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La page arrachée au cahier, dérive au fil des mots
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La genèse :

''Arrachée au cahier'' est née par surprise et dans un grand élan de joie, un doux matin de septembre, après bien des jours de quiétude, où l'envie d'écrire qui me taraudait depuis tant d'années s'était diluée jusqu'à disparaître comme par enchantement dans le béat farniente ensoleillé qui régnait depuis le début de l'été.

Il faut croire que l'envie continuait de creuser son sillon en sourdine, puisque ce matin-là je me suis réveillée, heureuse d'être au monde, avec ces mots en tête : « Bateau de papier ivre, une feuille froissée au fil des mots dérive... ». Sur ce passage d'ailleurs, je salue l'analyse de Bellini, aussi celle de Vincente qui, dans son édit, m'enchante littéralement par son impressionnante faculté à se glisser dans certaines pensées de l'auteur. J'y reviendrais...

Ainsi donc, l'écriture comme médium m'oblige encore une fois à explorer cette nouvelle volée de pensées. Qui plus est, avec mon rebattu thème de prédilection : les mots et leurs tournures. Sans oublier, bien entendu, le sentiment indécrottable d'imposture qui s'empare de ma plume dès lors que je m'autorise à l'employer pour autre chose que pour la liste des courses.

Si au départ j'ai prédestiné ce récit au huis-clos de mon blog, bien vite pourtant je me suis amusée à l'imaginer divaguer sur Oniris. Amusée, mais aussi curieuse de connaître quel lectorat il pourrait intéresser s'il venait à être publié en tant que récit poétique dans les colonnes tellement académiques de la ''Poésie'' du site.

Ne dit-on pas qu'une nuit porte conseil ? Le lendemain, quelques heures à peine après son avènement sur ma page blanche, j'ai cliqué sur ''envoi''.

J'ai cliqué aussi, parce que je voulais faire en sorte que ce petit plaisir pris en solitaire continue encore un peu à vivre sa vie, au travers de vos regards, que vous exprimiez ou pas vos ressentis.^^

Cela vous intéressera peut-être d'en apprendre davantage ? Alors n'hésitez plus ! Dans les lignes qui suivent adressées à ceux qui ont commenté ce ''naufrage de l'écriture'' (paraphrase d'un ami qui se reconnaîtra ;) vous découvrirez quelques détails supplémentaires.

Ces retours sur commentaires, à chaque fois, me coûtent en émotions une somme faramineuse, Je trouve tellement généreux de votre part, tout ce temps que vous accordez à un auteur pour exprimez vos ressentis, que je ne peux faire moins que de m'y investir avec toute la sincérité que vous méritez. Parce que vous le valez bien !



******************************


Explications & remerciements :


Merci, au CE et à toute l'équipe de décideurs, correcteurs, et autres bénévoles, vous qui œuvrez avec un si grand sérieux derrière la scène, pour la réchauffer d'un petit rab' de soleil supplémentaire.

Avec un merci tout particulier à la discrète autant que dévouée Marimay, sans qui Oniris ne serait pas tout à fait ce lieu de publications quasi parfait que nous partageons avec bonheur.

Avoir un de ses textes dans le Catalogue d'Oniris est toujours un honneur.


Merci, à vous lecteurs de passage, à vous chers commentateurs attentionnés, vous qui rendez palpable cette notion de partage, vous sans qui toute cette belle aventure ne serait rien. Soyez assurés que j'ai pris grand soin à découvrir vos ressentis, dont certains m'ont ouvert des horizons insoupçonnés où je n'ai pas encore su aborder. Sur un prochain esquif, qui sait ?...

Et puis, merci, infiniment merci à notre si belle langue de Molière. Elle qui me permet à chaque fois de m'amuser comme une petite folle à la foire de son trône majestueux et si richement habillé de subtilités en tous genres. Je n'échangerais pour rien au monde ce petit grain de folie que je lui dois.

Pour terminer en harmonie la tournée de ma gratitude éternelle, j'adresse mon intense et profond merci, avec une portion supplémentaire d'explications (qui ne seront pourtant jamais au complet tant il y en a qui se cachent encore dans tous les recoins de l'histoire), à :



Cyrill :
L'autre matin, j'ai pris un plaisir fou à laisser glisser ma plume sous le vent, rêvant d'entraîner dans son sillage d'autres qui, comme moi, traversent ces périodes d'exaltation lorsque vient le moment de larguer les amarres et de couper les ponts du doute.

Me voilà donc ravie, aujourd'hui, de te compter à bord.

J'apprécie à sa juste valeur ton ''peu ou prou(e)''. Mais aussi de t'avoir fait passer un chouette moment à partager avec moi ce ''grain'' de folie'' tel qu'il m'a emportée. Tu sembles t'être bien amusé avec les sens multiples qui se planquaient sous la mine affable (à fable ?)... C'était un de mes espoirs. Me voilà doublement ravie.

Merci infiniment pour ton retour rassurant.




Vincendix :
Merci Vincent de t'être arrêté sous mes mots.

Cela m'a rappelé que je voulais commenter ton dernier poème ''Le voyage à l'envers'', que j'ai beaucoup aimé, et puis... Et puis, la liste des poèmes du jour défile tellement vite, presque aussi vite que le temps passe, alors voilà... Mais j'y reviendrais !

Sinon, tu as raison pour les marrons du feu, mais je crois bien que c'est ainsi qu'ils sont tirés dans le texte. Le soin est laissé au lecteur pour savoir qui va en profiter. Même si peu importe finalement qui va s'en régaler, non ?




Myndie :
S'il y a quelqu'un à qui j'ai pensé en écrivant ce texte, c'est bien à toi, Myndie, ma Ch'ti Amie ! Comme thème récurrent de nos éternels débats en aparté, n'est-ce-pas ? ^^

Alors, tu penses bien combien je suis enchantée de te retrouver en osmose avec cette petite sortie en goguette sur les flots.

Dois-je te conseiller d'aller relire tes poèmes, ou au moins les trésors que l'on peut découvrir sous ton profil d'Oniris, pour te prouver une nouvelle fois combien ta plume est fine et sensible avec les ''affreux'' ?

Allez, zou, je déguerpis, sinon l'encre va finir par me sécher avec ses larmes ! ^^

Merci infiniment pour ton partage passionnément chaleureux.




Annick :
C'est avec beaucoup de plaisir, tu l'imagines bien, que je découvre ton passionnément passage sous mes mots.

J'aime beaucoup l'attention que tu as portée sur « s'autoriser la dérive », puisque cette injonction est le point de départ de l'aventure au fil des mots.

Toi aussi, tu as su viser les différentes étapes vécues par cette page blanche en proie aux affres de sa légitimité. Néanmoins, si je peux me permettre de rectifier ta vision de la fin, je dirais qu'elle n'est pas pessimiste mais plutôt réaliste, cette fin. Le néant, n'est pas l'ouverture finale, puisque l'écriture s'impose malgré lui, malgré qu'elle ait conscience de la futilité de la chose.. . Mais en vrai, au vu du peu de clarté de ma réponse sur la place occupée par le néant, j'en déduis que je ne suis pas tout à fait certaine de ce que j'avance. Il va falloir que je galère encore un peu sur la page... Pff... ^^

Merci pour ta belle analyse. Elle me fait chaud au cœur.




Vincente :
Voilà ce qui arrive lorsqu'on se laisse emporter par la houle !^^ En l'occurrence, par l'exaltation lorsque je constate qu'elle a enfourchée ma plume pour se laisser emporter sans vouloir lui barrer l'accès au petit grain de folie qui s'était emparée d'elle. Pourtant, si tu savais comme c'est bon de se laisser emporter ainsi, par cette joie presque enfantine qui ne calcule rien !^^

Tu emploies le terme ''Marinisé''. Effectivement, dès lors que je me suis rendue compte de la tournure fluviale prise par les événements (car tu sais aussi que je ne commande rien ^^), une joie folle s'est invitée au délire. Désolée que tu ne la partages pas mieux.

Alors, bienvenue aux chapitres en italique. Eux, ''plus'' réfléchis, si je peux m'exprimer ainsi. Ils auront permis de baliser ta lecture. Plus réfléchis, et pour cause, puisqu'ils sont venus s'ajouter après ma décision d'envoyer mon texte au fil de l'eau sur Oniris. Il fallait bien quelques lumières, n'est-ce-pas ?

Et puis, il y a ton édit, où tu m'as fait plaisir en décortiquant si bien l'ivresse du bateau, mais aussi du papier. J'adore tellement jouer avec la multiplicité des sens ! Ma récompense, c'est lorsque s'installe la parfaite entente avec le lecteur.

Merci pour ton passage et toute ta franchise sous cette petite histoire d'O.



Robot :
Raah... je suis enchantée que tu partages mes jeux d'encre, d'eau et de tangages sur l'esquif solitaire du poète un peu perdu au milieux des flots.

Merci d'avoir relevé le pourquoi des phrases au long cours. J'ai vraiment flotté à la dérive en les écrivant, tu sais !...




Bellini :
Vous êtes un vrai gentleman, Bellini ! Vous avez promis, et quoi qu'il vous en coûte vous êtes venu honorer votre promesse. ^^

Bon, d'accord, vous ne trouvez pas votre bonheur dans les récits poétiques (sur Oniris, vous ne devez pas être le seul ;)), mais alors là, vous avez merveilleusement tiré votre épingle des voiles de mon esquif. Votre affectueux passionnément me va droit au cœur ! ^^

Le bateau d'Arthur, évidemment, s'il est haut et gros comme un bâtiment au long cours, est aussi un clin d’œil très appuyé qui, comme je l'explique quelques lignes plus haut, s'est imposé au réveil, pour une suite dont vous connaissez à présent toutes les lignes. Grâce à vous, maintenant, lorsqu'on parlera de bateau ivre, on pensera un peu à moi. (lol)

Emilia, dans son commentaire, explique mieux que je ne saurais dire le QR code décalé qui s'est invité chez mes muses et vous laisse interloqué.

Quant à votre déclaration d'amour à la légèreté dense de mes idées, elle adoucit instantanément mes craintes de mal faire.^^

Si vous avez d'autres points obscurs qui réclament la lumière, n'hésitez surtout pas !.

Merci pour tout, ce que vous avez dit, et pour tout ce que j'ai compris! ;))




Papipoète :
Hé bé ça alors ! Moi quand je ne comprends rien à rien, je zappe le texte et basta !

Mais toi, tendre Poète, tu lis et tu réconfortes avec ta gentillesse et ta douceur coutumières. Grâce à ton imagination sans limite, aussi...

Désolée d'avance, si je te déçois, mais nulle punition donnée par le maître n'a inspirée ma page blanche. Si tu as envie de connaître la vraie histoire, vas plutôt lire l'époustouflant commentaire d'Emilia, il te donnera toutes les clés.

Et si cela ne suffit pas, je suis prête à rester là, rien que pour toi...

C'est vrai qu'il y a du beau monde à ma table. Merci d'en faire partie.




Cristale :
À l'instant, je parlais à Papipoète, du beau monde à ma table et te voilà, Cristale...

Je suis honorée qu'une grande dame du ''Classique'' se soit laissée conter fleurette par mon modeste récit poétique. Attention, je dis modeste, mais il ne faut pas se méprendre : je l'aime beaucoup !
Surtout depuis que les belles plumes d'Oniris se sont penchées pour le cajoler dans son berceau.

Faire partager et apprécier mon univers aux gens qui me sont chers, est un des plus beaux de mes rêves. Je te remercie du fond du cœur d'en faire partie.

Sinon, en tant que joyeuse drille (aussi), j'apprécie énormément « L'amuse du vent » ! ^^

Merci d'être là, d'être toi.




Emilia :
Waouh, quelle belle analyse que la vôtre, Emilia. J'aurais aimé vous avoir comme prof de Lettres. Vous m'auriez emmenée au pinacle !

Je n'ai rien à rajouter, rien à enlever. Vous tenez la barre comme personne, et votre sensibilité est tellement grande qu'elle se met naturellement à la portée du plus humble pour lui donner de l'essor.

Merci pour avoir su lire aussi, dans la « profusion, la densité et l’intensité de tous ces mots », le « pour mieux masquer le désarroi émotionnel sous l’élégance d’une certaine dérision ».



Merci encore mille fois, à vous toutes et tous, pour ce laps de bonheur pris à naviguer ensemble au fil des mots qui nous rassemblent.

La porte reste ouverte, n'hésitez pas à la pousser à votre bon gré.




Cat

Contribution du : 15/10/2021 11:00
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Re : La page arrachée au cahier, dérive au fil des mots
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Hello Cat!

Merci pour ton retour sur commentaires.
Je sais le temps et l'application qu'un tel exercice demande. Outre cela, le tien, veux tu que je te dise, est un concentré de sensibilité, d'émotion, de gentillesse, de lucidité et d'humilité.
On pourrait même croire qu'il est le prolongement de ton récit poétique^-^!
Il est toi, quoi.

C'est moi, humblement qui devrais m'incliner sur le cadeau que tu me fais, tes mots comme une force.

Surtout ne change pas...


Contribution du : 15/10/2021 11:48
_________________
"Les mots peuvent être "impuissants" et pourtant ils sont tout ce que nous avons pour étayer nos ruines". Joyce Carol Oates
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Re : La page arrachée au cahier, dérive au fil des mots
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Salut Cat,
Puisque tu avoues sans regret t'être " laiss[ée] emporter par la houle !^^ En l'occurrence, par l'exaltation lorsque [tu as] constat[é] qu'elle a enfourchée [ta] plume pour se laisser emporter sans vouloir lui barrer l'accès au petit grain de folie qui s'était emparée d'elle.", alors tu reconnais t'être adonnée à une écriture intuitive. C'est bien la difficulté toute particulière de ton texte que de vouloir profiter de l'abondance d'une pensée en ébullition tout en limitant le "repassage" formel bénéfique à la qualité stylistique ; la gageure étant de lisser la fluidité, affiner le rythme, améliorer la syntaxe, sans gommer la spontanéité, ni atténuer la vivacité, ni essouffler les inspirations.

Pas simple en effet puisque l'on risque de prendre à l'un ce que l'on apporte à l'autre. Il s'agit bien d'opter pour un dosage délicat où le choix d'écriture n'obligera pas forcément au consensus. C'est uniquement sur ce plan que j'ai pu ressentir un petit regret, j'aurais préféré une écriture un peu plus aboutie, un peu plus ronde je crois.

Contribution du : 15/10/2021 23:21
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Re : La page arrachée au cahier, dérive au fil des mots
Maître Onirien
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Coucou Cat !

« L'amuse du vent » voilà qui est bien trouvé et pourrait faire l'objet d'un titre pour un nouveau récit, non ?

Tu évoques du beau monde à ta table mais, forcément, quand les mets qui composent le menu sont délicieux comment, pour ma part, ne pas "se laisser conter fleurette" ^^ de l'entrée au dessert ?

Tes mots naviguent toutes voiles dehors; laisse la brise les guider sur la houle en toute liberté, tu sais si bien "barrer" quand ton voilier s'emballe ^^

Merci pour ton généreux retour sur commentaires, je pense tout pareil que Myndie mais elle le dit mieux que je ne l'aurais fait.


Contribution du : 16/10/2021 08:58
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Re : La page arrachée au cahier, dérive au fil des mots
Visiteur 
Citation :

myndie a écrit :
Surtout ne change pas...


Idem, Myndie !
(j'adore le film Ghost ! ;)





Citation :

Vincente a écrit :
(...) que de vouloir profiter de l'abondance d'une pensée en ébullition tout en limitant le "repassage" formel bénéfique à la qualité stylistique ; la gageure étant de lisser la fluidité, affiner le rythme, améliorer la syntaxe, sans gommer la spontanéité, ni atténuer la vivacité, ni essouffler les inspirations.


Bonjour Vincente,

Bon, déjà j'ai horreur du repassage ! Ceci explique peut-être cela... (lol)

Plus sérieusement, bien sûr, j'entends tout ce que tu me dis, mais il faut que tu saches comment je vis l'écriture, comment je me positionne par rapport à son amidonnage. ^^

C'est d'autant plus clair pour moi aujourd'hui, que j'ai l'impression d'avoir écrit ce texte avec une toute nouvelle lucidité. Moins grisée, si tu préfères, plus présente et participative dans le plaisir pris... Même si je n'ai toujours pas idée de mon ''style''.

Imagines-toi une seconde, les pieds dans l'eau, rêveusement alangui sur une plage dorée où tout n'est que quiétude et silence, bercé béatement par un flou indolent, lorsque soudain, née des profondeurs de l'abîme afflue sans crier gare une lame en fusion frisant l'apocalypse. D'une hauteur colossale, elle va te submerger, te projeter par-delà l'écume, au point que tu deviens le goéland qui survole l'océan, juste heureux de planer sur les ailes du vent...

Dans des moments pareils, je suis l'oiseau, je suis le vent, la lame de fond et l'océan, mais aussi tous les éléments qui se mettent en branle pour compléter le tableau. C'est jubilatoire de jouer tous ces rôles et en même temps d'être celle qui les ordonne. Jubilatoire à un point difficilement explicable... Un peu comme si je m'étais emparée de la baguette magique d'un Dieu-le-Père (*) tolérant et bon enfant. Tu vois, le genre ?

Bien sûr, lorsque le vol redevient descendant, une fois posée en douce je lis et relis le scénario, changeant un mot par ci, pour le rendre au plus près du vivant, coupant une phrase par là, ajoutant du sel et des virgules à tour de bras pour animer la scène.

Mais une fois le point final imprimé, la messe est dite. Je reste intransigeante, campée sur ma décision, tant j'ai le sentiment que tout va irrémédiablement se déliter si j'insiste. Cela, malgré les tonnes de choses qui se bousculent encore au portillon et adoreraient se glisser entre le noir et blanc des lignes.

Et doucement, je retrouve mes esprits et tourne la page... avec tout de même un drôle de goût de naufrage pesant son poids sur mon épaule...

Maintenant que tu sais comment cela se passe, j'aimerais bien, si tu le peux, si tu le veux, m'expliquer comment, et à quel moment de cette extraordinaire aventure, arrondir davantage l'écriture, lisser la fluidité et tout ça toussa...

Merci pour ton intéressant retour, et de t'impliquer aussi généreusement. Cela ne peut qu'enrichir l'auteur, une pareille attention.




(*) attention, il s'agit d'un mot protégé par PTS
(il y a trop longtemps que je voulais le placer, le PTS ! On n'a que l'importance que l'on se donne, s'pas ? :))

Contribution du : 16/10/2021 09:10
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Re : La page arrachée au cahier, dérive au fil des mots
Visiteur 
Mazette !!! Je m'aperçois à l'instant, entre la chocolatine et la brioche tartinée de confiture, de ton passage, ma Cristalounette d'Amour.

On se la fait quand, cette sortie, toi, Myndie et moi ?

Moi aussi, je t'aime.
Merci pour l'idée avec ''L'amuse du vent''




Contribution du : 16/10/2021 09:28
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Re : La page arrachée au cahier, dérive au fil des mots
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Cat a écrit à Vincente :


"Imagines-toi une seconde, les pieds dans l'eau, rêveusement alangui sur une plage dorée où tout n'est que quiétude et silence, bercé béatement par un flou indolent, lorsque soudain, née des profondeurs de l'abîme afflue sans crier gare une lame en fusion frisant l'apocalypse. D'une hauteur colossale, elle va te submerger, te projeter par-delà l'écume, au point que tu deviens le goéland qui survole l'océan, juste heureux de planer sur les ailes du vent...

Dans des moments pareils, je suis l'oiseau, je suis le vent, la lame de fond et l'océan, mais aussi tous les éléments qui se mettent en branle pour compléter le tableau. C'est jubilatoire de jouer tous ces rôles et en même temps d'être celle qui les ordonne. Jubilatoire à un point difficilement explicable... Un peu comme si je m'étais emparée de la baguette magique d'un Dieu-le-Père (*) tolérant et bon enfant. Tu vois, le genre ?"


Coucou Cat !

J'ai lu ce que tu écrivais à Vincente, par-dessus ton épaule...Je suis curieuse de nature !

Cette lame qui te submerge s'apparente à l'extase ! Cela m'impressionne !
En plus, c'est beau, bien écrit, et les impressions si bien restituées au lecteur qu'on dirait un poème !

Quand j'écris, pour moi qui suis terre à terre, rien de tout cela, à part que je ne suis là pour personne car fort concentrée et très occupée avec ma muse qui ne cesse de me faire plaisir et de me contrarier tour à tour.

Merci de nous dévoiler une part de ta richesse intérieure.



Annick, admirative.

Contribution du : 16/10/2021 10:33
_________________
"Fol ouvrier, œuvre de folie que d'œuvrer sans rien recouvrer !"

Rutebeuf.
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Re : La page arrachée au cahier, dérive au fil des mots
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Alors Cat tu voudrais que je (re-)trace des éléments qui annoncent, préparent et signent ce que tu nommes "un drôle de goût de naufrage…", et ce par extraction de tes mots. Pourquoi pas ! je vais tenter de mettre sur la table quelques organes textuels dont j'aperçois des lourdeurs, graisses et autres parasites stylistiques. Mais avant, je veux te dire cet avis qui aborde la posture structurale dans la décision intentionnelle.

Je crois qu'il faut assumer son intention d'écriture. Quand l'on choisit un mode très "libéré", porté par les instantanéités des intuitions et exaltations opportunes, et décliné dans une sorte d'improvisation textuelle, il faut accepter les aléas de ce mode d'expression. Aux jazzeux qui se lâchent dans leur solo, l'on ne demande pas la tenue et la complétude créative d'un instrumental accompli, travaillé, soigné, poli, etc… l'on écoute et l'on espère l'étonnement, les vibrations vibrionnantes, surprenantes, extraordinaires ; parfois c'est génial, parfois souvent, même chez les meilleurs, c'est décevant, mais, joueurs, les musiciens et les auditeurs l'acceptent. Ton récit poétique perçu comme une improvisation poétique (timing créatif au temps court, instantané, à peine retouché, expression d'une sorte de véracité émotionnelle directement issue de l'esprit de l'auteur, avec un recours au formatage scriptural minimum) se trouve à mon sens dans cette déclinaison. Ainsi, ce que j'ai regretté, c'est que dans ce mode-ci, l'instrumentiste que tu étais se soit laissé emporter par ses écoutes et émois et ait choisi d'en retranscrire la flamboyance directement dans leur profusion. Or ce qui est émotion ne peut être, en vue d'une "trans-mission" sensorielle et intellectuelle écrite, directement accouché sur le papier : de la plume de l'un à l'œil de l'autre. L'autre n'aura pas vécu la chose, il ne la vivra que via les mots de l'un ; il y a nécessité à ajuster, affiner, cibler le phrasé pour que l'invitation accomplisse cette transmission, rende digeste cette finalité.

Du brio de l'instrumentiste dépend bien sûr une part importante de ce don d'émotion, mais ton écriture plaît et présente une certaine virtuosité, ce qui me semble à discuter ici est plus de l'ordre de la tenue/retenue des phrases proposées.

Dans l'extraction des cas ci-après signifiant une lourdeur handicapante à mon sens, il est à regretter que ce "lissage relatif", nécessaire à toute écriture vouée à son lecteur, ne soit pas apparent dans ces phrases par exemples :
- " Par le hasard du chiffonnage bâclé de cette page sacrifiée, la ligne rouge de la marge, où s'amoncellent d'hétéroclites annotations, est devenue ligne de flottaison prête à sauver son précieux fardeau.". Voilà une phrase trop cérébrale pour être accordée à l'intuitivité qu'elle prétend.
- " Range une fois pour toutes ta trousse et tes claviers, et au feu de la saint-glinglin brûle à tout jamais tes doigts gourds, tes cahiers, et l'envie d'écrire qui court dans ta veine !". Là j'ai eu du mal à raccorder , le ton très trivial et la décision à la fois prime-sautière mais aussi et surtout profondément intellectualisé, comme venant d'une psychologisation exacerbée. Pour moi, tout cela se bouscule sans apport bénéfique au propos.
- De même dans ce paragraphe qui réunit les deux "reproches" que je ferais aux points précédents. " La corde au cou, se tenant jusque-là accoudé au bastingage ne sachant trop sur quel pied danser, un vocabulaire de charmante apocalypse se met aussitôt en branle. À hue et à dia, chaque alinéa tente de protéger son espace du mieux possible, tenant la dragée haute aux interlignes qui chaloupent à marée basse entre les paragraphes.". Vraiment là, je sens le geste forcé, quasiment baroque ; ce serait Satie se gargarisant dans des envolées à la Charlie Parker pour reprendre le rapprochement avec le jazz.
- Dans la dernière phrase, à nouveau cette cérébralisation envahissante (elle me semble opportune dans le sujet) qui s'exprime dans des termes à la fois philos et psychos, mais également assez vulgaires ("à lamentablement se vautrer"), et pourtant signes d'une lucidité très écrite mais d'une formulation assez lourde.

Tu auras compris que seuls le phrasé et les tons enchevêtrés m'ont dérangé, donc ce qui dans l'écriture trace la part tonale du style.

PS : Je partage avec Annick le plaisir de ce passage qu'elle cite dans l'invitation que tu me fais de te rejoindre dans le regard. Oui, c'est super, et bien tu vois là tu es juste, forte, exaltée, mais juste, il n'y a rien de trop et pourtant il y a tant ! C'est ce niveau de tonalité stylistique qui te réussit. Tu viens de me, de nous, fournir là la pertinence stylistique que je n'ai pas trouvé dans ton récit poétique.

Contribution du : 16/10/2021 17:20

Edité par Vincente le 16/10/2021 21:11:30
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Re : La page arrachée au cahier, dérive au fil des mots
Visiteur 
Merci infiniment, Vincente. Pour tout, et surtout pour le temps pris à l'analyse de style. Elle très bien argumentée. D'un niveau qui fait plaisir à lire, et je me prends à rêver que tous les commentaires soulignant les traits négatifs d'un texte soient aussi bien élaborés que le tien.

Car, c'est bien connu, l'ego exacerbé des artistes (n'ayons pas peur des mots) que nous sommes, tend à souvent prendre les critiques qui sont faites sur son ''œuvre'', pour un cri de désamour envers lui-même.

Preuve que j'ai beaucoup grandi – et merci à Oniris pour cela, car c'est à force de me frotter aux réactions en tous genres, que j'ai appris à relativiser et à orienter positivement la portée de ce que nous lisons et écrivons, et à prendre suffisamment de distance pour arriver aujourd'hui à accepter la critique sans qu'elle agisse (trop) sur mon affect, même si je ne suis pas toujours d'accord avec elle.

Comme quoi, même si le chemin est long, on peut faire une force de son hypersensibilité.

Faut-il préciser que je ne parle que de la critique constructive, pas de celle d'un esprit chafouin qui ne viserait qu'à démolir.

C'est beaucoup plus facile avec les compliments. Bien sûr ! Merci Annick !
même s'ils me coupent un peu le souffle... là, pour le coup, j'ai moins besoin de travailler la réception, et je prends direct en plein cœur.

Citation :

Annick a écrit :
Quand j'écris, pour moi qui suis terre à terre, rien de tout cela, à part que je ne suis là pour personne car fort concentrée et très occupée avec ma muse qui ne cesse de me faire plaisir et de me contrarier tour à tour.


C'est vrai que l'acte d'écriture se joue en solitaire.
As-tu déjà essayé de retranscrire une séance ? Cela pourrait être intéressant (à partager, ou pas).


Justement, et en guise de contre-analyse, Vincente, le passage relevé par Annick, auquel tu souscris aussi, est le fruit, que dis-je, l'éclat d'un instantané pris sur le vif inspiré par ton intervention. Il ne m'a pris que le temps de le taper sur mon clavier. Aucune réflexion en amont, aucun travail ajouté. Contrairement à certains passages que tu relèves dans mon récit, et je me rends compte finalement, que le peu de travail prodigué pour arrondir certains angles à nuit plus qu'il n'a profité à mon envolée.

C'est vrai, je réalise en relisant ce qui précède, que j'ai ce besoin d'expliquer mes images. Trop, apparemment, comme si je ne leur faisais pas assez confiance pour exprimer mes émotions. Au point que, si je m'écoutais, je rajouterais ici encore un ou deux paragraphes sur le sujet.


Merci à vous deux. Vos présences enrichissent la discussion.

Contribution du : 18/10/2021 14:33
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Re : La page arrachée au cahier, dérive au fil des mots
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Citation :

Cat a écrit :

Bellini :
Vous êtes un vrai gentleman, Bellini ! Vous avez promis, et quoi qu'il vous en coûte vous êtes venu honorer votre promesse. ^^
...Votre affectueux passionnément me va droit au cœur ! ^^


Bonjour Cat,
Je ne commente plus que les textes que j’aime au minimum Beaucoup+. Du coup j’ai décuplé mon temps libre, même si je continue de ne rien dire à ma femme, qui est toujours pleine d’idées de loisirs ménagers.

Ce fil est si sérieux et si enrichissant que mes blablas ne pourraient que le dégrader. Je relève néanmoins l’approche hypersensible que vous dites avoir de l’écriture ; tout le contraire de moi qui ai besoin de tout suspendre à un fil de légèreté. Il me semble vous estimer assez pour vous savoir sincère, sentiment dont j’ai tendance à éloigner trop souvent les poètes de leur production, moi le premier visé. Jusqu’à il n’y a pas très longtemps ma signature n’était-elle pas : « Si tu te contentes de la vérité, écris de la prose. Sinon, essaie la poésie. » ?
Je me pose une question : avoir besoin de vérité émotive pour écrire, n’est-ce pas en même temps réduire le champ des possibles ? C’est comme aimer UNE femme, n’est-ce pas fuir devant LA femme ? La nier ? Aidez-moi. Merci.


Bellini

Contribution du : 18/10/2021 17:37
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