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Sur une question de rime
Maître Onirien
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Merci à Oniris de publier mon poème "La mort aux Aiguerelles". J'ai envoyé ce texte en section classique, il doit paraître en néo. Ce n'est pas bien grave, mais je voudrais revenir sur la raison qui m'a été donnée : la rime "écoliers/oubliés". Le Sorgel la condamne ; je n'ai pas ce traité sous les yeux, mais si ma mémoire est bonne, pour la question de la lettre "r" il n'aborde que le cas du singulier. Je n'affirme rien mais je me demande si l'interdiction vaut aussi pour le pluriel, car alors la finale n'est plus le "r" mais le "s". Qu'en pensez-vous ?

Contribution du : 23/06/2020 17:18
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Re : Sur une question de rime
Organiris
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Ce n'est pas tant le pluriel ou le singulier, Miguel. C'est la rime en elle-même.
http://sd3.archive-host.com/membres/up/1086141494/sorgel-poesie-Traite_prosodie.pdf
Le Sorgel en parle à la page 27 avec en exemple : rocher/décroché et rochers/décrochés.

Contribution du : 23/06/2020 17:36
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Re : Sur une question de rime
Visiteur 
Bonjour

Eh oui Miguel, je me suis fait avoir une fois, également

avec baisers et épuisés.

Même au pluriel, les mots en {és} comme amenés et les mots en {ers} comme dîners ne riment pas. Les mots en {ers} ne riment donc qu'avec eux-mêmes. Etant donné les nombreuses possibilités de faire rimer avec des orthographes identiques des rimots en [zé], Baudelaire a tort de faire rimer les orthographes {sés} et {sers} :

Pour engloutir mes sanglots apaisés
Rien ne me vaut l'abîme de ta couche ;
L'oubli puissant habite sur ta bouche,
Et le Léthé coule dans tes baisers.
(Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Le Léthé)

Même Baudelaire est pris par la patrouille !

Bonne soirée.

H

Contribution du : 23/06/2020 20:20
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Re : Sur une question de rime
Expert Onirien
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La rime pour l'oreille et la rime pour l'oeil. Un débat qui dure... Et j'aurais aimé lire la réponse de Baudelaire à Hananké.

Marimay a raison de rappeler la règle d'Oniris. La bible est le traité de Sorgel. Et Sorgel interdit à rochers et décrochés de former une rime. Il ajoute pourtant quelques lignes après "par contre, si des mots s'écrivent de façon différente mais possèdent la même prononciation, la rime est admise sans contestation". Sans contestation... sauf pour le "r" muet exceptionnellement. Gilles Sorgel discriminerait-il le "r" par rapport aux autres consonnes muettes en acceptant, entre autres, haletants/temps ? Mes références ne sont pas exhaustives mais je n'ai pas su trouver ailleurs cette directive et les mots de Sorgel lui-même me font douter de sa position.

Pour ma part, "écoliers/oubliés" fait une rime riche que je ne supprimerais pas. Privilégiant l'oreille à l'oeil, la consonne d'appui me paraît plus importante que la différence orthographique. Par contre, si j'avais une remarque à faire sur cette rime, c'est qu'écoliers se dit en synérèse et oubliés en diérèse. Un petit, tout petit décalage qu'une oreille fine peut trouver dissonant.



Contribution du : 24/06/2020 13:15
_________________
Sur des pensers nouveaux, faisons des vers antiques. (A. Chénier).
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Re : Sur une question de rime
Visiteur 
Bonjour

Par contre Pieralun, lui, dans son poème : Le presbytère, avec sa rime

mélangés/orangers ne s'est pas fait prendre.

C'est comme avec les radars ça passe ou ça casse !

H

Contribution du : 24/06/2020 13:38
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