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Remerciements pour « Souvent »
Expert Onirien
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24/08/2018 12:05
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Qu’avons-nous fait de nos rêves d’enfants, que peut en dire un adulte qui jetterait un œil, une oreille en arrière ?
Telles étaient mes questions à la naissance de ce poème.

Un grand merci à l’équipe de notre beau site Oniris pour avoir accepté d’en être aujourd’hui l’écrin.

Il m’a été difficile d’introduire une « manière poétique » dans l’évocation de cette question.
Il m’a semblé qu’une anaphore, manière de refrain, proche de l’univers enfantin, « refrain lancinant de l'incompréhension perpétuelle de l'enfant », selon la formule que je trouve excellente de Oiselle, comme la création de trois personnages, seraient une solution à ma portée.

Certains lecteurs et commentateurs y ont adhéré d’autres trouvent que ce texte reste encore trop prosaïque ...
Je n’ai jamais rêvé de devenir poète !!! ... :)

Chers commentateurs, merci donc pour vos critiques, vos remarques, vos suggestions, vos compliments et vos enseignements .
Sur ce dernier point , je ne peux résister à vous inviter ardemment à lire le commentaire de Louis que je reproduis dans sa totalité à la fin de ces quelques lignes.

Un grand merci à vous donc Arsinor, papipoète, Corto, Ascendante, Gouelan, Davide, Bellini, Oiselle, Placebo, Vincente, apierre, Emilia, et Louis,

@ Arsinor
Les trois personnages, l’enfant , l’adulte -Te et Je à la fois -,
qui ne font Un qu’à la fin du poème, ne facilitent pas le chemin du lecteur ... !
Mais ils me permettent de recueillir des impressions très enrichissantes de la part des commentateurs...
Sur la forme ...
l’accélération , les strophes raccourcies, appuient sur l’angoisse du locuteur soumis à la pression de l’enfant qu’il était ( est encore pour une part )...
« Détournant « ? Ou « qui détournent »... le son « an » m’a déplu lors de l’écriture... pourquoi ? Je ne sais plus , mais grâce à vous ... j’y reviens !


@papipoete
J’ai cinq enfants et je suis passé par bien des situations que vous citez ... pas toujours très fier de mes réponses !
Mais comme vous le savez déjà ce n’est pas l’objet de ce texte qui, je l’ai déjà dit, prête très facilement à la confusion...
j’en suis d’autant désolé pour vous que vous êtes le plus assidu des Oniriens à commenter toujours avec bienveillance et délicatesse... même les opus que vous aimez moins ou pas ...


@Corto
Vous décrivez la vision du narrateur - celle de l’auteur...- dans la seconde partie de votre commentaire... la bascule est bien évidemment le vers
« Qui détournent le chemin », qui n’a pas de sens dans la première vision.
Je trouve que le mot flagellation que vous employez à propos des six derniers vers est trop fort... j’y décris les « travers » pour un adulte qui peuvent venir contrecarrer la réalisation de ses rêves.
Certes je conclus par les mots  « j’ai trahi » ... une trahison aux yeux de l’enfant sans aucun doute ... une suite d’erreurs... un destin ... pour l’adulte...?
A chacun de choisir ...


@Ascendante
Oui « qu’avons nous fait de nos rêves de jeunesse » ? Telle est bien la question posée par le narrateur.
« Jeune » je ne rêvais pas d’écrire des « poèmes », aujourd’hui, lorsque l’envie m’y pousse, je fais ce que je peux ... :)


@Gouelan
J’aime beaucoup votre phrase : « L'enfant est sage, il croit ses rêves.» (à développer dans un autre poème...)
Ferme-t-il la porte plus tard ? Oui ? nécessairement ?
Chacun a sa propre réponse et peut s’interroger ... sans pour autant se flageller comme le narrateur - selon Corto :) -


@Davide
« prendre l'enfant par la main et le laisser nous guider vers ses rêves, vers nos rêves ... plein(s) de nos promesses oubliées ... de réponses à nos "faiblesses" ... de nous-mêmes en devenir ».
La tendresse de la démarche n’a d’égales que la violence de la déception possible ! et la délicatesse de votre commentaire, et notamment de son dernier alinéa :).


@Bellini
Oui le dédoublement du locuteur par l’usage du Te interpelle le lecteur dans cette démarche quelque peu accusatoire. Il agresse ce lecteur en s’éloignant de la présentation plus passive d’un simple témoignage qui débuterait par « Souvent il me regarde ... ».
Les lecteurs y adhérant s’en trouvent certainement moins nombreux.
Les faiblesses, les doutes, les lâchetés, certains plaisirs, certaines peurs sont étrangers à l’enfant et il est naturel que ses rêves les ignorent... peut-on dès lors accuser l’adulte de «ratés » ?
A chacun sa réponse.
Quant à moi, je vais beaucoup mieux que le narrateur :) :)


@oiselle
« La chute, violente, "trahir" est un mot si fort, l'adulte ne se pardonne pas et pourtant...se réapproprier ses rêves est encore possible ! »
La chute ne cherche par à être consensuelle. Elle n’est que la conclusion du narrateur, peut-être même que sa conclusion temporaire...
le temps d’un poème... :)


@placebo
« comme les bonnes questions, elle peut être salutaire. Si elle est posée souvent, c'est que la fuite n'est pas la bonne réponse »
Je partage... je partage encore !
Mais la ou les réponses se sont pas simples :)


@Vincente
« L'intention sur le plan de l'idée originelle est originale, très intéressante à aborder, mettre en scène et, de fait, présenter, mais sur celui du développement, j'avoue n'avoir pu ni me saisir du propos sans devoir me confronter à ce que je signale ci-dessus, ni même pouvoir me contenter de ce qui m'est apparu un peu confus. »
Je ne suis pas sûr d’avoir compris les raisons de votre confusion ...ne provient-elle pas de votre première lecture qui vous interdit de vous reconvertir à la seconde ( un peu comme ces doubles dessins représentant à la fois deux visages dont une solution imprime tellement l’esprit qu’il ne peut littéralement en sortir )? Puis-je vous suggérer un nouvel essai ?
«  j'ai beaucoup apprécié la "confession" pleine d'une intégrité attendrissante que "l'éclatement" du personnage principal, malgré ses multiples états ne vient pas endommager. »
Alléluia ! ... :)


@apierre
«Que reste t-il de nos rêves? Nos âges s'empilent tout au long de notre existence, certains prennent le dessus au gré des circonstances»
N’est-ce pas là le drame ? Les circonstances nous font perdre le fil et le temps trop souvent irrattrapables !

@emilia
« Une mise en scène parlante qui peut inciter le lecteur à se poser les mêmes questions par rapport à son cheminement... »
Vous avez tout dévoilé : inciter le lecteur à se poser cette question grâce à la mise en scène de trois personnages qui s’interpellent.
Ce n’est pas un poème mais la transcription « poétique » d’une minuscule saynète muette...


@Louis
Comme à l’accoutumée votre commentaire me fait penser à une visite chez un psy ...
au delà des intentions quelles qu’elles aient pu être qui ont guidé notre conduite et dont nous sommes conscients, voilà que nous découvrons mille détails qui les colorent, les nuancent et quelquefois percent à jour une vérité déroutante qui nous a échappé.

Merci pour toute cette richesse que j’ai lue et relue avec admiration.

Alors Shakespeare ou Nietzsche ? Vous en faites une très belle synthèse que j’afficherai en épilogue :

[b]« Il y a pourtant une vertu de la fidélité de soi à soi, contraire à la versatilité frivole ou intéressée, au reniement, à la perfidie, ou à l’inconstance, qui est promesse, engagement moral dans des idées, des valeurs, et peut-être même des rêves, que l’on entend dans l’avenir toujours reconnaître comme siens, malgré le temps qui passe, malgré ce qui nous change, parce que ces valeurs sont celles, élevées, sur lesquelles on ne peut transiger (comme les valeurs de justice, d’amour ou de tolérance ). »

**********************

Commentaire intégral de Louis au poème « Souvent »


Les trois premières strophes traduisent l’état interrogatif d’un enfant « rêveur ».
Ce qui est en question pour lui n’est pas révélé, pas encore.
Le début du poème s’attarde donc, et insiste, sur sa posture interrogative.
« Pour connaître les réponses, il faut vivre les questions » : écrivait Rainer-Maria Rilke, dans Lettres à un jeune poète, et l’on peut bien dire que le début de ce poème fait vivre à l’enfant rêveur son questionnement.

L’enfant questionne, et il s’étonne.
Une question, en effet, naît à partir d’un étonnement, d’une émotion qui appelle la parole : comment peut-il en être ainsi ? Pourquoi c’est comme ça et pas autrement ?
Elle trouve son origine dans l’absence de résignation à un état de chose : ‘’c’est ainsi’’, et dans la rupture avec un ‘’cela va de soi’’, celle d’une évidence.
Elle prend source dans la reconnaissance d’une ignorance : ‘’ je ne sais pas. Dis-moi pourquoi’’

L’interrogation de l’enfant dans le poème se manifeste dans un regard : « Souvent il te regarde », elle n’advient pas dans les mots, mais reste implicite dans le regard plein d’étonnement : « les yeux écarquillés », dans ce regard stupéfait, sidéré, comme sous l’influence d’une étoile, ce qui est le sens étymologique d’une «sidération », mot forgé à partir du latin ‘’sidus’’ : étoile ; comme sous l’effet d’un coup de tonnerre, ce qui cette fois se trouve en parenté avec l’étymologie latine du mot ‘’étonnement’’.
Une stupeur s’exprime donc dans ce regard interrogatif porté sur celle ou celui qui peut être en mesure de lui répondre, porté sur un «tu ».
On ne sait pas encore qui est désigné par ce « tu », mais on sait qu’il est un familier du locuteur et de l’enfant, qu’en lui se trouve la réponse au questionnement.
Il « te » regarde l’enfant, ce qui s’entend encore : cela « te » concerne, intimement ; tout cela te regarde, cette interrogation a son importance, « tu » ne peux y être indifférent.
Le regard te parle, tu ne peux te dérober ; tu dois te montrer à ce regard, dans l’éclaircie d’une réponse ; tu dois mettre la réponse en évidence, pour qu’elle ‘’saute aux yeux’’.

Non seulement, le regard de l’enfant est questionnant sur fond d’une stupéfaction et d’un étonnement, mais son visage lui-même apparaît sous forme du signe de la ponctuation d’une parole muette, par l’arrondi d’un grand point d’interrogation, avec « ses grands sourcils levés ».

Dans sa posture interrogative, l’enfant est dans l’attente de la réponse appelée par le questionnement.
Son attente ne semble pas impatiente.
Le terme : « souvent » réitéré en une forme anaphorique indique une préoccupation constante de l’enfant, une interrogation reprise à de multiples reprises, et qui n’a toujours pas trouvé de satisfaction et d'apaisement.
En apparence, l’enfant attend calmement que vienne la réponse, dans une maturation de l’esprit chez l’être questionné.
Par son « Visage trop sage », l’enfant ne manifeste pas de colère. Pas de ressentiment non plus. Juste, il veut juste comprendre, dans une exigence d’explication. Non, ne pas crier, ne pas hurler : juste comprendre.
Sans trouble et sans agitation, « figé », sage comme une « image », il est la question même représentée ; il est la représentation fixe, insistante, obstinée d’un questionnement.
Pas de révolte manifestée, non plus, pas d’acrimonie ou d’amertume, mais une interpellation, une demande, juste un questionnement et l’attente patiente d’une réponse.

Cette partie du poème se termine par une focale portée, non plus sur la posture de l’enfant, mais sur ce « tu » en vis-à-vis, et il conviendrait même de dire en ‘’ vie à vie’’.
Cela fait transition avec la partie suivante du poème, qui expose brièvement, cette fois, la posture de ce personnage toujours inconnu désigné par « tu ».
Il devrait connaître la réponse, car la question ne peut être posée qu’à lui, à lui et à nul autre. Et pourtant : « Tu n’as pas la réponse ». Le questionnement de l’enfant se heurte-t-il à une ignorance dans l’incapacité de donner une réponse ? Pas exactement. Le locuteur précise :

« tu n’as pas la réponse
ou plutôt tu la fuis,
elle est là sur tes lèvres »

« Tu » connais la réponse mais, trop douloureuse, trop culpabilisante, elle n’est pas ‘’assumée’’. « Tu » ne veux pas en ‘’prendre la charge’’. Les mots demeurent là, au bord des lèvres, non prononcés, comme une insupportable révélation, dont on voudrait à la fois se décharger, et qu’on ne réussit pourtant pas à exprimer.

La troisième partie du poème révèle le contenu de la question :
« qu’as-tu fais de mes rêves ? »
Elle est révélée comme un « cri » de l’enfant rêveur.
Le poème ne s’en tient plus à l’image extérieure de l’enfant, d’apparence calme, il pénètre son intériorité : et « à l’intérieur il crie».
La question est révélée dans un cri, dans un appel, en une interrogation qui se fait exclamation.
On comprend alors la nature de l’étonnement et de la sidération de l’enfant, on comprend mieux d’où naît son interrogation insistante. On comprend sa désillusion. Son désenchantement.
Lui, l’enfant rêveur, animé de tant d’aspirations, tant d’espérances, et peut être de grands idéaux, fait le douloureux constat de leur perte.
L’enfant crie le temps venu des « illusions perdues », pour emprunter à Balzac le titre du plus beau de ses romans.
La réalité présente ne ressemble pas aux rêves de l’enfance. Quelle distance, quel écart s'est creusé entre le rêve et la réalité vécue !

« Qu’as-tu fait de mes rêves ? »
La question comporte un présupposé : « tu » es responsable de ce que sont devenus les rêves de l’enfance, « tu » les a trahis, « tu » les as abandonnés, « tu » les as saccagés.
La cause du sort malheureux des aspirations de l’enfance ne se trouverait donc pas dans la réalité sociale ou naturelle, dans ses contraintes, ses nécessités, ses impossibilités. Non, mais dans la personne désignée par « tu », ses décisions, ses choix, son libre arbitre.
Il y aurait une responsabilité de la part de celui qui est interpellé, il doit en répondre, alors qu’il a tant de mal à répondre.
La formulation de la question comporte donc une part de la réponse, et le poème dans l’étape suivante la complète :

« les peurs et les faiblesses,
Les doutes, lâchetés,
mais aussi les plaisirs… »

Manque de courage et manque de force, manque de confiance en soi et manque d’audace : autant de causes, avec la soumission aux plaisirs immédiats, qui « détournent le chemin », dévient la voie qui mène à la réalisation de ses rêves.

Serions-nous donc responsables de nos faiblesses ?

Il y a ce sentiment qu’il aurait pu en être autrement, que d’autres choix auraient pu être faits, que sa destinée aurait pu être autre, plus fidèle à ce que l’on a été, cet être qui trouvait son expression dans les rêves.

Les derniers vers sonnent comme un aveu :

« Oui j’ai trahi mon âme
Ces rêves étaient miens »

Le « tu » s’est transformé en « je ». L’enfant et « tu » ne faisaient qu’un, l’enfant et l’adulte, le même Moi en des temps différents. Mais alors que « tu » es resté longtemps sur la réserve, en difficulté face à la question qu’il se pose lui-même à partir de son être d’enfant, Je, dans un élan de courage et de sincérité, cessant de se dédoubler en un dialogue intérieur, se déclare « un traître », avoue avoir « trahi son âme », reconnaît lui avoir été infidèle.
Le locuteur, « je », a jeté un regard sur lui-même en se contemplant dans le miroir de son enfance.
Plus le temps de fuir désormais, il lui faut reconnaître sa responsabilité dans la destinée qui l’a détourné de ses rêves d’enfant.

Faudrait-il vivre alors avec ce sentiment de culpabilité, et cette dépréciation de soi : je suis un traître ?

Ces considérations reposent sur d’importants présupposés :

« Nous sommes de l’étoffe dont les songes sont faits » : écrivait Shakespeare dans La tempête. De même, est présupposée dans le poème que l’identité de l’enfant se tisserait avec les fils du rêve. Les songes de l’enfance exprimeraient cette partie de soi la plus profonde, la plus authentique, notre « âme », celle qui constituerait notre nature, notre identité, celle qui nous caractériserait en propre, dans notre singularité : « ces rêves étaient miens ».
Ne pas accomplir ses rêves reviendrait donc à ne pas avoir réussi sa vie, au sens de n’avoir pas su s’accomplir, ne pas avoir su être soi-même.
L’identification entre soi et ses rêves est-elle pourtant justifiée ?

« Deviens ce que tu es » : écrivait Nietzsche sous la forme d’un impératif.
Faudrait-il comprendre qu’il convient de retrouver sa ‘’véritable nature’’, celle qui s’exprimerait dans les rêves infantiles, forcément purs puisqu’ils émaneraient de l’enfance innocente, non encore pervertis par le monde social et adulte ?
Il est fort douteux que notre Moi soit fondé sur une nature, une ‘’essence ‘’ qui lui donnerait une identité. Nietzsche lui-même ne croyait guère en cette essence permanente, il privilégiait, et il n’avait pas tort, le ‘’devenir’’.
Le Moi ne trahit pas son « âme », il est engagé dans un devenir, et se crée lui-même, peut-on penser.

Nietzsche donnait plutôt pour sens à son impératif cette prescription: agis par un devenir-toi qui dit oui à la vie dans tous ses aspects, dans un devenir-intense créateur d’œuvres et d’actes nouveaux.
‘Deviens pleinement ce que tu es, et cela sonne comme une acceptation de soi, sans résignation ; une acceptation de soi, sans culpabilité ; un vouloir être soi qui intègre ses faiblesses, elles font partie de soi, mais qui privilégie toujours ce qui affirme la vie, ce qui accomplit les forces affirmatives de la vie, intensément, dans une adhésion tragique et joyeuse au présent qui s’inscrit dans le mouvement du devenir.
Aux rêves de l’enfance succèdent d’autres rêves, d’autres désirs, d’autres projets, qui sont tout autant soi-même que les rêves de l’enfance, sous la condition de ne pas subir une aliénation qui rend étranger à soi-même.
Chacun se choisit, non dans une totale liberté, comme le croyait Sartre, pour qui chacun se choisit seul, sans excuses, totalement responsable de lui-même, mais à partir de forces, de désirs, de pulsions auxquels à la fois nous commandons et obéissons.
Nos choix avoués, nos actes de courage ou nos lâchetés, nos pensées et nos idéaux sont des effets et non des causes premières. Ils expriment la puissance de la multiplicité de forces qui s’agitent en nous et dont l’une à un moment donné vient en plein jour, s’exprime dans notre conscience, et que l’on appelle ‘’volonté’’.

Oui, nous avons quelques ‘’excuses’’. Pas de mauvaise conscience donc, pas de culpabilité (le christianisme a suffisamment œuvré pour instiller en nous ce sentiment).

Il y a pourtant une vertu de la fidélité de soi à soi, contraire à la versatilité frivole ou intéressée, au reniement, à la perfidie, ou à l’inconstance, qui est promesse, engagement moral dans des idées, des valeurs, et peut-être même des rêves, que l’on entend dans l’avenir toujours reconnaître comme siens, malgré le temps qui passe, malgré ce qui nous change, parce que ces valeurs sont celles, élevées, sur lesquelles on ne peut transiger (comme les valeurs de justice, d’amour ou de tolérance ).


Contribution du : 23/10/2020 17:48
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