il fait beau aujourd'hui, j'espère que je ne vais pas mourir.

Alors ce texte, carton gris, dedans y'a toute les couleurs,

c’est mon miroir en carton, je l’ai écrit pour présenter Remy, ou peut-être pour le fabriquer, ou peut-être pour devenir Remy, ou pour épouser une créature qui ressemble à Remy, ou pour adopter un petit Remyen.

Il y'a trois personnages, c’est tout moi, c’est moi qui parle pour me parler, pour m’aimer, pour m’épouser, pour mourir et renaître dans la même seconde, pour grandir une deuxième fois et me recoudre en Remy.

Remy est un être inventé mais réel, un corps cousu de commencement, un visage qui ne termine jamais ses phrases, un cœur rangé. Qu'est ce que la rage ?

Il y a des cartons dans ce texte ? Oui. Dans chacun, je me suis glissé, plié, étiqueté, pour me retrouver et pour m’habiller en Remy.

Y a-t-il de l’espoir ? Oui.


je vous invite à découvrir, Remy

REMY

bonjour Cristale, merci pour ton commentaire, jai lu le texte à ma mère, et elle m’a dit presque la même chose que toi, et elle m’a même posé la même question, est-ce que cette créature est plurielle ?
en fait le plus important c'est qu'iel te fixe avec cet air de tout savoir sur toi, même ce que tu caches aux anges.

en fait ls faux ongles, les carnets vides, les photos déchirées, et bien d'autres belle choses, c’est un musée intime, genre Tout le monde en possède un, caché dans un tiroir, dans un coin de bureau, ou dans une petite boîte sous le lit, en fait tout le monde est perdu, mais cette boîte, ce carton musée est soit une solution, soit un échappatoire.

Rémy est la plus belle créature du monde, ce n’est pas un objet, ni un Pokémon, mais j’aime bien l’idée, parce que lui aussi il s’invente en plusieurs versions, parfois un peu cassé, parfois indomptable.

et épouser son kidnappeur ? j'aime bien la question .
peutêtre que c’est déjà arrivé, mais qu’on a oublié de signer les papiers.

c'est courageux, et c’est peut-être la plus folle des révolutions, déclarer sa flamme à celui qui a mis la main sur ta gorge. Je ne sais pas, mon esprit est tellement simple que tout ce qui me donne un sourire et qui contient un peu de jaune me paraît beau, et mérite d’être écrit dans un roman.

Ou alors en fait c’est juste un cri d’amour, je suis béni, ouuu possédé, ou les deux, mais c’est joli sur l’état civil.

Hello Khalid d'Oujda, Remy
Pas sûr que je sois copain avec ton Remy des cartons ( mais j'suis pas raciste ), mais j'aurais peur de choquer à ses côtés...
Nous avons recueilli dernièrement deux petits scouts ( 12 et 13 ans ), frigorifiés, sales, et affamés qui nous gratifièrent de tant de gentillesse et politesse
- quoi, vous avez pris des scouts ? z'avez pas peur !
je dois avouer que Remy frappant à notre porte, m'aurait laissé dubitatif !
Dorénavant, quand Tentacule sera publié, à lire ses lignes on songera jusqu'aux cinq dernières minutes :
- bon dieu, mais c'est bien sûr !
Allez l'ami, à la prochaine !
papipoète

Damy, j'aime ton commentaire, je l'ai lu ce matin, et ça ma donner des idées, surtout pour mon dessin. Merci.

Remy n’est pas une idée fixe, c'est cette main dans mon tiroir, une ombre qui se réveille avant moi, c'est le bruit sec d’un bouton qu’on referme sur une gorge.
c'est un commencement qu’on ne peut pas terminer,
tu vois cette page que tu déchire juste avant d’y poser la première lettre ?

J'avais pas voulus dire carton, mais voilà, ce carton, ce n’est pas pour protéger, c’est pour trier.
et ses collections, ce ne sont pas des objets, mais des manques conservés sous verre.






le début, les débuts, mes débuts sans fin, c’est le refus de vieillir.


et quand je parle de Remy, je parle aussi de ce qui traîne sous mon lit, des peluches avec un œil en moins, de la chaise bancale qu’on ne jette pas parce qu’elle sait notre poids.

Je parle de ce qui ne se laisse pas enterrer, une photo où tout le monde regarde ailleurs, le prénom qu’on hésite à donner, la prière qu’on n’a pas finie.

je veux que tu sache que je ne cherche pas à faire pleurer, je veux que ça gratte, que ça laisse une odeur sur les doigts, et que ça ressemble à ces rêves qui te font peur mais que tu refuses de quitter, parce qu’ils sont ta seule maison.

moi, je n'avais pas un Remy, mais un vieux mouchoir que je faisais tourner dans ma poche, entre le pouce et l'index...bien longtemps après que cette manie de moi se soit envolée, je conservai cet espèce de doudou, loin de ma poche ( j'étais devenu un Grand ) mais tout près de mes pensées ; et me souvenir que ma mémé déjà bien grande, tournait aussi entre son pouce et son index...rien ! Peut-être était-ce le fantôme d'un mouchoir ?...
Ninon, qui range toujours ses doudous ( dont un remy ) au creux de son oreiller, a 20ans, aime un garçon...mais ne divorcera jamais de ses doudous !

Cher Tentacule,

Puis-je t'appeler "cher", nous sommes à peu près du même genre.
Pour être tout à fait sincère avec moi-même et sans vouloir te vexer avec toi-même, je préfère, et de loin, ce que tu viens de m'écrire au poème lui-même.

J'aime beaucoup
REMY

Bonjour et merci TTCLd48 pour ce rebond pétri de poésie, et, oserais-je dire, d’éclats de vérité.

Ta mère, parce qu’elle est mère, reconnaît les créatures plurivoques. Rémy, c’est peut-être un nom à lui tout seul, un pluriel singulier, une constellation de versions. Et ce regard… oui, celui qui te déshabille l’âme sans jamais faire entendre sa voix, iel est presque trop réel pour être irréel.

Le musée intime, j’adore. C’est exactement ça : un sanctuaire de ruines précieuses. On y expose nos petites tragédies, nos beautés imparfaites, nos bouts de nous qu’on ne sait pas jeter. Les faux ongles, les carnets vides, les photos déchirées… ce sont des reliques, des preuves qu’on a aimé, qu’on a eu peur, qu’on a existé un peu trop fort.
Épouser son kidnappeur… Peut-être que l’amour, parfois, c’est une prise d’otage consentie. Peut-être qu’on signe les papiers avec des larmes et des silences, comme Rémy dans son carton..

Ton esprit simple ? Je dirais plutôt lumineux^^. Ce que tu décris, ce jaune qui fait sourire, c’est une teinte rare, c’est la couleur des âmes qui savent encore s’émerveiller. Si c’est un cri d’amour, alors il résonne loin. Béni, possédé, ou les deux, ça fait une belle ligne sur l’état civil, oui. Une ligne qu’on relirait les jours de pluie pour se rappeler qu’on a été et qu’on est encore vivant.
Citation :
Il fera beau demain aussi, et tu seras vivant bien à l’abri dans tous tes petits cartons, tes p'tits papiers, tes couleurs magiques, tes sous-verres

Moi je m’en fiche depuis que je sais qu’on ne meurt qu’une fois.

Mais, surtout, ne termine jamais tes phrases, elles sont chacune le début d’un commencement.

Cristale
en heures supp'

Oui Cristale, je sais qu'un rêve va tourner mal, à cause de la lumière qui tremble au bord.

Le musée intime, en fait certaines vitrines sont piégées, et si tu regardes trop longtemps, si tu regardes, trop longtemps ?

et comme tu as sans doute remarquer, parfois, on n’est plus la personne qui raconte, on est juste un morceau de la collection de quelqu’un d’autre.

Provencao y'aura une these , sans doute. Tu confirmes ? Tu soutiens ?

oui oui oui merci pour ton commentaire, mais je crois que j’attendais plutôt que vous me détestiez, ou que vous me provoquiez, déçues!
histoire de vérifier si mon Remy savait vraiment se défendre.

y'a un meuble qui pensait être brûlé et qu’on a juste déplacé dans une pièce plus claire, j'ai honte, mais pas important, pour le moment.

aussi tu as parler (renversement)
je suis curieux,
un ami fraîchement diplômé en sociologie, m’a dit que tout prénom, prononcé assez longtemps, finit par dévorer celui qui le porte, alors peut-être que Rémy n’est pas mon double, mais le ventre dans lequel je me cache. !?

Quant à la créature, je t'invite à la saluer,
REMY

tu as raison, elle gagne toujours,
C’est dans mon texte, ffaut juste relire