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Sentimental/Romanesque
Cyberalx : Paternité
 Publié le 11/08/08  -  16 commentaires  -  10022 caractères  -  29 lectures    Autres textes du même auteur

Mille et une façons d'être père...


Paternité


La fatigue.

L’impression d’avancer dans un nuage épais, d’avoir des poids accrochés le long du corps.

Ce furent pourtant de belles années, mais le Docteur Kohl est si fatigué.

Il jette un œil à l’homme puis à la femme :

ils sont heureux et c’est un peu grâce à lui, l’émotion est encore là, mais atténuée.

C’est le dernier, je prends ma retraite.


Demain, il se lèvera de bonne heure, il ira à la pêche, peut-être qu’il pourrait appeler ses fils, peut-être que maintenant qu’il va avoir le temps : ils commenceront à le comprendre, à l’aimer ?


Tout en regardant les yeux embués de larmes du jeune père qui voit son enfant pour la première fois, le docteur pense à l’odeur du cagibi où est rangé tout son attirail de pêcheur : l’odeur du vieux bois, de la poussière et des regrets.


Le regret d’avoir donné tant de bonheur à tant de parents et d’être un père absent, presque inutile.


Demain, je vais tout rattraper.



* * *



Le sang.

Le bébé en est recouvert des pieds à la tête.

Les gens trouvent vraiment qu’une naissance, c’est beau ?

Harry se remet doucement de ses émotions : 10 ans à espérer que Marilyn soit enceinte, 10 ans d’espoir teinté de tristesse, ils s’étaient résignés à ne plus être parents biologiques.


La mort dans l’âme, Harry avait commencé à s’intéresser aux procédures d’adoption, songeant même à partir chercher un enfant dans un pays sous-développé au vu des difficultés à venir en passant par le circuit « classique », mais le miracle a eu lieu.

Marilyn est tombée enceinte, elle a attendu d’en être à son troisième mois de grossesse pour être sûr de pouvoir l’annoncer.


Harry était heureux, bien sûr, mais il n’avait pas l’impression qu’un bébé sortirait vraiment de toute cette histoire : la partie rationnelle de son être savait qu’elle finirait par accoucher et qu’ils seraient enfin parents, mais il s’était rendu compte alors que le bébé sortait des entrailles de sa femme que c’était réel, que vraiment, vraiment, il était papa.


Papa.

Le mot lui résonne dans la tête, prenant une consonance nouvelle : je suis le papa.

Avant d’arriver à la maternité, il était fâché avec toute sa famille, mais depuis la naissance : il appelle tout le monde au téléphone, tous les soucis s’envolent, tout le monde le félicite pour la naissance de Cathy, trois kilos et six cents grammes.


Il voit les toutes petites mains de sa fille, lui tend un doigt qu’elle serre de toutes ses forces et un amour sans borne le prend aux tripes.

Je ferais tout pour toi, Cathy, ma Cathy, ma fille.

Je suis ton Papa.


Il regarde Marilyn, son regard a changé : il sait que l’amour qu’il ressent, elle ressent le même, ils sont un tout, à tous les trois, une famille, rien de moins.



* * *



Ben, c’est pas beau à voir.


Avec Dédé et René, on est venu direct au troquet d’en face pour fêter ça…

Un chiard ! Pas croyable ce que tu peux fabriquer avec une paire de noix, une nouille et deux ou trois va-et-vient.


Bon, avant ça, j’en ai bavé, et pas qu’un peu.

L’Henriette est arrivée à la clinique avec contractions et tout le bazar.

Je crois même qu’elle a perdu le bouchon visqueux dans la cuisine… Hein ? Muqueux… Ouais, si tu veux.


Bref, elle a attendu trois jours avant de nous pondre le morveux, trois JOURS !

Et vas-y qu’il faut que je reste avec elle, à lui vaporiser la tronche avec un brumisateur… J’en pouvais plus ! Déjà, le plan grossesse, c’était limite à me faire foutre mon camp.


C’est vrai quoi, l’Henriette, elle était déjà pas belle à voir, mais elle a pris 30 kilos, elle était gonflée de partout.


Elle a vomi pendant 9 mois… Tous les matins, elle prenait son seau et elle posait sa gerbe… Je te raconte pas les bruits et l’odeur comme a dit l’autre.


Alors neuf mois à l’écouter se plaindre et à s’imaginer des envies de couscous à l’heure de l’apéro… Les femmes enceintes, c’est la merde, frangin.


Et quand il est sorti, le nain…

Ils ont utilisé un triceps… Hein ? Forceps… Si tu préfères.

Enfin, il était tout déformé, je te raconte même pas la gueule !

Tout déformé ! La tête comme un putain de ballon de rugby !

Alors, moi, je découvre, j’encaisse, je me dis :

« Oh merde ! Ce gamin il a la tête du taré dans le film de Victor Hugo là… Esméralda et la bête. »


Puis pour m’achever, la sage bonne femme, elle me tend des ciseaux et elle me dit : « Vous pouvez couper le cordon », là, j’ai dégueulé et je suis sorti.


Attends, ça téléphone, tu vas voir que c’est l’Henriette qui m’appelle pour que j’aille la chercher…



* * *



- Monsieur Thrump ?

- Oui, Suzy, j’espère que c’est important.

- En fait, oui, votre femme est en train d’accoucher à Saint-Vincent, j’annule vos rendez-vous ?

- Ne soyez pas ridicule, mon petit, faites-lui envoyer des fleurs et un petit mot.

- Vous n’avez pas dû comprendre, c’est Madame Thrump, votre femme qui accouche de votre enfant.

- Oh, suis-je bête… Ne le mettez pas sur le compte de la société alors, je payerai de mes propres deniers, cela va de soi.

- Bien… Euh, quelles fleurs voulez-vous que je…

- Écoutez mon petit, ça commence à bien faire, j’ai un boulot monstre ici ! Je ne vais tout de même pas vous dicter votre travail, faites au mieux !

- Immédiatement, Monsieur Thrump, je m’en occupe immédiatement.



* * *



Allô ?

Cette maternité est un véritable nid à microbes !

Cette sotte d’infirmière avait mélangé les couvertures hypoallergéniques de Marie-Agnès avec leurs espèces de linges qui servent Dieu sait combien de fois.


Nous avons croisé une espèce de rougeaud complètement saoul… Une épave.

Mes aïeux ! Marc-Henri, tu n’en aurais pas cru tes yeux, une vraie caricature, ce paysan avait vomi dans la salle où accouchait sa… femme, je suppose qu’on doit l’appeler ainsi.


Puis cette espèce de zoulou des banlieues, avec sa casquette de travers et son jogging trop grand qui souriait d’un air béat en regardant vers les couveuses… Brrr, j’en ai froid dans le dos.


J’étais dans tous mes états, Marie-Agnès ne m’a été d’aucun soutien : elle était déjà préparée à ce genre de rencontres avec son horrible travail d’assistante sociale, elle croise sans cesse la misère, je ne sais pas comment elle fait pour continuer d’ailleurs.


Enfin, comme si cette ambiance de crasse n’avait pas suffi, il a fallu que je m’abaisse à tenir la main de Marie-Agnès devant le personnel, j’en avais la nau-sée !


Je te passe les détails scabreux, mon chou, je sais que tu as déjà dû monter dessus pour l’engrosser, ça doit être suffisamment pénible comme souvenir, mais laisse-moi te dire que j’étais ho-rri-fié.


Si nous voulons un autre enfant, nous irons à Rio, ils sont déjà tout faits, tout propres et pas trop cher, en plus, nous pourrions y aller durant le carnaval, il paraît que c’est ma-gni-fique.



* * *



Au début, j’étais en rogne.

Elle me dit qu’elle est enceinte, j’lui dis qu’elle a qu’à avorter, c’est tout, basta !

Être daron, y a pas moyen quoi…

Alors elle m’a carotté, elle m’a fait croire que c’était fini et elle l’a gardé en douce.


Trois mois plus tard, les keums de la té-ci, ils commencent à baver sur elle et moi, comme quoi on va avoir un Bébé.


Alors j’suis allé la voir, et elle m’a saoulé avec des histoires de responsabilité, de devoir envers mon fils, et puis on s’est calmé tous les deux…

J’l’a kiffe moi, c’te bouffonne.


À la maternité, je l’ai accompagnée, et puis je lui ai tenu la main genre pour faire le mec bien, t’as vu.


Et là, elle a mangé grave sa race.


Avant aujourd’hui, les meufs, pour moi, c’était en dessous des keums, tu vois.

Mais ce qu’elles sont capables de faire, c’est trop géant, à côté, on est des tapettes.

Elle a souffert, elle a crié, elle m’a broyé la main, j’aurais jamais cru qu’elle pouvait être si forte.


Et puis y a eu l’bébé.

Ce petit mec-là, y m’a regardé qu’une fois et j’ai su qu’c’était pour la life.

J’ai chialé comme une pute, j’te jure.

J’vais plus vendre de teuch.

On va s’barrer d’la cité.

Finies les conneries, j’suis papa, moi.

Et j’vais faire grave mieux qu’mon père.


Ça sent le cramé ou quoi ?



* * *



L’odeur.

L’odeur du soufre, l’odeur de l’allumette, le papier qui brûle, ça crépite : ça chante.

Il reste sur les genoux, regarde la main blanche que forme la fumée, puis bleue, jaune, rouge, noire, la chaleur, la douleur : le feu.


Guido regarde la flamme grandir et ressent comme une impression de fierté à mesure que le feu dévore maintenant les draps blancs : c’est moi qui ai créé !


Tous ses muscles se contractent puis se relâchent, il pisse dans son pantalon, qu’importe, ça brûle et c’est tout ce qui compte, c’est beau, c’est grand et c’est à lui.


Assis dans la flaque de son urine, Guido regarde les flammes danser et lécher les murs du sous-sol de la maternité.


Une expression de douleur naît sur son visage, il ne le verra pas grandir, son cœur fait une embardée, sa figure lui fait mal, il faut partir.


Issue de secours.

Les mots s’affichent en blanc sur fond vert.

Il prend la bonne porte, il doit rentrer chez lui mais il hésite.

Les gens peuvent sortir par là, eux aussi.


De ses bras puissants, il pousse les énormes containers des poubelles devant les portes.

Les portes sont toutes bloquées.

Les gens sont coincés, ils vont brûler.

Le feu va être nourri.

Guido pleure doucement en rentrant chez lui, créer est un acte douloureux...



* * *


- Monsieur Thrump ?

- En quelle langue faut-il vous le dire, Suzy ? Je suis en RÉUNION !

- Je comprends Monsieur, mais c’est important.

- Vous avez intérêt à ce que ça le soit.

- C’est votre femme, il se trouve que…

- Allons bon, quoi encore ? C’est un garçon ? C’est des jumeaux ? Elle pourrait bien avoir pondu un œuf que je n’accepterais pas pour autant qu’on m’interrompe pendant mon trav…

- La maternité a brûlé, il n’y a aucun survivant !

- …

- Monsieur ?


 
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   studyvox   
11/8/2008
Quel talent dans la manière de changer de style, tout en réussissant à donner une telle émotion!
Cette idée de rassembler des petits textes sur un même sujet, avec des intonations si différentes...c'est génial.
Je suis content d'avoir écrit ce commentaire en premier.
Il faut absolument lire cette nouvelle que je trouve sincèrment "exceptionnelle"

   Bidis   
11/8/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Dans la première petite histoire, deux choses m'ont gênée dans le style ("peut-être que maintenant qu’il va avoir le temps" : trop de "que"; "où est rangé tout son attirail de pêcheur" : je trouve le "tout" superflu).
La deuxième histoire, elle, m'a semblé d'autant améliorable, qu'elle devrait être parfaite pour mieux trancher avec la suivante ("10 ans à espérer que Marilyn soit enceinte, 10 ans d’espoir..." : un peu lourd et puis "espérer" et "espoir"...; "La mort dans l’âme" jusqu'à "de pouvoir l’annoncer" : je trouve tout le passage inutile et ce serait plus léger de le remplacer par le seul petit mot "presque" : ils s’étaient presque résignés" - le lecteur n'est pas stupide, il reconstitue aussitôt le parcours douloureux- et le passage suivant aussi alourdit la lecture "Harry était heureux" jusqu'à "il était papa". À mon avis, ce n'est pas du tout assez fort pour la suite de la nouvelle.
Parce que le texte, lui, devient de plus en plus percutant. Les différences de ton entre les anecdotes est frappante, le lecteur qui s'ennuyait un peu est pris aux tripes et tellement qu'il ne s'attend pas particulièrement à une chute finale.
Celle-ci vient le cueillir en vrai coup de poing...
Un très bon moment de lecture.

   Anonyme   
11/8/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aurais mis un point à la ligne avant de dire " mais le miracle a eu lieu " Je trouve la phrase trop longue et elle oblitère l'effet miraculeux.
" Harry était heureux ... papa " : il ne manque pas une petite virgule entre "de sa femme " et " que c'était réel " ? A moins que ce soit fait exprès pour faire ressentir l'état de confusion du nouveau père.
" il sait que l'amour qu'il ressent, elle ressent le même " c'est du langage parlé : exprès ? Pourquoi pas ! Et même, ça ne choque pas, bien au contraire.

J'arrête là mes critiques constructives et vais me permettre une relecture car je ne comprends pas qui est ce Guido. Un quidam je suppose, qui a pété les plombs dans la surprise de son nouveau statut ? Oui, c'est bien ça. Ouf, j'ai eu peur que ce soit harry.

Une succession de scène autour du thème de la paternité, qui finalement se percutent en un brasier final catastrophique.
Une réflexion assez fine et bien masculine sur les mystères de l'enfantement.
Ce peut-être aussi dramatique et dévastateur du coté maternel. Refus viscéral de ses propres viscères.
Le sujet est grave, mais traité avec la distance nécessaire et un poil de légèreté qui permet à la lectrice et mère que je suis d'aller jusqu'au bout de sa lecture sans se répandre en sanglots sur son clavier.
Merci pour cette nouvelle.
Eh bien en voilà un commentaire nourri et constructif pour l'auteur, n'est-il pas ?


PS : moi que 25 kg mais pour deux à la fois ^^

EDIT : c'est vrai que la chute est un peu improbable : n'y a-t-il pas des détecteurs d'incendie prêts à se mobiliser à la moindre allumette craquée dans toutes les maternités ? Toutefois, je pense que ça reste sentimental romanesque : ce guido pète un câble à cause d'une émotion qu'il n'arrive pas à gérer.

   Togna   
11/8/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Comme quoi nous sommes bien peu de chose, ma pôvre dame !

Quelques expressions m’ont gênées, comme par exemple :
« peut-être que maintenant qu’il va avoir le temps » J’aurais écrit « peut-être aura-t-il le temps maintenant ».
« elle a attendu d’en être à son troisième mois » > « elle a attendu d’être à son troisième mois ».
Personnellement, je trouve que l’utilisation fréquente des « deux points » hache trop le texte, nuit à sa fluidité. L’utiliser comme figure de style dans une des histoires, c’était bien, mais pourquoi avoir continué alors que les narrateurs sont différents, que les points de vue changent ?

Cela dit, comme d’hab c’est plaisant à lire et la chute est surprenante. Bravo et merci camarade !

   Anonyme   
11/8/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
L'écriture d'abord : ciselée, maîtrisée, elle jongle avec le rythme, c'est une belle écriture, elle sert l'histoire avec humilité, elle sait sa mission. C'est un style comme je les aime.

Le déroulé de l'histoire : c'est mené avec une technique impécable, on ne va pas disserter quand c'est aussi fluide et si bien construit. Tu sais donner de fait de la force à ton histoire.

L'histoire : je me suis laissée porter, balancée entre l'humour et la tendresse des petites scènes.

(Un détail : Cathy pesait 4kg200 à la naissance, si si je t'assure, du bébé consistant !!! Comment ça de quoi je me mêle ?)

La chute de l'histoire : c'est ici qu'intervient mon bémol. D'abord parce qu'avec cette chute tu n'es plus dans le sentimental, faut assumer la catégorie. Humour ? Horreur ? Sentimental pourquoi pas, c'est une catégorie bateau on dira...
Bref, je n'y crois pas à l'incendie, et moi, quand je suis lectrice, je veux y croire. Je n'y crois pas parce que c'est improbable, c'est improbable parce que ça dénote d'avec le récit et parce que tu ne nous donne pas à lire la douleur ou l'impression quelle qu'elle soit, du père. Tu vois qu'on est pas dans le sentimental...

Mais fichtre quel style, je t'aurais bien gratifié d'un exceptionnel pour cette délicieuse écriture. La chute, je tourne autour, m'en empêche...

Cependant bravo, un très bon et très beau texte. Je l'ai lu sans ennuie.

:)

   violoncelle   
11/8/2008
 a aimé ce texte 
Bien
C'est "Short Cuts" autour d'un thème bien choisi, mais traité de façon inégale...

Dommage. Envie de lire un texte plus long de vous.
(Le tout début de cette série m'a accrochée).

Amitiés

Violoncelle

   Anonyme   
11/8/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une nouvelle intéressante et multiple. Bien vu toutes ses petites histoires qui se rejoignent.

Un seul thème ici: la paternité.
Paternité conventionnelle.
Paternité de la création ensuite... le feu, présenté comme un enfant que l'on fait naître et que l'on doit faire grandir...

J'aime beaucoup ces brutaux changements de tonalité, les ruptures de style et de langue.. L'humour toujours présent est lui aussi multiforme...

Un tres bon moment de lecture en somme.

BRAVO!

   Anonyme   
11/8/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bon alors je vais essayer de faire un commentaire constructif, j'ai lu ton post dans le forum. J'avais bien envie de mettre : "Parfait, bien écrit, RAS"…
Donc oui c'est bien écrit. J'ai trouvé que toutes ces situations différentes mélangées c'est un peu dur à suivre au début puis on s'y fait et de toute façon tout se rejoint à la fin.
J'ai particulièrement apprécié le passage "mec de banlieue" et "homme d'affaire".

   widjet   
11/8/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Maitrise de l'écriture, oui. Belle fluidité aussi. Un peu de facilité aussi dans certains mots trop "sucrés" (en première partie surtout). Attention de ne pas tomber dans le sentimentalisme bon marché...:-)))

Sinon l'auteur jongle avec les personnages et les formes de langage avec une relative aisance. Mais l'histoire souffre un peu de confusion par moments. Peut etre que rappeler le nom des acteurs eut été utile...? Je ne sais pas...

Enfin j'ai bien aimé le fait que ce récit soit découpé sous forme scenettes. C'est un procédé qui me plait et m'inspire de plus en plus...Maintenant je dirais qu'étrangement les parties prises individuellement (notamment celle avec la racaille franchement bonne) me semblent plus réussies que l'ensemble combiné.
C'est juste mon avis (je fais gaffe désormais !)
Pour finir le dénouement est pour ma part, trop brutal (effet voulu je présume) mais laisse au final un gout de trop peu au lecteur que je suis après avoir lu la dernière phrase.

En résumé (à chaud): plutot bon à défaut d'être excellent.

A relire pour bien comprendre les intéractions.

Widjet

   Anonyme   
11/8/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai trouvé ça parfois un peu trop caricatural (notamment dans la quatrième partie) mais, dans l'ensemble, j'ai beaucoup aimé.

   Anonyme   
15/8/2008
 a aimé ce texte 
Un peu
Paternité ou paternités ou encore une journée à la maternité.

Ce texte se lit facilement. On est un peu décontenancé par quelques extravagances. J’ai relevé quelques points au cours de ma lecture. Je vais donner l’impression de chipoter, peut importe, je livre mes impressions :

Deuxième paragraphe.

Le mot lui résonne dans la tête, je préfèrerais le mot résonne dans sa tête.
Pourquoi deux points après : il était fâché avec toute sa famille : ce qui suit ne me semble que la continuité de la phrase une virgule suffit.

Troisième paragraphe

À mon sens le meilleur

Quatrième paragraphe

Le dialogue n’est pas d’un grand réalisme du moins dans l’écriture.
Votre femme dit la secrétaire accouche "de votre enfant". De votre enfant? Pourquoi cette précision? Pour permettre au lecteur de supposer que… La secrétaire à l’air d’être vraiment dans les petits papiers de son patron.
L’auteur veut montrer que le patron avait peut-être l’intention de faire payer les fleurs qu’il envoie à son épouse par la société. Cette réplique arrive comme un cheveu sur la soupe.
D’une manière générale, la façon dont est rédigé ce dialogue manque de spontanéité.

Cinquième paragraphe

Marc Henri parle de la femme de ce paysan « Sa femme… je suppose que c’est comme cela qu’on doit l’appeler » J’en ai déduit qu’il s’agissait d’Henriette. Pourquoi cette ellipse, pour faire travailler les méninges du lecteur ou…

Je te passe les détails scabreux, mon chou, je sais que tu as dû monter dessus pour l’engrosser. Je n’ai pas compris de qui l’auteur parlait.

Aller chercher un enfant déjà tout fait au brésil en plein carnaval : là on vire carrément dans le caricatural.

La chute est extravagante.

Dommage parce qu’au départ il y a une excellente idée qu’il faut souligner. Une petite étude sociologique intéressante où l’on voit défiler les composantes de la société. L’auteur dès les premières lignes donne des couleurs à son texte. Mais son crayon lui a échappé et c’est mis à courir seul sur sa feuille de papier. L’unique explication que je trouve à ce que j’appelle des dérapages.

J’ai pourtant lu quelques textes de l’auteur qui lorsqu’il maîtrise sa plume, écrit des textes d’une très haute tenue

   Tchollos   
18/8/2008
Du Cyb' quoi... Même si j'ai trouvé le style un peu moins parfait que d'habitude, surtout sur les deux premier chapitres (quelques "que", quelques phrases avec effet un peu plat, redondance des "vraiment" par exemple), par la suite tu retournes à tes bases (Back to Cyb basics quoi). Le rythme, la structure, le suspense, l'émotion. Tout le monde devrait lire du Cyb, Une leçon de talent en matière de diégèse et de limpidité. Ce n'est pas ton texte le plus aboutit mais ta patte, royale, est toujours présente et délicieuse. Ma came.

   victhis0   
16/9/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Moi j'ai bien aimé dans l'ensemble...Tout n'est pas du même niveau ce qui peut parâitre logique quant on embrasse d'un seul texte autant d'humeurs différentes. J'ai bien aimé le type de la cité, la bourgeoise dégoutée et Harry. j'ai été moins sensible au patron, bcp trop caricatural. A mon sens, il aurait été moins franc avec sa secrétaire, plus faux fuyant. En général un salaud ne se présente pas comem un salaud, c'est dans le reagrd des autres qu'il prend toutes sa dimension.
Au final c'est un très bel exercice. Merci

   Flupke   
22/9/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Cyberalx,
Je n’aime pas "QU’il pourrait…QUE maintenant QU’il va avoir le temps." N’en déplaise aux fans de Johnny, faudra faire sauter au moins un QU à mon avis pour alléger la phrase.

Structure originale, j’aime bien les différentes scènes regroupées à la fin. Les différentes histoires, visions de la paternité. Seul bémol et de taille : la crédibilité à la fin : il n’y a aucun survivant. !!!!!!!!!

Ca fait un peu marseillais au niveau de l’ exagération. Ou alors maternité paquebot qui coule à pic, ou maternité airborne en 747 qui explose en vol. Mais sur le plancher des vaches avec les centaines de personnes à l’intérieur, toutes les issues, les fenêtres du rez-de-chaussée, etc…
-Hé Marius, hier j’ai péché un poisson grand comme, ça !
-Oh c’est rien, hier j’ai fait de la plongée dans le port de Marseille et j’ai trouvé un side-car allemand de la deuxième guerre mondiale, avec le phare allumé !
-Oh Marius, ton phare tu l’éteins et mon poisson je le raccourcis, d’accord ?

Est-ce qu’une fin ouverte n’aurait pas aidé à la crédibilité ?
Ex : les pompiers essaient depuis trois heures de circonscrire l’incendie.
Bon c’est quand même chouette à lire et j’y ai pris du plaisir. Allez tu raccourci la liste des victimes et je te mets très bien - ?
:-)
Amicalement, Flupke

   Anonyme   
16/11/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Pff impressionnant! Passer si vite et bien d'un personnage à l'autre j'ai vraiment apprécié.

Juste un peu gêné par le langage du mec des cités qui sonne un peu faux.

Et par la fin un peu trop classique.

Mais vraiment un super texte en tous les cas!

   Anonyme   
16/2/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Impressionnant.
La forme, sous la forme, est à retravailler.
Pas le fait de passer d'un personnage à l'autre et de les décrire comme tu l'as fait... mais c'est trop. Laisse moi souffler, fais de légères diversions, c'est tellemment bien écrit (à part quelques lourdeurs) que j'ai pas eu le temps de reprendre mon souffle entre les personnages qui sont tous très vrais, très forts.
Ménage des pauses, permets à ton lecteur de souffler, de se reposer les mirettes, de rassembler ses idées sinon, au rythme où tu vas, tu vas les perdre, y vont faire un arrêt cardiaque.
Elle aurait mérité d'être plus longue mais pas "trop" longue non plus.
Juste un souffle, pour que moi, je puisse garder le mien.


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