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Re : le texte n'est pas l'auteur et l'auteur n'est pas le texte
Expert Onirien
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24/11/2007 23:41
De Vauvert
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Oh mais cela dépend tellement. Certains auteurs font un copier/coller de leur vie pour leurs écrits. Certains ne prennent que quelques éléments, et d'autres se détachent complètement. Bon pour la poésie c'est peut-être différent.

Si on regarde les Stephen King, (ben oui, j'assume d'être totalement fan...) on ne peut que voir le parallèle entre sa vie et ses personages principaux. Shining en est certainement le meilleur exemple, un écrivain torturé, alcoolique, tendance violent. Mais je ne pense pas pour autant qu'il s'agisse véritablement de lui.

Le narrateur et une forme d'auteur-fantasme, et là je parle pour moi. Pour un écrivain, se glisser dans la peau de son narrateur et une manière de laisser libre cour à son autre lui. Cela parraît très schyzophrénique comme attitude et pourtant c'est dans la majorité des cas salvateur.

Un auteur doit nécessairement rendre des comptes : à son éditeur, ses lecteurs, ou à lui-même s'il n'est pas lu. Le narrateur lui n'existe que dans le cadre du récit et c'est tout. Ce que ça doit être bien...

Bref, parfois je préfèrerais être narratrice qu'auteure.

Contribution du : 02/01/2008 18:08
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Re : le texte n'est pas l'auteur et l'auteur n'est pas le texte
Visiteur 
Discussion intéressante !

Pour ma part, je penserais plutôt que l'auteur et le texte peuvent être tout et rien. Ils peuvent ne faire qu'un comme ils pourraient être opposés, comme vous l'avez tous plus ou moins dit.
Pour rendre un écrit plus réaliste, si c'est le but, on puise forcément dans le vécu, son propre vécu ou celui d'autres. Car même dans un contexte imaginaire, il y a des choses qui restent "vraies". Dans un roman de SF, l'amour resterait de l'amour tel qu'on le connaît, la peine serait aussi la même, comme la douleur, par exemple. Mais à côté de ces "détails" de l'histoire, le reste est fiction. Le texte n'est donc pas l'auteur. On peut aussi jouer sur les personnalités des personnages, donner à chacun une facette de soi.

Mes personnages sont pour la plupart gays, et pourtant je suis une fille, hétéro à 200% (et les mecs doivent être la seule chose que j'ai en commun avec les gays :P), et pourtant, j'arrive à rendre les choses plutôt réalistes, à ce qu'on m'en a dit. Pourquoi ? Parce que si l'auteur n'est pas son texte, on peut se mettre dans la peau de ses personnages, faire preuve d'imagination dans le réel, comme je dis, s'imaginer une autre identité pour rendre le récit crédible. Que l'action se passe dans le passé, le présent ou le futur, ça ne change rien, tout est possible sans pour autant être impliqué.
Après avoir proposé mon premier texte sur le site, on m'a demandé de le reprendre car il paraissait trop intime. Alors j'ai réussi à écrire comme je l'ai toujours voulu : qu'on croit ce que j'écris, qu'on se prenne au jeu au point de croire que c'est vrai. Alors que ce que j'écris n'a rien à voir avec ce qu'il m'est arrivé ou avec qui je suis. C'est flatteur en un sens, mais pour le coup, ça n'a pas été pris comme je l'aurais souhaité ! Et pourtant, c'est ce qui fait généralement l'attrait d'un récit, qu'on se plonge dedans, qu'un certain malaise naisse de part cette intimité trop évidente, presque dérangeante.
... du coup, je me demande si le prochain écrit que je vais proposer passera aussi, vu que j'écris toujours de cette manière !

Bref, en tout cas, personnellement, je reste persuadée que l'auteur peut être tout et n'importe quoi dans son récit. Comment le savoir alors qu'on ne connaît pas l'auteur ? Un auteur est-il violent s'il traîte ce sujet ? Simplement parce qu'il a trop bien décrit cette violence ? Parce qu'il a fait preuve d'observation, parce qu'il a fait des recherches ? Tant qu'un texte n'est pas annoncé comme une autobiographie, tout est possible, enfin, je pense, ce n'est jamais qu'un avis personnel.

Contribution du : 02/01/2008 19:37
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Re : le texte n'est pas l'auteur et l'auteur n'est pas le texte
Maître Volubilis
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Je suis assez d'accord avec Lune.
Il m’arrive en ce moment quelque chose de curieux. Je voudrais raconter quelque chose qui est arrivé dans le lointain passé à une jeune fille qui était une copine d'école. Donc, je pense au personnage en lui donnant les traits de cette personne. Et ça ne fonctionne pas du tout. Le projet n’avance pas, absolument pas. Or, je viens d’imaginer cette héroïne sous des traits presqu’opposés : de petite brune à cheveux courts, elle devient blonde à longs cheveux bouclés. Et soudain, tout commence à se mettre en place…
Je me demande si ce n’est pas le récit qui nous guide et les personnages qui décident. Et si l’un d’eux veut être l’auteur, pourquoi pas ?

Contribution du : 02/01/2008 19:47
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Re : le texte n'est pas l'auteur et l'auteur n'est pas le texte
Maître Onirien
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De par le fait
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C'est pas mal, ce que tu viens de dire Bidis.. Entièrement d'accord...

Bon, je floode un peu, mais j'ai la flemme de faire cheminer actuelllement un raisonnement...

Les voix de l'inconscient sont parfois impénétrables...

Contribution du : 02/01/2008 19:51
_________________
...  "En dehors du chien, le livre est le meilleur ami de l'homme. En dedans, il fait trop noir pour y lire"

Groucho Marx.
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Re : le texte n'est pas l'auteur et l'auteur n'est pas le texte
Chevalier d'Oniris
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02/06/2007 00:23
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J'ai trouvé ce qui me turlupinait !

Evidemment, la force de l'écrivain, c'est de pouvoir aller au-delà de ses propres limites d'existence. Je peux écrire un bouquin sur l'Inde, je peux me mettre dans la peau d'un enfant battu, je peux être un soldat pendant la 1GM... bref. Mais ça n'exclue en rien le fait que l'auteur et le narrateur soit UN.

Pourquoi ? (je vais vous le révéler)

Parce que. Vous êtes tous d'accord pour dire qu'un écrivain a son embiance, son univers, son style, sa manière d'écrire. Bref, ce qui constitue son rapport ou son attitude face à la vie. Et donc qui évolue, qui se transforme, qui change, qui s'améliore ou qui se dégrade, qui plait à certains et pas à d'autres. Mais qui reste toujours le même malgré l'évolution. Je sais que je ne suis plus la même qu'à 6 ans et pourtant c'est toujours moi : c'est le même principe. Or cet univers qui nous est spécifique, c'est notre moi psychique, notre âme, notre intériorité, notre coeur, nos sentiments, tout ce que vous voulez (y en a pour tous les goûts).
Voilà ce qui fait que l'auteur et le narrateur sont toujours un, unifié et indivisible, interdépendant et interrelationnel. Comme l'auteur a ce pouvoir de narrer ce qu'il n'a pas vécu, il se surpasse en tant que narrateur. Mais le narrateur ne se défera jamais de ce qui le constitue en tant qu'auteur, sa vie, son passé, ses désirs, etc.

Je suis contente parce que j'ai relu mes post du début de la conversation et j'étais un peu hors sujet quand même. Voilà le véritable sujet, celui que Ste-Beuve et Proust ont traité.

Contribution du : 02/01/2008 19:55
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Re : le texte n'est pas l'auteur et l'auteur n'est pas le texte
Onirien Confirmé
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29/12/2006 22:38
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Bonjour à tous.
Le témoignage de Lune est tout à fait parlant. Sans doute faut-il être correcteur de ce site pour bien comprendre, mais soit: on voit bien où elle veut en venir.
Ainsi donc même les correcteurs s'y laissent prendre..

Perso, je n'arrive pas à écrire de fiction.
Et je me rappelle avec effroi le seul roman de Serge Brussolo qu'une amie m'avait vanté tant et plus(un truc qui se passe à mexico où les singes se transforment en mangeurs d'homme).
Je l'ai lu et je me rapelle m'être dit "l'auteur doit être frapadingue puisque son histoire est complètement folle" Je n'ai plus jamais pu regarder son nom (Brussolo) sans imaginer un visage d'auteur grimaçant fou ou alcolique, voire les trois à la fois, le tout accompagné d'un frisson physique de malaise (je jure que tout cela est vrai.)
Et voici ce que je trouve bien des années plus tard, à la faveur de cette discussion, et qui me fait dire que sur ce site au moins, on peut rencontrer les auteurs, leur parler, les comprendre et ne pas les juger trop vite:
http://sergebrussolo.free.fr/biographie.php
De là à dire que je relirait un bouquin d'épouvante, je n'irai pas, mais je trouve qu'il y a là matière à réflexion sur les préjugés littéraires ou artistiques

Contribution du : 02/01/2008 20:03
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Re : le texte n'est pas l'auteur et l'auteur n'est pas le texte
Ambassade
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21/08/2007 13:50
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Un sujet très intéressant.

Je rejoins l'idée de Lune et de Bidis.

D'abord, mes textes sont tous des fictions.

Les personnages de mes récits fantastiques, humains ou non, sont tous imaginaires avec un cas extrême où l'histoire se déroule dans un monde imaginaire et sans aucun être humain.

Quelle est ma place là-dedans ? Dans la plupart des récits, j'invente les personnages mais je m'appuie aussi sur mon vécu, ma sensibilité, mes expériences personnelles (au besoin, je me documente). Ajoutant tous les détails qui permettent de donner une forme, une vie à l'histoire, une crédibilité au texte. Le rendre tangible presque proche.

Tout comme Lune, il m'arrive de distribuer des facettes de mon caractère à certains de mes personnages ou de me glisser simplement dans leur peau et de leur donner vie.

Mais je rejoins aussi Bidis sur un autre point. Celui du personnage et du récit. Comme elle, il m'arrive parfois, surtout lorsque le caractère du personnage est bien trempé, bien défini, rendu presque proche, de voir le récit évoluer. Un peu comme si j'étais en dehors et que les personnages tels qu'ils existent dans l'histoire guident le récit. C'est surtout le côté narrateur, observateur qui joue dans ce cas là.

Aussi est-ce que l'auteur est son texte ? A moins que l'on précise que le texte est autobiographique, tout est possible. Le mieux est encore de parler à l'auteur.

Contribution du : 02/01/2008 21:07
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Re : le texte n'est pas l'auteur et l'auteur n'est pas le texte
Visiteur 
Il m'arrive aussi, comme le dit Liry, de voir mon histoire et mes personnages évoluer "d'eux-mêmes". C'est d'ailleurs assez amusant. C'est presque comme s'ils avaient une vie propre, des caractères qui nous échappent parfois, des facettes de leur personnalité que nous découvrons au fur et à mesure que nous écrivons, des réactions imprévues. Si j'étais ce que j'écris, rien ne me surprendrait, tout serait contrôlé, étudié à l'avance. Ou alors, et je pense que c'est aussi vrai, notre subconscient prend le relais quand nous écrivons, et nos personnages reflètent ce que nous sommes profondément. Ce n'est pas impossible mais si c'était automatiquement le cas, et à moins d'être skyzophrène, nos personnages seraient toujours les mêmes, peu importe l'histoire, peu importe le contexte.
Quant à l'histoire, il en serait de même : toujours le même schéma, des évènements similaires, des situations semblables, etc.

Contribution du : 02/01/2008 21:59
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Re : le texte n'est pas l'auteur et l'auteur n'est pas le texte
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Vaste et inépuisable sujet; je pense que si l'auteur n'est physiquement le texte, et s'i lne se résume pas au texte qu'i la écrit, il y est quand même très présent.

Je suis dans chacun de mes personnages, à des degrés variables, ou chaque personnage peut correspondre à un de mes fantasmes.

Plus nous nous impliquons, meilleurs sont nos écrits. C'est nous-mêmes que nous y mettons.

Contribution du : 02/01/2008 23:37
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Re : le texte n'est pas l'auteur et l'auteur n'est pas le texte
Maître Onirien
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Je retiens deux choses auxquelles je n'ai pas déjà réagi dans les pages précédentes :

L'avis d'Ama, avec qui je suis assez d'accord.

L'auteur peut dépasser le cadre de son expérience, et donc dépasser celle du narrateur qui est limité aux contours de l'existence / expérience que l'auteur veut bien lui donner.

Mais le personnage (narrateur ou pas) reste toujours lié d'une manière ou d'une autre à son auteur, car même si le personnage dispose d'un vécu ou d'une expérience que l'auteur imagine, cette imagination est bridée et influencée par l'expérience réelle de l'auteur.

Je peux vouloir décrire un tueur de masse sociopathe, ou un pédophile violeur d'enfant, ou encore un mercenaire sans foi ni loi. Heureusement, ça ne fait pas de moi mon personnage. Mais ce personnage va être déterminé par des critères, des traits, que JE vais lui imposer, en fonction de mon expérience. Je veux faire un personnage répugnant qui ne me ressemble en rien ? Je vais le doter justement du contraire de ce que j'aime. Mais ce faisant, je me réfère là encore à mes goûts, et à mon vécu propre.

Bref, voilà, une fois de plus j'ai fait que répéter, mais ce point de vue me semble aussi juste, que de bon sens.

Par contre, j'ai du mal à conceptualiser ce que vous voulez dire par le fait que l'on se laisse parfois dépasser par ses personnages. Qu'ils finissent par diriger le récit.

Vous êtes plusieurs à dire ça, et c'est un thème qui revient souvent dans ce genre de discussions.

Pourtant, et ça ne me paraît pas présomptueux pour autant, mes personnages font ce que je leur demande de faire. Pas une seule fois, dans un seul de mes textes, je n'ai été bloqué car je ne savais pas comment faire agir un personnage.

Je les dotes d'un caractère, d'une personnalité, d'un vécu. Partant de là, leurs réactions deviennent logiques, et naturelles. (Même si là encore, ce sont souvent mes réactions qui se traduisent que ce soit celles que j'aurais eu, ou voulu avoir en me transposant dans la peau du personnage.)
J'ai jamais été bloqué par un personnage, dont je ne trouvais pas la réplique, l'attitude, le comportement. Pour moi ce sont de bons petits soldats, qui font ce qu'ils doivent faire dans la trame de l'histoire qui les accueille.

Enfin bref, j'ai du mal à saisir comment on puisse se faire dépasser par un personnage. Quelqu'un se sent prêt à rentrer dans les détails ? :)

Ninj'

Contribution du : 03/01/2008 14:24
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