Désolé Cyrill, ma dernière intervention terriblement succincte n'était rien d'autre que le signe de l'urgence, alors que j'écrasais ma cigarette au boulot.
En aucun cas cela ne fut le signe d'une sécheresse hautaine, ou que soit quoi encore... il s'en faudrait de beaucoup...

Tout baigne, Jeanphi

Petit UP pour réveiller les boutrimeurs ... Je remets les rimes ici :

cajolas – avare – glas – bizarre – baisons – fanfare – maisons – éclaircie – oraisons – pharmacie – satin – inertie – matin – voiles – festin – toiles – or – étoiles – trésor – complies – encor – folies – faim – oublies – pain –

Cyrill, je comprends ton insistance, mais j'ai fait plusieurs essais sans arriver à assembler ces rimes de façon convenable. Je suis obligée de déclarer forfait. J'en suis désolée, trop difficile pour moi. A plus, sur une autre proposition...

Pardon Embellie, d'avoir insisté

Je donne donc la solution, j'ai failli oublier.
C'est de Stéphane Mallarmé,

Aumône

Prends ce sac, Mendiant ! tu ne le cajolas
Sénile nourrisson d’une tétine avare
Afin de pièce à pièce en égoutter ton glas.

Tire du métal cher quelque péché bizarre
Et, vaste comme nous, les poings pleins, le baisons
Souffles-y qu’il se torde ! une ardente fanfare.

Église avec l’encens que toutes ces maisons
Sur les murs quand berceur d’une bleue éclaircie
Le tabac sans parler roule les oraisons,

Et l’opium puissant brise la pharmacie !
Robes et peau, veux-tu lacérer le satin
Et boire en la salive heureuse l’inertie,

Par les cafés princiers attendre le matin ?
Les plafonds enrichis de nymphes et de voiles,
On jette, au mendiant de la vitre, un festin.

Et quand tu sors, vieux dieu, grelottant sous tes toiles
D’emballage, l’aurore est un lac de vin d’or
Et tu jures avoir au gosier les étoiles !

Faute de supputer l’éclat de ton trésor,
Tu peux du moins t’orner d’une plume, à complies
Servir un cierge au saint en qui tu crois encor.

Ne t’imagine pas que je dis des folies.
La terre s’ouvre vieille à qui crève la faim.
Je hais une autre aumône et veux que tu m’oublies

Et surtout ne va pas, frère, acheter du pain.

Ah, oui, bien sûr c'est magnifique !
Comment oser se confronter à de telles beautés ?
Merci Cyrill.

Voici un nouveau "bouts rimés", très court cette fois.
Mon essai:

temps – eaux – étang – oiseaux
mouvante – écorce – violentes – force
mal – phosphorescents – animal – sang


La vie, l’amour, au gré du temps,
Savoir nager entre deux eaux,
Se balader près de l’étang,
Écouter le chant des oiseaux,

Programme d’une vie mouvante.
Comme l’arbre sous son écorce
Éprouver des pulsions violentes,
De l’amour connaître la force

En séparant le bien du mal.
Tels lampyres phosphorescents
S’approcher du règne animal,
Son cœur mis à feu et à sang.

Faute de temps pour commenter sérieusement les publications et proposer des textes en E.L., je continue de .contribuer à. faire vivre ce fil bon gré mal gré.

Mes Empires sont tous au beau temps :
Que les cieux nagent entre deux eaux,
Que s'assèchent la nappe et l'étang,
Que partent ou reviennent les oiseaux.
Il faut dire que ma vie mouvante
Est comme cette vieille écorce
Rendue flammèches violentes,
Arrachée à son tronc de force.
Mon amour du bien par le mal
Ressemble aux vers phosphorescents,
Ce paradoxe animal,
Qui a six cœurs et peu de sang...

Merci Cyrill et Embellie (et les absents) 😁

Merci jeanphi pour ta bonne volonté mais ce fil, en effet, se meurt faute de participants.
Décidément, est-ce dû à la rentrée ? Les oniriens boudent le jeu. Dommage.

Je donne donc la réponse.

L’amour

Amour, qui dès l’aube du temps
Flottais sur la terre et les eaux ;
Toi qui, dans l’arbre et dans l’étang,
Meus les poissons et les oiseaux.

Toi qui dans la forêt mouvante
Troubles la sève sous l’écorce,
Et joins, aux heures violentes,
La soumission et la force,

Au-delà du bien et du mal
Mène les cœurs phosphorescents,
Amour au regard d’animal,
O dieu des âmes et du sang…

Comtesse de Noailles 1876-1933

Merci Embellie pour ces boutsrimés et la solution. Je n'ai hélas rien eu à proposer