Je venais d’avoir cinquante ans, l’âge où l’on devient un peu hiératique si l’on n’y prend par garde. C’était un soir, à l’heure des comptes. De ce moment où l’on médite un peu, s’extradant des gosses, des bruits de vaisselle, d’une confortable lumière.

La porte du garage donne sur une courte allée, brouillonne, et dont l’horizon est barré d’un maigre portail vert en fer forgé. C’est fait exprès, ce portail style trente glorieuses qui dénote dans le style contemporain de la maison. On ne fait jamais comme les autres, pas pour se faire remarquer mais parce que je crois « on est heureux ».

Une vie douce en quelque sorte, l’impression de parcourir un étier après avoir affronté les flots.Pourtant, dans cette soirée d’hiver frissonnante, où la pluie du jour passé se reflétait dans les flaques de la rue, je regardais dans le rétroviseur...

Et ce poème m’est venu, en quelques instants, aussi ténu que la fumée poivrées de ces foutues Américaines…
Merci sincèrement et très amicalement

Heureux de vous avoir touché…
Loïc Le Meur