- L'hypothèse de la barrière des langues vaut ce qu'elle vaut, mais je ne suis pas convaincue, dit Mme Marchand. En fait, les générations passées en ont démontré l'inanité. Lorsque vos parents ont émigré, la plupart ne connaissaient pas la langue du pays d'accueil et pourtant, vous êtes là. Les communautés se sont mélangées sans aucun problème. En fait, ce fut bénéfique et la preuve est devant moi : qui d'entre vous n'est pas bilingue ou trilingue ?

La question n'était que de principe et un murmure approbateur parcourut la salle de classe. Chacun se retournait vers son voisin, échangeait un sourire, un petit signe.

Arnaud regarda du côté de Soraya avec un regain d'intérêt. La jeune indienne baissa pudiquement les yeux, puis les releva sur lui. Ses prunelles d'encre semblaient recéler tous les mystères de l'Orient. C'était décidé, ce soir à la sortie des cours, il lui parlerait.

Même principe, je continue mon texte du début

"L’homme se frotte les yeux, pose sur la table le thé dont il n’a plus envie, et sort en claquant la porte.
Il ne parviendra pas à dormir ce soir."

La fraîcheur du soir lui donne un regain d’énergie, et c’est d’un pas décidé qu’il emprunte le chemin de terre battue. Il la suit, la piste, veut la retrouver.
Aucune barrière, aucun mur ne pourra le retenir. Il lui appartient, sans elle il n’est rien.
Sans elle… Sa vie est vide de sens.
Il doit la retrouver, tenter de la convaincre, une dernière fois.
Ses poings crispés font blanchir ses jointures.

Tu sais, j’ai toujours voulu te dire que…
Pitié, je t’en supplie, je me mets à tes pieds, je…
Ecoute moi…
Je t’aime.

Il ébauche des hypothèses quant à l’endroit où elle a pu aller.
Se rend compte que le monde est vaste.
S’arrête au milieu du sentier.
Les épaules courbées, fait demi tour et rentre chez lui…

Pas d'HYPOTHÈSE, juste toi et moi, et entre nous une BARRIÈRE, si haute que mes mains n'arrivent pas au bout... et sans cesses ce REGAIN d'énergie quand les vents la font plier et que nos coeurs crient de la voir s'effondrer.

Scuzi prose du soir, bonsoir...

Bonsoir Oniriens,

S'il y a toujours des amateurs, je vous suggère trois nouveaux mots :

Traversée
Horizon
Platane

Bien j'espère que cela vous inspira un peu. Je vous lirai avec plaisir.

Bon courage,

Siebby.

Allez, je m'y colle, mais je préviens d'emblée, c'est du grand n'importe quoi !

à l'ombre des platanes



Assis à l’ombre des platanes
Il regarde vers l’horizon
En songeant avec déraison
Au temps révolu des Gitanes.

Pendues, ardentes, à ses lèvres
Elles lui offraient leur corps brûlant
Mais c’était voilà bien longtemps
Avant son cancer de la plèvre. (oui je sais, mais j’avais besoin d’une rime !)

Il se laisse parfois bercé
Par le doux rêve d’une clope
Avant que la mort, la s…
L’embarque pour sa traversée.

Mais quelque chose le retient
Quelque chose ou plutôt quelqu’une
Un sourire en forme de lune
Et ses yeux sombres dans les siens.

En face d’elle les gitanes
Ne sont que des filles légères
Qui s’évaporent dans les airs
Évadés de la tramontane.

Alors à l’ombre des platanes
Il laisse passer les saisons
En n’ayant pour seul horizon
Que le regard de Marie-Jeanne...

ouh là, j'avais pas vu, lire :

il se laisse parfois bercer

Marrant, comme jeu ! Qu'est-ce qui unit la traversée, l'horizon et le platane ? Merci, ça m'a redonné envie d'écrire !


Le vieil arbre et la mer

Sur le roc escarpé au-dessus d'un rivage
Se tenait un noueux et imposant platane
Dont le feuillage épais, au dense et frais ombrage,
Tremblait dans le mistral et dans la tramontane.

Ces vents lui amenaient, jusqu'au bord de la plage,
L'harmonieux chant des mers, des senteurs océanes ;
L'appel de l'horizon l'invitait au voyage ;
Il se forgeait, au loin, de somptueuses mannes.

Il rêvait d'une fière et folle traversée
Sans regretter la rive après lui délaissée.
Aux confins de la mer, sur la rive d'en face,

S'élançait dans le ciel éclatant un palmier
Qui, brûlé de soleil, ne cessait pas d'envier
Le platane éventé, rêvant d'être à sa place.

TRAVERSÉE de part en part, le visage scrutant malgré elle l'HORIZON, Zoé eut une dernière pensée pour cet enfoiré de PLATANE...

Désolée...