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Remerciements Usch...
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Bonjour et merci à tous les commentateurs de ma nouvelle.

Je réservais ces quelques mots pour après le concours mais voyant qu’il était possible de discuter d’un texte en lice j’y vais.

Contexte personnel : je n’avais aucune intention de participer à un concours quel qu’il soit. La compète et moi ça fait deux. De plus le thème ne m’inspirait pas du tout. Pas cinéphile pour un sou, et puis la célèbre réplique 'T’as de beaux yeux…' est tellement galvaudée que même les plus beaufs des dragueurs de mon village natal s’en servaient…avec plus ou moins de succès.

Et puis…je me suis dit que comme ça se passe sur Oniris, un participant de plus contribuerait au succès de l’événement, quantitativement parlant au moins.

Et puis…j’ai assimilé les yeux au regard…pour moi indissociables, et du regard, et du reste du corps et de son expression : le corps, les vêtements…tout…et le reste.
C'est pourquoi, que ce soit sur mon texte ou d'autres, je n'adhère pas aux critiques 'hors thème' lorsque l'auteur met plus en avant le regard que les yeux qui ne sont pour moi comme je l'ai dit ailleurs que les outils du regard, sauf une fois exorbités bien sûr, ou aveugles (et encore).

Et puis…je me suis creusé la mémoire pour trouver un regard particulier…il y avait bien des souvenirs de quelques félins (plein ! surtout des chats de gouttière), et de quelques félines (mais peu)…et là, tout à coup, j’ai eu un déclic : les bovins !

Car le fait le plus réaliste de mon histoire c’est mon faible pour le regard de ces animaux-là.

Donc j’ai eu droit a des critiques diverses et variées.

Celles, très intéressantes, sur la forme me serviront (je l’espère) un jour si je devais écrire une autre prose.

Parmi celles sur le fond voici quelques informations complémentaires.

Sur le regard des vaches…je risquais qu’on me renvoie au « regard bovin », c’est-à-dire essentiellement inexpressif…et je me suis senti un peu con de trouver ça touchant…mais j’assume.
Je suis d’ailleurs allé rendre visite à deux troupeaux près de chez moi pour ne pas dire trop d’âneries sur le sujet. C’est sans doute aussi la placidité de ces animaux qui me plaît et puis ce sont des herbivores, je trouve ça sympa : les herbivores et les végétariens.

Mais j’ai appris aussi que la perception de la vache dans certaines des civilisations qui ont précédées la nôtre était toute autre.

Ainsi, elle a été symbole de la maternité et de la féminité. D’aucun disent que dans notre civilisation le déclin du respect aux vaches est symétrique du déclin du respect à la féminité et à la maternité. Je ne sais pas.
Mais plus proche de nous Gandhi avait du respect pour les vaches alors pourquoi pas Corbivan et le paysan qui les élève ?

Les sentiments chez les bêtes…

Aux États-Unis un éleveur qui avait l’habitude d’enlever leur veau aux mères dès la naissance se retrouva surpris par l’une de ses laitières qui venait de vêler, car elle ne donnait plus de lait.
Le vétérinaire ne s’expliquait pas non plus le phénomène.
Après “enquête” il s’avéra que la vache en question avait eu des jumeaux et qu’elle avait réussi à cacher l’un des deux, qu’elle rejoignait chaque nuit pour l’allaiter.
Le paysan (comme quoi ils ne sont pas tous sympas) lui retira illico son dernier petit.

Toujours aux États-Unis. Deux vaches aveugles avaient été sauvées de l’abatage. Plus tard l’une d’elle est morte. On amena une autre vache, voyante celle-ci, pour tenir compagnie à la survivante aveugle.
La vache voyante entreprit de guider la première dans ses déplacements et dans la recherche de nourriture.

Enfin comme j’ai lu récemment un livre poignant : “Derrière la grille” de Maude Julien, je vous en conseille la lecture très dure mais aussi très instructive sur les sentiments chez les animaux et sur leur sensibilité.

Je passe vite sur la vache folle, car le dossier est très complexe, je ne suis pas un spécialiste de ces questions.
Simplement il y a eu beaucoup d’opacité de la part des pouvoirs publics français entre autres sur cette épidémie. Cela me donne à penser que certains paysans n’ont pas été suffisamment informés et aidés à réagir de manière responsable et rapide.
Ensuite je trouverais injuste qu’on leur fasse porter toute la responsabilité de cette catastrophe. Déjà que pour certains ils ont payé le prix très fort et dans leur chair.
De plus il existe plusieurs hypothèses sur la transmission de la maladie et toutes ne font pas intervenir les farines animales.

Je ne crois pas que les paysans soient des anges et les fonctionnaires des rosses obtuses…systématiquement.
J’ai connu pas mal de paysans bornés, avares et même sadiques avec leurs animaux, et au moins un fonctionnaire dévoué et sympa (mon beau-père, bon faut dire qu’il était fils de paysan…).

Dans mon histoire, Martial (qui est aussi le prénom de mon grand copain d’enfance, et fils de paysan), le paysan qui vient de perdre son troupeau, à mon sens, ne peut pas être objectif. Pour lui, à ce moment-là, les fonctionnaires sont parmi ses ennemis.

Enfin un avant dernier point qu’il me semble intéressant de clarifier.

Certains commentateurs ont trouvé la fin de l’histoire un peu trop angélique ou féerique.
On peut le voir comme cela, mais déjà sachant qu’ils sont tous morts...ce n’est pas si gai, ce paradis qui n'existe pas, et auquel presque personne de sensé ne croit plus, surtout pour des vaches…

Mais il y a une autre façon de voir le passage qui se situe dans l’au-delà des bovins…car si on considère qu’il n’y a pas d’au-delà, ce qui est mon point de vue…cette description est celle de ce que pourrait être la Terre : un jardin du Soleil.
Où les animaux pourraient vivre en paix, si l’homme cessait de les exploiter de manière si outrancière et désincarnée.


Au final, comme disait un certain : « L’important c’est de participer ».

A+

C.

PS. petit bonus, pour ceux qui ont eu la patience de lire ce long monologue...M'maba qu'évoque Usch dans ses souvenirs de jeunesse était le taureau du troupeau de l'époque...son prédécesseur en quelque sorte.

Contribution du : 23/09/2015 15:43
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Re : Remerciements Usch...
Chevalier d'Oniris
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Bonjour

Je me suis aperçu il y a longtemps qu'en matière de sentiments chez les animaux, peu importent les "preuves" ou tout cas les faits présentés, il y ceux "qui croient" et pour qui l'empathie joue bien plus que les exemples et ceux qui ne "croient pas" et pour qui tout n'est qu'anthropomorphisme déplacé.
(Je caricature mais à peine).

Je ne juge pas l'une ou l'autre des positions. Il se trouve que j'appartiens à ceux "qui croient". Aussi cet aspect du texte ne m'a absolument pas dérangé et j'ai pu rentrer pleinement dans l'histoire que j'ai bien aimé et que j'ai trouvé bien écrite et bien construite. Seul bémol : cet éleveur trop gentil et pas très cohérent avec ses pratiques supposées en terme d'alimentation de son bétail (même si on peut effectivement laisser une petite porte ouverte à d'autres voies de transmission, les maladies à prion étant encore très mal connues...)

J'ai pour ma part cité "le regard bovin" comme ayant fait probablement tilt avec le thème du concours pour l'idée du texte mais je pense que c'est bien trouvé car le résultat obtenu prend justement le contre-pied de cette image d'Epinal.

Au plaisir de vous relire.

Contribution du : 23/09/2015 16:09
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Re : Remerciements Usch...
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Merci Corbivan pour ce making-of très intéressant !


Contribution du : 23/09/2015 16:51
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Re : Remerciements Usch...
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Cher Corbivan, je comprend votre 'émoi' face au regard animal. Quelque soit le bestiau ! C'est le regard de la vie, tout simplement.

Après, pour rebondir ce que disait Blacksad, je pense qu'aujourd'hui il n y a plus (ou peu, on ne pourrait jamais dire plus) de vision "à la Descartes" de l'animal machine, c'est somme toute archaïque. Après on peut dire qu'il y a clairement un niveau de cognition différent entre un chien, un oiseau, ou l'homme... C'est un vaste débat.

En note, je dirais que les moyens de transmissions, ainsi que la mécanique moléculaire du prion sont très bien connus aujourd'hui. Le traitement est une autre histoire de par le fonctionnement même de cette protéine qui fait beaucoup de 'prosélytisme'.

Contribution du : 23/09/2015 17:22
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Re : Remerciements Usch...
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J'adore les vaches (et leur regard). Quand j'étais petits (pré=ado, la dizaine), mon meilleur ami était le fils du fermier d'en face et notre jeu préféré était de monter à dos de génisse. Un chouette sport.

Depuis, les bovidés, je les adore.

Dans un chouette petit bouquin (Sibérie m'était contée), Manu Chao a écrit un très court texte, que je cite de mémoire :

"Si dieu existe, il se cache certainement dans les yeux d'une vache."

A mon avis, ce sont sans doute les seuls yeux au monde à avoir la profondeur suffisante.


Contribution du : 23/09/2015 19:46
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Dans une poignée de sable de la route, j'ai mis un rayon de soleil qui brille, un murmure du vent qui se lève, une goutte du ruisseau qui passe et un frisson de mon âme, pour pétrir les choses dont on fait les histoires.
Jean Ray - Les derniers contes...
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Re : Remerciements Usch...
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@ Shepard : ce n'est pas le lieu approprié pour en débattre mais oui, il y a forcément des niveaux de cognition différents entre les espèces vivantes. Savoir si cela entraîne une hiérarchie entre ces différents niveaux est une autre question...
J'aimerais être aussi optimiste que vous et dire que l'approche de Descartes sur l'animal outil au service de l'homme est archaïque... j'aimerais. C'est à peu près le cas pour un chat ou un chien (et encore, pas partout), mais pour un poulet ou un poisson... hum...

Je trouve qu'un des mérites de ce texte, même si ce n'est pas forcément son but premier, est de nous forcer à nous poser ce genre de questions.

Contribution du : 23/09/2015 19:52
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Re : Remerciements Usch...
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D'accord avec Blacksad (Dias Canales/Guarnido ? ). C'est important de souligner que lire c'est ça surtout, se poser des questions. Pas seulement commenter et noter. Si Usch nous emmène plus loin dans notre réflexion sur les animaux, alors l'objectif est plus qu'atteint.

Framato, sur une génisse, mon père n'aurait jamais voulu. Il me concédait le cheval de labour. Il s'appelait Voltige, un gros cheval bien épais et mes petites jambes ne retombaient même le long des flancs tellement il était large...et moi petite ! et même si je devais avoir moins de dix ans, c'est encore très vif dans ma mémoire. Et puis le tracteur est arrivé et Voltige est devenu bien vieux.

Au final, un merci à Corbivan qui nous fait revivre tout ça.

Contribution du : 23/09/2015 20:19
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Re : Remerciements Usch...
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@ Hersen : (oui, c'est bien cela, bravo. Quelle magnifique bande dessinée, pleine... d'animaux aux sentiments "humains")

Contribution du : 23/09/2015 20:25
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Re : Remerciements Usch...
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ça ne pouvait pas mieux tomber : pile dans le sujet !

Oui, magnifique BD. Les dessins, bon sang, les dessins...

Contribution du : 23/09/2015 20:28
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