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Remerciements et réponses sur mon poème intitulé « Et alors ? »
Maître Onirien
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Bonjour à toutes et à tous,

Tout d’abord, je tiens à remercier le comité éditorial d’avoir choisi de publier ce poème ; ensuite, je remercie également les membres de l’Espace Lecture qui ont contribué à cet avis de publication en commentant ce poème. Je ne saurais trop mettre en avant ce travail qui rend Oniris si dynamique. Enfin, je remercie les commentatrices et les commentateurs qui sont venus déposer leur impression de lecture une fois ce poème publié.

Pour une fois, je ne vais pas vous répondre individuellement. J’ai envie de vous exposer mes choix sur ce poème.

D’abord, pourquoi le sonnet ? Certains d’entre vous pensent que Miles Davis était un maître de la forme libre, du moins en matière de musique jazz. En réalité, ce n’est pas le cas, et encore moins à l’époque de « So What ». Certes, il improvisait – comme beaucoup de musiciens nés dans le bebop – mais pas au point de déstructurer la mélodie voire la tonalité. Du coup, le sonnet, de par sa forme régie par des règles précises, me semblait une forme intéressante pour célébrer ce musicien dans cette époque précise. Miles Davis avait suivi les cours de la prestigieuse Juilliard School of Music qui n’était pas précisément connue pour son avant-gardisme forcené. Si j’avais du célébrer un musicien de jazz avec un poème en forme libre, j’aurais probablement choisi Ornette Coleman, Don Cherry ou Pharoah Sanders, des maîtres du free-jazz.

Ensuite, pourquoi avoir tenté de présenter ce poème en classique alors que je suis conscient de mes limites ? Parce que justement ce sont ces limites, l’écart entre la perfection théorique et la réalité, qui rendent mon poème humain. Miles Davis pronait cette humanité à un tel point que lors d’une interview sur France 2 pour la sortie de son album « Tutu » il avait avoué avoir pleuré à cause d’une fausse note durant son dernier concert, aveu teinté d’ironie – il suffisait de voir son sourire pour s’en rendre compte – quand on sait combien de fois il a été critiqué justement pour son manque de justesse comparé aux grands techniciens du jazz, des gars nettement moins inspirés. Ce poème a été reclassé en « poésie contemporaine » du fait de nombreuses erreurs de prosodie que beaucoup d’entre vous ont relevées. Au passage, je suis d’accord avec Cristale sur l’usage du verbe entendre dans le dernier tercet ; je m’en suis rendu compte trop tard, quand je venais d’appuyer sur le bouton « Envoi » du formulaire de soumission. Je pensais éviter cette répétition avec le verbe évoquer, suffisamment musical à mon goût. Alea jacta est !

Ce qui m’intéresse dans le personnage de Miles Davis, c’est le symbole qu’il représente encore. J’ai consacré un mémoire d’anglais à ce musicien en 1986 à cause de ce symbole. Miles Davis est de loin le musicien de jazz le plus connu de tous les temps ; son nom et son prénom sont synonymes de jazz. Peu nombreux sont les artistes qui représentent autant un art, au point de pouvoir le résumer par leur nom. Pourtant, Miles Davis, malgré des ventes énormes tout au long de sa carrière – les disques de jazz se vendaient pourtant très peu depuis l’arrivée de la pop – avait compris que la couleur de sa peau le cantonnerait pour toujours dans la seconde division de la société américaine. Il avait donc assumé cette situation, l’avait combattue et n’avait pas essayé de radicaliser son approche en invoquant des racines africaines à sa musique pour la transformer. La musique est un langage universel. Il l’avait compris. Son plus bel hommage à ce langage est à mon goût réussi dans l’album « Sketches of Spain » où – je le cite – il a voulu jouer de la trompette en se mettant dans la peau d’un Espagnol, lui, l’Américain de Chicago, l’homme noir d’une société manichéenne, sur une musique écrite par un autre, le compositeur Gil Evans.

Je comprends que certains d’entre vous ne sont pas férus de jazz ; pour ma part, je suis un enfant du rock, pas du rock’n roll d’Elvis Presley mais du rock des années soixante-dix. Le jazz représente pour moi un aspect culturel de la musique, comme l’est la musique dite « classique ». Miles Davis est le musicien de jazz qui jamais ne m’a lassé, une performance en soi. La durée de sa carrière, son passage à l’électrique, les légendes autour de sa potentielle collaboration avec Jimi Hendrix et Prince n’ont fait que renforcer mon intérêt pour le musicien. Je l’ai vu deux fois en concert, en 1984 et 1985, à une époque éloignée de sa légende française forgée autour du film « Ascenseur pour l’échafaud » ou de sa liaison avec Juliette Greco. C’était puissant, électrique, un déluge de son avec de jeunes prodiges autour du maitre. Car c’était aussi la force de Miles Davis : découvrir et mettre en confiance de futurs grands musiciens.

J’espère que cet éclairage répond à vos questions. Je ne suis pas un styliste du classique mais j’aime beaucoup cette forme même si elle n’est pas très facile à maitriser – mais quelle forme l’est, en réalité ? – et que je manque de rigueur pour composer un poème sans erreur de prosodie. Pour cette raison, je lis avec attention vos commentaires et essaie de m’améliorer dans cette technique classique, sur la base de vos conseils. C’est pourquoi je remercie celles et ceux qui soulignent des points d’amélioration.

Bon, je vais aller m’écouter un morceau de Miles Davis, le superbe « Flamenco Sketches » tiré de l’album « Kind of Blue » dont fait partie « So What ». Je vous le conseille.

Merci encore,

Donaldo

Contribution du : 22/01/2020 12:45
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Re : Remerciements et réponses sur mon poème intitulé « Et alors ? »
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Bonjour Donaldo

Oui, je n'ai pas commenté votre texte car mes connaissances
du jazz se résument à : Petite fleur. Le morceau de Sydney Bechet.

C'est un peu juste.

H

Contribution du : 22/01/2020 13:26
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Re : Remerciements et réponses sur mon poème intitulé « Et alors ? »
Maître Onirien
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Bonjour Hananke,

Ce n'est pas grave; je vous propose d'écouter un peu de Miles Davis pour voir ce qui s'est passé après Sidney Bechet.



Au plaisir de vous lire.

Donaldo

Contribution du : 22/01/2020 14:32
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Re : Remerciements et réponses sur mon poème intitulé « Et alors ? »
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Merci Donaldo pour ces retours éclairants, et surtout, passionnants et passionnés. Quel plaisir de partager ce que l'on aime et de lire cette passion chez celui ou celle qui le partage !

Je suis bien d'accord que le jazz obéit à de nombreuses règles structurelles, notamment sur les harmonies, mais je trouve déroutant ce mariage du jazz et du sonnet (presque) classique… Pour moi, un sonnet, c'est une sonate de Mozart, pas un So what ?. Après tout, ce n'est que mon ressenti…


Bon, je vais aller trompeter…



Contribution du : 22/01/2020 14:56
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Re : Remerciements et réponses sur mon poème intitulé « Et alors ? »
Maître Onirien
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Salut Davide,

Le jazz est une musique centenaire désormais.
Le bebop de Miles Davis est devenu quelque part très classique, même si à l'époque il pouvait sembler révolutionnaire. En réalité, le bebop ne lâchait pas l'harmonie, la tonalité, la structure même du morceau. Miles Davis et d'autres de son époque ont d'ailleurs repris beaucoup de chansons à la mode dans les années trente du genre "un jour mon prince viendra" sans en changer ni l'harmonie ni la tonalité.

Ce qui différencie le jazz de l'époque du classique qu'on connaît, c'est l'improvisation; cependant, à cette époque, elle restait dans l'harmonie et la tonalité. Donc elle restait sage, ne déconstruisait pas la partition originale. Quelquefois, des musiciens tentaient de sortir des sentiers battus, à l'instar de John Coltrane, mais le public n'était pas encore prêt à l'entendre. Un concert de Miles Davis à Paris symbolise bien cette période; John Coltrane a improvisé au-delà de la règle imposée par la partition et s'est fait copieusement siffler par le public. Un CD existe de ce concert et on entend les huées et sifflets. Le lien suivant en parle: https://www.francemusique.fr/emissions/les-mercredis-du-jazz/live-paris-miles-davis-john-coltrane-10812

Mozart, ça date. A son époque, il n'est pas certain qu'on puisse le qualifier de conformiste. Son génie était novateur. C'est donc une question de perspective.

Mais, comme tu le dis si bien, chacun sa perception. Et comme dit un des personnages récurrents de "Sons of anarchy": j'accepte ce que tu dis.


Bye,

Don

Contribution du : 22/01/2020 15:11
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Re : Remerciements et réponses sur mon poème intitulé « Et alors ? »
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Merci pour ces explications Donaldo, je ne suis pas une férue de jazz mais j'aime bien en écouter malgré tout pour son coté classique qui prend ses aises et qui se joue du rythme. Et j'adore que l'on se joue du rythme avec intelligence.

Merci pour ce si joli poème, un bel hommage à cet artiste dont tu m'as apprit un peu son parcours de vie.

Je ne peux pas rester, j'ai trompette...

Contribution du : 23/01/2020 20:21
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