Encore un grand merci à ceux qui se sont donné la peine de lire et de commenter (mais non, Brabant, je ne vous en veux pas ;o))!) A ceux qui trouvent le narrateur trop policé, Emilio trop effacé, le style trop coincé, je dirais que j'assume : je suis sans doute trop polie et je pratique beaucoup le non-dit, mais je comprends qu'on puisse préférer quelque chose de plus explosif; il m'arrive d'ailleurs de me "lâcher" davantage, mais ici, ces caractéristiques correspondent à la personnalité du narrateur. Quant au réalisme... bien sûr, l'insulte ne suffit pas à expliquer le suicide, mais il y a tout ce qui est derrière, l'isolement, le déracinement, l'hostilité générale des élèves. Et je vous assure que c'est exactement comme ça que les choses se passent dans un lycée (oui, Ludi, j'ai enseigné longtemps.) Le mot d'ordre est "pas de vagues." J'ai connu une collègue qui a vécu une aventure comparable : elle s'est fait traiter publiquement de "vieille pute" et de "grosse vache" par un élève inconnu qui n'a jamais été identifié. Elle ne s'est heureusement pas suicidée, mais elle a fait une dépression sérieuse (là aussi, l'insulte couronnait tout un ensemble) qui a nécessité un congé. Eh bien, le proviseur (une femme là aussi), loin de la soutenir, la harcelait au téléphone pour lui reprocher son absence et lui dire que c'étaient les enseignants comme elle qui faisaient la mauvaise réputation de l'Education Nationale. Cette femme (le proviseur) a obtenu ensuite une promotion.