer les pauses plutôt que de les laisser à la discrétion du lecteur.

Nous avons vu qu’en cas de virgule signifiant une pause courte, la seule interface possible était V,C (voyelle consonne). Or, il apparaît que dans un texte littéraire en prose, sur une virgule, 18 % des interfaces sont de ce type, donc congruentes, 70 % pour cent concernent d’autres interfaces, donc incongruentes.

Il et donc indispensable que l’auteur indique les pauses par une virgule uniquement où elles sont congruentes. Il y a néanmoins un inconvénient, c’est que la compréhension du texte nécessite que les syntagmes soient différentiés sinon par un arrêt, par une inflexion de voix. Il faut donc un signe spécifique pour indiquer les limites entre les syntagmes à l’intérieur de la phrase sans impliquer de pause. Ce signe existe, c’est le signe de coupe utilisé en analyse prosodique. Utilisons-le:

La sève | elixir des végétaux, s'épanche à travers les feuilles.

Afin de l’intégrer en écriture normale, nous pouvons le diminuer et le mettre en exposant:

La sève’ elixir des végétaux, s'épanche à travers les feuilles.

Par ce système de ponctuation, l'auteur peut déterminer le rythme qu'il veut à la phrase et séparer conjointement les syntagmes nécessaires à la compréhension du texte sans que puissent être générés en lecture des arrêts temporels parasites.

APPLICATION À LA POÉSIE

En poésie, on peut indiquer la césure et les coupes selon le même principe:

L’hirondelle s'envole, éperdue, magnifique.

devient en écriture euphonique:

L’hirondelle s'envole || éperdue | magnifique.

soit, par simplification:

L’hirondelle s'envole" éperdue' magnifique.

Pour que l’alexandrin soit valide oralement, il ne faut aucun arrêt temporel à l’intérieur du vers et marquer la césure et les coupes (dans une moindre mesure) par une intonation ou un accent tonique, ce que signifie le signe de coupe et le signe de la césure.

Il ne sert à rien d’écrire des alexandrins parfaits si une ponctuation ambiguë ou insuffisante n’en permet pas une lecture correcte.

En conclusion, cette écriture s’appuie sur la virgule telle que la définit l'Académie Française. Le signe de coupe, la césure sont définis par la tradition de l'analyse textuelle et validés au plus haut niveau par les publications universitaires. La morphologie adoptée ici est une simple modification d'aspect graphique.

Contribution du : 02/02/2021 02:18
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Re : Écriture euphonique
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Bonjour Ferrandeix,

Je m'intéresse à ce que vous nous partagez sur l'écriture euphonique, mais dans les premiers posts de ce fil, je dois reconnaître que j'ai vite décroché, car j'ai eu le sentiment que beaucoup des liaisons que nous établissons à l'écrit sont cacophoniques. Or, il me semble qu'elles ne sont pas toujours "cacophoniques" au sens simple du terme. Certaines liaisons sont belles, à mon sens, et intéressantes, notamment à l'écrit qui nous intéresse ici.

Cela dit, il est beau de s'interroger sur l'impact de la diction et donc sur l'oralisation des textes poétiques.

Mon sentiment est le suivant : il me semble que tout cela est très subjectif, même si c'est normé... Mais je trouve beau, encore une fois, ce travail qui interroge la langue et la fait vivre ou cherche à la faire vivre d'une façon, non idéale, mais originale.

Ce qui me turlupine, toutefois, c'est cet éloignement que semble produire ou vouloir l'écriture euphonique par rapport à une écriture qui peut ou pourrait être juste simple parce que partagée et comprise par un plus grand nombre de lecteurs.

Enfin, sur votre dernier post, je ne crois pas qu'il soit nécessaire de changer la ponctuation pour stipuler qu'on pose telle ou telle pause dans un alexandrin. J'ai le sentiment profond qu'un bel alexandrin, comme un beau vers libre, peut trouver un rythme proche ou correspondant à ce qu'a voulu insufflé son auteur, à la lecture seule des mots.

Ainsi, en lisant ces mots que vous citez en exemple "L’hirondelle s'envole, éperdue, magnifique.", je n'ai pas l'impression qu'une ponctuation différente, soit celle que vous proposez, soit plus efficace pour en saisir le choix de l'auteur. Il m'a semblé, en effet, poser le même rythme - que vous exprimez par des apostrophes - en parcourant ce vers.

Je trouve votre démarche très intéressante, cependant. Je m'interroge juste sur la pertinence d'une telle manière d'éloigner la diction qui peut ou devrait courir simplement, avec la ponctuation que l'on connaît tous ou que l'on a appris, ou encore que l'on enseigne, sachant ou supposant que l'écriture euphonique, pour ce que j'en ai saisi, me semble compliquer le rapport à la langue plus qu'elle ne la facilite dans notre rapport à la lecture ou au plaisir que l'on prend au fond, en plus de la forme.


Contribution du : 02/02/2021 19:36
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Re : Écriture euphonique
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Merci pour ton intervention très dense. Voici quelques réponses:

Tout d’abord les liaisons. Il me semble que c’est à l’auteur d’éviter les liaisons incongrues. Si on doit lire le texte d’un tiers, entre la liaison ou le hiatus, quel est le moindre mal? C’est à voir au cas par cas.

Concernant la subjectivité de l’écriture euphonique, je dirais que c’ est une écriture parmi d’autres. Elle s’adresse à ceux qui y sont sensibles, néanmoins on peut tenter de percevoir ses qualités à condition de s’y prêter. Elle a aussi des inconvénients, il faut le reconnaître.

Sur la lecture en fonction de la ponctuation: reprenons l’exemple que j’avais proposé et que tu reprends:

L’hirondelle s'envole, éperdue, magnifique.

Si l’on prend la signification de la virgule telle que tout le monde l’apprend, ce que tu revendiques, il faudrait s’arrêter après le e à la fin de “s’envole” et aussi après le u de “éperdue”. Le vers oral obtenu comprendrait alors un 1er hémistiche de 7 syllabes (tout e à l’intérieur du vers doit être prononcé) et ce vers est totalement déstructuré par ces arrêts temporels.

Dans la ponctuation que je propose, le signe de césure n’implique pas un arrêt temporel, mais une accentuation tonique. Et même si le lecteur ne le sait pas, c’est un signe situé en exposant, qui n’incite pas naturellement à marquer une pause.

L’hirondelle s'envole" éperdue' magnifique.

Néanmoins, admettons que le lecteur ait assimilé (consciemment ou non) le principe du primat de l’élision sur la virgule (ce qui est déjà compliqué), bien d’autres situations entraînent des anomalies au niveau de la virgule (voir plus bas dans ce message).

Par ailleurs, l’accent tonique de la césure est-il bien respecté oralement et au bon endroit? Le résultat déclamatoire révèle de nombreuses incorrections. La moitié des vers qui sont des alexandrins sur le papier ne le sont plus oralement. On peut le vérifier en étudiant de manière détaillée des enregistrements, par exemple sur un grand site de littérature audio comme liateratureaudi.com, lectures par des gens qui pourtant, on le suppose, connaissent bien les règles (mais qui dans le feu de l’action déclamatoire oublient parfois/souvent de les appliquer).

Le responsable, à mon avis, n’est pas le lecteur, mais une ponctuation ambiguë (les dictionnaires ne sont pas d’accord pour savoir si la virgule est un arrêt temporel ou pas) et insuffisante (les césures ne sont pas indiquées). Si nous, auteurs, voulons que nos vers ne soient pas défigurés (vu le mal qu’on se donne pour satisfaire aux règles), il nous faut opter pour une ponctuation (ou didascalie) plus claire et mieux adaptée.

Voici au moins 2 situations courantes susceptibles d’engendrer des erreurs à la lecture en ponctuation traditionnelle sur des vers conformes aux règles prosodiques.

VIRGULE EN DEHORS DE LA CÉSURE

Ce matin gris, les monts sont plongés dans la brume.

Ce matin gris’ les monts” sont plongés dans la brume.

(La plupart des lecteurs vont s’arrêter après gris: L’alexandrin est détruit.)

VIRGULE AU NIVEAU D’UNE LIAISON POTENTIELLE

Il s’en va tristement, affligé, désolé.

Il s’en va tristement” affligé’ désolé.

(Un arrêt temporel après tristement crée une rupture inopportune dans la phrase et engendre une cacophonie vocalique)

On peut (peut-être) résoudre (presque) ces problèmes de lecture en étudiant le texte par avance avant de le déclamer et en se référant à une définition de la virgule comme simple séparateur syntaxique. Cependant, même pas sûr. Si on est un déclamateur sérieux, avant prestation, on va annoter au crayon sur le texte imprimé les signes de coupes et césures pour éviter de se tromper devant le public. Alors, à mon avis, autant que ce soit fait par l’auteur dès le départ.

La ponctuation avec marquage des coupes et césures ne résout pas toutes les possibilités d’erreurs déclamatoires (il y a notamment la non prononciation des e post-accentuels à l’intérieur du vers pour lesquels je n’ai pas de solution, hors une didascalie plus poussée), mais c’est quand même, me semble-t-il, une amélioration.

Contribution du : 05/02/2021 05:23
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Re : Écriture euphonique
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Citation :
L’hirondelle s'envole, éperdue, magnifique.

Si l’on prend la signification de la virgule telle que tout le monde l’apprend, ce que tu revendiques, il faudrait s’arrêter après le e à la fin de “s’envole” et aussi après le u de “éperdue”. Le vers oral obtenu comprendrait alors un 1er hémistiche de 7 syllabes (tout e à l’intérieur du vers doit être prononcé) et ce vers est totalement déstructuré par ces arrêts temporels.

Bonjour ferrandeix,

Tout d'abord, merci à vous pour votre superbe travail de transmission !

Pour moi, qui partage les mêmes interrogations que Lulu sur cette écriture euphonique, le vers "L’hirondelle s'envole, éperdue, magnifique" est parfait comme il est, il ne me viendrait pas à l'idée d'accentuer le "e" muet de "s'envole" !


En lecture à voix haute, je prononce le vers en respectant les deux petites césures, l'une à l'hémistiche et l'autre aux trois quarts, c'est-à-dire en accentuant les syllabes en gras, surtout la première :

"L’hirondelle s'envo // le, éperdue, / magnifique."

Je comprends tout à fait l'idée de représenter ces accentuations par des signes en exposant (c'est intéressant pour se faire une idée !), mais je pense que pour beaucoup, l'oralisation est intuitive, en fonction des signes de ponctuation...

Contribution du : 05/02/2021 14:54
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Re : Écriture euphonique
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Non, pas de e appuyé à la fin de “envole”, mais un e ammui. Tout e à l’intérieur du vers qui n'est pas élidé compte.

Comment est-ce que tu prononces: en respectant l’élision ou bien en respectant la virgule comme arrêt temporel?

L’hirondelle s'envole, éperdue, magnifique.

Contribution du : 06/02/2021 23:48
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Re : Écriture euphonique
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Qu'est-ce qu'un e ammui ?



Pour le vers cité :

"L'hirondelle s'envole, éperdue, magnifique"

De mon côté, je mets une accentuation sur le o, un peu comme si je l'élevais ; ainsi je prononce le e de la dernière syllabe.

C'est comme si je disais :

"s'envooole".

Du coup, il est vrai que la ponctuation que tu proposes, Ferrandeix, pourrait éclairer la façon de lire, mais pour ce vers, il me semble qu'elle n'est pas indispensable. Sans doute l'est-elle pour d'autres vers ou passages moins faciles à lire.

Cela dit, nous échangeons sur le site, ici, sur des textes de façon exclusivement écrite et il est difficile, alors, de parler de diction, d'oralisation.

Ainsi, par exemple, je me rends compte que j'ai plus de facilité à lire avec la bonne accentuation - celle que je crois devoir poser du fait de ce que j'ai appris -, alors qu'il m'apparaît plus dur de faire la même chose à l'oral...

De la lecture silencieuse - qui ne l'est pas tout à fait, du fait de la musicalité des mots que l'on peut ainsi chanter en soi - à la lecture oralisée, il y a tout un espace.



Michel64 a ouvert un fil de lecture à haute voix, il y a quelques années. Tu peux toujours nous faire part de ta lecture d'un texte de ton choix ici. Si ça vous intéresse, je te recommande de bien lire le premier post du fil et d'écouter quelques oniriens qui ont posé leur voix, et d'éventuellement, si tu le souhaites, poser ta voix en disant un texte à ton tour. On aura le plaisir de t'entendre, et peut-être de mieux comprendre ce que tu as expliqué, entre autres, sur la ponctuation.

Voici le lien du fil ouvert par Michel64 :
Vocathèque

Contribution du : 07/02/2021 08:00
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Re : Écriture euphonique
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Oui, la bonne solution est de marquer la césure par une accentuation, mais le problème posé ici n’est pas celui de l’accentuation, c’est de savoir si tu respectes la virgule comme arrêt temporel ou bien si tu respectes plutôt l’élision. Je comprends si tu n’aies pas une optique orale du vers.

En versification classique, toute élision doit être respectée, quelle que soit la ponctuation, sauf rares cas d'effet spécifique, mais en ces cas le vers obtenu n'est plus un alexandrin.

Pour ce vers-ci, la didascalie que je propose à mon avis peut être utile car de nombreux lecteurs, ne vont pas spontanément respecter l’élision plutôt que la virgule. Je l’ai observé sur de nombreux enregistrements.

J’ai vu le fil que tu proposes: très compliqué. Je te propose plutôt la vidéo suivante que j’ai réalisée. Bien que le sujet soit l’accent tonique, elle comporte de nombreux vers comme celui-ci déclamés, notamment
à 9 minutes 45, le vers de Boileau suivant:

Quelque sujet que l’on traite, ou plaisant, ou sublime

élision

Contribution du : 09/02/2021 00:42
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Re : Écriture euphonique
Visiteur 
Bonjour ferrandeix,

Je voulais tout d’abord vous féliciter pour votre travail universitaire qui a le mérite de poser un lexique sur ce que chacun éprouve sans pouvoir le nommer. Je mesure le temps passé à classer euphonies et cacophonies…

Votre analyse et votre critique sont celles d’un exégète, d’un herméneute qui décortique l’Ecriture, non pas la sainte mais la poétique ou la prosaïque. En tant qu’auteur de poèmes classiques, j’ai toujours été particulièrement attentif à l’identification des cacophonies. Je conseille bien sûr à chacun, non pas forcément de les réparer, mais d’en prendre conscience. Car bien sûr, si nos grands poètes avaient toujours suivi vos recommandations, il ne resterait pas grand-chose de leurs œuvres. Les exemples sont trop innombrables, aussi je ne vais en citer qu’un, tiré d’un poème qui se situe sur le podium des préférés des français, Le dormeur du val :
« Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit »

Sans doute, selon vos recommandations, l’un des plus mauvais vers de la langue française. Deux cacophonies majeures dont j’ai la paresse de retrouver le nom dans votre lexique : « tranquille il » (ille il) dont la cacophonie ne s’efface pas malgré l’arrêt temporel, et plus horrible encore « trous rouges » (trou/rou). Et pourtant je vous souhaite bon courage dans une assemblée populaire pour ne pas vous faire lyncher en public à la première remarque.
C’est que personne ne veut d’une langue dont la perfection serait une euphonie constante, un peu comme si tout le monde portait du blanc. Il me semble que la langue, les mots, leur confrontation, sont aussi les marqueurs des secousses de la vie. Au conservatoire on vous donne un petit livret le premier jour, où il est écrit sur la première page : gros gras grand grain d’orge. Vous ne poussez pas la porte tant que vous ne savez pas le dire sans postillonner. Et si vous vous plaignez des cacophonies d’un texte d’auteur, ce n’est jamais l’auteur qui sera renvoyé chez lui.

Tout ça pour dire que si je relève comme vous des cacophonies sur les textes oniriens, je vous trouve parfois un peu sévère ou rigide (toujours gentiment). Par exemple, ce matin encore sur le texte de Damy (Le chagrin de Chopin), si je suis d’accord avec vous sur la cacophonie « propices à l’envie », je le suis beaucoup moins sur la succession des dentales « plaintes de l’indicible » ou « les notes des » et pas du tout sur les « re terminaux » qui semblent beaucoup vous gêner (« écorchures ouvertes ») qui ne me pose vraiment aucun problème en tant que récitant. Voyez Rimbaud dans le premier vers du bateau ivre :
« Comme je descendais des Fleuves impassibles »
Et notez les dentales dais/des… Tout est dans l’art de dire les vers.

J’adore aussi personnellement tous le e post-accentuels : « comme je descendais » alors que vous semblez les supporter à petites doses en poésie et pas du tout en prose, où l’apocope systématique n’est que le reflet de la précipitation verbale d’aujourd’hui. N’oublions pas non plus que la prose se donne aussi à lire, et que je préfèrerai toujours votre exemple de prose native : « Le calme s’étend sur les broussailles mornes. » au remplacement que vous proposez post #2 : « La paix s’étend sur les baliveaux mornes ». C’est une question d’harmonie interne, de coupes.

Voilà ferrandeix, c’était juste histoire de vous dire le respect que j’ai pour votre travail.

Bien cordialement
Bellini

Contribution du : 20/04/2021 18:45
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