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Cheminements...
Chevalier d'Oniris
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Suite à une remarque très intéressante de Ninjavert qui nous parlait brièvement de sa façon d’écrire, et aux derniers développements du site par Nico, j’ai pensé qu’on pourrait ajouter une partie discussion en aval du texte, quand on a enfin un peu de recul pour analyser comment il a été créé, comment il est né, comme les idées ont pris forme.

On aurait ainsi :

Une partie « Textes en cours de rédaction », une partie publication proprement dite avec les notations et les commentaires et une partie auto-analyse de rédaction.

Trois outils pour apprendre ensemble a décortiquer le processus de création, cet acte étrange et solitaire. J’ai envie de me perfectionner, de m’améliorer, de tirer profit de l’expérience des autres, de trouver des astuces, ce serait instructif si on partageait ces expériences en amont comme en aval.

Dites-nous comment vous bossez, d’où viennent vos idées. Vous écrivez où, quand, comment ? Je ne sais pas si je transmets bien mon idée (qui n’est peut-être pas bonne d’ailleurs) alors je me lance en premier pour l’exemple, en espérant lire bientôt vos propres cheminements :

Le texte « au sol est Milo » vous a plu dans l’ensemble. Cela me fait très plaisir. Je voudrais vous remercier pour vos encouragements. Le texte n’est pas parfait mais il vous a diverti, c’est déjà ça, ça m’encourage énormément pour continuer à bosser. Merci. Je voudrais aussi remercier les correcteurs qui ont respecté et compris la forme et le sens du texte. Très impressionnant, chapeau.

« Au sol est Milo », cheminement, post rédaction :

L’idée m’est venue il y plusieurs mois suite au visionnage d’un reportage à la télé. Vous savez, ce genre de reportage plutôt bien fait mais un tantinet racoleur. Une équipe de journalistes y suivait des pompiers dans leur quotidien et notamment sur leurs interventions. L’une d’elles les amène à défoncer la porte d’un appartement pour venir en aide à une personne âgée étendue au sol depuis 2 jours. L’image de cet homme totalement impuissant, incapable de bouger de 5 centimètres et allongé dans une flaque d’urine, m’avait marquée. J’avais ouvert mon word et écrit : « un vieil homme tombe sur le sol de sa cuisine et ne parvient plus à se relever. Comment va-t-il s’en sortir ? ». J’ai sauvé le document en le nommant « au sol ».

Je fais toujours comme ça quand une idée me traverse l’esprit. J’ouvre un word et j’écris le pitch. De temps en temps, je fais le tour de tous ces pitchs, j’en glisse certains à la poubelle, mais les autres se gravent au fond de mon esprit. Cela marine sans doute au fond de mon occiput, ;). Je ne sais plus où j’ai lu qu’on était écrivain 24h sur 24.

Plusieurs semaines plus tard, j’ai écris le premier paragraphe sans totalement savoir ce qu’il y aurait ensuite. J’aime bien avoir une introduction mystérieuse, un peu ironique, qui donne envie d’avancer. Je savais que ce serait un suspense, je voulais construire quelque chose d’haletant et de dynamique avec un héros presque totalement statique.

Ce n’est que bien plus tard (plusieurs mois), en revenant sur le titre « au sol » que j’ai pensé à « O Sole mio ». J’aimais bien le jeu de mot. Je savais que la chanson parlait du soleil et de l’amour mais je ne voulais pas relire les paroles exactes pour ne pas être influencé. La sérénade italienne (comme l’adaptation d’Elvis : « it's now or never ») évoquait pour moi un homme un peu désespéré qui chante son amour. Ca me convenait parfaitement. Mon vieux héros s’appellerait Milo et serait amoureux. Il avait 80 ans et l’idée, un poil romantique, qu’il était éperdument amoureux de sa défunte épouse me plaisait bien. Pour que l’ensemble soit cohérent, il fallait qu’il soit italien, c’était devenu une évidence pour moi. Je me suis souvenu d’un article sur Bologne et j’ai approfondi via le net. En 1980, la ville a connu un terrible attentat terroriste qui a tué plus de 80 personnes. Giacomo Milo devenait Bolognais. Le faire vieillir à deux pas du drame me semblait pertinent pour la construction de sa psychologie.

J’avais donc le titre, le lieu et le personnage. Ca commençait à prendre forme. C’est là que je me suis lancé dans l’écriture proprement dite. J’ai fais le texte un week-end, environ 5 heures de boulot, assit dans un fauteuil avec le portable sur les genoux. Je me relis beaucoup pendant l’écriture (si bien qu’au bout du compte, je connais le texte par cœur). Je ne sais pas si c’est une bonne technique (certains écrivent tout le texte d’un coup).

Je connaissais donc bien mon personnage avant de commencer à écrire et je l’ai laissé m’emmener. Il était facétieux, bougon, n’aimait pas son anniversaire, adorait la cuisine. C’était un vieil homme à la fois très triste et très fort psychologiquement. Au départ, allongé sur le sol, il devait avoir quelques flashs ici et là : le décès de sa femme, la promenade à vélo, la bombe qui éclate, mais j’ai tout abandonné parce que ça ralentissait le rythme. Je voulais vraiment que le lecteur vive le moment avec Giacomo, qu’il y ait une tension, un suspense sur l’instant présent.

Je suis obsédé par le rythme, par l’effet sur le lecteur et par ce que je nomme le « sucré - salé », ce mélange compliqué entre humour et émotion. Je construis en pensant beaucoup à ces contraintes. J’ai mis des pilules dans sa poche, placé un verre d’eau sur la table, ajouté Pipo la mouche, etc. Si le personnage est cohérent et que l’univers est bien défini, Le sucré – salé vient naturellement je crois. En tout cas, trouver cet équilibre et faire monter le suspense, c’est de là que je tire tout mon plaisir. Avant (et toujours aujourd'hui d'ailleurs), j’avais un peu de mal à chasser les idées que je trouvais si formidable (pff). A force d’écrire, je commence à comprendre qu’il faut aussi savoir faire des coupes franches, rester cohérent et donc, parfois, jeter à la poubelle des choses qui peuvent paraître cool. Pour la fin, par exemple, j’étais un peu dubitatif. J’aime finir sur un trouble mais j’aimais bien Giacomo. J’hésitais. A un moment, j’ai imaginé qu’il s’en sortait en attrapant la télécommande de la télévision et en poussant le volume à fond, mais cette solution était tirée par les cheveux, pas vraiment cohérente (poubellisée). Finalement, j’ai opté pour une fin ouverte sur laquelle on peut théoriser.

A vous maintenant. Expliquez-nous le cheminement d’un de vos textes publiés sur Oniris…L’idée de l’histoire vous est venue en épluchant des patates ? Vous écrivez toujours en buvant du cacao ? Vous avez rencontré un vrai extra-terrestre ;) ? Techniques ? Obsessions ? Inspirations ? Dites-nous…


Ps : Pat, pour répondre à ta question, j’ai 33 ans.

Contribution du : 17/05/2007 18:23

Edité par Tchollos le 9/6/2007 18:58:15
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Du sable dans les bottes...
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Excellente idée Tchollos !
Et merci pour ces précisions sur la rédaction de ta nouvelle. Une chose qui m'a frappé en la lisant, était le sentiment de réalisme omniprésent. C'est une des raisons qui fait qu'elle fonctionne si bien : à aucun moment on ne sent d'incohérence dans la situation. Ca m'a marqué car quelques jours à peine avant, ma grand mère s'est retrouvée dans cette même situation en venant nous ouvrir la porte. Coincés sur le palier, nous avons du attendre l'arrivée des pompiers, qui sont passés par le balcon pour la relever et ouvrir de l'intérieur...
Le fait que tu te sois inspiré d'un documentaire ne m'étonne pas, mais montre également que tu as su à merveille romancer la chose, avec brio.

Mon processus créatif est nettement moins stucturé, j'ai donc peur que ça ne soit pas aussi intéressant à raconter.
Comme je l'ai dit, j'ai commencé récemment un bouquin qui va raconter la vie d'un jeune pilote, Mc Eily, et ses errances au travers d'une guerre qui va le voir mûrir, vieillir, perdre certaines illusions et tisser ses propres desseins pour cette guerre qui paraît sans fin.
Le premier tome (celui que j'écris) commence alors que Mc Eily est tout jeune, 20 ans, et vient à peine de s'enrôler. J'arrête la descripition car c'est une autre histoire, mais j'ai voulu voir avant de m'avancer trop loin dans l'histoire, comment le texte serait perçu. Aussi bien au niveau du style que des personnages, de l'ambiance etc.
J'ai donc décidé d'écrire une petite nouvelle et de vous la soumettre, afin de voir si mon style avait des chances d'accrocher. C'est la raison principale pour laquelle vous n'avez décelé aucune réelle originalité, je pense. C'était plus un simple excercice de style qu'une véritable prétention d'intrigue.

Je me pose donc le samedi devant mon portable (quelle merveille d'indépendance en termes de création littéraire, cette bête là), ouvre la fenêtre, m'allume une pipe et laisse mon esprit divaguer. La première chose pour moi, quand j'écris une nouvelle, c'est de trouver un titre. Le titre doit, pour moi, résumer une idée forte, la pierre maitresse de l'histoire. Ca me prend parfois de longues minutes, juste pour trouver le titre. J'avais envie de mettre Mc Eily en scène, mais je voulais m'éloigner du début du livre que j'écris actuellement. Je me suis donc projeté 15 ans dans son futur, quand il est déjà devenu officier, et a pris un peu de bouteille. De là, j'ai rêvassé, et mon esprit est rapidement revenu sur Dantoïne (petit hommage à Tatoïne), dont Mc Eily quitte rapidement les sables au début du bouquin. Mc Eily a un caractère assez râleur de nature. Je me suis vu marcher dans le sable, et la première idée qui m'est venue est que je déteste avoir du sable dans les godasses, je trouve ça insupportable. D'où le titre.
Ceci fait, la suite est pure invention : Qu'est ce qui peut amener un pilote expérimenté de la Confédération à marcher seul, dans le désert ?
Une panne. C'est un pilote, donc il pilote un engin. Pour l'amener à marcher, il faut que ce dernier tombe en panne. Pas original, certes, mais cohérent. J'ai dit qu'il râlait. Il sera plus drôle s'il ne râle pas tout seul, donc j'introduis son vieux copain Doyle, qui a meilleur caractère, histoire d'avoir quelques dialogues (j'adore écrire les dialogues) et d'instaurer un ping pong verbal et comportemental entre les deux personnages.
J'ai ensuite l'idée basique de faire le lien avec le titre : Il faut donner à Mc Eily une raison de râler. Ma nouvelle doit être brêve, donc je pars sur une idée simple : Ils vont à pied jusqu'à un village, trouvent de l'aide, reviennent au véhicule, et pour une raison ou une autre ne peuvent le remettre en marche. Ils sont donc obligés de finir le trajet à pied, et Mc Eily râle sur le fait qu'il va encore avoir du sable dans les bottes (ma chute). Pour pimenter un peu l'action, il faut une menace. Dans mon bouquin, Dantoïne est une planète libre, que la Confédération utilise comme centre d'entraînement. Mais nous sommes 15 ans dans le futur, donc les Xenops ont très bien pu arriver jusqu'ici.
Ma menace se précise : les deux pilotes doivent transporter un appareil secret au travers des lignes ennemies, et doivent donc se faire discrets. J'ai donc dans l'idée de les envoyer chercher de l'aide dans une ville occupée, et de retranscrire une ambiance du type de celles qu'on trouvait à Paris, sous l'occupation (version xenops). Mais au fur et à mesure que j'écris la traversée du désert , la ville se transforme en village. A peine un campement de nomades. La rencontre avec Michelle, je l'ai en tête depuis un moment, donc je me dis que c'est un bon moyen d'introduire un troisième personnage et elle fait son apparition.
Au moment où ma ville s'est changée en campement, les xenops ont disparu : ils n'ont aucun intérêt à occuper un tel endroit. Mais l'arrivée d'une patrouille est nettement plus plausible, surtout si les deux hommes sont pistés. Les détails dans le campement, je l'ai inventés, ou ils me sont venus inconsciemments d'autres sources, sans que je m'en rende compte.
Pour la fin, c'est assez simple. J'ai été marqué lors d'un voyage au ski, par un "airbag anti avalanche". Utilisé en montagne, c'est -si j'ai bien compris- une sorte de gros oreiller qui se gonfle en cas d'avalanche, et auquel on s'aggripe pour rester proche de la surface de la neige. J'ai voulu équiper Michelle d'un dispositif de ce type, et la suite s'est écrite toute seule. Les xenops sont trop dangereux pour être affrontés de front, tout le monde le sait, le seul moyen de les avoir est de les piéger. Et même eux le savent, c'est dit tout au long du texte. Le seul truc qui va les perdre, c'est qu'ils pensent être en mesure de vaincre tous ceux qui pourraient les attaquer ici. Tous ceux, mais pas tout ce. Car on le constate régulièrement aux infos : les catastrophes naturelles déploient des forcent contre lesquelles on ne peut pas grand chose... J'ai donc un peu cogité pour mettre en place un piège que les xenops, comme les lecteurs, auront évidemment vu venir, sans penser qu'ils ne seraient pas de taille à y survivre.
Ceci fait, je suis revenu à l'idée initiale : faire rentrer les deux pilotes à pied, et faire râler Mc Eily.

Comme c'est souvent le cas pour moi, le plus gros du travail s'est donc dessiné dans ma tête, au fur et à mesure que j'écrivais le texte qui s'est retrouvé beaucoup plus long que prévu (deux fois environ) d'où les deux parties, sur les conseils d'Aliceane, pour en faciliter la lecture. L'écriture a été terminée le dimanche, soit le lendemain soir.

Vous comprendrez peut être mieux, que je sois surpris qu'on y ait vu une morale assez forte, car elle ne découlait pour moi que de la seule manière pour les héros, dans cette situation, de venir à bout d'ennemis plus forts, plus dangereux et mieux équipés. Comme vous le verrez dans de prochains textes : Mc Eily n'a rien contre la technologie, l'armement lourd, et la civilisation...

Ninjavert

Contribution du : 18/05/2007 01:51
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Re: Du sable dans les bottes...
Chevalier d'Oniris
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Génial Ninja. Alors, tu fumes la pipe en écrivant...Attention, le tabac nuit à la santé, héhé. J'aime bien le détail de l'air bag des montagnes. Je trouve ça assez passionnant d'entrer dans les méandres de l'imagination. Ton projet est très ambitieux. Merci d'avoir pris du temps pour nous raconter.

Contribution du : 19/05/2007 15:00
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Re: Cheminements...
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Sympa de lire tout ça!

En ce qui me concerne, je n'ai pour l'instant qu'une seule nouvelle sur Oniris: "Le monstre"... Ca ne me laisse pas l'embarras du choix!

Je l'ai commencée un jour où j'avais besoin d'écrire. Je me suis mis devant mon ordinateur, et j'ai attendu. Je n'avais pas la moindre idée de ce dont j'allais parler. Mais il fallait que cela sorte... J'ai laissé mon esprit aller et venir, et tenter de s'emparer de quelque chose d'intéressant. Et il faut dire que je suis assez passionné par les rencontres et leurs enrichissements... Alors je me suis assez rapidement tourné vers une sonnerie de porte. Puis m'est tout de suite venue l'idée de faire une nouvelle policière. Pour moi, c'était un exercice de style. Je n'avais jamais rien écrit qui ressemblait à cela. J'ai eu envie d'essayer, de m'aventurer en territoire inconnu. Tenter de surprendre le lecteur aussi...
Maintenant, qui serait donc le personnage qui irait ouvrir la porte? Sûrement pas un flic ou un détective. Rien que l'idée de me lancer dans une enquête menée de ce côté-ci de la barrière m'ennuie déjà profondément. Peut-être un tueur alors? Mouais... Ce serait sûrement intéressant, mais j'avais peur de vite tomber dans le stéréotype. C'est là que j'ai pensé à un tueur à gages, un "hitman". On vient lui demander de dégommer quelqu'un. Sympa, ça me plaisait. A condition de lui donner une certaine dimension à ce type, et une certaine morale.

En fait au début, je songeais à finir la nouvelle d'une autre façon, bien plus rapidement. En faire un truc un peu plus comique, se basant uniquement sur le premier face-à-face entre le tueur et son interlocuteur. J'ai laissé reposer le document word plusieurs mois (je n'avais écris qu'une seule page), puis j'ai repris l'affaire en main, et en 4 jours j'ai écris les 6 pages restantes. Une inspiration soudaine; j'ai exploité le bourgeon pour en faire une vraie nouvelle noire.

Les deux jeunes filles qui ont sonné pourraient donc être des fliquettes. Du moins, des gosses engagées par la police. J'ai été confronté à pas mal de difficultés, que les auteurs de romans policiers doivent souvent rencontrer. Généralement, il s'agit de problèmes de cohérence et de crédibilité. Quand on n'a pas fait d'études de criminologie (ou qu'on n'est pas un ancien du FBI) comme beaucoup d'écrivains américains specialisés dans ce genre d'ouvrage, on a du mal à fournir beaucoup de détails et exposer des stratagèmes démentiels, des trucs que le lecteur ne doit se voir révélés qu'à la fin du texte... Il a fallu ruser de ce côté là, et faire avec les outils qu'on a.

La structure de la nouvelle s'est mise en place dans ma tête alors que j'écrivais la première partie. J'ai voulu faire s'interroger le lecteur. Quel est le personnage le plus féroce dans l'histoire? Le tueur à gage, qui a la justice contre lui, ou Lelièvre, dont le comportement est finalement digne d'un malade dangereux?... En me relisant plusieurs fois, j'ai remarqué qu'inconsciemment j'avais tourné le texte d'une manière cohérente. Une histoire de la dangerosité du rêve, de la nécéssité de vivre dans la réalité (ou plutôt de prendre ses responsabilités dans celle-ci).

Pour le titre, je ne l'ai choisi qu'au moment de l'envoyer à Oniris. J'ai cette nouvelle sur mon ordinateur depuis un moment, et elle n'en avait toujours pas. J'ai opté pour "Le monstre", car il me semble que cela résume bien l'idée principale, tout en restant dans le sobre: qui est le monstre?

Et au final, je trouve que, pour une première experience dans le récit noir, c'est plutôt pas mal.

Contribution du : 19/05/2007 15:58
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Re: Cheminements...
Maître Onirien
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Tout à fait d'accord, Zeutlers ! On sent bien que tu évites de donner des détails qui risqueraient de troubler la cohérence ou le réalisme du récit. Je fais de même avec mes histoire : Pas évident de parler de haute technologie, de voyages spaciaux, de fusion plasmique ou de pilotage quand on a fait des études d'arts plastiques :)
Le tout est de trouver le juste milieu entre ce qui restera crédible pour la majorité des lecteurs, sans que ça paraisse dépouillé. Et à ce niveau je suis de ton avis : C'est parfaitement réussi.

PS : J'en déduis à ton adresse mail que tu écoutes AC/DC... Ca nous fait un autre point commun :)

PS : Tchollos, je ne fume pas systématiquement la pipe en écrivant, seulement des fois, quand ma bière se sent seule ^^

Contribution du : 19/05/2007 16:47
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Re: Cheminements...
Apprenti Onirien
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Je vois qu'on est sur la même longueur d'onde, Ninja! Ecrire de la SF ou du thriller necessite souvent une connaissance approfondie en la matière, et aussi de maîtriser tout un lexique technique, chiant à apprendre . Mais ce genre de récit hyper complet neplairait qu'aux puristes... Il faut maintenir un équilibre. Je n'ai pas encore lu "Du sable dans les bottes", mais je vais le faire très prochainement pour voir comment tu as abordé le sujet.

Ca me rappelle un auteur amériain de polars (si vous retrouvez son nom ce serait cool:p) qui écrivait des ouvrages plutôt moyens en ce qui concerne les enquêtes menées... Mais le héros est un docteur. Et comme par hasard, l'auteur est un ex-médecin! (mâgie!)
L'écrivain était donc un ex-medecin et un passionné de motos. Ce qui fait que dès que l'histoire parlait d'une operation chirurgicale, d'une maladie rare ou d'un ride en 2 roues, le vocabulaire devenait beaucoup plus technique et approfondi, et on se trainait des heures sur un détail du récit... Ca faisait une sacrée rupture, très mauvaise pour l'homogénéité du roman.

PS: Nouvel album d'AC/DC prévu pour début 2008 . Pour info, c'est moi qui ai envoyé l'adresse d'Oniris à Gatolopez, personne que j'ai rencontrée sur... le site officiel d'AC/DC. ^^

Contribution du : 19/05/2007 17:47
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Re: Cheminements...
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Je ne connais à priori pas l'auteur dont tu parles, mais je vois tout à fait ce que tu veux dire.
Je pense qu'il y a un juste milieu, entre ce qu'on sait et qui est fondé, ce qu'on imagine, et ce qu'on ne connaît pas car ce n'est pas notre spécialité.
Des auteurs comme Asimov, ont selon moi réussi le bon mélange. Astrophysicien de formation il n'y a pas de réelles incohérences physiques ou techniques dans ses bouquins, c'est au mieux de l'anticipation. Mais ça n'est jamais rébarbatif à lire, qu'on soit ou non calé en la matière. Si on est néophyte ça passe tout seul et on le croit sur parole, et si on fouille un peu parcequ'on s'y connait, on se dit que ça n'est pas si con.
Je suis en train de lire le cycle de mars, de Kim Stanley Robinson. C'est fascinant tant c'est réaliste et scientifiquement crédible (en tout cas plausible), mais c'est franchement un peu chiant par moments...

Cool pour Gatolopez... J'attends de voir ce qu'il va nous proposer :)

Ninj'

Contribution du : 19/05/2007 20:43
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Re: Cheminements...
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L’idée de Tchollos de présenter nos cheminements respectif est très enrichissante.

Je vais vous raconter comment j’ai écrit mon premier chapitre, celui où j’ai le plus de recul.
Déjà c’est mon premier texte. Mais expérience d’écriture avant ça c’est un journal intime au collège, des rédactions, quelque lettres d’amour, puis des dissertations au lycée et en prépa … Rien de vraiment littéraire. Mais à mes heure perdu j’ai souvent imaginé des histoires, presque entière et de façon assez détaillé.
Un jour, il y a quelque mois, j’était en voiture. Au feu rouge je regarde l’affiche d’un film sur un panneau à coté : « Chronique d’un scandale », le titre m’inspire, m’évoque beaucoup de chose. Je ne sais pas trop pourquoi mais je pense à « confession d’un homme dangereux ». J’arrive finalement au bureau où je devait clarifier quelque truc : il y a une fille d’attente si longue qu’elle laisserai presque le temps de se faire momifier. Et c’est dans cette attente que j’ai continué ma réflexion commencé devant l’affiche. Je m’enmerdé tellement que j’ai pris mon téléphone portable et j’ai commencé à écrire dans le rudimentaire traitement de texte pour SMS/MMS. C’est l’idée du réveil qui sonne désespérément pour réveiller son propriétaire déjà mort qui a était le fil directeur du récit. J’ai écrit comme ça la première ébauche de la prosopopée 1. L’idée d’épisode-prosopopée traînait dans ma tête depuis très longtemps, je ne sais plus d’où elle vient.
Voilà comment ça a commencé. Les jours qui ont suivi je me suis dit : « maintenant que tu t’es enfin lancé, continue ». J’ai posé toutes les idées d’intrigue et d’effet de style qui avaient poussé dans ma tête depuis si longtemps et décidé d’en faire enfin quelque chose. Le premier chapitre regroupent parmi les idées les plus ’’jeunes’’ celles qui me semblaient les meilleurs. Ca avait mariné dans ma tête assez longtemps pour que ça sorte facilement. Ensuite j’ai gardé sur moi un petit calepin où je notait les idées qui me venaient, comme Tchollos avec ses pitch sous word.

Pour les épisodes suivants j’ai procédé en gros comme ça : je pense à l’élément de fond qui va relier l’épisode au reste de l’histoire. Puis je réfléchie au cadre de l’action, se qui me permet de choisir l’objet narrateur. Une fois que celui la est définie je réfléchie à comment rendre l’épisode intéressant de façon indépendante.

Mais parfois pendant que fume une cigarette sur mon balcon, je pense à un objet et l’envie de le faire vivre me prend. La démarche s’inverse alors et je construit tout autour de l’accessoire pour le faire parler.

Et pour certain épisode, c’est l’anecdote qui me vient en premier. Je choisie alors l’accessoire le plus apte à symboliser et à narré l’anecdote.

Contribution du : 20/05/2007 13:08
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Pour écrire, il faut lire.
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Re: Cheminements...
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Je rejoins tout le monde pour dire que ce sujet est très intéressant. Merci à Zleuters de me l'avoir montré, sinon, je ne sais quand je l'aurais vu. Je compte lire le forum dans sa quasi-intégralité, mais ça sera long. J'ai beau être adepte de la lecture, celle sur un écran me fatigue et je ne vais pas très vite.

Normalement, Oniris devrait publier ma nouvelle Renseignement Fatal d'ici peu. L'occasion pour moi de vous raconter la génèse de cette histoire, et la manière dont je l'ai écrite, ainsi que toutes les autres.

Cette nouvelle est la troisième que j'ai écrite. Pour moi, elle est de loin la plus aboutie de mon "oeuvre" très modeste. Les deux d'avant n'étaient pas trop mal, mais celles d'après sont presque à mettre à la poubelle.

A l'époque, j'étais en Première (maintenant, je suis en Terminale), et j'avais soumis mes premiers textes à ma prof de français, qui je le savais adorait lire, et pas seulement les ouvrages souvent compliqués qui constituent le programme. Elle a mis pas mal de temps avant de les lire, si bien que j'avais presque oublié que je les lui avais donné... Honte à moi
Un jour, un vendredi si mes souvenirs sont bons, j'avais une heure de pause que j'avais passé à l'extérieur du lycée, juste à coté de l'entrée secondaire. Et oui, j'ai beau n'être qu'un lycéen, je suis un fumeur invétéré. Honte à moi encore une fois.

Et la, qui vois-je débarquer? Je vous le donne en mille (parce que 100 c'est trop peu) : ma chère prof de français, qui est venue me parler de mes nouvelles. Passèrent dix minutes de discussion, puis une jeune fille arriva. Cette jeune fille avait un visage renfrogné, était habillée tout de noir, et ne paraissait pas de très bonne humeur. Elle nous a demandé la direction pour aller au McDo le plus proche. Après avoir eu ce qu'elle voulait, elle repartit.

Ma prof, sachant que j'écrivais de l'horreur, et que j'étais assez féru de suicides en tout genre (oui, c'est pas glorieux, je sais), me lance cette phrase : "Peut-être qu'elle va se suicider elle aussi?" Sur le coup, j'étais estomaqué. Je n'aurais jamais imaginé ma prof balancer une phrase comme ça! Avant que je ne puisse répondre, elle m'a dit "tu pourrais peut-être écrire son histoire?". Et c'est précisément ce que j'ai fait, en modifiant quelques éléments. Vous connaîtrez la suite lorsque la nouvelle sera publiée ;)

Maintenant, il me faut vous raconter comment j'écris. Je suis resté un adepte de l'écriture manuscrite, bien que mes pattes de mouches ne soient lisibles qu'a un nombre très réduit de personnes. Ceci pour plusieurs raisons. Je n'ai pas accès illimité à mon ordinateur, surtout aux heures auxquelles j'écris. De plus, il me faut voir l'histoire écrite avec mon écriture, pour me persuader moi-même que les mots sont bien de moi.
J'écris surtout la nuit. A partir de vingt-trois heures, et jusqu'a trois heures du matin environ. Durant ces quatres heures, je m'efforce d'écrire une nouvelle entière.
Il faut qu'il fasse sombre lorsque j'écris. C'est pourquoi seule ma lampe de chevet est allumée, avec un T-shirt dessus pour tamiser la lumière. C'est important pour bien imaginer les horreurs, pour ressentir le plaisir sadique d'un auteur qui fait souffrir ces pauvres personnages. Je dois d'ailleurs avoir un sourire effrayant lorsque j'écris les détails les plus croustillants.
Je fume énormément lorsque j'écris. Je ne sais pas pourquoi, mais l'odeur de la nicotine m'aide à me concentrer. C'est de l'ordre de 2/3 cigarettes par heure environ. C'est beaucoup, j'en ai conscience. Je bois beaucoup aussi. A peu près un ou deux litres par nouvelles. Panaché lorsque j'en ai, sinon, je me rabats sur l'eau, mais c'est pas pareil.
Dernière chose à dire sur ce sujet: mes oreilles sont constamment bassinées de rock lorsque je suis sur mon bureau. AC/DC, Maiden, Motorhead, tout y passe.

Je crois que c'est à peu près tout ce que j'ai à dire sur cet acte d'écriture.
Ah, non, j'oubliais. J'ai arrête momentanément (j'espère ) d'écrire, depuis un an. J'ai comme qui dirait le syndrome de la page blanche, je n'arrive plus à pondre un seul paragraphe potable. Je compte m'y remettre l'année prochaine, lorsque je serais tout seul dans ma petite chambre universitaire.

Sur ce, a+

Contribution du : 21/05/2007 00:01
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Re: Cheminements...
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Intéressant :)

J'ai fait une illustration il y a longtemps, d'un détective assis à son bureau en train de bosser, et la description que tu fais de toi au travail y correspond tout à fait ^^

(Le dessin en question est visible sur mon blog, dans la gallerie "dessins en noir & blanc", c'est celui intitulé "détective")

Petite question, tu veux faire quoi comme études ? Rien à voir, je sais, c'est juste histoire de situer le personnage :)

J'espère que l'inspiration va te revenir, c'est triste une page blanche...

Ninj'

Contribution du : 21/05/2007 16:57
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