#85

Concis

Roméo et Juliette (adaptation)

Merci à vous tous d’avoir joué le jeu. Je savais que je pouvais compter sur vos plumes affûtées et ludiques. Evidemment c’est un régal de vous lire, dans des ambiances et des styles différents qui reflètent à merveille l’esprit des exercices de Raymond Queneau. Excellente idée, Dupark, d’avoir mis un lien pour retrouver les originaux

Exercices de style de Raymond Queneau.

Peut-être une personne autorisée pourrait-elle mettre ce lien au post 1, disons juste après « visuel, télégraphique, etc… »

Merci Dupark, Hersen, Cat, Squeen, Veldar. Merci j’espère à tous les habitués des jeux de récré et aux autres, qui suivront. Je pense à Ananas, à Vendularge, à Plumette, à Louison, à Stony, à Michel, à Widjet, à Pouet, à Jean-Claude, à nos poétesses Cristale, Proseuse, Brume, à tous ceux que je ne peux pas citer parce qu’ils sont nombreux, à tous ceux qui aimeraient qu’Oniris ne tourne pas en circuit fermé. Je ne dirai pas que tout le monde est invité, je dirai que tout le monde est attendu. Il ne tient qu’à vous de vous montrer.

12 textes pour l’instant, de 5 auteurs différents. C’est super, mais si je jeu prend, on devrait pouvoir faire mieux. Il va sans doute s’avérer nécessaire de renouveler le thème au bout de quelques jours. Aussi je vous propose de participer aux scénarios en me faisant passer par MP chacun des vôtres, résumés en quelques lignes, du type de mon post #85. Je me chargerai de les stocker et de les proposer dans l’ordre d’arrivée.

Il serait bon aussi, je pense, d’indiquer pour chacun de vos textes postés en forum, au moins le numéro de l’exercice. Je ferai un rappel de temps en temps de l’exercice en cours, pour mieux savoir lequel est concerné à l’instant T.

On peut aussi entre deux exercices flooder un peu sur ce qui vient de se passer. Par contre, une fois l’exercice commencé, il vaut sans doute mieux ne pas trop déborder, pour éviter le risque de dispersion. Bien sûr les petits coucous ou smileys restent indispensables pour maintenir le dialogue. Mais bon, je n’ai pas l’esprit ordonné d’un militaire, et nous verrons bien ce que vous déciderez.

Les commentaires restent la priorité du site, mais j’aimerais que ce lieu soit un espace où chacun puisse venir à tout moment entretenir sa plume d'auteur en saisissant l’exercice en cours.

Comme tous les fils du site, celui-ci deviendra ce que nous en ferons.

Merci encore à vous tous.

Ludi

#85

Introspection

Je me sens belle, soixante ans et rien à jeter, surtout avec cette jupe fendue rouge et les escarpins interminables qui m'ont coûtés une blinde. J’ai bien fait de le chauffer un peu le Roméo depuis le temps qu’il me cherche. J’ai quand même mis un peu de temps à le ferrer, il a craqué pour mon dernier texte (enfin celui de Nathalie); deux tours de chat façon elliptique, vu qu’écrire n’est pas vraiment mon truc et hop ! En deux temps trois mouvements, je débarque à la Coupole pour notre premier rendez-vous. Tout le monde me regarde, je me sens désirable. Je le repère de loin, il a l’air un peu gauche, assez jeune finalement, tant mieux, les vieux de mon âge ne comprennent rien, je suis restée une gamine. Allez ma grande, c’est le moment d’allumer ton regard de braise. Il n’a pas l’air en forme l'amoureux. Il écarquille les yeux comme un damné; il se redresse un peu, la nuit va être longue. Plus quelques mètres, je me déplace, genre félin sans me presser, les autres sont retournés dans leur monde, on est seuls. Enfin.

« Maman ?!! »

#85


LABONIRIS

Roméo
(crâneur)
J’ai toujours voulu me faire ma mère - un fantasme doit rester un fantasme-
Mais j’y crois pas : Maman sur Oniris ? Et moi dans la pornographie.
(fataliste)
Me casse, humilié, dépité.

Juliette
(déçue)
M’étais bien sapée, épilée. Fendue d’une robe, montée sur talons
Reconvertie et convaincante ? Muse pour poètes en mal d’érection ?
(blessée)
Mon fils : ce Plumitif érectile ?

(désolée)

Exercice N°1. #85

Vendularge, Squeen, au top

Je la vois s’avancer, robe fendue et crocs,
On dirait une braise au vent de la Coupole ;
J’ai réservé pour nous un plumard dans un box
Au cas où Roméo lui rappelle Popole.

Ell’ crame la moquette et les yeux d’un barbon ;
Dans un clip de porno ell’ jouerait la mémère,
Oniris m’a bien eu, m’ont fourgué un jambon,
Je rêve ou c’est… putain, on dirait bien ma mère !!

Allez je me lance..

Exercice N°1. #85

Imbibé

- Je…Je t'ai pas dit ? …oh…éh ….jeeee t'ai pas dit ? Me me me ..mon rencart hier… hein, mais ouiiii, - hips - le ga…gars que j'ai causéé avec sur l'interenette….
…çuiiii-là que que que - hips - j'avais rendédez v...v...vous avecque….chez les boubou, les bou-our-geois - P...Paulo remet nounous sss…ssss….ça ! - mmaaismais si le gggars que je m'ététait
fffait bbbbelle c.comme un tracteeeur neuf… eh bbbehh tu vvas ppas me - hips - croire. - nnoon lailai…sse c'est ppour moooa - eéééh bebé, le gars c'ééétait le fistooon - hips -
ouiiii - hips - leee mien… cuilà quéquétait pp..pparti faiiire des films… des films - hips- deee c.c. cu. cucul…- hips - c'essst ffff-ououou, hein ?

#85

Rapport de police

Contexte : M. Roméo, 25 ans, est poète. Mme Juliette, 60 ans, aussi. Ils se rencontrent sur un site d'écriture de poèmes.
Sommaire des faits : Vers 20 h, Mme Juliette invite Roméo à la brasserie la Coupole.
Modus operandi : Plusieurs témoins, tous atteints de torticolis, expliquent que la suspecte est arrivée dans une tenue provocante. Jupe fendue et escarpins. La victime, M. Roméo, était là avant elle. Il a tendu le bras pour la saluer et c'est là que c'est arrivé.
Constat : À notre arrivée, M. Roméo se trouvait devant le comptoir de la susdite brasserie et était en état de choc. Après avoir entendu sa version, nous avons vérifié qu'il n'y avait aucune trace de violence. Ni la victime ni les témoins n’ont subi de blessures.
Mesures prises : Nous avons calmé les témoins et la victime et avons reçu leur déclaration écrite avec la description de la suspecte et la direction de la fuite, puis récupéré les données de la vidéosurveillance sur une clé USB afin d’identifier la suspecte ultérieurement.
Résolution de problème : Nous avons dirigé la victime vers le SAMU. Nous lui avons également remis notre carte professionnelle pour qu'il nous contacte après avoir retrouvé ses esprits car il soutient qu'il connait très bien la suspecte, sans pouvoir la nommer.
Conclusion : La victime aura une ITT de son médecin, qu'il présentera à son employeur, les productions Marc Dorcel.

Exercice N°1. #85

Cru et cruel

Fourrer à longueur de journées des foufounes aux réactions sur commande, c’est mon taf.
Seulement voilà, de temps en temps, Popol a besoin de prouver qu’il est un homme, un vrai. Qu’il peut séduire autrement que par sa taille et sa résistance hors normes. A ce jeu, les vieilles sont autrement plus intéressantes.
Un truc de ouf, la meuf ! Ses réparties craquantes ont attisé le drôle de feu qui couve en moi. Je l’emballe dans deux minutes à la Coupole. C’est Jules qui va tirer la tronche. Après des plombes passées sur le chat d’Oniris à lui servir la sérénade en vers, c’est moi l’heureux élu !
Au silence soudain dans la salle, j’ai senti qu’elle était là. J’ai levé les yeux sur l’apparition sublime en jupe rouge fendue à mi-cuisse montée sur escarpins qui venait d’entrer en accaparant tous les regards. Mon signe de la main a stoppé net quand je l’ai reconnu… Ma... mam… maman ???



j'ai honte

Intitulé de l'exercice au post #85

Inspiré de l'exercice de Queneau qui m'avait le plus fait marrer, mais dont je ne me rappelle pas le titre.

Ils s’étaient donnés rendez-vous à la Coupole. La demoiselle, sapée comme une pétasse, reconnait son père (c’est le type qu’elle devait rencontrer). Tout de suite, des tas de mecs se précipitèrent vers la fille pour lui demander un autographe et « oublier » le carton avec leur numéro de portable dessus. Le père s’est évanoui quand un client lui a expliqué que c’était une actrice porno. Je suis pas sûr de la conjugaison, mais je verrai ça plus tard.
Mince, j’ai oublié de dire qu’ils avaient fait connaissance sur un site littéraire. Littéraire, mon cul ! Ils ont refusé tous les textes que je leur ai proposés. C’est bidon, juste un site de rencontres pour écrivaillons.
C’est pas vrai ?! Je viens de me rendre compte que j’ai confondu les personnages. Merde, je recommencerai une autre fois.

Trop drôle, à lire et à écrire

#85

Métaphorique

Roméo, prince de la césure, rencontre une Juliette dans l'espace holographique d'une modernité immatérielle. Elle a un carnet de vol plus épais que le sien, lui Mirage, elle Dewoitine. Abat-jour sur la lumière de son corps, une tunique berbère la pare, tombant sur des chaussures-bateau à la coque plastique. L'étincelle entre ces deux électrodes doit avoir lieu dans un laboratoire parisien de l'anesthésie éthylique et masticatoire. Roméo n'est plus qu'un canard vibrant lorsque l'image inversée de sa mère grandit sur son écran rétinien. Il avait quitté le nid pour vendre les services de son petit oiseau.