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Nombre de pieds, "e" muets et lecture poétique
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Bonjour à vous,
ayant depuis deux ans retrouvé un certain goût pour la poésie classique, mes poèmes plus récents tendent à être plus classiques.

Je n'aspire pas à écrire de la poésie classique - merci Baudelaire, merci Prévert, merci Apollinaire -, cependant je pense qu'il est toujours intéressant en art de maîtriser une norme, une règle, pour mieux s'en débarrasser.

Je me pose quelques questions concernant la prononciation des "e" muets.
J'ai fait quelques recherches sur l'Internet avant de poster ici.

Ici, on peut lire

Citation :
La diction classique prononçait le e muet, sans le décompter dans le vers.


Alors là je suis sur le cul. J'avais jamais entendu parlé de cette règle. Et puis surtout, j'ai du mal à comprendre. Comment prononcer alors un participe passé accordé au féminim ? "Elle est allée en Chine" par exemple. Les troubadours prononçaient-ils réellement "Elleuh est alléeuh en Chineuh ?"
Lisant régulièrement mes poèmes à l'oral, je trouvais que les règles de lectures orales des "e" muets correspondaient aux règles de comptage des pieds écrits.

Je compte rarement le nombre de pieds dans mes poèmes, mais à l'oreille, chaque poème que j'ai écrit ont un nombre de pieds assez similaire.
Pour une lecture orale moderne, slam, rap, je pense qu'il est plus intéressant de compter le "nombre de pieds que je prononcerai" plutôt que celui des règles de versification classique.
Un exemple pour bien comprendre. Un mot comme ancien compterait trois pieds en français classique "an-ci-en", mais c'est clair qu'à l'oral le rythme sera "ans-ien" (idem pour solution, etc..."). Du coup pour améliorer le rythme du texte à l'oral, je pensais recompter mes vers "à ma façon". Qu'en pensez-vous ?
Comment précisez à l'écrit que l'on mange un mot, comme à l'oral ?
Ca marche assez facilement avec les "j'fais, j'pense, etc ...", mais s'il faut mettre des apostrophes à chaque "e" sonore mangée, cela devient lourd en apostrophe.

Merci

Contribution du : 15/10/2019 19:35
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Re : Nombre de pieds, "e" muets et lecture poétique
Maître des vers sereins
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Quand la marseillaise est chanté par une chorale professionnelle, on entend bien :

Allons z'enfant de la patri-i-euh

C'est bien un octosyllabe à... 10 syllabes

Le mot "pied" va créer une confusion avec l'anglais ou le latin, où il y a des syllabes courtes ou brèves.

Sinon, pour faire comprendre qu'un vers n'est pas à lire suivant une lecture strictement classique, il y a la méthode Brassens, c'est à dire poser sa voix, imposer sa diction, assumer le rôle d'auteur-compositeur-interprète.

Sinon, ici ou ailleurs, il est quasiment impossible d'imposer une façon de lire, et l'écriture classique ne fonctionne réellement que sur les lecteurs instruits de cette écriture.

À moins...

À moins d'écrire de façon classique en élidant tous les e finaux, sans aucun e muet d'accord féminin pluriel ou de conjugaison, et sans employer de mot à diérèse ou synérèse, ainsi seulement, il n'y aura qu'une seule façon de lire, et que le lecteurs soit instruit des règles classiques ou pas, ça sera pareil.

Tu prends un traité de prosodie, et tu évites toutes les situations décrites qui modifient ta lecture, notre lecture, contemporaine, où on élide à l'euphonie et à l'intention, pas à la règle.

C'est soit le chant, soit la mine.

Comme d'hab', quoi.


Contribution du : 17/10/2019 02:05
_________________
Un Fleuve
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Re : Nombre de pieds, "e" muets et lecture poétique
Expert Onirien
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15/11/2018 14:19
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Bonjour Tinmar,

Dans la phrase "Elle est allée en Chine", les "e" muets sont tous élidés, le dernier ("Chine") ne se prononçant pas.

En revanche, dans le vers "Elle est allée dans une voiture", le "e" de "allée" n'est pas élidé, car le mot qui suit commence par une consonne. En théorie, il faut le prononcer, mais la "poésie classique" interdit cet usage, l'élision étant obligatoire.

Il me semble ridicule de vouloir s'astreindre à cette règle pour un texte de rap, un slam ou une chanson, à moins d'un défi personnel...


Après, vous parlez de la diérèse.
Dans le vers "Mes anciens amis sont partis à la plage.", "anciens" se lit en diérèse, car il s'agit d'un alexandrin.

Dans les cas de vers libres et de textes de chansons, libre à vous d'interpréter comme vous le sentez. Si Brel aimait articuler, disséquer chaque mot, comme s'ils portaient une émotion palpable, le rap d'aujourd'hui, a contrario, se plaît à manger les mots, à les condenser, à les "apocoper"...

"Comment précisez à l'écrit que l'on mange un mot, comme à l'oral ?"
Vous pouvez faire ceci : "anci-en" (3 syllabes), "ancien (2 syllabes) " et "'cien" (1 syllabe)
C'est-à-dire, ajouter un "tiret" pour spécifier la diérèse et mettre une apostrophe (comme vous dites) pour illustrer une amputation de syllabe.

Par exemple (un magnifique alexandrin de moi, très inspiré) :
"Moi, j'habite à Marseill', j'aime les avi-ons."
Mais l'on peut conserver : "Elle est allée dans une voiture" car, de toute façon, le "e" muet de "allée" ne se prononce pas en français courant.

J'espère avoir répondu à vos interrogations...


Amusez-vous bien !

Contribution du : 18/10/2019 00:27
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