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Trop près
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16/07/2019 14:25
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Bonjour à tous,

D’abord, je tiens à remercier Oniris qui permet de proposer des textes, de les sélectionner, de les corriger et les commenter.
Un grand merci aux commentateurs qui m’ont agréablement surprise par leur pertinence et leur finesse d’analyse, disons que je suis habituée à d’autres endroits où les commentaires peuvent être laconiques et répétitifs.

Avant de m’adresser à chacun, je tiens à faire deux remarques sur des points soulevés par plusieurs commentateurs.

Pour répondre à Plumette, Veldar sur l’absence de mot français pour dire « manspreading ». Je suis moi même attachée à notre belle langue française et fait mon possible pour utiliser des mots français. Dans ce cas ci, il n’y a pas de mot français pour ce phénomène, et je n’ai pas voulu trainer au fil des lignes : « étalement masculin », il me semble que cela aurait été un peu lourd. Il y a une autre raison à ça. Les premiers à prendre conscience du problème, de lui donner un nom et de le dénoncer dans le métro, ce sont les New Yorkais en 2014 et c’est venu en France plus tard, la RATP a décidé en 2017 de mettre des affichettes dans certains métros parisiens pour dénoncer cette incivilité.

Pour répondre à Plumette, Hersen, Perle Hingaud : Concernant le décalage, la rupture avec la dernière partie.
En fait, c’est totalement voulu.
Si on suit la tranche de vie de la narratrice, elle est journaliste. Au départ, elle fait son job, elle observe, elle enquête, elle questionne son compagnon qui est un représentant de proximité de la gente masculine C’est une partie rationnelle et didactique cohérente avec son travail de journaliste. Le cas numéro cinq la trouble terriblement, car il la renvoie à une expérience choquante à un âge juvénile qu’elle s’est efforcée d’oublier, comme chacun sait, l’émotionnel n’oublie jamais surtout quand il n’a pas été traité. Et quand une situation ressemble à un événement traumatisant passé, les émotions enfouies remontent à la surface. L’irruption d’un émotionnel violent est un point de basculement effectivement comme dans la vie, non ? L’idée de la rupture avait un autre intérêt pour moi, il s’agissait de dévoiler la partie non apparente de l’iceberg, sortir du politiquement correct, l’éducation, etc … et pour regarder en face ce détail qui fait partie d’un tout plus large c’est à dire la culture de la domination masculine dans nos sociétés.


Plumette : je te remercie pour ton commentaire et les qualités que tu reconnais à mon texte. Je suis sensible à ce que tu pointes sur la stigmatisation. Tout le long de l’écriture de ma nouvelle j’ai fait très attention à ce point car je sais combien ce sujet peut être stigmatisant et aussi très polémique. J’ai voulu que tous les points de vue puissent s’exprimer soit à travers mes deux personnages, soit par l’enquête, mais je ne pouvais pas passer sous silence à mon sens ce qui est le fond du problème. Mon point de vue est que tout est lié c’est ainsi que j’ai voulu le montrer. Le viol, le harcèlement, la prise d’espace abusive sur les femmes etc … Je ne dis pas que celui qui s’étale va violer une femme, bien sûr, je dis juste que cela relève de la même culture de domination sexuelle (dans laquelle on baigne tous homme comme femme et qui peut nous faire agir de manière souvent inconsciente). Observons le duo qui est en soi symbolique : l’homme qui s’étale, la femme qui se rétracte.

Animal : merci d’avoir apprécié mon texte, et de lui donner tant de qualités, cela me touche beaucoup car c’est vraiment ce que j’ai tenté de faire, c’est à dire de présenter une réalité qui peut paraître simple au premier abord, la rendre cohérente sans tomber dans des excès. Pour le débat, il peut s’ouvrir ici, je suis partante.

Donaldo : merci pour cette appréciation entre documentaire et littéraire. J’avoue avoir un peu jonglé, car il me semblait important de bien présenter la situation qui est pourtant un geste banal, tellement banal qu’on ne le remarque pas ou plus, et en comprendre les différentes causes possibles. J’espère que tu as retrouvé ton chat et que tu n’as pas trop disputé mémère pour l’avoir égaré …

Veldar : merci tout particulier pour le punch et l’écriture vive qui présente une réflexion à la clef. Je regrette que tu ne puisses me dire ce qui t'a vrillé les yeux, mes erreurs m’intéressent …

Maria : c’est un beau compliment de me dire que mon texte te donne envie de t’intéresser à des situations de vie quotidienne. Un texte qui donne des idées à d’autres est pour moi un texte plutôt réussi. Merci. Et merci aussi pour la compréhension globale de mes intentions.

Perle-Hingaud : Merci Perle-Hingaud, je ne reviens pas sur ce que j‘ai répondu plus haut sur le point de rupture. En revanche, je comprends ta sensibilité et sur ta préférence de faire plutôt une nouvelle romanesque sur ce sujet. J’y ai pensé, j’ai imaginé coller un homme et une femme qui ne se connaissent pas dans un avion côte côte et les faire vivre et échanger sur ce phénomène. J’avoue avoir calé au bout d’un moment car il me paraissait beaucoup plus difficile de ne pas caricaturer le sujet et d’en faire qu’un épiphénomène lié à deux protagonistes. Mais mais en écrivant cela, des idées me viennent, alors …

Hersen : oui c’est bien à la croisée des chemins, entre question de fond, documentaire, et nouvelle. Je reconnais avoir un peu jonglé entre les trois pour éviter d’en perdre un de vue en route. Oui il y a des détails beaucoup plus salaces, beaucoup plus graves aussi. Ta remarque me fait penser à une députée irlandaise outrée qui est venue en séance avec un string à la main pour dénoncer un acquittement d’un homme de 27 ans pour un viol commis sur une jeune fille de 17 ans. Il semblerait que l’acquittement est lié à la plaidoirie de l’avocate, celle ci a brandi ce sous vêtement expliquant en gros que lorsque l’on porte ce type de sous vêtement, il fallait s’attendre à être violée.

Thierry : Merci pour vos compliments pour l’idée et le récit. Pour la partie plus critique, vous allez totalement dans mon sens, il me semble. De la domination masculine, du sexe de l’homme, euh pardon, de son sceptre, de son désir de conquête, d’espace et de territoire, et qui s’est porté aussi sur la femme, cette terra incognita. A mon avis, ceci remonte au néolithique, bien avant Aurélien, là où le nomadisme s’est arrêté, où les femmes ont eu beaucoup plus de progénitures, où elles ont été scotchées sur un territoire asservies par le nombre d’enfants, la culture et l’élevage, et aussi l’homme… La notion de propriété est arrivée et donc la compétition dans la possession. Mais vous avez raison les romains ont mis de l’ordre dans tout ça et surtout des lois qui ont ferré l’ensemble. Il y a d’autres analyses encore, je pense…
Le débat dans ma nouvelle porte au début sur ce que l’on dit tout le temps, c’est à dire problème d’éducation etc, c’est le sucre glace sur le gâteau. Mon désir était d’arriver à pointer la culture de la domination masculine, juste ça n’était pas gagnée… mais pas plus loin, ce n’est qu’une modeste nouvelle, autrement il m’aurait fallu écrire un livre, non ?
En tout cas, merci d’ouvrir un aussi large débat !

Fantin : Merci pour tes compliments concernant le rythme et le naturel de l’écriture, et de pointer le fait que ce texte évite la généralisation, j’ai été très vigilante sur ce point, effectivement. Merci aussi pour la fraicheur et la verve de ton commentaire accompagné de tous ces mots d’oiseaux…


Contribution du : 21/09/2019 10:30
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