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Passion ou compassion ?
Visiteur 
Il me semble, peut-être à tort, que des explications ne soient pas inutiles à clarifier le propos de mon poème Passion… c’est donc presque un aveu d’échec… je dis presque, faut pas pousser quand même  , j’ai ma dignité, surtout en public.

Parfois, croisant certaines personnes, sans qu’elles me soient proches, je suis frappé par une ressemblance plus ou moins marquée avec une autre personne, que j’ai connue ailleurs, à un autre moment, vivant toujours ou disparue. Cette ressemblance suscite souvent d’emblée une certaine sympathie pour l’inconnu(e), ou du moins une reconnaissance de l’autre, en tant que ressemblant.

Ce poème parle (essaie…) en partie de ce sentiment né d’une correspondance d’attitudes ou de physionomies.

Lorsque j’étais collégien, au parcours scolaire pour le moins chaotique, un de mes professeurs de français avait fait circuler une de mes compositions parmi ses collègues enseignants, en leur demandant d’apprécier mon travail, puis me rendant ce devoir, et me donnant l’avis de ses collègues l’ayant lu, et la note qu’ils m’auraient attribuée s’ils avaient du le faire, il m’avait dit qu’il décelait dans mes ‘écrits’ une obsession de la mort. Du haut de mes quinze ans cela m’était resté assez mystérieux, je ne me trouvais pas ‘morbide’… si j’évoque ceci, c’est qu’avec le temps je dois reconnaître qu’il avait sans doute perçu un des traits de ma nature, ou de ma sensibilité à cet aspect de l'humanité, ou de la vie, si l’on peut dire, et pour en revenir à mon poème, l’autre thème en est la condition de mortels.

Il m’arrive souvent en effet de ressentir – parfois en même temps que cette ressemblance que j’évoquais plus haut, mais souvent à un niveau plus général – envers certains êtres, qui ont en commun d’êtres vivants, c’est-à-dire d’être nés et de devoir mourir, ce sentiment de la précarité de leurs (nos) existences, leur devenir me touche alors, et s’il m’attriste, m’émeut aussi, il me les rend attachants.

J’imagine leurs existences, qu’ils me soient sympathiques ou pas, et parfois, quand leurs visages reflètent une certaine lassitude, quelle qu’en soit l’origine, l’ennui, les soucis, l’âge ou la maladie,…, je ne peux m’empêcher d’éprouver une certaine compassion à leur égard. De la même façon il émane de la fraîcheur d’un enfant, un destin, dont on ne pressent rien, sinon que l’insouciance aura une fin, que les possibles d’une vie à peine débutée se réduiront à un chemin unique, fait de bifurcations, parfois insensées, parfois salutaires, mais toujours dans la direction de la mort.

Un poète chanteur évoque ce sentiment : « plus beaux de désespoir humain », chante-t-il, c’est exactement ce dont je voulais parler aussi avec mes mots, et mes morts en instance.

Comme j’ai beaucoup vécu en compagnie d’animaux, chats et chiens en particulier, dans mon poème, j’ai voulu étendre cette observation à tous les êtres vivants, c’est pourquoi je parle du vivant au second quatrain, pas que des humains, car vieillir est tragique sous bien des aspects, peut-être encore d’avantage pour les animaux, pour lesquels la santé physique est primordiale, on voit plus d’animaux domestiques vieillir, car dans la nature quand ça ne va plus ils meurent.
Un de mes chiens à 16 ans…le voir s’affaisser, ne plus avoir goût à nos promenades, ou de moins en moins, ça fend le cœur…un cœur fendu est-ce le fait de l’amour ? Et le sait-il ? Le perçoit-il ? Que nous sommes pareils...frères de vie.

Cette passion, que j’aurai peut-être dû nommer compassion – mais en choisissant ce terme, je pense que les lecteurs auraient pu y déceler comme de la pitié, alors qu’il s’agit de piété (au sens du respect), donc aussi d’amour, d’un amour qui n’est partagé et ressenti qu’à travers le mystère de ce feu qui s’affranchit du temps, comme de la distance séparant les êtres…distance spatiale et de gênes aussi...disons le feu de la vie qui – vous me l’accorderez peut-être – est bien mystérieux. Ou bien, penser d’emblée savoir de quoi il était question, or je voulais que mon lecteur potentiel s’interroge, cherche, que ce ne soit pas évident, car qui connaît ce sentiment, et qui en parle ? Bon, à trop vouloir finasser je pense avoir fait un mauvais choix marketing… tant pis.

Pour finir, poésie libre pas si libre que ça… en effet, je propose presque tous mes textes en libre, car même si j’ai le sentiment d’être plus ou moins proche d’une autre structure, je ne saurais pas l’identifier de moi-même, donc dans le doute (si peu de doute) je fais du libre… au moins dans ma tête.

Merci au CE et aux correcteurs d’avoir publié et corrigé ce texte.

Merci aux commentateurs de mon texte : Marite, silvieta, Grange, Leni, Michel64, Wall-E, Pizzicato.

Un petit mot pour Grange qui propose ‘percevoir’ au lieu ‘d’apercevoir’, réservant apercevoir au sens de la vue, c’est intéressant et je prends note, bien que CTRL donne les deux termes comme synonymes.

Bonne soirée à tous.

Corbivan

PS. un grand merci aussi à celle qui se reconnaîtra peut-être, et qui m'a aidé de ses critiques à écrire ce faux libre...

Contribution du : 30/01/2017 19:42
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Re : Passion ou compassion ?
Maître Onirien
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Bonsoir Corbivan,
Suite à vos explications ci-dessus, j'ai relu votre poème en comprenant mieux ce qui est exprimé. Cependant, je pense que si vous l'aviez personnalisé, c'est-à-dire en vous impliquant avec l'usage du pronom "je" au lieu du "nous" le message aurait peut-être été mieux perçu.

Contribution du : 30/01/2017 21:07
_________________
J'aimerais être esprit pour traverser l'espace et modeler le temps, à jamais, à l'infini.
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Re : Passion ou compassion ?
Chevalier d'Oniris
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Bonjour Corbivan,

Eh bien le voilà le titre qui me manquait pour mieux appréhender le poème, quand je l'ai découvert en aveugle dans l'isoloir du groupe de lecture : "passion ou compassion".

Contribution du : 30/01/2017 21:54
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Re : Passion ou compassion ?
Visiteur 
Bonjour Corbivan,

A la lumière de cette belle explication de texte, une relecture de votre poésie s'est imposée.

Je maintiens la "passion" mal adaptée du titre. Mais je saisis davantage le profond qu'il y a dans vos mots.

D'ailleurs j'avais tiqué devant la "piété" incongrue que je n'arrivais pas à corriger par une "pitié" que vous ne sembliez pas désirer. Je la comprends mieux à présent.

Décidemment je tiens beaucoup à ces forums qui étoffent et font vivre de manière très intéressante les textes.

Merci


Cat

Contribution du : 31/01/2017 11:05
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Re : Passion ou compassion ?
Maître Onirien
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Bjr,

Je trouve ces explications vraiment très intéressantes, j'adhère, ou plutôt je comprends la grande majorité de ce qui y est exprimé, je m'y retrouve même un peu, par moment.

Pour ce qui concerne le poème, j'avoue ne pas être parvenu à y entrer, sans réellement savoir pourquoi, les émotions sont restées en périphérie, je n'ai pas franchement d'explication à cela, c'est pourquoi je ne le commente pas mais te livre tout de même mon ressenti ici.

Bonne continuation.

Contribution du : 31/01/2017 12:30
_________________
La compréhension n'est pas nécessaire à la poésie, mais la poésie est nécessaire à la compréhension.
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Re : Passion ou compassion ?
Organiris
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Je fais partie du groupe qui pense que Passion est le titre adapté à ce poème. Mais où est mon groupe ? :)

La passion, c'est ce qui transporte, c'est ce qui illumine, c'est ce qui fait ressentir les choses les plus cachées au fond de nous; c'est une chimie des sentiments dont on ne choisit pas grand-chose, finalement, ça nous tombe plutôt dessus sans sommations. Et cela n'a rien à voir avec la compassion.

Mais nous avons l'habitude de restreindre le mot passion à une relation amoureuse alors qu'on doit l'élargir à ce que l'on prend à l'autre et qui donnera une densité aux sentiments que nous éprouvons. Une profondeur. Et il y a aussi ce que l'on donne à l'autre.

C'est ce que surtout j'aime dans ce poème, cette capacité de se projeter vers l'autre. C'est sans calcul, et c'en est toute la valeur. C'est irraisonné. Être ému, profondément, devant quelqu'un est quelque chose de précieux. Il faut veiller à entretenir cette faculté.

Alors si le titre Passion déstabilise, c'est que peut-être on zappe certaines étapes, en quelque sorte, pour ne garder en tête que du plus sulfureux, du plus spectaculaire, la passion dévorante qui va nous mettre sur la paille des sentiments. Peut-être parce qu'on veut toujours du sensationnel ?

Ce poème est au coeur même de l'humain.

Merci de ton retour sur ton texte, Corbi.

Contribution du : 31/01/2017 12:49
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Re : Passion ou compassion ?
Visiteur 
Merci à Hersen, Cat et Noran pour votre commentaire de mon poème.


A Hersen, mais aussi aux autres commentateurs ou lecteurs de mon texte, les mots piété et miséricorde sont de ceux qui renvoient souvent à la religion, or un peu comme je détourne passion de son sens le plus habituel, en utilisant piété et miséricorde je ne fais pas référence à une religion quelconque, mais quand même au sacré, et utilisant miséricorde je pensais aux animaux plus qu’aux humains, car la miséricorde implique, à mon avis, une certaine supériorité, ou mainmise sur l’autre, et cela est plus le cas dans la relation d’humain à animal.

Pour ce qui est de la religion, bien qu’étant athée j’ai beaucoup de respect pour les croyants, à condition qu’ils n’essaient pas de me convertir de force…mais aussi la religion est une réponse au pourquoi de la vie, au comment la vivre et au vivre ensemble. Les réponses qu’elles apportent on en veut ou pas, ce n’est pas le plus important à mes yeux, ce qui me semble important c’est qu’elles posent ces questions (bon soyons clairs, la religion pensée, méditée, pas l'apprise par coeur...mais la religion questionnée), et je trouve cela préférable à d’autres positions qui se contentent d’à-priori et de croyances qu’on peut qualifier de profanes et qui se dispensent de ces interrogations, parfois.

Ce qui me semble important (enfin que je voulais mettre en évidence…) dans mon texte, c’est la ressemblance...entre les vivants, simplement du fait d’avoir en commun de devoir mourir, on pourrait tout aussi bien dire de devoir vivre, c’est-à-dire souffrir, souvent. Et reconnaissant un déjà mort dans un encore vivant, on peut sentir la fragilité du vivant, et de cela, éprouver cette sorte d'amour qu'on nomme l'empathie, cette sorte d'amour peut d'ailleurs même s'affranchir de la mort, ou du moins estomper la frontière entre la vie et la mort, donc de l'espace et du temps, c'est à dire de la matière (cf. Schopenhauer), resterait l'esprit.
Et si l'esprit n'était que de l'amour ?

Ne me prenez pas pour autant pour plus triste sire que je ne suis, je n’ignore pas complètement la joie de vivre...mais bon, chacun son lot.

Contribution du : 31/01/2017 14:05
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Re : Passion ou compassion ?
Visiteur 
Merci à Lulu et Francis pour vos commentaires sympathiques de mon poème.

Contribution du : 01/02/2017 10:58
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Re : Passion ou compassion ?
Visiteur 
Merci à Proseuse pour son commentaire de mon poème Passion.

Contribution du : 04/02/2017 13:15
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Re : Passion ou compassion ?
Visiteur 
Merci à Letho pour son commentaire de mon poème Passion.

Contribution du : 08/02/2017 10:28
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