Merci beaucoup pour la sélection de ma nouvelle « Mauthausen » et pour tous vos commentaires.

Je me suis documenté sur ce camp de concentration, car mon oncle y est mort en avril 1944 (voir mon poème "Un bout de toile blanche"). Son ami, arrêté le même jour que lui et pour les mêmes motifs, est revenu du camp, mais il est décédé quelques mois plus tard. Son organisme, probablement, avait trop souffert des privations et des tortures subies. Cet ami a dit à ma famille que mon oncle s’était suicidé en se jetant dans les barbelés et que les SS l’avaient alors abattu. C’est peut-être vrai, mais s’il travaillait à la carrière de Wiener-Graben, il a très bien pu faire une faute quelconque (se reposer plus de 5 secondes par exemple) et un SS (c’était très courant) l’aurait trainé vers les barbelés de la carrière (non électrifiés), coincé dedans et tiré sur lui. Sur sa fiche, le SS aurait alors noté : « Le n°… a voulu s’enfuir, il a été abattu. » Les nazis étaient très administratifs, jusque dans l’horreur.

J’ai appris cela en lisant l’admirable livre de Iakovos Kambanellis (écrivain et grand dramaturge grec) : « Mauthausen. » Il fait le récit de sa vie au camp et celle de ses codétenus sur deux périodes : lorsqu’il était prisonnier et durant les trois ou quatre mois qui suivirent la libération. Ce livre comprend des passages insoutenables, évidemment, mais aussi des moments de vie, d’humour, de poésie et d’amour. C’est un ouvrage vraiment à part sur l’univers des camps.

Merci à vous : papipoete, jeanphi, cherbiacuespe, AMitizix et plumette.

Trés bonne journée.



Luz

C'est un sujet compliqué à aborder car il est difficile pas tomber dans les pièges du misérabilisme un peu trop facile, rester à une certaine distance, celle de l'observateur neutre. Exercice très compliqué mais que je trouve plutôt bien réussi car il donne le ressenti tragique qu'il recherche.

Merci cherbiacuespe.

Oui, pas facile, il faut doser, chercher la balance avec un peu d’humour et des anecdotes sans conséquence. Il en fallait aussi, là-bas, de l’humour, en plus d’une certaine force physique et mentale pour survivre et ne pas se transformer en « Muselmann » (ainsi appelait-on les désespérés qui sombraient dans l’irréversible.)

Très bonne journée ensoleillée,



Luz

Oui Luz, parvenir à faire sourire le lecteur, alors que toute image nous horrifie, est gageure remportée à travers cet Eugène ( qui souffre pourtant tout autant que ses malheureux compagnons )
un peu comme dans
" la vie est belle "
et ce papa qui s'évertue à faire croire à son petit,
que tout n'est qu'un super KOLANTA !
quel moment cher poète !
papipoète

Merci beaucoup, papipoete !
Très bonne soirée.