Si je n'ai qu'un soupir au fond du labyrinthe
c'est vers toi qu'il ira c'est toute ma complainte
sans raison, sans saison, je ne vois pas le bout
j'ai donné tout mon fil à celui qui m'est tout.

L'accordéon s'est tu au petit bal musette
Nous n'irons plus chanter "ah, le petit vin blanc"
Les péniches sur l'eau ont plié les haubans
Car Nogent sur la Marne a fermé ses guinguettes.

je ne sais
où je vais
mais je t'ai
pour étoile



(Hiroshige Utagawa, série des Soixante-Neuf Stations du Kiso Kaido, vers 1840)

Merci Etienne, joli !

Entre monts enneigés
un rai de lune
sur nos dos courbés
allégeait la peine commune

Hippolyte, sans ressources, au gré de ses amours,
Dû vivre sans un toit, et jusqu'au cimetière.
Il se défend d'admettre que l'église au grand jour -
Miséricorde ! - L'invite crécher en sa chaumière.

et
voir le printemps
arriver - en hiver
un début - sans fin.

Quatrain Rubik's cube

Noir et blanc
ombre et lumière
s'extraire du néant
jouir de l'éphémère

Dans la nuit-carrousel, il pleuvait des baisers.
Radieux, on sautait afin d'en recevoir.
Munie d'un parapluie, une enfant sans histoire,
contrait l'afflux d'amour avec un air posé.

ici tombent
toutes les pluies du passé
ici convergent tant de lunes
de tant d’imaginaires

Au-delà des rochers c'est déjà le grand large,
C'est l'océan sauvage aux assauts furieux.
Matelot malmené se sent devenir barje
En risquant sur le pont quelques pas ébrieux.