Bellini,

Sur le pont Mirabeau des amours qui s'écoulent,
Nous snifferons des vers aux vapeurs opiacées.
L'ange bleu chantera des rimes cadencées
Et tu lui conteras les heures qui s'écroulent.



Cristale,

Les plumes , j'y travaille, j'y travaille...

Tiens, 'Bellini', c'est pas une référence au somnanbulisme ?

Je croyais...

Dugenou, merci de votre passage somnanbulique. Ça fait du bien de savoir qu’on est lu pendant qu’on dort.

Cristale, Oui, c’est vrai qu’avec nos plumes, Angieblue et moi, on va pas se torturer longtemps.

Angieblue,
Waououou !!! Je suis sincèrement baba. Tes rimes toutes féminines révèlent en toi cette part exacerbée de sensualité que la silhouette de ton pseudo laissait déjà entrevoir. Mais à toute tentative de prise de pouvoir l’homme se doit de répondre avant son brushing :

Toi
Sur le pont Mirabeau des amours qui s'écoulent,
Nous snifferons des vers aux vapeurs opiacées.
L'ange bleu chantera des rimes cadencées
Et tu lui conteras les heures qui s'écroulent.

Moi
La Seine emportera nos rires éperdus,
Et dans tes yeux éteints j’irai puiser mon snif
Jusqu’à crier ton blase aux anges des pendus,
Qui dansent sous le pont avec un pot de pif !

à partager avec Cristale
Bellini

Pas mal non plus, cher professeur!
Au plaisir de croiser à nouveau le vers avec toi et d'explorer d'autres rives et ponts perdus de la poésie !

Veuillez m'excuser .... je ne fais que passer....

Un grand merci Bellini d'avoir pris le temps de cette analyse de texte détaillée. C'est très instructif comme bien souvent le sont vos interventions.

Vous, ça va ... je m'en vais donc sereine.

Myo

#25. Non, Myo, vous ne faites pas que passer. Merci au contraire d’avoir recadré le forum. Je me laisse facilement distraire par mes divagations, je m’en excuse auprès de mes commentateurs, et j’espère que mes apartés sympathiques, studieux (il y a tout de même création d’un poème conjoint) et joyeux avec Cristale et Angieblue, n’ont pas découragé certains de venir y laisser un message.

Ce forum est d’abord dédié à mon texte, et tous les messages qui s’y rapportent sont prioritaires. Mais traitant moi-même mes productions poétiques avec beaucoup de dérision, il ne me déplait pas de m’en écarter si l’occasion se présente. Merci donc à vous, Cristale et Angieblue. J’aimerais tellement qu’il ne soit pas ici un sacrilège de mêler le sérieux et le badin.
Un grand merci à vous, Myo, qui m’avez donné l’occasion de préciser les choses.

#24. Angieblue, citation : « Pas mal non plus, cher professeur! »
Je t’en supplie, pas de ça entre nous. C’est comme si moi je t’appelais Professeur, sous prétexte que ce soir, sur le pont Mirabeau, tu vas m’apprendre à fumer un joint.
La critique et l’analyse n’ont pas davantage à se prévaloir d’une quelconque autorité d’auteur, que d’ailleurs je n’ai pas. Mon croupion déplumé en est la meilleure preuve. Appelle-moi donc Bellini, ce mélange de peau de pêche couturée et de Champagne éventé. Je crois que ça me va beaucoup mieux.

#20. Cristale, citation : « Je peux vous proposer un poème, que j'ai camouflé sous mon plancher, qui vous garantira le total abandon de votre invitée. Je vous ferai un prix d'ami. »
Est-ce qu’une peau de pêche en un seul ruban et une rondelle de citron vert serait un juste prix pour vos services ? J’ajoute le Champagne si mon invitée est repartie sans son habituel sourire commercial.

Merci de toutes vos participations.
Bellini

Dolybela (Bien) : Merci beaucoup pour votre commentaire.
Citation : « Un je poétique observateur, un je poétique témoin hors du mal. On ne se mouille pas trop et la sincérité n'a pas l'air au rendez-vous. Peut-être trop de recul, pas assez d'implication. Le lyrisme est manifeste, bien sûr, mais j'ai l'impression qu'il manque une certaine authenticité.»

Je confirme et ma signature le dit clairement : « Si tu te contentes de la vérité, écris de la prose. Sinon, essaie la poésie. »
Je ne me sens pas l’obligation d’être sincère lorsque j’écris, encore moins si je profite du filtre d’un locuteur qui est en train de fumer un joint.

Je dis aussi au début de mon forum : « La poésie ne m’intéresse que par la qualité de sa forme. J’aime ce qui ne sert à rien. Je réserve les visions moralistes ou utilitaires à la prose. Celle des autres, bien sûr, parce que la mienne n’est pas très sérieuse. »
Je comprends tout-à-fait une approche différente de la poésie, dont la sincérité serait comme le socle de l’inspiration. Je la trouve chez d’autres auteurs, mais ce n’est jamais ce qui me fera dire qu’un poème est réussi ou non.
Cordialement
Bellini

Je réponds au post 23 de Bellini :

Au confluent de la Seine et de L'Yonne, de récents calculs on fait apparaître que le débit de l'Yonne est supérieur à celui de la Seine. Donc, en toute rigueur hydrologique, c'est la Seine qui se jette dans l'Yonne et non l'inverse.
Il faudrai alors modifier ainsi le poème d'Apollinaire :

Sous le pont Mirabeau coule l'Yonne
Et mes amours, faut-il qu'il m'en souvionne.

et mettre un "t" à "faudrait".

Archibald, oui j’ai vu ça. Il paraît qu’on a privilégié le nom de la Seine parce que à l’époque gauloise, ce sont les prêtres et les druides des sources de la Seine, plus puissants, qui auraient imposé l’idée d’une supériorité de leur rivière !
J’aurais quand même préféré qu’Apollinaire y soit pour quelque chose. Tout le monde s’en fout, des poètes :)

Si on considère que Yonne fait diérèse (Y-onne) ça donne (j’en profite pour améliorer légèrement le dernier vers) :

L’Yonne emportera nos rires éperdus,
Et dans tes yeux éteints j’irai puiser mon snif
Jusqu’à crier ton blase aux anges des pendus,
Qui dansent sous le pont avec leurs pots de pif !

Pour les mondains au langage châtié des grands crus, je rappelle que le pot est une bouteille d’un format spécial (tous les ans, fin novembre on nous gave avec les pots de Beaujolais nouveau) et que le pif est une immonde piquette.

Bellini