Bonjour,

Je remercie les lecteurs pour leurs commentaires avisés et constructifs.

- "effleurement vagal", terme médical pour imager une perte de contrôle. Le corps s'alourdit mais la conscience, ou l'âme, s'envole.

- "L'envers de toutes les couleurs" évoque le cosmos, les ténèbres silencieuses et argentées. (noir et blanc, donc l'envers des couleurs). L'envers des couleurs c'est aussi le silence (pour moi).

- Un corps sur une plage, son âme s'envole et voyage dans l'infini stellaire qui fait écho, comme un reflet, à la plage de d'un et mille grains de sable.
Revient vers le corps puis s'envole à nouveau pour peut-être disparaître pour l'éternité dans l'infini du néant, ou du grand Tout. Qui sait ?

Je lisais hier un passage du roman d'Henning Mankel ; Profondeurs, qui a fait écho à cette sensation :
"Il imaginait que le ciel et la mer se correspondaient, comme des reflets diffus et trompeurs. La Voie lactée était un archipel, une bande côtière qui s'élevait là-haut dans l'espace, où semblaient scintiller des feux de position. Il imaginait qu'il y en avait aussi là-haut des verts et des rouges, et toujours il dessinait les routes entre les étoiles, les trajets où les plus gros navires de guerre pourraient passer sans risquer d'échouer."
https://www.babelio.com/auteur/Henning-Mankell/2995/citations/1913796

Vos commentaires judicieux m'ont incitée à reprendre l'écriture de ce poème sans doute un peu abscons et trop épris de liberté. Il avait besoin d'un peu plus de clarté ; d'un rayon de lune ou d'étoile sur la piste de mes mots, afin que le lecteur ne se sente pas naufragé lors de l’envol, puis de l’atterrissage. Il sort des règles du concours dans le dernier vers.

Le voici :

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Un vide vertical
happe les aigrettes
de son âme


sur le fil argenté
d’un lien ombilical
elles parachutent
tâtonnent le néant
d’une ou mille étoiles

D’un effleurement vagal
l’âme vibre sidérale
trébuche l’ infini
vers le Nord égaré


Enivrée elle s’affale
sur la veste polaire
en étale sur la plage

où git le corps de l’homme

à bout de souffle


Un et mille grains de sable
dans ce murmure astral
s’harmonisent au Verseau*

Le vertige s’enroule
inonde le silence
d’une présence abyssale
et se mire à l’écho


Vague à vague
la marée se lune
en traînée d’écume
à l’océan lacté

Quand lèche la dentelle
en robe meringuée
l’ombre de l’homme
papillonne
dans un reflet d’étoile


Ailées d’idéal
Et d’un soupçon fatal
les aigrettes de son âme
se jettent éternelles
en un et mille pixels
dans ce puits à l’envers


À l’envers
de toutes les couleurs


L’homme s’envole...



*Cette constellation se trouve dans une zone souvent appelée la « Mer », à cause de son abondance de constellations aquatiques (Wikipédia)
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J'ai conscience que ce poème est sans doute un peu long pour certains, des strophes comme des balles de flipper, mais c'est voulu. Un va-et-vient de sensations, d'inconscience.


Merci et bravo aux gagnants de ce concours passionnant.

Françoise.