Je reprends à la suite de Nescience, la diversion de David me semblant hors jeu !

"Velux" est acceptable, la rime n'est pas pauvre.
L'orpheline par contre ne peut que s'isoler.
Son essence farouche appelle à la doubler
Sous peine de briser la musique des vers.
Aussi, vous en conjure-je (*), oublions les pervers
Appels à l'impossible. La rime proposée
N'était pas isolée, simplement malaisée.
On pouvait naviguer de fenêtre en Linux
Et mettre en rang d'oignon Castor et puis Pollux.
Et j'en passe... L'esprit saura s'enorgueillir
De la difficulté surmontée, et bannir
L'infaisable. En toute honnêteté,
Nul ne sera taxé d'un manque de netteté.

À propos, "Castor" me fait penser "festival" :
À Cannes récemment – quel vaste carnaval !
Mais c'est autre débat – un film fut projeté
Sur lequel on pourrait peut-être discuter.
L'animal s'y trouvait en tant que marionnette...





(*) Oups !

Me voilà bien déçue par votre pirouette :
Pour avoir le bon compte une faute est venue.
Vous assuré-je aussi telle déconvenue
Avec la mocheté de ces inversions-là ?

En prosodie classique, il va bien au-delà
Des douze pieds légaux : sur quatorze il s'étale,
Si je le compte bien. C'est poésie létale
Que ces acrobaties. Aussi ai-je cru bon
Par un petit clin d'œil d'attirer l'attention...
Mon principal propos concernait la dérive
Vers l'impossible rime. C'est, à mon sens, une rive
Qu'il nous faut éviter. D'où l'approximation...

Que ce jeu reste tel, une vraie diversion
A nos parlers triviaux, ordinaires, faciles,
Que l’on recherche un peu le goût du difficile
Mais sans perdre en plaisir ce qu’on trouve en tension
Et que les mots choisis toujours fassent sourire
A l’idée de nos pairs s’escrimant à la rime
Et faisant de chacun tour à tour la victime
Consentante et ravie du prochain vers à lire

Bravo, bravo ! Toc-art, tu pinces bien ta lyre !
Et qu'en termes choisis ces choses-là sont dites ;
Quand de vous étonner j'ai le coeur qui palpite,
Je traque le beau mot qui vous fait me maudire,
Puis je vous vois suant, souffrant un doux martyre,
Mais vous vous vengerez, c'est la loi du tallion

Zut ! talion ne prend qu'un l (excuses)

Mona, résisterai-je à vous parler du lion
Que vous avez mangé ce soir assurément ?
Je sens toute mon âme en plein chavirement
A lire l’indulgenc' que vous avez pour moi
Qui me fait tout soudain rosir d’un grand émoi
Et me pousse céans à taquiner la muse
Puisque aussi bien ce jeu, je le sens, vous amuse
Et je m’en vais trouver quelque mot incroyable
Qui vous fera chercher dans de vieux dictionnaires
Une rime nouvelle à nulle autre semblable
Et dont le son unique aura tout pour vous plaire
Mais je fais le malin et je me rends bien compte
Que vous n’êtes pas femme à qui l’on en raconte
Et je préfère encore, avant le ridicule,
m'en tenir pour ce soir à ce vieux point-virgule ;
et vous laisser le choix d'une rime plus noble...

Si vous parlez de lion, je parlerai de Noble,
Le roi des animaux du Roman de Renart :
Le goupil, ce fripon, lui manque bien d'égards.
La ruse du renard nous fait trouver la rime.
N'en tirons pas orgueil, évitons donc la frime,
Mais cherchons le plaisir dans ce jeu poétique.

Vous me tendez la perche, avec vous c'est pratique :
D'avoir l'herbe coupé sous le pied de toc-art
Me laisse respirer, car je suis en retard.
A ce jeu m'escrimer chaque jour à répondre,
Aiguise mon esprit en l'incitant à pondre,
Mais il me faut vaquer aux besognes ingrates,
Nettoyer la souillure, éplucher les patates...
Je passe les détails, car ce serait abus...

Ah ! Qu’il nous soit donné de les mettre au rebut
Ces corvées sans attrait qui semblent d’un autre âge !
Pour ces activités, lessive ou bien ménage,
Et tous ces petits riens qui usent le bonheur
Moi j’avais bien pensé jusqu’à très récemment
À demander soutien contre financement
À quelque demoiselle en quête de labeur
Mais venue de New York, une terrible affaire
M’a rendu plus prudent et je fais le travail
Seul et tout screugneugneu je récure l’émail
De mon vieux lavabo et de mes sanitaires
En maudissant ce Kahn dont le prochain procès
M’oblige à manier l’éponge ou le balai
Sous peine de passer pour un triste pervers
Si j’en confiais le soin à quelque aide étrangère !
Ah je n’aurais pas cru, précédant l’élection,
Que l’élu proclamé selon tous les sondages
Allait briser sa vie et par même occasion
M’obliger tout soudain à faire le ménage !
Il aurait tout de mêm’ pu fair' gaffe le bougre !