"Or dans un sonnet, il n'est pas permis de faire rimer un mot au singulier avec un autre au pluriel."

C'est vrai, ça?

A vrai dire, les régles du sonnet sont trés contraignantes. Il me semble de mémoire que c'est deux quatrains, deux tercet, avec une histoire de rimes croisée? (mon bac de français est trés loin, là...)

Mais à ce point là?

Oui, c'est vrai: pas de fin de mot au singulier face à une fin de mot au singulier (chamelles/ficelle), et pas de rime masculine face à une rime féminine (ficelle/oriel) - contrairement à ce qu'on voit trop souvent dans la chansonnette. Naturellement, il est souhaité de faire alterner paires de rimes masculines et féminines.

La logique des rimes doit par ailleurs fonctionner selon le schéma ABBA ABBA CCD EDE ou EED, et les deux tercets finaux doivent constituer une unité de sens (finalement un sizain).

Le sonnet, c'est tordu, d'accord, mais c'est aussi génial. Ca oblige à être poète, à trouver d'autres mots que ceux de tous les jours pour dire ce que l'on veut dire, dans le respect du rythme du vers et de règles qui, pour être contraignantes, finissent par libérer (ou canaliser) et ont fait leurs preuves depuis le temps.

Je dirais que l'équivalent en musique doit être la fugue.

Le plus beau des ALEXANDRIN : LE SONNET. Voici Quelques folies douces de Définitions et Approches du modèle Poétique, on pourrait dire :



Un alexandrin est un vers aux deux hémistiches de six syllabes métriques, abstraction faite d'un éventuel "e" surnuméraire en fin d'hémistiche (césure épique proscrite depuis le début du seizième) ou en fin de vers. L'alexandrin fait partie des vers composés de deux unités métriques internes, les hémistiches. Du quatorzième au début du seizième siècle a existé également une césure lyrique où un "e" conclusif de polysyllabe pouvait apparaître à la césure. Ce phénomène lié à l'origine à l'accompagnement musical de la poésie lyrique ne s'est pas maintenu. Qui plus est, une confusion pour la mesure apparaissait dans la confrontation entre césures épiques et césures lyriques.


Vers qui comporte douze syllabes.
Dans sa structure classique, l'alexandrin est divisé en deux hémistiches séparés par une césure.

Ma jeunesse ne fut // qu'un ténébreux orage (Baudelaire)
6 // 6
1er hémistiche césure 2e hémistiche

L'alexandrin et les formes poétiques

On peut composer une suite d'alexandrins sans suivre de plan particulier, en écrivant par exemple des quatrains, c'est à dire des vers groupés quatre par quatre. Ou bien se laisser porter par le bon déroulement d'une histoire. Dans La Mort et le Bûcheron, La Fontaine choisit de faire un enchaînement de 16 alexandrins suivis d'un envoi (court final) de quatre vers de sept.

Dans ce cas, il s'agit d'un poème sans mesure fixe, le choix du nombre de lignes et son organisation étant laissés à la discrétion de l'auteur.

En revanche, dans les poèmes à forme fixe, il faut se plier à un modèle.

Le plus connu, et sans doute le plus beau, est le sonnet. C'est un poème court de quatorze vers. Deux quatrains suivis de deux tercets (trois lignes regroupées). Nombreux sont les poètes célèbres qui se sont essayés au genre et ont produit des chef-d'œuvre.