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Re : Romanesques quotidiens
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J'allais pour la troisième fois au supermarché, seul, à pieds. Les Indiens ne sont jamais seuls. Ils sont toujours en groupe, ou à moto. À Bhopal, il n'y avait pas de place pour les piétons. Il y avait beaucoup de monde au bord des routes pour tenir les boutiques. Mais ils n'allaient pas loin, ils restaient ensemble vendre qui des chaussures, qui des croustades, qui des livres de comptabilité en hindi. Mais surtout, j'avais peur des chiens jaunes.

Ces chiens jaunes étaient des vagabonds. Toujours malades, à se gratter comme un diable, ou à gésir en U, les quatre pattes formant deux parallèles. Quand ils mangeaient, ils étaient sur les décharges publiques ou faisaient les poubelles comme les vaches. Ils me barraient le passage par leur nombre et je ne cessais de rallonger ma marche en mordant sur la route pour les éviter, au risque de me faire toucher par une moto. À Bhopal, la sécurité routière était une notion occidentale. Pas de panneaux de signalisation, une ligne blanche au milieu, que tout le monde chevauchait. Des klaxons, toutes les cinq secondes, presque un concerto. En deux mois, j’avais vu trois accidents. Alors qu’à Toulouse, en vingt-cinq ans, je n’en avais jamais vu.

Ce jour-là, je pris le risque de faire parler mon cœur et je m'approchai d'un chien jaune pour le caresser. J'ai cru qu'il me mordrait et qu'il me transmettrait une maladie incurable. Je pensais à MAAF assurance et au petit papier que m'avait donnait la consultant à Toulouse : un si petit papier pour un si grand voyage. Vas-y, mange-moi la main, cabot, de toute façon j'ai envie de mourir. Naître à Perpignan et mourir à Toulouse, c'est banal. Naître à Perpignan et mourir à Bhopal, ç'avait de la gueule.

J’avais à peine esquissé mon geste que le chien jaune me lança un regard apeuré. Je m'avançai vers lui et il prit la fuite. J'étais décontenancé. La mort ne voulait pas de moi, comme disait Kaspar Hauser chez Verlaine. Je croisai un autre chien : même jeu. Finalement, je fis mes courses, et rentrai chez moi comme un mulet. Près de la maison que je louais, il y avait une meute de chiens, était-ce le mot exact ? En effet, les meutes chassent, alors que ces chiens fuyaient l'homme. Peut-être que les Indiens mangeaient les chiens et que j'en avais mangé au restaurant. C’est pourquoi ils avaient peur de moi. J’étais assez fier de faire peur à des animaux. Cela exprimait mon côté animal. Je pensais au petit garçon qui s'était amusé à courir après les canards au parc du Grand-Rond, à Toulouse. Alors que je suis un homme sérieux, je posai mes quinze kilos de sacs de provisions et je courus vers les chiens qui prirent tous la fuite. J'en coursai quelques-uns, hilare de faire déguerpir toute la faune d’Inde. J'étais vite fatigué. Je ne m'entraîne pas, je ne suis pas sportif. Les chiens de Bhopal ne voulaient pas jouer avec moi. Mais disperser une meute, ça c'était le pied !

Contribution du : 26/10/2016 22:10
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Re : Romanesques quotidiens
Chevalier d'Oniris
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@ Arsinor: Que ne ferait on pas pour retrouver notre nature sauvage et donner un peu de piment à nos vies! ;) merci

Contribution du : 26/10/2016 22:18
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Re : Romanesques quotidiens
Chevalier d'Oniris
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LIQUEFIEE

La femme s’engouffre, haletante dans ce hall de rez-de-chaussée seul échappatoire à proximité. Elle cherche des yeux une porte à laquelle frapper, mais osera t’elle seulement ? Elle ne voudrait qu’une chose, rester cachée là et attendre que le temps veuille bien l’engloutir dans son vortex indifférent, que tout s’arrête pour de bon. Qu’est-ce qu’elle se sent mal, son corps semble l’abandonner, elle se vide littéralement d’elle-même ! Mais l’heure n’est pas à l’apitoiement il lui faut continuer sa route. Continuer oui, mais dans cet état c’est impensable, surtout pour retourner travailler. Soudainement elle se ressaisit, des voix de l’autre côté de la porte, juste là. Elle se doit de tenter!

Toc toc

Derrière la porte :
- T’attends quelqu’un ?
- Non, je vais voir.

La porte s’ouvre sur deux étudiantes :
- Bonjour, excusez-moi de vous déranger…
- Oui ?
- J’ai besoin d'aide. Est-ce que je peux me passer sous l’eau… s’il vous plait ?
- Vous passer sous l’eau, c’est à dire ?
- C’est que …

Interdite, l’étudiante qui lui a ouvert passe en revue la femme du haut en bas jusqu’à s’arrêter à la hauteur de ses mollets. C’est alors très certainement que l’odeur parvient à ses narines tandis que ses yeux découvrent la masse suintante et sombre qui s’en va dégoulinant depuis la jupe de la femme jusqu’à ses chaussures, la quantité est impressionnante! Des flaques de différentes tailles retracent son entrée dans le hall et indiquent clairement l’endroit où elle s’est arrêtée quelques instants avant de venir frapper.

- Mais Madame, c’est sérieux ce qui vous arrive là ! Vous voulez que j’appelle un médecin, les secours ?
- Non ! S’il vous plait. J’ai juste besoin de me rincer et de passer mes chaussures sous l’eau. Est-ce que je peux ?
- Heu…

Les yeux de l’étudiante s’écarquillent quelques instants puis elle poursuit:
- Suivez-moi. Faites attention où vous marchez, ok ?

Alors la femme suit l’étudiante à travers l’unique pièce cuisine-salle à manger de ce petit appartement ensoleillé qui s’ouvre sur d’agréables jardins par une longue baie vitrée. A chaque nouveau pas, derrière elle se dessine une généreuse flaque de ses excréments visqueux sur les dalles de carrelage. La voici enfin qui arrive devant une nouvelle porte où il lui est demandé d’attendre. C’est que pour accéder à la sale de bains où l’étudiante semble vouloir la conduire, il lui faudra traverser la chambre recouverte d’une épaisse moquette à la délicate couleur rose pâle. L’étudiante est justement entrain de constituer une sorte de pont de torchons et autres serviettes pour qu’elle traverse sans trop de dommages depuis l’endroit où elle se trouve jusqu’à son lieu de délivrance.

Sans vraiment se déshabiller, la femme soulève sa jupe et s’arrose généreusement d’eau tiède jusqu’à décoller presque entièrement la merde qui lui colle à la peau et qui vient retapisser le fond immaculé du bac de douche. Ses chaussure sont elles aussi grossièrement rincées, cela suffira pour reprendre son chemin et faire ce qu’il lui reste à faire cet après-midi. Elle emprunte à la hâte le pont précaire de torchons en sens inverse, reste sourde aux conseils des étudiantes qui tentent de la convaincre de se faire aider, les remercie et sort précipitamment.

Contribution du : 26/10/2016 23:48
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Re : Romanesques quotidiens
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De Capens
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Hello Blacksad, hello Ora : merci beaucoup pour les compliments... je vais rougir ! ;=)

Arsinor un texte sympa, mais j'ai toujours du mal avec les retours d'Inde d'occidentaux. Une certaine... cécité sélective...

Allez zou ! Un p'tit coup de recyclage :


Zéro

Je vais naître cet après-midi… un poil plus tôt que prévu.

Nous sommes jeudi, il fait un temps magnifique, la famille a décidé de faire une petite promenade en Traction-Avant. Au volant, mon futur Papa - à son côté, mon futur oncle - derrière, très, très enceinte de moi, ma Maman - assise à sa droite, ma future grande sœur.

C’est jour de marché, l’extrémité de la rue est barrée de badauds et de bourricots renâclant sous le poids de leurs chouaris. Mon Papa stoppe et attend que la voie se dégage. Sur la droite, accroupi devant son échoppe, un boucher prend l’air entre deux clients. Soleil, poussière, parfums d’épices, de crottin et de foule en sueur entrent par les vitres ouvertes.

C’est à ce moment-là que ma Maman la voit. A l’extrémité de la manche d’un bleu de travail, brunie par le soleil : une main. Une main rugueuse d’ouvrier ou de travailleur agricole. Une main qui passe par la fenêtre et ouvre les doigts entre mon père et mon oncle. C’est au tour de mon oncle de voir, c’est d’ailleurs lui qui hurle le premier :

- Grenaaade !

On ne doit pas trop savoir quoi dire ou faire dans ces moments-là, alors mon futur Papa hurle à son tour.

- Couchez-vous ! et il croise ses mains sur le volant pour venir y déposer sa tête.

Comme la grenade fume à dix centimètres de ses fesses, avec le temps de la réflexion, cela ne parait pas une idée très judicieuse.

Ma Maman, elle, a déjà ouvert la porte et se précipite à l’extérieur, soutenant son ventre à deux mains.

Pendant ce temps, mon oncle, dans un réflexe, saisi la grenade et l’a rejette vers la rue.

Ma Maman ne fait pas trois pas que des éclats l’atteignent aux jambes. Elle perd l’équilibre et s’écroule à l’entrée d’une épicerie. C’est le moment que je choisi pour faire une sortie.

Le docteur Rouhag arrive quelques instants plus tard. A même le sol de l’arrière-boutique, il s’occupe des blessures de ma Maman. Pour l’accouchement, la femme de l’épicier a déjà fait le nécessaire. La brave dame, un peu débordée, a juste pris un instant pour écarter le rideau de séparation, passer la tête à travers l’ouverture et annoncer : « C’est un garçon !».

L’épicier, qui jusque-là aidait mon père à faire les cent pas dans la boutique, s’arrête et s’exclame : « Un garçon !… Tu dois être fier, hein ? ».

Dehors, un gros sergent, bedaine en équilibre au-dessus du vide et sourcil arqué, cuisine mon oncle. Il lui postillonne des questions à la face et, pour plus de sécurité, assure lui-même les réponses. C’est qu’on ne badine pas avec l’auteur d’un attentat !

Un autre pandore, plus affuté que son collègue, a l’idée de jeter un œil dans la voiture et trouve sous le pédalier la cuillère de la grenade. La preuve qu’elle a d’abord été balancée dans l’habitacle.

Je me demande toujours pourquoi la « main » a agit ainsi ? Peut-être a-t-elle récupérée la grenade déjà dégoupillée, charge à elle de trouver un endroit où la larguer ? Par un jour de marché, faire péter ce genre d’engin à l’intérieur d’une voiture est un bon moyen de limiter les dégâts.

Le boucher, lui, ne s’est jamais intéressé à ces considérations techniques. Il a tout juste eu le temps d’apercevoir l’ombre de la grenade avant qu’elle ne lui explose entre les jambes.

Contribution du : 28/10/2016 11:49
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Celui qui écrit dans mon dos ne voit que mon… (Adage du banni)
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Re : Romanesques quotidiens
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Citation :

Pepito : Votre fil fait peut-être doublon avec Des mots dans le barillet ou Contraintes-Contrastes, mais pas grave... ;=)

Ora : Je ne connais pas "Des mots dans le barillet", pour "Contraintes Contraste" la grande différence c'est qu'ici les héros c'est nous :)


La différence est très simple : "Des mots dans le barillet" vise plutôt la brièveté alors que votre proposition présente l'énorme avantage de pouvoir fourguer ici ce qui n'est pas passé ailleurs et d'éprouver ainsi un sentiment que j'imagine assez proche de celui qu'éprouve le le truand venant de réussir son braquage.

En fait, les exercices d'écriture "libres" ont toujours été limités à 2500 signes, la limite basse pour une présentation en catalogue.
Désolée, Stony : les autres textes restent "raisonnables", mais le vôtre explose les compteurs !


Merci pour les participations suivantes "réchauffées" ou pas, de respecter cette règle simple.

Perle, alias Faye Dunaway dans l'Affaire Thomas Crown.
(j'adore ce film)


Contribution du : 28/10/2016 14:38

Edité par Perle-Hingaud le 28/10/2016 15:31:10
Edité par Perle-Hingaud le 28/10/2016 15:34:20
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Re : Romanesques quotidiens
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L'art de raconter une histoire où il ne se passe rien : ça je sais faire !

Le matin, lorsque je pars travailler et que j’ai le malheur de le rencontrer, il me toise de son regard froid. Il semble attendre quelque chose, un petit rien qui puisse asseoir son autorité, sa toute puissance vis-à-vis de moi ! Alors, je le salue poliment pour ne pas décevoir son attente, froisser sa susceptibilité. Je lui alloue un bonjour presque quotidien, comme on s’acquitte d’une dette, d’une servitude, pour avoir le droit de passer sans encombre de l’allée du jardin à la rue! En guise de réponse, il se contente de grommeler, en acquiesçant vaguement du menton, et en me regardant d’un air sournois, prêt sans doute à me dévorer à la moindre faille. Je suis alors une petite souris devant son prédateur, le dos voûté, la tête rentrée dans les épaules, marchant à pas menus, le regard perdu. Et puis, parfois, comme une embellie dans un ciel couvert, il grimace un sourire auquel je réponds par un petit signe de la main…

Un matin, de ma cuisine, j’ai d’abord entendu un claquement sec, comme un bruit énorme de mâchoires qui se referment sur une proie. Inquiète un instant, et finalement n’y prêtant plus attention, je me suis attelée de nouveau à ma tâche de pâtissière : confectionner une tarte aux framboises. Puis, le bruit s’est répété, opiniâtre, intense, insupportable. N’y tenant plus, je me suis précipitée dehors. Quand j’ai ouvert la porte donnant sur mon petit jardin bordé de roses, il me regardait de son œil gris et froid. Mon voisin-crocodile, briseur d’amitié, étrangleur de bonnes intentions, était entrain de tailler sa haie. Son crâne de saurien dépassait des fleurs...

Qu’on ne s’y trompe pas ! La dictature du bonjour n’a jamais permis d’ouvrir les cœurs !

Contribution du : 28/10/2016 15:51
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"Fol ouvrier, œuvre de folie que d'œuvrer sans rien recouvrer !"

Rutebeuf.
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Re : Romanesques quotidiens
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@ Stony: Alors au plaisir de vous lire sur ce fil :)



L'objectif vous l'avez saisi, c'est une nouvelle ou un poème rédigés en tant que tels qui pourtant nous parlent d'une histoire réelle vécue par vous-même.

Il peut y avoir un seul personnage ou plusieurs. C'est assez drôle d'essayer de capter "qui est l'auteur" parmi les personnages lorsqu'il y en a plusieurs. Jusqu'à présent j'ai cru que Pepito avait failli être la victime d'un pédophile puis qu'il avait un passé de sdf...



Je découvre aujourd'hui les circonstances rocambolesques de sa naissance. Et hier c'est Arsinor qui nous contait ses aventures indiennes et sa vaine tentative de finir ses jours sous le ciel de Bophal. A l'instant Annick nous fait rencontrer son effrayant voisin!



Pour ce qui me concerne, les infos sont dans les posts précédents.

Merci à tous! Je suis heureuse de vous lire ici :)

Ora

Contribution du : 28/10/2016 16:08
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Re : Romanesques quotidiens
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Citation :

L'objectif vous l'avez saisi, c'est une nouvelle ou un poème rédigés en tant que tels qui pourtant nous parlent d'une histoire réelle vécue par vous-même.


Ces contraintes - l'avez-vous saisi ? - étaient parfaitement respectées.
Mais si vous avez cru à une fiction, vous me faites rougir de plaisir.
D'ailleurs, il y a une suite à cette histoire, aussi véridique que son
préambule. Perle ne la connaîtra jamais. Ce sera son châtiment.
D'ailleurs, étant donnée la restructuration ayant cours dans l'entreprise qui me nourrissait, j'ai l'impression que ces historiettes n'ont pas fini de se poursuivre l'une l'autre. Il vaut mieux en rire. C'est ce que je fais.

Contribution du : 28/10/2016 16:31
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Re : Romanesques quotidiens
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Coucou Ora !
Hélas, "ce crocodile" est bien mon voisin ! Contre toute attente, un jour, il est venu "manger dans ma main".... Mais ceci est une autre histoire....

Merci pour cette belle idée de "Romanesques quotidiens".

J'ai lu quelques récits tous plus intéressants les uns que les autres.

Bon, pour Pépito, ce n'est pas une fée qui s'est penchée sur son berceau mais...une grenade ! Cela aurait pu augurer, chez ce bébé à naître, un tempérament explosif, mais en fait, pas du tout, il est doux comme un agneau !

Contribution du : 28/10/2016 16:32
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Rutebeuf.
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Re : Romanesques quotidiens
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De Bordeaux, la belle endormie...
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Je ne résiste pas à l'envie d'en coller une, toute petite...

Tristan commençait à se raconter qu’il avait un problème avec les femmes…

Il tombait rarement amoureux, mais il arrivait au fil du temps que l’exquis phénomène advienne de manière étrange et inattendue. Un beau jour, son cerveau venait bloquer sur des yeux noirs, une peau très blanche, une mèche vénitienne… L’exaltation saisissait son corps entier pendant des jours et des semaines… Mais invariablement, la douce homo-sapienne était déjà pourvue d’un compagnon de jeu, ou bien un feu rouge s’allumait brutalement à la suite d’une timide velléité. Les années passant, la sombre malédiction semblait ne pas vouloir l’abandonner, et les furtives attirances tardives et alcoolisées avec lesquelles il se consolait parfois ne lui apportaient pas grande satisfaction.

Mais aujourd’hui ne serait pas un jour comme les autres. Des circonstances extraordinaires. Inédites. Etonnantes. Des circonstances pour lesquelles son esprit inquiet et circonspect avait déjà échafaudé de nombreuses hypothèses pour conserver une théorie qu’il espérait bien voir se vérifier dans les heures qui allaient venir…

En attendant que l’interphone sonne, il tournait fébrilement une cassette audio entre ses mains (mais si, vous savez, ces petits objets rectangulaires qui servaient notamment à enregistrer de la musique, à une époque où elle coûtait cher).

***

Le lendemain matin, le sourire aux lèvres et la cigarette à la main, il regardait de sa fenêtre s’éloigner la charmante silhouette qui venait de briser la malédiction. Sa théorie s’était trouvée vérifiée : jamais aucune fille ne prétendra vouloir passer chez vous emprunter une compilation d’Iron Maiden totalement fortuitement…


Contribution du : 28/10/2016 17:25
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Ca veut dire ce que ça dit, littéralement et dans tous les sens.

Arthur Rimbaud
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