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Vous reprendrez bien un peu de saumon ?
Expert Onirien
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Je romps un isolement provisoire avec le site pour accomplir ce que je considère comme un devoir : le retour sur commentaire de mon texte.

Tous mes remerciements aux rouages industrieux qui se mobilisent et s’activent pour faire vivre Oniris. Mais aussi aux lecteurs rescapés d’une lecture de 3mn15s, et plus particulièrement à ceux qui ont puisé aux tréfonds de leurs forces résiduelles pour m’honorer de leur commentaire.

On aura remarqué l’astucieux (et breveté) subterfuge permettant de glisser perfidement une paire de poèmes en contournant allègrement les règles en vigueur céans.

J’étais parti sur un chef d’œuvre narrant de façon homérique et vaguement poétique le destin édifiant de ce poisson grand voyageur retournant au bercail pour y trépasser noblement dans le stupre plutôt que dans la sauce mayonnaise. C’est en le relisant que me sont apparues des similitudes de parcours avec certains aventuriers humains, et que m’est venue l’envie de dévier du documentaire animalier. Après avoir tenté d’entremêler les vies, j’ai trouvé plus élégant de les décrire successivement afin que la corrélation s’impose progressivement dans l’esprit du lecteur, comme elle s’était imposée à moi ; seul le dernier vers (spécial à la version « onirisée ») explicitant la démarche.

Pour moi la ressemblance entre les deux vies s’en tenait à :
- Une vie faite d’aventures à parcourir le monde.
- Une volonté de braver les obstacles pour revenir mourir sur son lieu de naissance, et mettre à sa vie le point final.
A cela s’est greffée, au cours de la rédaction de la seconde partie, mon envie de stigmatiser une vie agitée sans grande signification, thème secondaire venant comme le gui sur la branche. Et qui a pu détourner du thème principal.

Car mon ambition était de surprendre le lecteur, qui, au sortir d’une histoire de poisson, se trouve plongé dans les Alpilles, sans comprendre pourquoi. Et qui, si je suis assez habile, finira par progressivement ressentir le parallélisme des destins.

Ma plus grande surprise dans les réactions vient de ceux (Lebarde,Senglar,Hersen) qui auraient voulu que la comparaison entre les deux animaux (quand même sensiblement différents) porte aussi sur leur mode de reproduction. Peut-être, pour mon humain, aurais-je du choisir un cardinal ou un président périssant d’épectase ? Il faudra que je prenne un peu de recul avec ce poème afin d’y percevoir, pour y remédier, ce qui a pu amener à cette frustration.

Ce texte aura eu au moins un mérite : susciter de nombreux commentaires de haut niveau, soigneusement rédigés et argumentés. Je m’en sens plus que flatté et extrêmement reconnaissant.


LEBARDE : Désolé que mon poème vous soit «paru trop long, monotone, sans grand intérêt et non poétique ». Dès que vous serez reposé, je m’efforcerai de vous proposer autre chose plus conforme à votre degré d’exigence. Effectivement, l’homme en fin de vie ne se reproduit plus : j’aurais du mieux me documenter. J’espère que, dans les commentaires de ceux qui vous suivent, vous aurez trouvé confirmation de la pertinence de vos pronostics.
Blague à part, je comprends que ce genre de texte ne soit pas compatible avec la forme de poésie que vous recherchez. Merci de vous être donné la peine de vous exprimer.

PODULTOR : Merci d’avoir compris, et, semble-t-il, apprécié ce que j’ai voulu faire.
Le titre est celui d’origine pour un texte qui n’aurait du concerner que le saumon. Je l’ai gardé pour sa neutralité, me gardant d’une présentation trop révélatrice.
Pour votre observation technique, « le roi des gaves mourant » ne peut-être retenu. D’abord parce que j’évite les participes présents, mais surtout parce que la métrique n’est pas valide. J’emploie le présent de narration, qui relate des faits passés, et qui, me semble-t-il, est compatible avec le passé composé.

TROUPI : Je suis heureux de vous trouver en phase avec ce que j’ai voulu faire. Merci pour votre commentaire encourageant.

VINCENTE : « le néant est bien la rencontre qui réunit la vie, celle d'un poisson, celle d'un homme là-bas dans l'infini. ». Belle et juste réflexion. Vous avez bien ressenti, et exprimé, le parallélisme entre les destins. Merci pour votre commentaire concordant avec mes intentions.

TAHA : Merci de vous être intéressé à mes efforts d’écriture pour ce poème qui, je crois, est dans les normes fixées par Oniris pour le néo-classique. Et à une forme de poésie bien moins lyrique que la votre.

CASTELMORE : Je rougis de ce commentaire flatteur. « …montre les liens secrets entre les êtres, les hommes, la vie et la mort. » Jolie phrase récompensant mes modestes efforts. Merci à vous.

CORTO : Beau commentaire et belle analyse que vous faites ! La poésie « qui s'élève au-dessus du concret pour en voir les liens et les ramifications secrètes » est en effet ce que modestement je me crois un peu capable de produire en matière de poésie. Saisir de ce qu’il y a de poétique dans des situations, des rapprochements, des extrapolations…Je suis beaucoup moins à l’aise dans les épanchements lyriques au vocabulaire connoté gracieux…Merci, et bravo pour votre écriture.

SYMPA : Mes textes sont longs, mais (je pense) faciles à déchiffrer. Merci pour votre bonne appréciation.

DAVIDE : C’est en vous lisant que m’est venue l’expression « le gui sur la branche », employée plus haut. J’ai peut-être un peu trop développé l’itinéraire de mon aventurier qui fait un peu déviance. Du coup, vous vous êtes attaché à l’épisode provençal qui semble vous avoir convenu, et avez été insensible à mon propos principal : suggérer la similitude des parcours.
Vous parlez de « comparaison ». Je ne suggère que le parallélisme.
Vous évoquez un : « manque de vraisemblance » ? Le rapprochement que je propose est poétique, pas scientifique.
En tout cas, l’expression de votre ressenti, et de votre approche de cette histoire, m’est très utile. Merci.

PAPIPOETE : Comme je suis heureux que vous ayez apprécié mon dernier quatrain sur le poisson. C’est aussi mon préféré (techniquement) parce qu’il varie un peu le rythme de l’alexandrin. Je vais essayez de relever ce genre de tournures pour renouveler ma façon d’écrire.
Comme mes quatre derniers poèmes, il me semble que celui-ci pourrait être classé dans la catégorie néo-classique, selon les critères d’Oniris.
A propos de l’hiatus que vous citez (ni ombre), ne pensez vous pas que, même en classique, on devrait admettre que la terminaison en « i » ou en « y » du premier terme de l’hiatus n’a pas les effets désagréables des autres combinaisons ? Car on intercale un « ille » qui coule parfaitement.
Merci pour votre passage.

PIZZICATO : Merci pour votre commentaire bienveillant.

LUZ : Merci pour votre com.
« Le seigneur des gaves » est une expression générale qualifiant le saumon. Pourquoi perdrait –il son titre en fréquentant une autre rivière ? La passe à poissons que je mentionne se trouve sur…la Seine. Les saumons en Provence…pas avant les orangers en Irlande.

SENGLAR : (qui me marche sur les babouches)
1°) « Pourquoi dans ce cas les associer dans la mort alors qu'ils n'ont rien de commun ? »
Sauf à recouvrir mon bonhomme d’écailles et le doter de branchies, il va de soi que tu trouveras toujours des différences entre les deux vies, et notamment dans le domaine de la reproduction. Il n’y a de commun entre eux que le fait d’avoir bourlingué sur la planète, et d’être saisi par le besoin de venir mourir sur leur lieu de naissance. Comme tu le relèves toi-même, il y a parallèle (que j’estime vaguement poétique) entre les itinéraires. Mais il n’y a pas « association », car on sait qu’en géométrie les parallèles etc.etc.
Senglar : 0 Mokhtar : 1

2°) « Et vers l'éternité sent son âme qui glisse,
Comme le poisson mort dérivant sur les flots."
« Ben non, l'âme du poisson, elle, nage, vole »

L’âme du poisson n’est pas évoquée dans ces vers.
« son âme qui glisse » = être en train mourir
« glisse comme le poisson » : c’est le cadavre du poisson qui glisse.
Sinon, j’aurais écrit :
« Et vers l’éternité sent son âme qui glisse,
Comme CELLE du poisson dérivant sur les flots »
Pour ce qui est de l’âme des poissons, demande à François de réunir le concile de Mâcon. En attendant, je ne prends pas parti.
Senglar : 0 Mokhtar : 2

3°) « ET,ET,ET »….hé, hé, hé. La défense est mal en point. L’arithmétique est implacable et le rimeur désarmé. A vaincre sans péril triomphe Senglar.
Senglar : 1 Mokhtar : 2
Je crois que c’est d’écrire quatrain par quatrain qui fait que la répétition de cette conjonction discrète ne m’est pas apparue. Maintenant qu’un « fâcheux » a mis le doigt dessus, elle devient obsédante (et d’ailleurs souvent facilement corrigeable).
Comme je suis bon prince, et que la remarque m’est (et me sera) utile, je double le point.
Senglar : 2 Mokhtar : 2

Merci de ta lecture attentive.

C’était ma tasse de verve-haine

LENI : Merci pour ton message chaleureux. Tu as saisi d’emblée le sens que je me suis efforcé de donner à ce poème.

JFMOODS : Merci pour votre analyse comme toujours enrichissante.
J’ai bien aimé que vous ayez relevé l’image « du mouvement ascensionnel » commune aux deux destins. J’ai en effet dû modifier le poème sur le saumon, qui existait avant, pour accentuer la quête obsessionnelle du retour à la source pour y mourir, commune aux deux êtres.
Merci encore.

SYLVAINE : En matière de poésie, je m’en tiens à la suggestion et à l’invitation plus qu’à l’expression lyrique. Je mise sur la sensibilité poétique…du lecteur. Je suis trop pudique et introverti pour me répandre sur le papier. Je ne décolle…qu’en lisant les autres. Je reconnais que c’est fâcheux pour qui se pique de rimer. Je fais ce que je peux. Merci d’avoir toutefois ressenti l’essentiel de ce que j’ai voulu proposer dans ce texte.

HERSEN : « La passe à poissons » était à l’origine un poème ne concernant que l’histoire du saumon.
Il était un peu plus long, peut-être un peu plus poétique. Je l’ai raccourci et repris pour insister sur l’âpreté du retour à la source, commune aux deux destins.
Son épilogue était celui qui a été conservé : une mort noble, en transmettant la vie.
Je pense que c’est cela qui a éveillé ta sensibilité. Du coup, tu n’as pas bien compris que ma comparaison ne se borne qu’à l’acharnement des deux êtres à revenir sur leur lieu de naissance pour y mourir, après leur périple.
Il faudrait que je rééquilibre, en éliminant ou en atténuant l’aspect « procréation » pour insister sur la mort du poisson.
Sachant toutefois qu’en l’état, ce poème a été plutôt bien compris.
Merci d’avoir exprimé ton ressenti.

CRISTALE : Que déjà cinq quatrains éveillent votre intérêt suffit à mon bonheur.
Comme vous pourrez le lire dans mes réponses précédentes, le poème sur le saumon existait en version indépendante, plus longue. Je ne l’ai jamais proposé ici, le trouvant plus « documentaire animalier » que répondant aux exigences poétiques des lecteurs du site.
Pour ma part, c’est la seconde partie que je préfère. Il est vrai que j’y diverge un peu du thème principal en obliquant sur la vie futile de mon bonhomme. Créant un peu de confusion.
Mais, vous l’avez certainement déjà remarqué, j’écris plus pour mon plaisir que pour « faire œuvre ». Merci pour votre commentaire.
Nota : Je pense que le changement du sens de l’alternance des rimes, ( et ici...entre les deux parties), n’est rédhibitoire qu’en classique, sur Oniris.

Contribution du : 08/07/2019 10:38
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Re : Vous reprendrez bien un peu de saumon ?
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Superbe com. Mokhtar ! J'ajoute une plume à ton poème.


Senglar :)))

Contribution du : 08/07/2019 11:20
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"Je suis le Ténébreux,- le Veuf,- l'Inconsolé,/ Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :/ Ma seule Etoile est morte,- et mon luth constellé/ Porte le Soleil noir de la Mélancolie." "El Desdichado" G. de Nerval
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Re : Vous reprendrez bien un peu de saumon ?
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Bonjour mokthar,

oui, ton poème a été dans l'ensemble bien compris et je ne suis pas sûre que tu aies à y changer quoi que ce soit, même si j'ai exprimé une réticence, que je maintiens après relecture du poème et de mon com.

Parce que, je crois, je ne trouve aucune "âpreté" dans le retour du vieil homme. Il y en aurait eu s'il était revenu plus tôt, en lâchant sa vie américaine et sa réussite sociale. Tout passe par la raison, les raisons qu'il s'invoque à lui-même. Le poisson, lui, fait ce qu'ont ses pères et cela ne saurait être autrement : l(instinct le guide pour une pérénité, ce que je ne vois pas chez l'homme : que cherche-t-il à transmettre pour que perdurent les oliviers ? Rien.

Par contre, je comprends mieux aujourd'hui que tu opposes, en fait, la remontée de la rivière pour frayer et la montée laborieuse de la colline. Mais je ne peux m'empêcher de trouver le parallèle pas tout à fait juste.

Ceci dit, c'est un fil pour discuter, je discute. je te donne mon point de vue, rien d'autre et c'est très bien que nous réagissions tous de façon différente, tant qe nous pouvons nous en ouvrir.

Et puis, Mokthar, je dois être honnête : c'est bien beau d'avoir la nostalgie des oliviers, mais il faut s'en occuper, des arbres. ça demande le travail d'une vie. Alors en fait, le personnage me semble peu...raccord, par rapport au poisson.

C'est sympa de rompre ta pause pour répondre à tes lecteurs. profite de ce temps qui nous est souvent bien nécessaire, pour un recul bénéfique.

à plus, mokhtar.

ps : j'aime trop les oliviers et je crois que ça me fait chercher trop loin le sens de ton texte. :(

Contribution du : 08/07/2019 11:55
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Re : Vous reprendrez bien un peu de saumon ?
Visiteur 
Citation :

Mokhtar a écrit :

PIZZICATO : Merci pour votre commentaire bienveillant.


Bonjour Mokhtar
Mes commentaires ne sont jamais " bienveillants " ou inversement.
Je veille toujours à ce qu'ils expriment, du mieux possible, le ressenti que ma lecture a suscité.

Bien cordialement
Pizzicato

Contribution du : 08/07/2019 13:13
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Re : Vous reprendrez bien un peu de saumon ?
Expert Onirien
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A SENGLAR

Très touché par ta générosité mais :

Un serpent à plumes, c'est déjà un cas...

Mais un saumon à plumes, CA N'E XIS TEU PAS...

Contribution du : 08/07/2019 18:03
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Re : Vous reprendrez bien un peu de saumon ?
Maître Onirien
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certes le hiatus de " ni/ombre " n'est pas du tout choquant, ni pour l'oreille ni pour la vue, mais la règle est la règle, comme le code de la route avec des panneaux critiquables !
Mais c'est là un infime bémol !

Contribution du : 08/07/2019 22:50
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Re : Vous reprendrez bien un peu de saumon ?
Maître Onirien
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De Entre vignes et pins.
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Bonjour Mokhtar,

Là on peut dire que pour un retour c'est un vrai retour !
Bravo d'avoir pris le temps de cette analyse fouillée qui montre combien les échanges de cette nature peuvent être enrichissants.

Et bien sûr un grand merci d'avoir complété notre vocabulaire avec
un nouveau mot: "verve-haine" dont on ne dira jamais assez combien il nous manquait !

Un grand salut à toi

Corto

Contribution du : 09/07/2019 07:46
_________________
"Entre un poème et un arbre se trouve la même différence qu'entre une rivière et un regard". Federico Garcia Lorca.
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