Merci aux lecteurs et aux commentateurs de mon poème "Le bonheur de vieillir". Il a "parlé", comme on dit, à un certain nombre d'entre eux : ceux qui l'ont perçu dans son ensemble, qui en ont retiré une impression globale, qui était cette joie de vivre malgré les atteintes de l'âge : une sorte d'épicurisme teinté de stoïcisme à la fin.
Je reviens sur quelques remarques : le vers "Et nous, dans les plaisirs qui nous sommes grisés" n'est pas intelligible : cette remarque n'apparaît qu'une fois, les autres ont donc compris, ce qui prouve que ce n'était pas si obscur que cela. Il y a là une rupture de construction liée à l'inversion ; chose courante en poésie ; une sorte d'anacoluthe, pour employer le mot savant. On en trouve partout. Il fallait évidemment comprendre "Et nous, qui nous sommes grisés dans les plaisirs". J'avoue, Jemabi, avoir cherché une autre construction plus naturelle et qui pût entrer dans la structure du vers ; mais je ne l'ai pas trouvée.
Provencao, j'avoue n'avoir rien compris à votre commentaire. Je ne vois pas ce que vous reprochez clairement à mon poème, sinon qu'il ne vous a guère plu.
Socque, je pense que vous prendriez plus de plaisir à la lecture d'un texte si vous ne l'abordiez pas comme un cadavre à autopsier; compter les "et", les" é", les "ciel", doit vous empêcher de prendre votre essor. Je sais votre attachement à la question des rimes; c'est un point sur lequel nous différons complètement. La rime n'est pour moi, par sa régularité, qu'un élément du rythme. Si ça ne tenait qu'à moi, on accepterait même les rimes pauvres en classique. Une rime "convenue" n'enlève rien à la mélodie d'un vers ni à la force d'une métaphore. Mais du moins avez-vous pris la peine de lire mon poème et de cela je vous sais gré, ainsi qu'à Jemabi, Provencao, Poldutor, Ornicar, papipoete, Antoninus et Ramana.
Je vous rassure enfin: ce poème est une pure fiction, je n'ai pour l'heure ni arthrose ni ankylose, ni aucune autre misère de l'âge ; juste des mictions fréquentes à cause de ma prostate, mais les copains ont ça aussi.

Pour vous répondre rapidement, Miguel, je suis parfaitement capable d'éprouver du plaisir à lire un poème quand son expression fait que je ne remarque pas ce qui pourrait m'apparaître comme des artifices de construction. Si je les remarque, c'est qu'à mon sens quelque chose ne va pas, et c'est à vous auteur que je rends service en tâchant de comprendre et détailler les éléments concrets qui me donnent cette impression.

Cela ne vous servirait pas à grand-chose que je me contentasse de vous dire « quelque chose ne va pas, votre poème ne m'emporte pas ». Je fais l'effort de tenter de saisir ce qui (à mon avis, vous en faites bien sûr ce que vous voulez) pourrait pécher dans vos vers. J'apprécierais de ne pas m'en voir récompenser en me faisant traiter à mots couverts de peine-à-jouir.

je connus la période " miction impossible ", mais pour le reste de mon com, tout est bien réel... mais je suis heureux d'être toujours là ! ne serait-ce que pour tenter, dans un poème de placer un jour " anacoluthe " ! j'laurai un jour, j'laurai !
bonne soirée
papipoète

Je fais comme vous, socque, j'exprime mon ressenti et je vous dis pourquoi. J'ai relu mon poème avec une attention particulière sur les points que vous avez relevés, parce qu'il est vrai que parfois il y a des choses qu'on ne remarque pas de soi-même et que les autres nous font voir, mais dans ce cas précis je ne trouve pas que cela lui nuise. Ces"ciel", ces" et", ces "é" n'ôtent rien à sa musicalité, à son rythme, à ses images, à son sens global.

Eh bien c'est parfait, comme j'ai dit vous faites très exactement ce que vous voulez de mes remarques. Ce que je n'admets pas, c'est que vous exprimiez à partir de mon commentaire une supposition sur ma capacité personnelle à prendre du plaisir lors d'une lecture, sur les moyens que j'aurais d'augmenter ce plaisir : cela s'apparente pour moi à une attaque, justement, personnelle de votre part.

Vous êtes aussi libre d'interpréter mes commentaires que mes poèmes.

Alors j'interprète votre remarque ainsi : vous réagissez à mon commentaire sur votre poème par une attaque personnelle.