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Rodrigue et sa dame à la faux.
Expert Onirien
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09/09/2015 19:27
De Nanclars (Charente)
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Bonjour à tous,
La clé de ce poème se trouve dans les deux derniers vers : « Qu’on représente décharnée, Tenant en sa main une faux ». Bien sûr, il s’agit de la mort en personne ! C’est un dialogue intérieur entre le prince Rodrigue et sa propre mort.
Tous, nous avons peur de la mort, mais nous ne la connaissons pas. A l’exception peut-être (restons prudents), des personnes ayant subi une « Near Death Experience » (NDE), en quelque sorte une « mort interrompue », et se souviennent de ce qu’elles ont vécu une fois réanimées. Ces cas sont plus fréquents qu’on ne le croit depuis les progrès de la médecine en matière de réanimation. Voir par exemple les écrits du docteur Charbonnier, médecin réanimateur. Or, il se trouve que la plupart de ces expérienceurs involontaires, ont décrit une décorporation suivie d’un séjour dans l’au-delà fort agréable, à tel point qu’ils ont regretté le fait de devoir réintégrer leur condition corporelle. C’est pourquoi j’écris : « Grand jamais ne te remémore Son visage à l’aube des jours, Il t’en coûterait, matamore, Une blessure pour toujours » (autrement dit, un certain mal de vivre), et puisque ce type de souvenir enfoui (voir Socrate), ne serait qu’une réminiscence.
« L’ombre Légère » que le prince, dans sa méditation, croit voir danser sur les « murs pâlis de la ville », mais en réalité dans son esprit, est aussi la « déesse échevelée » que je me plais à imaginer certes terrible pour qui la craint, mais d’une grande beauté pour qui ne la craint pas. Cette grande beauté, seule à même de la rendre inatteignable par toute autre beauté de ce bas monde, se justifie par le fait qu’elle les transcende par son statut. En somme, tout est affaire de différence de perception entre nous d’une part, petits êtres craintifs et partiellement ignorants, et d’autre part tout être pleinement réalisé considérant la vie et la mort avec le même recul (lire par exemple Lao Tseu ou René Guénon).
Le prince, guerrier courageux, mais qui craint néanmoins la mort comme vous et moi, a pourtant l’intuition plus ou moins voilée (comme vous et moi) que cet évènement pourrait n’être qu’un passage vers un autre état, et que cette dame à la faux pourrait bien être tout le contraire de sa caricature effrayante, si bien qu’elle annoncerait plutôt la fin des souffrances de cette vie (« Prince, le temps sera venu »), pour une continuité possiblement meilleure  dans un autre état: « Je te livrerai mon empire Avec une ardente chaleur, Ce doux parfum que l’on respire A l’abri des vents de malheur. »
Par ailleurs, à l’heure où même les scientifiques, d’ordinaire si frileux, s’autorisent déjà, notamment grâce à la physique quantique, à rejoindre les écrits millénaires des différentes traditions de par le monde qui, toutes, renseignent ceux qui veulent bien lire entre les lignes. Aussi, la position théorique du « plus rien après » me semble relever d’un pessimisme forcené.
Volontaire, je ne connais pas toutes les références que vous évoque ce poème, à part le Cid, mais si vous fûtes ainsi transportée, vous m’en voyez ravi.
BlazeSaintLuc, j’entends bien que mon classicisme exacerbé n’enflamme pas les foules, et que trop de « propreté » fige un peu les envolées que l’on attend sur Oniris. J’aime bien vos quatre vers qui, s’ils sont bien de vous, montrent tout de même votre talent à versifier classiquement.
Papipoete, vous êtes, comme vous l’avouez, en mode chipotage lorsque vous déplorez l’absence de pronoms ; en fait, comprenez que c’est pour donner un style à l’ancienne.
Provencao, merci pour cette « classe à la française », j’en suis tout enluminé, comme un vieux parchemin.
Boutet, vous n’avez pas compris, dites-vous. Je comprends que vous n’ayez pas compris, car cette façon de considérer la mort non pas comme une faucheuse, mais comme une chaleureuse hôtesse d’accueil est trop peu commune pour sauter aux yeux. J’espère que mon explication vous aura convaincu.
Cyrill, je n’avais pas envisagé Chimène en personnage d’une mort sans faux, loin s’en faut. Je n’ai pas voulu remiser Corneille aux pavés scolaires, c’eut été fort présomptueux de ma part, mais j’aime bien les vers de 8 syllabes, pas de césure, pas de chichis, plus punch line.
Cristale, je ne savais pas ce qu’était une complainte élégiaque, vous m’impressionnez ! J’apprécie que vous ayez remarqué la richesse des rimes, car pour ce poème là, je me suis appliqué à n’écrire que des rimes riches, comme un exercice imposé.

Contribution du : 27/09 08:00:32
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Re : Rodrigue et sa dame à la faux.
Maître Onirien
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24/02/2015 19:46
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Merci de votre retour
Cordialement
Véronik

Contribution du : 27/09 08:41:30
_________________
" La poésie libère la magie des mots"
Stéphane Jean
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Re : Rodrigue et sa dame à la faux.
Maître Onirien
Inscrit:
29/01/2013 15:18
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Quelle érudition de la part de l'auteur, pour ce qui est de parler de la mort ( d'où l'on revint presque navré, on y était si bien dans cet état ! alors qu'un sauveteur vient nous rendre la vie.
Certes cher poète, je chipotais mais si peu en fait ?
papipoète

Contribution du : 27/09 09:31:50
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