Merci beaucoup pour ton commentaire Donaldo75 !

C'est peut-être un bon poème, ou plutôt une ébauche de bon poème comme d'autres l'ont souligné. Et au fait, merci à tous pour les commentaires !
J'ai essayé d'améliorer le texte suite aux différentes remarques (trouver un début plus fort et un dernier vers moins prosaïque), j'ai aussi changé le titre ;
ça donne :

La chair des mots

Dans ton cœur, l’aigre lame
perce la chair des mots
que tu n’as pas pu dire
à cet homme de sable,
lorsque ses yeux brûlaient
au ciel noir de la fuite.

Sur ton regard se posent
les mêmes cendres mauves
au couchant des juillets.
Les rochers dressés
contre tes pas meurtris
ont fermé le chemin.

Les écailles d’eau grise,
éclaboussées de lunes
par le vent des collines,
enroulent sur ton âme
le ressac infini
des paroles perdues.

Mais je ne suis pas certain d'avoir amélioré grand-chose, et je bute toujours sur le dernier vers...
Voilà, tout ça parce que cette fille n'a rien dit ; la prochaine fois, je ne vais pas m'embêter : elle va parler, c'est sûr...

Très bonne journée,

Luz

Bonjour Luz,

J'aime aussi cette nouvelle version, surtout la première strophe. Je comprends que tu butes sur la fin. Je préfère celle de la version précédente. Mais, tu as raison, elle va parler.

Bravo !

Don

Ce commentaire est une mise en perspective du texte initial (http://www.oniris.be/poesie/luz-l-instant-perdu-8283.html#comment145728) et de la seconde version postée par le poète plus haut sur ce fil...

Nous avons ici trois strophes de six vers.

La thématique du rivage, qui jalonne le texte ("sable", "embruns", "la falaise" / "les rochers", "eau grise", "Éclaboussées","Le ressac infini") fixe un horizon d'attente introuvable : celui d'un accostage, probablement amoureux ("ton coeur"), placé sous l'égide de la vue ("tu", "ton regard" / "cet homme", "ses yeux"), et que le langage n'a su sceller ("Le grand vide des mots / Que tu n’as pas pu dire").

La seconde version du poème appuie efficacement sur le douloureux piétinement ("L'aigre lame / perce la chair", "tes pas meurtris"), sur la déliquescence ("les mêmes cendres mauves") de ce paysage état d'âme déserté (métaphore : "Au ciel noir de la fuite"). La perspective s'approfondit indéniablement d'un texte à l'autre ("ton corps" / "ton âme").

Le changement le plus notable se situe au vers 10 où le rythme pair et régulier de l'hexasyllabe se voit brisé par l'irruption d'un pentasyllabe ("Les rochers dressés"). Façon, sans doute, d'ancrer / d'encrer plus solidement le basculement à l'oeuvre.

Au fil de la dernière strophe, le lecteur perçoit un fléchissement, comme si la perspective, là-bas plus rude ("baltiques", "Referment"), s'adoucissait ("collines", "enroulent") en un bercement doux, continu, obstiné, de la peine.

Merci beaucoup jfmoods pour votre analyse des deux poèmes.

Votre comparatif correspond parfaitement à la tentative d'amélioration que je suis en train de mener, et vous m'encouragez à poursuivre dans cette voie avec bienveillance.
Merci encore mille fois.
Très bonne soirée à vous,

Luz