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Une soirée en ville : grands remerciements et petite réponse :)
Apprenti Onirien
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18/12/2012 18:27
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Je profite de ce qu'une deuxième de mes nouvelles est publiée pour ajouter un topic à propos d'Une soirée en ville. Il était temps. Il était temps, surtout, de remercier ceux qui ont pris la peine de la commenter, et de leur répondre.
Merci à vous, donc, vraiment.




Il ressort des commentaires et des évaluations, dans l'ensemble, que le texte n'a ni convaincu, ni plu, ni séduit. Le but n'était pas de séduire, ni, dans une certaine mesure, de plaire. En revanche, il s'agissait pour moi de tenter d'approcher le mystère du viol dans la tête du violeur.


Il y a unanimité pour dire que cette tentative a échoué, et j'en prends acte. Je dirais même que je suis assez d'accord avec ce reproche. Lorsque j'ai voulu écrire cette nouvelle, mon but était d'essayer de comprendre comment une telle idée (celle du viol) pouvait naître, s'immiscer et envahir un cerveau.


L'idée de cette nouvelle m'était venue à la suite d'un documentaire sur un violeur en série, dont on découvrait les victimes, leurs témoignages (très éprouvants), puis le violeur, finalement arrêté, confondant de banalité, de normalité apparente. J'ai donc décidé d'écrire cette nouvelle afin de me demander, d'imaginer, ce qui pouvait se passer dans la tête d'un tel homme pour arriver à l'acceptation et la poursuite d'un tel crime.


J'avais exclu, dès le départ, deux options, qui me paraissaient trop faciles : d'abord une écriture « trash » (j'appelle écriture trash ce style d'écriture relâchée, parlée, suivant les méandres de la pensée jusqu'à la fange et qui produit facilement une sensation de dégoût), d'autre part un personnage typé dans le viol, celui d'une brute primaire, stupide, immorale, etc.

Ces deux biais me paraissaient d'une part trop « faciles » dans leur réalisation, d'autre part trop démagogiques.


C'est donc un personnage banal, normal, sans aucune prédisposition, ennuyeux, même, que j'ai bâti et mené vers le viol. Mais au fur et à mesure, dans la rédaction, où je m'approchais de l'idée de viol, eh bien, il n'y avait rien. J'ai essayé de me l'imaginer, de me la figurer, de m'y imaginer, rien à faire : rien. J'ai beau réfléchir, je ne vois pas, je ne comprends pas. C'est sans doute une bonne nouvelle pour ma santé mentale, ça l'est moins pour l'écriture d'une telle nouvelle.

Je me suis donc « rabattu », faute d'une image, d'une visualisation de la chose, sur la frustration, devenant obsession, qui engendrerait le crime.

Les commentateurs ont été nombreux à contester la possibilité de la chose, certains sur ce qu'ils savent d'un point de vue statistique, d'autre sur leur expérience personnelle, et je les rejoins en grande partie.


Par ailleurs, il a été reproché au personnage et à l'écriture une intellectualisation trop poussée, sans rapport avec le cheminement d'une telle idée et la réalité d'un cerveau propre à accueillir une telle idée.

Je comprends le reproche sur l'écriture, mais, comme je l'ai dit, c'était un parti pris, dès le départ, de rejeter une écriture « sordide », mais au contraire de rester sur une langue très classique pour raconter cette horreur. Mais je comprends le reproche.




Quelques remarques, néanmoins :


d'abord, je trouve très frappante la réaction des commentateurs (presque tous, en fait), qui me disent : « non, nous ne sommes pas comme ça, on n'est pas des bêtes que la frustration pousse au viol, etc. » Pourquoi se sentir concerné, soupçonné, accusé ? Il s'agit d'une nouvelle, d'une fiction : je n'ai pas écrit une théorie du viol ! Je n'ai pas affirmé que le viol, c'est ça, ni que les hommes sont ainsi. Je raconte l'histoire d'un individu, sans portée universelle. C'est une nouvelle, pas un acte d'accusation !




Ensuite, on me dit que le personnage est trop délicat, trop intellectuel, qu'il se pose trop de question. En fait, on voudrait qu'un violeur (et en l'occurrence un personnage de violeur) soit exactement ce qu'on veut qu'il soit. On le veut tel qu'on se le représente : une brute épaisse, stupide, inculte, insensible, une bête primitive, quelque chose d'avant l'humain. Un monstre en fait. Et aviné, de préférence.
Ce que je vois dans ces réactions (et on sort un peu du sujet, je vous l'avoue), c'est un réflexe de protection, pour ne pas dire plus, face à un homme qui est en fait tout à fait humain, à vous autres semblable. C'est comme si vous ne vouliez pas de lui dans votre (notre) commune humanité : il doit être d'une autre race, il ne doit, il ne peut pas être comme vous, il ne doit ni ne peut être vous...

Cette réaction est très surprenante.

Pour ma part, d'un point de vue général, je pense que les monstres sont des hommes qui partagent la même humanité que tout un chacun.

Et pour le cas qui nous intéresse, il suffit de se pencher sur les chiffres et les témoignages pour constater que le violeur n'est pas systématiquement cette brute épaisse dont vous désirez le reflet littéraire. En fait, il l'est plutôt minoritairement.




A propos de la frustration, je suis plutôt d'accord avec les commentaires, mais je plaide tout de même la « possibilité » d'une telle chose, et je pense qu'on peut me l'accorder.





Donc, pour conclure, je dirais que cette nouvelle est un demi-échec, dans la mesure où le but initial est manqué mais où je suis plutôt (et rejoint en cela, il m'a semblé, par quelques commentateurs) satisfait par la forme stylistique (médiocre consolation, je le concède), le travail d'écriture.


Merci encore pour votre lecture et vos commentaires.

Bien sincèrement,
Narcisse.

Contribution du : 26/01/2013 18:14
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Re : Une soirée en ville : grands remerciements et petite réponse :)
Visiteur 
Citation :
d'abord, je trouve très frappante la réaction des commentateurs (presque tous, en fait), qui me disent : « non, nous ne sommes pas comme ça, on n'est pas des bêtes que la frustration pousse au viol, etc. » Pourquoi se sentir concerné, soupçonné, accusé ? Il s'agit d'une nouvelle, d'une fiction : je n'ai pas écrit une théorie du viol ! Je n'ai pas affirmé que le viol, c'est ça, ni que les hommes sont ainsi. Je raconte l'histoire d'un individu, sans portée universelle. C'est une nouvelle, pas un acte d'accusation !


Vous dites précédemment que vous avez choisi de camper un personnage banal, qui peut être chacun de nous. Les réactions de protestation sont donc bien légitimes. Vous auriez choisi une brute épaisse, il n'y aurait pas eu ce genre d'identification.

Citation :
En fait, on voudrait qu'un violeur (et en l'occurrence un personnage de violeur) soit exactement ce qu'on veut qu'il soit. On le veut tel qu'on se le représente : une brute épaisse, stupide, inculte, insensible, une bête primitive, quelque chose d'avant l'humain. Un monstre en fait. Et aviné, de préférence. (...) Pour ma part, d'un point de vue général, je pense que les monstres sont des hommes qui partagent la même humanité que tout un chacun.


Non, vous réduisez d'une manière caricaturale les commentaires mais sans doute, personnellement, n'ai-je pas été assez clair.
Une personne qui commet un "passage à l'acte" (terme psychiatrique) souffre avant tout de troubles mentaux recensés dans les conduites sexuelles perverses. Pas de monstre, mais des malades incapables d'intégrer les interdits pour tout un tas de raisons.
Or, votre personnage, à part son obsession, n'a absolument pas les caractéristiques d'une personnalité perverse. Il sonne faux car il est trop cohérent. Je ne veux pas faire le pontife, mais je travaille dans le secteur psychiatrique où l'on soigne, entre autres, ce type de patient.

Contribution du : 27/01/2013 11:27
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Re : Une soirée en ville : grands remerciements et petite réponse :)
Expert Onirien
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09/04/2012 10:02
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juste une remarque sur votre commentaire :

"Pour ma part, d'un point de vue général, je pense que les monstres sont des hommes qui partagent la même humanité que tout un chacun. Et pour le cas qui nous intéresse, il suffit de se pencher sur les chiffres et les témoignages pour constater que le violeur n'est pas systématiquement cette brute épaisse dont vous désirez le reflet littéraire. En fait, il l'est plutôt minoritairement. "

Oui, d'un point de vue biologique ou sous l'angle légal. Tous humains, tous égaux, ... bien sûr.
Ceci étant, certains "comportements" sont plus difficiles à comprendre / accepter que d'autres.
Personnellement, si je pense à ma fille de dix huit ans, l'individu qui la violerait avant de l'égorger, j'aurais du mal à le qualifier d'homme et à ne pas chercher à le détruire par tous les moyens.
Pourtant, je suis contre la peine de mort et pour l'humanité en général, prêt à comprendre que rare sont les gens qui naissent "monstre" (la société ou l'éducation y est très souvent pour quelque chose).

Bref, pour revenir à votre nouvelle, je pense que tout est une question de dosage pour ce type de sujet "périlleux".

Cordialement

Contribution du : 27/01/2013 14:49
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