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2 Utilisateur(s) anonymes
Re : Contraintes contrastes |
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Blacksad: un très joli texte, vraiment, par contre j'ai pas pigé le coup de aimer comme un soleil..
Tankipass: c'est rigolo comme lettre (surtout le coup du cheval !), j'avais pas vu ça comme ça mais j'aime bien.
Contribution du : 01/10/2012 17:40
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Re : Contraintes contrastes |
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Expert Onirien
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21/07/2012 17:47 Groupe :
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plutôt une lettre de rupture qu'une lettre d'amour. J'aime saccager!
Aline, Il fut un temps où j’écrivais ton nom sur le sable sans me lasser et tu me souriais. Mais, comme dans la chanson : « Puis il a plu sur cette plage Dans cet orage elle a disparu » Et je te jure que j’ai pleuré, pleuré et que j’avais trop de peine. Pourtant aujourd’hui les paroles de la chanson résonnent comme de vieilles casseroles : « Je me suis assis auprès de son âme » - au coin du feu sans doute, après une longue randonnée dans le désert « et sans un espoir pour me guider ». Quelle foutaise ! Malgré les sombres présages de la chanson de Christophe, je t’avais crue quand tu me disais je t’aime. Mais le pitoyable latin lover, le Jedi de pacotille, le vieux cheval de retour fourbu a quand même eu raison : tu resteras à jamais « une épave sur le sable mouillé ».
Contribution du : 01/10/2012 18:22
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Re : Contraintes contrastes |
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Bravo, Placebo ! J'ai beaucoup aimé votre texte.
Voici ma participation au défi épistolaire : Mon amour, Tu ne t'imagines pas comme tu me manques. Te savoir si loin, si seule, et ne pouvoir t'apporter l'aide et le réconfort que ton imbécile de mari n'est pas fichu de te donner, ça me rend malade à un point que seul Christophe, mon pote médecin, peut évaluer avec précision, ce dont je lui sais gré. Tu ne connais pas Christophe : c'est le roi de la molécule qui va bien, le prince de la pharmacopée du bonheur, le maître jedi de l'analgésie générique. Alors tu vois, mon ange exilé, tu me manques atrocement mais je ne sens rien. J'espère que cela te soulage de me savoir en d'aussi bonnes quoiqu'artificielles dispositions synaptiques. Lorsque j'ai appris ton départ pour la Chine, je me suis senti amputé, vraiment... tu es ma douleur fantôme, ma désafférentation, mon moignon adoré. Il m'était impossible de comprendre pourquoi tu suivais ce bellâtre dans un endroit aussi mafieux que HongKong. Tu vas te faire bouffer toute crue, là-bas, ma caille. J'en crève. Je ne veux pas que tu souffres de savoir que je souffre. Je veux que ton amour te porte jusqu'à moi, comme tu l'as fait il y a quelques semaines, quand je me suis réveillé dans tes bras, après ma chute de cheval. Une brise langoureuse soufflait dans tes cheveux. Tes yeux brillaient de tendresse humide. Je t'ai aimée dès cet instant où tu m'offrais ton amour pendant que ton débile de mari frimait avec son i-phone et brisait notre rêve éveillé d'un coup de pale d'hélico du SAMU. Je n'ai rien à t'apprendre : tu sais qui tu as épousé. Sitôt votre randonnée terminée, il t'a soustraite à moi et emportée au bout du monde. J'ai bien compris, à ta carte laconique, tout ce que tu n'osais me dire avec « tes voeux de prompt rétablissement », et ce «cher monsieur », qu'animée d'un pudique dédain, tu donnais à lire à tous. Mais ne t'inquiète pas, mon amour. Quand tu recevras cette lettre, tu auras sans doute été libérée de tes chaînes matrimoniales par le souffle d'acier d'un katana. Il n'est guère de problème en ce monde qui ne trouve de solution bancaire. Et il n'est guère de fonds qu'un tétraplégique bien équipé ne puisse transférer en un clic. Notre amour éclatera bientôt au grand jour. J'attends ton retour.
Contribution du : 02/10/2012 22:32
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Re : Contraintes contrastes |
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Maître Onirien
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22/02/2010 10:47 De Luxembourg
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C'est horrible, je viens de me rendre compte que plein de gens me vouvoient sur oniris :/ bizarre, la dernière fois que j'ai prêté attention à ça, il y avait des "tu" partout.
C'était un petit aparté "appel au tutoiement". Misumena, j'ai bien aimé le texte ; au-début je trouvais la part médicale un peu trop importante mais le basculement dans l'érotomanie est bien négocié :) il y a un potentiel important d'humour avec cette maladie (dans le genre du katana, plus japonais que chinois il me semble d'ailleurs ;), j'avais commencé une nouvelle sans la terminer à ce sujet… Rosebud, c'est une bonne idée d'utiliser les paroles de la chanson mais celle-ci est mal amenée je trouve : "notre chanson", même si ça déforme le texte, aurait été plus naturel que "la chanson" qui fait un peu "comme le dit le poète". Et du coup "la chanson de Christophe" fait vraiment paraphrase je trouve. Blacksad, le coup de l'amour authentique fait toujours recette :) le coup du collègue Christophe me semble un peu décalé par rapport au reste peut-être.
Contribution du : 03/10/2012 00:34
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Re : Contraintes contrastes |
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Placebo, je ne me rappelle plus si je vous tutoie ou si je te voussoie, d'habitude.
![]() Pour le katana, oui, je sais, mais l'auteur de la lettre, lui, ne le sais pas ! Misumena
Contribution du : 03/10/2012 08:22
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Re : Contraintes contrastes |
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Rosebud : pas plus fan que ça pour les mêmes raisons que Placebo.
Misumena : je n'aime pas. Pas parce que votre style ne me plait pas, bien au contraire, j'aime votre écriture qui est toujours hyper ciselée, mais depuis Intouchables (que j'ai bien aimé cependant) je sature dès que j'entends le mot Tétraplégique ou paramachin...Un peu comme si il n'y avait plus que des handicapés autour de moi..Ce n'est pas votre faute donc ! ![]() Placebo: je n'aime pas le tutoiement en général sauf avec les gens qui me sont très proches. Mais rien ne vous interdit de tutoyer les autres bien entendu. :)
Contribution du : 03/10/2012 09:59
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Re : Contraintes contrastes |
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Ma chérie,
Après tant d’années je te regarde encore avec autant d’émerveillement que la première fois où je t’ai vu. Je me souviens à la radio ce jour là passait « Song for a Jedi » de Dyonisos, et depuis je garde une certaine tendresse pour ce morceau, bien que je n’aime pas plus que ça le groupe. Qu’importe ! Tu étais si belle, si…parfaite. Je nous voyais déjà partir en randonnée, faire du cheval, et même pourquoi pas écouter ensemble Aline. Mais si, tu sais bien, la chanson de Christophe, tu dirais que c’est de la guimauve, et tu n’aurais pas tort ! Mais que veux tu j’ai toujours assumé mes goûts les plus mauvais, et tu le sais. Même celui qui t’écœure un peu…oui, oui, ma passion pour la viande crue. J’ai cette photo entre les mains, celle où tu caresses Pilou, ce brave corniaud un peu idiot qui nous a accompagné un temps. Tu souris avec cette tranquille assurance que tu as toujours eu ; l’air de dire : « tout va bien aller, ne t’inquiète pas ! » Et c’est vrai, j’avais tort de me soucier, mais je suis ainsi : angoissé. Par la vie. Je vais clore cette courte missive. Tu me manques. Vraiment. Mais c’est la vie, et tu as grandi. Je t’aime. Papa
Contribution du : 03/10/2012 10:14
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Re : Contraintes contrastes |
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Expert Onirien
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placebo : Vraiment beaucoup aimé «l'urgence des gestes » quand « Murmure la funeste Rentrée… » Et toujours cet humour incisif, mordant…
En bref, je trouve que le court te va très bien ! » Blacksad : émouvant, même sans le sabre laser… Tankipass :belle déclaration, on plaint Christophe rosebud : On a tous une chanson qui nous rappelle…Sentiment bien évoqué des vieilles casseroles qui reviennent à la surface dans un air poussiéreux. Bonne idée, mais assez d’accord quand même avec le côté un peu paraphrase. misumena : Bel exemple de vengeance exercée par procuration. Et une morale impitoyable puisque finalement c’est toujours le fond qui compte (tétra quadra, ou fêlé, même combat) MonsieurF : lettre à une enfant qui passe, touchante snif !
Contribution du : 03/10/2012 11:47
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Car le mot, qu'on le sache, est un être vivant. V Hugo |
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Re : Contraintes contrastes |
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Expert Onirien
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Ma Rosalie,
C’est bien une lettre que tu tiens entre tes petits doigts ronds. Trouve un endroit agréable pour la lire. Le pré des Tricoire ferait bien l’affaire. J’imagine que l’herbe parfumerait parfaitement les phrases. Si tu as du mal à déchiffrer n’hésite pas à te faire aider par Christophe. Il est un peu brut de décoffrage, mais je pense qu’il pourra identifier à peu près tous les signes (l’autre jour je l’ai surpris, plongé dans la notice de son nouveau jeu : Passez le code Jedi avec Luke Skywalker). Si l’articulation phonatoire de sa bouche est un peu déficiente, applique toi juste à interpréter. Allonge-toi, laisse le soleil enflammer tes cheveux, écoute tout ce que j’ai à te dire. Hier, lorsque tu m’as jeté ton rire, à belle dent, j’ai pensé à notre cheval percheron, Bartaba, et là je me suis imaginé, monté à cru, avec toi, partant en randonnée, passant là où il n’y a pas de chemin, comme deux intrépides pionniers. On suivrait la rivière, on mangerait des écrevisses et sous la lumière éclatante, on s’embrasserait à pleine bouche, à pleins bras longuement, fougueusement, et de bon cœur. On s’endormirait jusqu’à ce que la lune nous réveille, on entrerait chez nous, accompagnés par le bruit de l’eau et du vent. Il faudra faire comme les animaux qui effacent la trace à la porte de leur tanière, personne ne le saura (sauf Christophe mais comme tu le sais, il est plutôt taiseux) ça sera notre secret. Ne croit pas qu’on peut séduire n’importe qui avec des mots tracés sur une feuille. Je sais ma missive amoureuse un peu crue, mais crois moi, je te trouve belle des orteils jusqu’à l’occiput, dans mon ventre tourne un manège infernal qui me met à l’envers. Et je crois que c’est une bonne idée non ? Tout à toi. Antoine PS : tu es mon avoine folle, ma graminée sauvage. A très bientôt
Contribution du : 03/10/2012 11:48
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Re : Contraintes contrastes |
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Visiteur
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@MonsieurF : je voulais étudier le côté obscur de la force (parce que le buzz autour d'Intouchables m'a tellement saoûlée que je refuse de voir le film pour le moment).
J'aime bien votre lettre. Elle me rappelle un peu ce spot que je trouve très réussi et touchant, pour gougueule Cr "je t'écris depuis le jour de ta naissance".
Contribution du : 03/10/2012 11:50
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