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Lorsque l'enfant paraît (retours)
Expert Onirien
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Tout d’abord, je remercie le comité éditorial d’avoir retenu ce poème à la publication et tous les commentateurs ayant pris de leur temps pour me donner gracieusement leurs sensations et retours de lecture.


Lorsque l’enfant paraît a vu le jour à la suite d’une sensation vertigineuse ; il m’est apparu que nous nous créions nous-mêmes grâce aux multiples stimuli du monde extérieur, c’est-à-dire que, d’une certaine manière, c’est l’existence (je veux dire, par-là, tout ce qui existe) qui donne sa consistance à notre corps dès nos premiers jours sur Terre, mais quand je dis consistance, je veux parler d’une certaine conscience sensitive, ou plutôt d’une perception indéfinissable mais pourtant tellement réelle.

Les yeux – et tous les organes des sens – deviennent alors reflets d’un monde de sensations, telles des interfaces (entre intérieur et extérieur)... et pourtant, de ces deux mondes qui ne sont pas encore perçus comme "séparés", l’extérieur, peu à peu, révèle l’intérieur, et une "limite" se dessine entre l'un et l'autre.

Avant l’envoi sur Oniris, j’ai choisi de troquer l’exergue métaphysico-philosophique que je destinais à ce poème pour une citation plus clairvoyante (dans le sens très propre du terme) et plus directement accessible à la compréhension. Pourtant, je préfère peut-être la citation initiale, car elle explicite d’autant mieux ma démarche poétique : "Derrière le paravent des mots, des concepts, des arguments, commence une réalité qu'aucun esprit jamais n'a pu rencontrer, ni saisir et que, seuls, des yeux —vidés d'images, clarifiés — reflètent soudain." (Christiane Singer)

Pendant la rédaction du poème, drainé par l’idée génératrice du monde-miroir nous enfantant une deuxième fois, et sans omettre la dimension magique qu’elle revêtait, les mots me sont venus rapidement, déstructurés, telles des fulgurances de pensées. Plutôt satisfait du résultat, j’ai toutefois trouvé mon intention trop voyante, un peu comme si, en fin de compte, il apparaissait que j’avais cherché à "démontrer" quelque chose plus qu’à simplement le "montrer". Mais bon, je n’ai pas voulu changer quoi que ce soit tant j’éprouvais de la tendresse pour ce poème très imparfait mais mignon tout plein !

Hananke (beaucoup -) :
"Le cercle de famille
Applaudit à grands cris.
"
Oui, la référence au – sublime – poème de Victor Hugo n’est pas tout à fait innocente ; toutefois, le choix définitif du titre s’est révélé bien difficile, tant plusieurs idées se bousculaient dans ma tête, entre le "N’être" et le "Conn’être", ou le tout simple "Naître".

"J'aime moins le sucré de la compote jusqu'à orteils que je trouve beaucoup trop terre à terre à coté du reste."
Je comprends votre vision des choses, mais ce passage a valeur d’expliciter ce que j’ai dit en introduction : celle du monde créant l’enfant.

"De belles choses enfantines dans ce poème. Un beau premier vers et les 6 qui suivent. (…) ce qui suit jusqu'au final est en revanche très poétique."
Merci beaucoup pour votre commentaire Hananke !


papipoete (beaucoup) :
"l'auteur ou teure déborde de bonheur, face à cette bouille qui sourit, qui réagit au moindre friselis, qui fait chavirer maman ou papa, et avec les deux parents à l'onde paisible, je me noie comme il y a... quelques années !
la 4e petite strophe est si appropriée, pour décrire ce moment " bambinesque "
et la dernière nous met des papillons dans la tête... comme trente six chandelles...
"
Merci beaucoup pour ce commentaire qui, on le sent, vous remémore, comme à d’autres, les instants magiques d’une naissance. J'aime bien le mot "bambinesque", mignon et farfelu à la fois.


Eclaircie (bien -) :
"Il me semble manquer de hauteur à l'ensemble pour vraiment l'emporter pour moi.
Un peu une impression que le poème est avant tout destiné au bambin sans universalité. Ou alors les images ne m'ont pas parues toujours vraiment originales. (…) je me méfie de mes élans de trop de sensibilité et la "compote" et "maman" me font un peu trop fondre.
"
L’originalité, je ne l’ai pas voulue dans le choix des images, mais dans un regard différent, un regard qui revisite la/une naissance, un retour à l’originel, au commencement, avant que le monde ne façonne et ne conditionne l’enfant. Par ailleurs, pourquoi devoir se méfier de ses élans de sensibilité ? Faut pas en avoir peur, hein ?! Ce sont eux qui étoilent le langage poétique et qui lui donne toute sa dimension, une saveur enchanteresse de nébuleuse… Miam !


"Beaucoup d'amour et de tendresse dans ce poème. Le premier vers est superbe, les deux paragraphes qui suivent me plaisent beaucoup. J'adore les "grains de sable " créant "les orteils"."
Merci beaucoup pour ton passage et pour tes mots bien sympathiques.

Pouet (bien +) :
"j'avais lu ce poème en EL et l'avais trouvé très touchant. La limite du "rose bonbon" un peu mièvre n'étant parfois pas très loin m'étais-je dit. (…) Sinon c'est mignon tout plein et le papa de jeunes enfants que je suis ne saurais y être indifférent."
Merci pour tes mots simples et ta petite confidence qui surajoute à l’émotion. Tu vois, le "rose bonbon" fait partie de l’existence, tout comme le "noir d’encre" et toute la palette de couleurs intermédiaires. J’aime utiliser toute la palette pour poétiser, mais parfois, j’aime m’attarder aux antipodes. D’un côté comme de l’autre, tout y est plus intense, dans la grâce comme dans la douleur.


"J'avais aussi, je me souviens, particulièrement aimé le premier vers et son "double" sens possible: créer quelque chose par un regard, ou bien la création anatomique des yeux."
Oui, je vois bien ce que tu veux dire par ce double-sens : l’aurore crée les yeux de l’enfant tout comme les yeux de l’aurore créent l’enfant. C’est bien vu, si j’ose dire, d’autant plus que les deux significations font sens eu égard à mon idée de départ. En tout cas, merci tout plein pour ta venue en ses mots. C’est toujours un plaisir.

Lebarde (beaucoup) :
"L'enfant paraît, se crée, se façonne au contact de son environnement. Ses cinq sens s'apprennent, s'affutent à la découverte de la vie et de l'entourage"
Pour revenir au titre, justement, je trouvais bien à propos les deux sens du mot "paraître", qui, souvent opposé à l’ "être", prouve ici l’indéfinissable, l’impression, c’est-à-dire l’apparence, et non la certitude de soi-même. L’enfant paraît, il n’est pas encore quelqu’un, avec une identité définie, une conscience claire, un viatique, il n’est qu’un univers de sensations… Je suis tout à fait d’accord avec tes mots, Lebarde, qui rendent compte de l’itinéraire audacieux – et incroyable – que chaque enfant a à faire dans l’existence.

"Très belle écriture pleine de tendresse, de délicatesse, de poésie, que je savoure (…) Un joli poème libre, comme je les aime."
Merci beaucoup pour ton commentaire généreux et confortant !


Vincente (beaucoup) :
"Ainsi je dirais que j'ai été séduit et même conquis par la tendresse intrinsèque de ce texte. Chaque requête y est une incise comme un trait de pensée pour (re)tracer l'événement inouï de "l'arrivée du bébé" que constate et admire le narrateur. (…) Il est vrai que l'étonnement, les étonnements qui sont bien souvent, pratiquement des sidérations, avoue un côté erratique, imprévu, impromptu… Ce choix narratif induit à mon sens une authenticité dans l'expression. Ce qui pour un sujet si personnel bien qu'universel est très approprié."
Si j’ai effectivement "pensé" la posture du narrateur, fondue en celle de l’auteur, l’écriture s’est en effet révélée beaucoup plus spontanée, coulante même, à peine suivant le fil ténu de la réflexion, mais sans s’embarrasser d’une architecture mûrement étudiée. Il fallait que ça chante, que ça déborde, que ça parte un peu dans tous les sens (dans tous les "sens" du terme).

"les considérations qui de prime abord sont émotionnelles, donc peu "explicitables", j'ai partagé avec le narrateur le plaisir de rencontrer ces formules imagées et imaginées par d'antithétiques postures. (…) Ce procédé rhétorique, grâce à ses bonnes inspirations, évite les lourdeurs d'un système qui pourrait être sinon par trop répétitif et apparent."
Tout à fait d’accord. C’est très justement ce procédé rhétorique qui, je pense, donne tout son intérêt au poème et lui évite une certaine platitude.

"Ce qui m' a été aussi très sympathique dans la posture d'écriture, c'est l'association ambivalente entre le regard mature qui s'émerveille et celui tellement plus intuitif qui prend la vie comme elle vient, primairement. Comme si l'un avouant redevenir enfant en regardant l'autre, et l'autre dans une démarche inverse et réciproque, se partageaient, s'immergeant l'un dans l'autre… d'où découle cette expressivité qui réunit ingénuité et réflexion profonde, intuition et émotion, dans une poésie à la fois simple, formidablement simple et pourtant si compliquée par ce qu'elle évoque… comme la vie dont elle se réclame en quelque sorte !"
Je suis très touché par ce que tu révèles en conclusion, et notamment par la manière dont tout cela me parle. En effet, cet alliage précieux d’ingénuité et de réflexion profonde se nourrissent l’un l’autre et tentent de se transcender. Merci beaucoup pour ton commentaire avisé, revisitant avec la précision d’un orfèvre ma démarche poétique, celle du petit bricoleur passionné que je suis.


Un grand merci chaleureux renouvelé à chacun d'entre vous ! A la prochaine !

Contribution du : 11/11/2020 17:15
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Re : Lorsque l'enfant paraît (retours)
Visiteur 
Bonsoir Davide,
Déjà, bravo pour la mise en forme de cette intervention :
Le lien menant au poème permet de "retourner lire" facilement, ce qui est appréciable et la moindre des choses pour entamer la discussion.
Ensuite cette mise en forme est jolie, cette petite musique discrète (me) met en condition pour être encore plus "toutes ouies".
Voilà pour la partie compliment.
Pour ta présentation du poème et la réponse que tu me fais, j'avoue être passée à côté de la moitié de ton poème. Trop subtil pour moi ? Ou ,peut-être aussi trop "touchant" au premier degré pour que je lise "au-delà du miroir".
Aussi, j'ai lu et relu, mais ne parviens toujours pas, même "à froid" (tant l'espace lecture est un lieu ou l'on se crée, en quelque sorte, puisque l'on pénètre un poème pour le "revêtir", se l'approprier, et tenter de restituer à l'auteur cette "osmose".) à lire au delà d'une simple naissance. Question de sensibilité, je crois.

Contribution du : 12/11/2020 00:10
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Re : Lorsque l'enfant paraît (retours)
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emilia (bien +) :
" À l’âge de la découverte, de l’éveil des sens et de l’apprentissage de la vie, tout le corps participe à l’exploration d’un autre regard à croiser (…) l’enfant expérimente l’oralité gustative et expressive de son être, avec l’appui de sa famille qui veille avec tendresse à la satisfaction de ses besoins, une tendresse immense qui s’exprime de façon si émouvante dans la dernière strophe, au point de se « noyer dans ses yeux papillon », faisant aussi référence à l’éclosion de la chrysalide d’une vie en devenir…"
Que de belles paroles venant abreuver mon poème et l’éclairer d’un regard tendre et clairvoyant. Je n’avais pas pensé à l’image de la chrysalide, très opportune, un cocon de tendresse épanouissant et nourricier, à fleur d’amour. Merci beaucoup d’être venue commenter mon poème emilia.

Contribution du : 12/11/2020 15:36
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Re : Lorsque l'enfant paraît (retours)
Expert Onirien
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Eclaircie : merci beaucoup pour tes mots. Tu as raison de me/te questionner, car j’ai souvent tendance à digresser lorsque je parle poésie, en témoigne mon retour sur ton commentaire ! En fait, ce que j’ai voulu dire est autrement plus simple : d’une certaine manière, c’est le monde qui révèle à l’enfant son existence, il le fait se sentir exister à travers ses multiples capteurs sensoriels. Sans monde extérieur, sans le miroir des autres et du monde, comment aurions-nous la preuve de notre existence ?

Sans entrer dans des considérations philosophiques ou ontologiques – et sans aborder non plus les notions de physique quantique –, j’ai souhaité suggérer gentiment mon étonnement face à ce phénomène (le monde nous crée), le retranscrire en petits touches de couleurs, en un jeu rhétorique procédant par antithèses (comme le relève Vincente dans son commentaire) : "le monde (…) te révèle quelque chose à l’intérieur de toi", "le sucré (…) savoure ta langue", "le murmure (…) te sculpte deux oreilles" , "les grains de sable te font des orteils", "le jardin (...) qui te contemple" et pourquoi ne pas évoquer ici "l’énigme de ton corps", comme si ce corps n'était pas encore bien dessiné, à peine esquissé, comme vaporeux… C’est tout bête et sans prétention aucune, mais j’avais à cœur d’ouvrir la porte – que dis-je, de l’entrebâiller ! – sur un paysage un peu moins attendu.

Et puis, il y a ces yeux, qui ouvrent et ferment le poème, une aurore créatrice et un bébé dont le miroir des yeux reflète l’infini, un corps-univers qui peine à percevoir des limites entre son corps et la Terre qui l’accueille. Perso, j’ai l’impression de me noyer dans les yeux d’un bébé, comme une porte ouverte sur l’infini d’un monde, où intérieur et extérieur cessent d’exister, sans fraction ni fracture, un regard-océan originel, oscillant entre la grâce et le mystère.

Les thèmes de la naissance et de l’enfance, comme celui de la vieillesse et de la mort, alimentent beaucoup ma réflexion et ma poésie ; je vois dans ces antipodes, dans ces apparents opposés, une complémentarité, une sagesse embrassant l’un et l’autre et les liant dans une même pulsation de vie. Il est triste de voir à quel point notre époque délaisse – et oublie – les personnes âgées, nous aurions tant à apprendre de leur sagesse, de leur présence et de tout ce qui a traversé leur longue existence ; malheureusement, en niant l’existence même de la mort, nous oublions la splendeur et l’incroyable beauté des crépuscules…

Bon, tu vois, j’ai encore digressé. En espérant t’avoir répondu et ne pas t’avoir perdu dans l’ondoiement de mon esprit papillonnant.

Contribution du : 12/11/2020 15:41
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Re : Lorsque l'enfant paraît (retours)
Visiteur 
J'ai tout compris et bien aimé ce que tu dis. Je suis grand-mère, n'en reviens toujours pas d'avoir élevé mes trois enfants et pas plus de voir leurs bambins si vivants et vivants. Je pense fondamentalement que le monde les a mis au monde, je n'ai été que le vecteur de leur développement. Merci !

Contribution du : 12/11/2020 16:01
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Re : Lorsque l'enfant paraît (retours)
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Marcel Proust écrivait : Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à voir avec de nouveaux yeux.

Changer notre manière de "regarder" les choses, d'une certaine manière, change les choses elles-mêmes. Et j'aime beaucoup ce que tu dis ici : "Je pense fondamentalement que le monde les a mis au monde, je n'ai été que le vecteur de leur développement." C'est juste beau ! Quelle chance d'être grand-mère ! Merci à toi !

Contribution du : 12/11/2020 16:23
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Re : Lorsque l'enfant paraît (retours)
Expert Onirien
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Myo (beaucoup) :
"Beaucoup de tendresse dans ce regard posé sur l'enfant qui découvre et son corps et son décor. La douceur et la pureté du moment est très touchante. La vie dans ses balbutiements, ses battements d'aile, ses caresses du temps."
Merci beaucoup pour ton commentaire, et surtout, d'y avoir ressenti la tendresse que j'ai tenté d'instiller dans ce poème. Le regard se pose sur l'enfant comme un papillon sur une fleur à peine éclose...

Contribution du : 13/11/2020 17:43
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