La file des damnés, ainsi qu'un long serpent,
Ondule hideusement comme rampe un cloporte.
D'infâmes gargouills que la bise transporte
Déferlent dans la nuit, tout l'espace occupant.

A-t-on ouï l’animal aboyer de la sorte ? 
N’a-t-il pas en murmure invoqué le dieu Pan
Quand la foudre a brûlé le chêne de sa porte,
Brisant d’un même feu les reliefs du tympan ?

Célébrant les sabbats que la Géhenne exporte,
(Rigaudons grimaçants, discrépants),
En cortège, lutins, satyres, aegipans
Clamant leurs chants païens, viennent prêter main forte.

Entortillés entre eux, ils croissent en redorte,
Glissant dans nos boyaux leur corps de taïpan.
L’hydre a colonisé, dit-on, plus d’un trépang,
Ne laissant en reliefs qu’exuvies de peau morte.

Grande vague
qui jadis
vint à effacer
tous les passés de sable.

Ai bravé les mælströms glacés de Barents,
Écopé la douleur, survécu de harengs,
Lors je te parvins, perdue dans les glaciers...
Damne ! La Mort seule est venue t'enlacer !

Aux mages,
Oniris, le faites,
un si riche vocabulaire,
rarement de ma vue, je n'ai ouï !

D'abord une petite correction pour mon dernier quatrain (j'ai oublié un mot)

Célébrant les sabbats que la Géhenne exporte,
(Rigaudons grimaçants et chorus discrépants),
En cortège, lutins, satyres, aegipans
Clamant leurs chants païens, viennent prêter main forte.

Et la suite :

Infernal hourvari que mon âme supporte !
Il farde ses fureurs d'un rire enveloppant,
Etend ses ailes noires de tout leur son empan,
Gonfle, se cabre et rue et soudain se déporte.

Il tourmente, aiguillonne, importune puis rorte ;
Serres et bec crochus, plumes de tragopan
Lui font un arsenal redoutable et flippant,
Quand rampe autour de lui son armée de cloportes.