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Fantastique/Merveilleux
craone : Enfin [concours]
 Publié le 27/01/09  -  22 commentaires  -  5210 caractères  -  83 lectures    Autres textes du même auteur

Fonctionnaire au long cours...


Enfin [concours]


Ce texte est une participation au concours nº 8 : Les brèves d'eau (informations sur ce concours).



Je me gare devant l’office. Je cours entre les gouttes. Deux saluts, trois bisous et je m’assieds au bureau. Je travaille au bout d’un plateau d’une trentaine de mètres de long avec une quarantaine de collègues. Tous en gris, sauf Vincent, qui, comme toujours, arbore fièrement un tee-shirt noir à tête de mort.


Dans le service juridique. Je travaille à côté de Guy qui a la vingtaine comme moi. En face c’est Claire, la quinqua rigolarde et à sa gauche c’est Chloé. Une trentenaire pulpeuse à la blondeur un peu trop éblouissante. Derrière moi il y a mon chef Louis, surnommé l’imperator. C’est lui qui corrige nos dossiers.


J’attaque le boulot. Je travaille depuis une heure quand Chloé pousse un petit cri.


- Hé, c’est quoi ça ? Monsieur Louis faut faire quelque chose, c’est une inondation.


On va tous voir. Un mince filet d’eau coule sous l’armoire et avance vers son bureau. C’est pas le déluge.


- Pierre va voir d’où ça vient, me demande Louis.


Ça y est, c’est encore le nouveau qui s’y colle. Je passe donc derrière l’armoire, où je trouve une grosse flaque. Les dossiers sont stockés dans des fardes à hamacs dans ces grosses armoires. C’est un dédale de couloirs entre des rangées de meubles. Après quelques culs-de-sac, j’arrive contre un mur. L’eau vient de l’autre côté. Je ne sais pas ce qu’il y a derrière ce mur.


Je retourne en section et je raconte mes découvertes. Claire et Chloé sont envoyées par Louis au sauvetage des vieux dossiers. Le mince filet d’eau grandit sans cesse et la chaise de Chloé baigne maintenant dans une belle petite mare.

Je vais de l’autre côté du bureau et je prends la porte du couloir. Pas de trace d’eau.


- Qu’est-ce que vous faites là ? Un rédacteur ça rédige.


Mon directeur n’aime pas trop les touristes.


- Il y a une inondation en section.

- Eh bien il vous faut une baguette de sourcier pour fermer un robinet ? Allez voir aux toilettes.


Dans les toilettes des hommes, rien. J’entre dans celles des femmes. Un glouglou provient d’une des portes. Et il y a déjà un bon centimètre de flotte par terre. Je l’ouvre. Quelqu’un a bouché la cuvette en y enfonçant des rouleaux de papier wc. C’est la chasse qui déborde. Le couvercle est soulevé et tremble sous la pression, tenant encore seulement par une tige en plastique. Je n’ai pas trop le choix. Je retrousse une manche et je plonge ma main. Je retire facilement les rouleaux mais ça ne change rien à l’écoulement. Je soulève le couvercle brinquebalant de la chasse. On dirait que le flotteur est coincé. Je tire trop fort et j’arrache le mécanisme. Un geyser me frappe au visage. Je tombe à la renverse.


La colonne d’eau arrose le plafond. Je cours vers la porte, j’essaie de fermer pour limiter les dégâts. Je crie dans le couloir mais personne n’entend. La pression augmente sans cesse. Je ne tiendrai pas longtemps. Je lâche la porte et un flot énorme se déverse maintenant dans le couloir.


J’ai le mal de mer. J’ai l’impression que le bâtiment tangue. Je cours, mais l’eau me suit. Le mur se fissure sur toute sa longueur.


Je rentre dans le bureau. À part Geert qui continue de traiter ses dossiers comme si de rien n’était, tout le monde tente de sauver les papiers. Un chœur de pleureuses est monté sur une table et chante « Oéooh we are lost in the sea ».


La fissure du couloir s’est agrandie. Le mur du fond s’effondre. Les armoires disparaissent dans la faille. Louis imperator s’est levé et a enfilé de grandes bottes noires. Il arpente le bureau en chantant. Le perroquet de Christiane s’est envolé de sa cage. Je suis dans l’eau jusqu’aux genoux. L’imperator crie :


- Abandonnez les dossiers il faut percer l’accastillage.


Chloé se penche sous son bureau et sort une rame de trois mètres de long. Elle l’empoigne, frappe et brise la fenêtre. Le plafond s’effondre en plusieurs endroits. Ce n’est pas le deuxième étage qu’on voit par les ouvertures, mais un ciel d’orage où crient des mouettes. Le perroquet s’envole pour les rejoindre.


- Pierre hisse la grande voile, me crie l’imperator.

- Quelle voile ?

- Demande au chœur.


Je m’approche des chanteuses qui se déshabillent en un strip-tease langoureux.


- Quartier maître donnez les fringues à Chloé.


Elle a sorti sa machine à coudre. Elle assemble rapidement les pièces de vêtements.


- C’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme, chante maintenant le chœur en sous-vêtements.

- Souquez ferme, crie l’imperator.


Une dizaine de collègues se sont mis aux rames. L’eau s’est déversée dans la rue qui ressemble à un fleuve. Pendant que Chloé coud, j’enlève mes vêtements glacés. Tiens j’ai un tatouage sur l’épaule. Il est écrit « Ni dieux ni maître »


- Timonier, elle vient cette voile ?


Jacqueline me tend un joli patchwork gris. Je vais au grand mât et je hisse la voile. Dans un grincement sourd le bureau s’arrache au bâtiment.


- Cap au sud.


Au loin je vois le palais de justice qui s’éloigne. Enfin libre ?



 
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   Nongag   
27/1/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je ne sais pas si vous connaissez Terry Gilliam, réalisateur au cinéma (et ancien Monty Python). Votre nouvelle m'a fait penser un peu à un court métrage ("The Crimson Permanent Assurance".) qui avait été inséré dans le film "The meaning of life" des Monty Python. Un peu le même principe: ça part d'une anecdote plutôt banale (dans un bureau, au travail) pour finir par prendre des proportions hallucinantes (ou il est question de bateau entre autre).

Alors je ne peux pas parler ici d'originalité mais j'ai trouvé l'ensemble quand même plutôt sympathique. Par contre, il n'y a pas de finale à votre fantaisie. Ça ressemble plus à un premier épisode ou chapitre...

Il faut réussir à contenir une histoire complète en moins de 5000 caractères. Sinon, on reste sur notre faim

   Filipo   
27/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Joli métaphore de la fuite dans l'imaginaire (comme quoi, "trop, c'est jamais assez", pour paraphraser un certain écureuil).

La progression du récit est bien mené, avec juste ce qu'il faut pour décrire l'ambiance "studieuse" du service, voire tyrannique, avec l'arrivée du directeur . Là, c'est le point de non retour... on sent qu'on n'est plus tout à fait dans la réalité. (rem : j'ai quand même eu un peu de mal à visualiser une pièce se détachant d'un bâtiment avec mat et grand voile !)

J'aime bien cet humour. Pour moi c'est réussi, d'autant que l'écriture est agréable. La "conclusion" de fin me va tout à fait ;-)

   Cyberalx   
27/1/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Oui, je dois dire que même si l'écriture est plaisante, le tout me fait trop penser à l'introduction de ce sketch des Monthy Pythons, ou encore dans une moindre mesure à Brazil, du même Terry Gilliam.

Je crois que le nombre de caractères imposé étouffe cette nouvelle qui aurait pu aller plus loin que là ou l'auteur a décidé de la laisser.

Dommage, mais je ne désespère pas de trouver mieux chez cet auteur, je le répète, cela est bien écrit.

   Anonyme   
27/1/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
C'est bien écrit, c'est fluide, mais il manque quelque chose...Pourquoi avoir classé ce texte en fantastique? Humour oui, la loufoquerie qui me rappelle Topor est plaisante, mais qu'il y a t'il de fantastique.

Par ailleurs, je sens la contrainte des 5000 caractères, tu dois vouloir développer mais tu te freines. C'est dommage. Il ya matière à bien plus long et bien meilleur par conséquent.

C'est moyen parce que sans fond concret justement.

   jensairien   
27/1/2009
Une dose d'absurde, une de fantaisie, une de grandnimportkoi et ça fait un petit texte plutôt marrant qui part dans tous les sens.
J'aime bien l'atmosphère. Pour une nouvelle évidemment, ça fait quand même un peu court...

   Anonyme   
27/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Jolie dérive. Un simple incident banal, qui prend des proportions totalement absurdes, j'apprécie.

   Menvussa   
27/1/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
La justice qui prend l'eau, c'est pas nouveau, ça ne rassure pas vraiment mais ça fait sourire et c'est toujours ça de gagné. Ce texte m'a fait penser au Monthy Python... Le sens de la vie... Hé ! faut pas pleurer, c'est pas une insulte. Un peu aussi au film "Dans la peau de John Malkovich" avec le passage derrière l'armoire du bureau di=u niveau 5 1/2 .

Un texte déjanté, comme je les aime, mais où donc est passée l'eau ?

   Ephemere   
28/1/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour, cela se lit facilement et avec plaisir, plutôt humour que fantastique. Le langage est un peu simple, plus parlé qu'écrit avec des répétitions ; j'ai noté : "On va tous voir... Pierre va voir" sur 2 lignes. Je n'ai pas compris l'intéret du strip-tease à part se faire plaisir.
Amusant rêve donc. FMR




- Pierre va voir

   craone   
28/1/2009
Merci à vous de m'avoir lu.

Vos commentaires font mouche. J'ai écrit ma nouvelle pour le concours sans compter le nombre de carractères. J'avais largement plus du double du nombre limite...donc j'ai sabré et ça se sent en effet. Beaucoup de perte au niveau de l'ambiance et de l'apparition plus progressive du délire dans la réalité.
J'adore les "monty python" mais je ne connais pas le sketch du bateau. Je suis plutôt "We want... a shrubbery"...

Je ne sais pas si je peux proposer ma nouvelle dans son intégralité au vu du boulot de correction actuel suite au concours.

A fmr, sans strip pas de voile.

craone

   Faolan   
3/2/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Loufoque. Sympa. Ca se lit facilement. Merci...

   oskarya   
28/1/2009
amusant à lire. merci pour le bon moment

   Malka   
28/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Ce texte souffre du coup de sabre, en effet on sent qu'il manque quelque chose. Résultat: j'ai eu du mal à entrer dans ce rêve un peu fou (même si je trouve l'idée très bonne). J'aimerais bien lire la première version (non coupée).

   Flupke   
29/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Craone,
Divertissant. Ca part dans tous les sens et je me suis demandé si Magritte n'écrirait pas comme ça. Un premier texte encourageant et ça serait intéressant de lire un autre texte de toi dans une autre catégorie.
Bonne continuation sur Oniris.
Amicalement, Flupke

   marogne   
29/1/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Une des plus belles scènes de cinéma pour moi, et sans doute le seul joyau du film dont elle était le générique. Ah cet immeuble, toutes voiles gonflées qui quittait Manhattan pour aller rejoindre les flibustiers…. Un rêve pour donner du « sens à la vie », comme sans doute ici.

Mais le texte souffre un peu de cette comparaison écrasante, même si elle n’est pas référencée. On a l’impression d’un remake américain d’un film français.

Néanmoins, le dynamisme d’ensemble permet de passer un bon moment de lecture, et d’oublier les petits défauts de construction, ou les approximations spaciales.

Mais l’eau est-elle vraiment nécessaire ici ?

   Bidis   
30/1/2009
Personnellement, je n’ai pas beaucoup aimé l’écriture, vivante certes mais pas assez travaillée à mon sens.
Le fait que la situation tellement banale au départ se trouve dans la section « merveilleux/fantastique » m’interpelle et m’accroche. J’attends donc d’être surprise et cette attente est agréable. Puis à partir des femmes qui chantent pendant l’inondation, je suis renforcée dans l’impression que j’ai depuis quelques lignes : il s’agit d’un rêve.
En tout cas, ce texte remue quelque chose d’inconscient en soi. Je trouve qu’il mériterait d’être plus travaillé.

   guanaco   
1/2/2009
Eh ben moi, je me suis bien marré!
Je ne connais pas le sketch des Monthy, donc mon avis n'est pas faussé.
J'ai cru à un moment qu'il s'agissait d'un rêve et puis finalement non, alors pourquoi pas?
Certes, l'écriture est simplifiée dûe aux contraintes du concours et c'est effectivement là que c'est dommageable pour ce texte.
Perso, j'aime bien le passage des choristes!
J'ai passé un bon moment.
Merci
Guanaco

   widjet   
1/2/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Au début j'ai été gêné par les erreurs de ponctuation.
Dans le service juridique. Je travaille à côté de Guy qui a la vingtaine comme moi . Pourquoi un point avec juridique et pas une virgule. Idem pour l'après Chloé dans En face c’est Claire, la quinqua rigolarde et à sa gauche c’est Chloé. Une trentenaire pulpeuse à la blondeur un peu trop éblouissante ..

Ensuite, on sent bien que le texte a été sabré à la serpe ! C'est vraiment dommage - et d'autant plus pour une histoire de concours, mais ça, cela n'engage que moi - car j'aime bien l'esprit loufoque (qui ne commence qu'au milieu du récit mais qui va crescendo, ça s'emballe d'un seul coup) et l'idée d'échapper à la grisaille du quotidien et l'ennui de ce boulot était plutot originale (à ce titre j'aurai mis un point d'exclamation au titre Enfin , afin d'accentuer le côté libérateur).

J'en suis ressorti désarçonné. Et frustré. Et j'aime pas ça ! :-)

Widjet

   melonels   
3/2/2009
 a aimé ce texte 
Pas
Délirant. Est ce l'ennui du travail qui pousse à s'inventer des scénarios loufoques? Malheureusement j'ai peiné à lire le texte qui ne m'a pas enthousiasmé.

   Liry   
4/2/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
Je me suis bien amusée en lisant ce texte. En même temps, il me semble plus humoristique, loufoque, que fantastique.

Pour le reste, je n'ai pas beaucoup aimé l'écriture. Un peu comme si le texte avait été allégé, la fin me laissant justement sur ma faim.

   David   
12/2/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Craone,

La façon dont le récit perd pied dans le réel pour sombrer dans l'onirique, je la trouve réussis. J'ai pensé à une fin sur une sonnerie de réveil matin, mais je ne regrette pas celle là, peut être plus exigeante pour le lecteur, bravo !

   Anonyme   
12/2/2009
Tout à fait d'accord avec David. Bravo.

   Ariumette   
22/2/2009
D'abord félicitation d'avoir relevé le défi de ce concours !
Mon avis : Très chouette ce récit entre Alice au pays des merveilles et Le sens de la vie des Monty Python ! Un déroulement fluide. Très réussi !

Pas de note cause concours


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