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"Mes derniers jours": remerciements et explications.
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Merci à vous, chers organisateurs, évaluateurs, correcteurs, d’avoir bien voulu prendre le temps de lire puis de publier ce texte, et merci à vous également amis lecteurs, de l’avoir lu et commenté.
Ce texte, que je ne peux qualifier de poème, est un vrai cri, une colère, la description de mon état d’esprit présent.
Bien sûr, ce fond de mes pensées ne date pas d’hier, je ne me suis pas réveillé un matin avec un brin d’herbe dans la bouche et des zoziaux qui zoziautaient sous les branches de mon cerisier.
Tout petit déjà, ( les années soixante) je haïssais ces dépôts d’ordure sauvages, les fumées noires de l’usine où mon père travaillait, ces pauvres lièvres ou poissons qu’il nous ramenait de ses « loisirs », chasse et pêche, (ce qui ne coûtait pas moins cher à ma pauvre mère chargée de joindre les deux bouts, vu le prix des fusils et des cartouches,) les poissons morts à la surface de ma rivière quand une fabrique de colles, à quinze bornes en aval, se permettait de nettoyer je ne sais quoi en balançant quantité de produits toxiques dans la Nièvre en contrebas.
Tout petit déjà, je fuyais les villes et les bagnoles, les flingueurs de lapins, les égorgeurs de poules.
Et tout petit déjà, je fermais les yeux sur ces morceaux de barbaques dans mon assiette, sur la souffrance des poissons que je m’entêtais à pêcher pour faire comme mon père, pour faire comme tout le monde, pour inconsciemment rentrer dans un moule, pour ne plus être un « misanthrope », ce mot pour moi savant dont je me qualifiais adolescent et que j’avais balancé un jour à mon professeur de français, ce qui m’avait attiré les foudres de la pensée, ô combien par moi vénérée, de cet excellent précepteur.

En bref tout cela pour vous dire que les exactions sur la planète et le vivant en général que se permettait déjà l’être « humain » en ces jours lointains de mon enfance ont pris dans ce monde de mes derniers jours des proportions effroyables.

Je suis depuis déjà pas mal de temps quasi végan, je n’utilise presque plus ma bagnole, déjà la plus propre possible, j’ai vendu ma maison bien trop grande, vivant aujourd’hui dans une petite location peu énergétivore, je trie mes déchets, cultive quelques légumes, fabrique du compost, je n’achète plus de vêtements depuis des années, ayant toujours le même ordinateur depuis 2006, le même portable depuis des lustres…
Je suis dans une démarche de décroissance, même si cela peut paraître dérisoire.
Je vois comme bien d’autres venir à grandes enjambées l’effondrement de la biodiversité. De moins en moins d’insectes dans la campagne, de rares oiseaux dans les forêts (ce qui n’empêche pas la Préfecture d’autoriser l’abattage par les chasseurs de corbeaux soi-disant nuisibles), plus aucun lapin, les batraciens ont disparu, et je vis pourtant dans un département quasi désertique en matière de population humaine, un des moins pollué de France, la Nièvre.

Sans être moi-même un exemple, je me sens coupable de cautionner par mon indifférence, de participer par certains de mes gestes quotidiens aux méfaits d’une race, à laquelle j’appartiens, devenue barbare par son égoïsme maladif. Je suis aujourd’hui désabusé, sidéré, mais sans être encore désespéré, pas au point de Stefan Zweig qui se suicida quand il vit son monde sombrait dans la barbarie nazi (certains militants écolos menacent déjà de le faire pour montrer leur détermination face à l’immobilisme des pouvoirs en place).


Voilà ce texte m’est venu juste comme cela, pour tout cela. Prenez-le comme vous voulez. Pour ma part, je sais qu’il est bien tard et que l’être humain en a presque fini de scier cette grosse branche sur laquelle il s’est cru si bien installé.

Vincente : Non, je n’ai pas écrit ce texte pour me plaindre que la catastrophe imminente viendra gâcher mes derniers jours, quelle sottise de croire cela, je me fous du confort de mes derniers jours, je suis juste sidéré de voir l’indifférence générale globalement nocive. Chacun doit faire le geste qu’il peut pour stopper l’ignominie. Lisez les bons livres, regardez les bons documentaires, et engagez vous vers une démarche positive. C’est ce que ce texte veut dire à nous tous, et à moi en premier.

Poldutor : vous avez vu des fautes d’orthographe où il n’y en avait peut-être pas : immeubles flottant (remplacez par immeubles qui flottent, flottant est un participe présent et non un adjectif) même chose pour carcasses de baleines pourrissant;
Les voiliers à moteur sont des bateaux avec de jolis mâts qui emplissent les ports de plaisances de France et sans doute d’ailleurs, qui font mine d’être de bons bateaux à voile qui ne polluent pas, avec de vrais navigateurs aux commandes, mais qui sont en vérité des vulgaires bateaux à moteur diesel bruyants qui puent et déversent leurs hydrocarbures sans arrière pensée. Leur prolifération est aujourd’hui devenue inquiétante, exécrable et très nocive pour les habitants naturels des mers, les mammifères marins et autres poissons.
Les immeubles flottant sont les nouveaux paquebots, bateaux à plusieurs niveaux qui ressemblent à des immeubles de banlieue et qui permettent à des tas de gogos de se payer une croisière, summum de la culture « bling-bling ».

Senglar : ce texte a pour but de mettre en scène le terme probable de ma vie, moi petit être humain coupable comme nous tous, responsable de cette fin du monde quasi inéluctable. Je ne donne pas de solutions, que vous dîtes ? Ouvrir les yeux ne serait-il pas déjà vouloir regarder les choses et la vérité en face ? L’avez-vous fait, vous ? La solution est globale, chaque petit geste compte, chaque cri d’alarme ressassé, chaque coup de gueule devant l’ignominie, chaque information sur ces réalités cachées, la réalité des abattoirs, de votre consommation d'animaux morts dans des souffrances intolérables, de l’effondrement de la biodiversité, de l’état des océans et du ciel. La réaction première est la véritable prise de conscience.

Corto, Pizzicato, Papipoete, Davide, Mokhtar, Troupi, un grand merci à vous tous pour vos appréciations et vos commentaires. Pardon pour le style, l’écriture brouillonne, devant un tel désastre annoncé, ma méchante humeur du moment n’a pas cherché à soigner les apparences.

Encore merci à vous tous.


Contribution du : 15/06/2019 01:26
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Re : "Mes derniers jours": remerciements et explications.
Organiris Animodérateur
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12/05/2016 20:15
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Organiris
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Bonjour Eccar,

Je suis touché de l'affection dont vous nous faites part pour circonstancier l'écriture de votre poème.
L'authenticité de votre ressenti et de votre volonté d'en parler sont indiscutables. Au regard de cela, je comprends bien que vous puissiez me dire "Non, je n’ai pas écrit ce texte pour me plaindre que la catastrophe imminente viendra gâcher mes derniers jours, quelle sottise de croire cela,". Cependant, si aujourd'hui je peux accepter votre remarque, je veux juste souligner que c'est bien la formulation de vos deux dernières strophes qui me l'a fait comprendre ainsi. Je ne l'ai pas "déduit" à partir de sujétions hasardeuses, vous y dites à la première personne votre affliction suite à l’inconséquence humaine et le fait que "Au sage de ma vie je voie venir la fin du vivant et des hommes ?". Ceci dit, je peux aussi imaginer, maintenant, que votre intention a été de repasser au "je" dans un sens générique, pour affirmer que vous ne vous soustrayez pas de vos congénères.

Sachez bien aussi que j'exècre comme vous les méfaits de notre société quand elle abuse de la nature et des hommes. Je vous rejoins pour bonne part dans ce que vous citez ici. Par contre, tout en participant à mon petit niveau à limiter mon impact sur celle et ceux-ci, je n'ai pas un positionnement extrême. Et je reste bien troublé par ce qui peut faire qu'un être humain puisse pour des raisons intellectuelles renier sa condition première d'omnivore ? Mais ceci est un autre débat, Oniris n'est pas un lieu approprié pour cela.

Avec mon humble respect
Vincente

Contribution du : 15/06/2019 10:43
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