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Humour/Détente
alvinabec : Prêt-à-jouir
 Publié le 21/05/12  -  13 commentaires  -  9425 caractères  -  166 lectures    Autres textes du même auteur

À toutes mes conquêtes.


Prêt-à-jouir


Satisfait à l’issue de ce troisième round, plus rond, plus long, plus complet que les précédents, il claque amicalement la fesse blanche située sur sa gauche, se lève et transporte ses rondeurs bronzées jusqu’au percolateur de la cuisine située à l’étage supérieur. Allez, une pause, deux cafés et on remet ça. Tout cela me paraît bien, c’est la forme mon grand, quelle trouvaille ce nouveau Cialis, ça vous a des effets retard inattendus qui frôlent le naturel. Tiens, tant que j’y suis, un petit comprimé avec le café, et je tiens tout le week-end sans mollir. Ah ! Prodigieux ces petits cachous, de la jouissance sur ordonnance ! Bien vu !


Adolfo, après une pleine semaine en tant que directeur de société de nettoyage, s’octroie la parenthèse festive à laquelle il a droit. C’est ainsi qu’il prend son plaisir, il s’offre des desserts consentis, consomme un cheptel renouvelé chaque vendredi soir à l’heure de l’apéro. Si la conquête est bonne, elle s’essoufflera dimanche soir… Pas avant ! Il se targue de tout contrôler, son personnel, sa maison, la caissière du Monop’, la file d’attente des citadelles à soumettre. Seules échappent à sa vigilance, c’est ainsi, les cotations en bourse. Alors, il investit de préférence dans la pierre, c’est plus sûr. Il investit beaucoup. Le notaire est devenu son ami.


En sifflant de félicité modeste, Adolfo met la machine à café en branle, sort des croissants, quatre pas plus, du congélateur, les expédie se faire réchauffer au-dessus du grille-pain, il y a une fonction pour ça, ces trucs sont modernes, plus besoin d’allumer le four, une goutte de lait dans un pot miniature, un plateau laqué rouge, deux tasses, deux cuillers. Et où Linda a-t-elle encore rangé le sucre ? Il faudra dire à la femme de ménage de laisser les placards se reposer, pas besoin d’astiquer avec autant d’énergie, c’est la révolution à l’office tous les vendredis soirs. La cuisine, où nul n’a préparé le moindre repas, est ultramoderne, tout acier et aluminium, digne réplique d’un laboratoire de chef étoilé. Deux expressos fument sur la laque rouge, les croissants un peu brûlés s’accommodent autour des sous-tasses et Adolfo, étranger à toute fausse pudeur, se saisissant du plateau de la main gauche, se caresse l’entrejambe de la droite, – ah quelle forme –, puis descend rejoindre la conquête au lit. L’effet café-croissants, même si la posture est franchement éculée, a toujours ses adeptes et le quatrième round s’avère épatant entre l’odeur du p’tit noir et les miettes qui vous chatouillent la peau.


La conquête demande une pause salle de bains. Qu’elle obtient. Nécessité d’ablutions complètes qui la soustraient mousseusement aux flammes de ce nouvel amant. Elle se répète que c’est avantageux, bien sûr, mais tout de même, le lapinisme s’inviterait-il entre les draps ?


Adolfo, quant à lui, dans la pièce contiguë à la salle de musculation, constate que le gourdin est toujours là, merci Cialis. Il s’asperge d’une douche express, enfile un peignoir blanc sur lequel on peut lire « Moi c’est moi » dans un cœur rouge et s’installe à son bureau pour consulter les messages reçus de ses friandises à venir. Ça s’annonce plutôt bien, la production est excellente, Adolfo gère sa vie amoureuse en flux tendu sans un faux pli et je ne vois pas pourquoi on changerait ce plaisir qui comble sans jamais rassasier. Le secret est au renouvellement perpétuel de l’objet du désir : des grandes, des maigres, des potelées, des rousses selon un goût assurément fixé. Voire aucun.


Dans le salon, la conquête s’est habillée du kimono préparé à son intention, ses cheveux noirs très raides gouttent sur les coussins du futon. Pauline, ou Cécile, je ne me souviens jamais de leur nom, ressemble un peu à une geisha avec ses mains blanches. Que fait-on ? Elle dit avoir faim. Par téléphone Adolfo commande un assortiment de sashimis et sushis. Livraison dans une petite heure ce qui nous laisse le temps d’explorer par le menu tous les recoins du canapé. La conquête participe, petite joueuse, d’un indice force trois sur l’échelle du désir. Ce doit être, comme elle le dit, parce qu’elle a vraiment faim. Adolfo suggère que l’on respecte un certain cérémonial, elle, offerte nue sur la table basse, lui, étalant les sashimis puis goûtant le poisson à même la peau blanche de la conquête. C’est tentant mais elle a si faim qu’elle ne pourrait attendre ni supporter cette mise en bouche. La livraison enfin là, on dispose le poisson sur la table, Adolfo arrose cette nipponerie d’une bouteille de Porto. C’est parfait, c’est brillant, ça va si bien ensemble. On se régale, la conquête, les dents plongées dans le poisson, engloutit tout le gingembre, le cerveau d’Adolfo se tapisse de Cialis. Exit les assiettes, on a d’autres urgences. Dans un bel ensemble, ils donnent là le meilleur d’eux-mêmes. Elle se plie de bon gré à cette vigueur incongrue, il soupire, on s’essouffle. Un café ? Pas sûr…


Au prétexte d’un rendez-vous important, une cousine de passage ou je ne sais quoi, la conquête rassemble ses petites affaires, prend la porte et se dérobe, l’enthousiasme en berne et l’entrejambe en feu. Impossible de s’asseoir avant demain, misère ! C’est toujours pareil ces rencontres par Internet, tu envisages plus ou moins une histoire possible, même sans trop te la raconter. Et tu finis sur un mec, c’est vrai plutôt sympa, la bizarrerie en plus. Celui-là c’est trop, j’ai eu l’impression d’être une machine à laver. Que dis-je ? Un recyclage ! Faut que je sois plus sélective avec mes Crunchs de week-end.


Adolfo, en peignoir sur son sofa, pianote sur son téléphone. Il n’est que samedi à l’heure de la sieste, on ne va pas courir un semi-marathon alors que l’on est chargé pour quarante-deux kilomètres cent quatre-vingt-quinze :


– Salut, c’est moi, Adolfo, comme je te l’avais dit, j’ai pu me libérer plus tôt que prévu de mon congrès à Londres. Je suis là. Tu viens ? On se fait une soirée privée à la casa ? Allez bella, je commanderai des sushis rien que pour toi. Ça te plaira Margaux. Ne prends pas le temps de te faire belle. Tu es belle comme tu es. Je t’attends. Ne mets pas de culotte, j’adore. J’ai mis le champagne à rafraîchir.


Margaux, adorable pintade, se rend toujours disponible pour lui. Aussi bien sinon mieux qu’un plombier appelé en urgence. Elle fond devant Adolfo, ses mines, son bronzage, lui si occupé à courir l’Europe entière pour des conférences, des congrès sur le traitement des déchets, lui si demandé qu’il peut à peine la voir entre deux avions. Elle lui trouve le charme d’un grand homme, si juste, si posé, si rassurant aussi. Il laisse dire, prendrait même la pose, s’imagine être une référence intellectuelle, ce qui sert foutrement bien sa vanité. Bien au-dessus de la piètre mesquinerie du portefeuille.


En attendant Margaux, Adolfo fait un brin de toilette, constate son érection parfaite. Cela devient un peu gênant même si flatteur par ailleurs. Il tâte, tourne, s’agace de cet excès de virilité. À dire le vrai, ça fait un peu mal. Bah ! la charmante devrait s’en occuper dans un instant.


Il semble, hélas, que la donzelle se soit égarée sur le chemin de la félicité. Adolfo rappelle énergiquement Margaux qui se dit coincée sur le périphérique, un accident comme on en voit rarement, pas bien grave mais beaucoup d’encastrements sur les trois voies devant elle.


Il se sert une coupe de champagne, ça ne peut que le mettre de bonne humeur. Mince, ça commence à vraiment faire mal ! Non d’un cachou, putain de Cialis, je ne suis plus très sûr. Et cette dinde qui n’arrive pas, c’est de sa faute à cette pétasse ! J’enrage, moi qui contrôle tout, là, ça m’échappe. C’est quoi ce bordel, où est-ce que ça a dérapé ? C’est la faute du Cialis, c’est évident. Un coup de paluche ne m’est d’aucun secours. Misère c’est douloureux, je vais aux urgences. La moto ? Non, je ne peux pas la conduire. Un taxi, vite !


Aux urgences, Adolfo reste debout en attendant les résultats des tests auxquels il s’est plié de bonne grâce tellement il l’a saumâtre. Il voudrait se coucher, il est au bord de l’épuisement. On lui propose un brancard sur lequel il s’allonge. Il entend des bribes de conversation, chope quelques mots concernant son bilan. Le corps médical s’exprime :


– J’ai regardé sa numération… pas une leucémie, donc pas de biopsie médullaire. Ni une drépanocytose.

– Au vu des résultats des examens locaux, il y a une thrombose complète des corps caverneux. Impossible de désengorger.

– Et d’après toi, l’hypothèse du Cialis pour ce priapisme ?

– C’est une hypothèse toujours possible mais la sanction thérapeutique est chirurgicale, on ne peut pas faire autrement. La douleur va devenir intenable.


Écoutant ce diagnostic, Adolfo, blême sous son bronzage, ne se sent pas bien, transpire, a envie de vomir, fait un superbe malaise vagal. Trop, c’est trop, leucémie, machincytose, chirurgie…


Depuis le lit où il se repose enfin, Adolfo accueille d’un sourire bravache le chirurgien venu lui donner un compte-rendu opératoire. Il lui assure qu’il n’aura plus mal, et c’est une bonne chose, n’est-ce pas ? Pour avoir de nouveau des érections de bonne qualité, ça va être un peu problématique, mais bon, on va s’en occuper, les dernières techniques permettent l’implantation de prothèses très bien tolérées, vous verrez.


Adolfo tout pâle :


– C'est-à-dire que j’ai un rendez-vous de prévu ce soir…




 
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   Anonyme   
29/4/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Ah, dommage, je trouve la fin faiblarde... Déjà, ça m'étonne qu'on ne sache pas traiter le priapisme autrement qu'avec de telles séquelles, mais bon, admettons. Ce qui ne colle pas, à mon avis, c'est la phrase de fin d'Adolfo ; la réplique, vraiment, elle ne tue pas ! Trop vraisemblable, sans doute.
Une historiette pas déplaisante à mon avis, le style est allègre, mais j'ai l'impression que vous n'avez trop su comment la conclure.

"Et tu finis sur un mec, c’est vrai plutôt sympa, la bizarrerie en plus. Celui-là c’est trop, j’ai eu l’impression d’être une machine à laver." : plutôt marrant !

   Anonyme   
2/5/2012
 a aimé ce texte 
Pas ↓
Je n'ai pas du tout aimé ce texte .

La Bruyère écrivait "Les Caractères" et tenter de faire la même chose sur des gens de notre époque est surement une bonne chose; mais ici je ne vois pas le caractère d'Adolfo mais une sorte d'étalage un peu trop gentil envers lui.

Ce personnage , à la fin, je ne sais si il mérite des baffes ou des paroles de réconfort et c'est vraiment dommage. Parce que justement comme tout le texte est dans l’exagération, le plus, il aurait fallu un avis tranché et pas cette demie fin trop légère.

Par ailleurs, on voit venir la fin à des kilomètres: l'abus de Cialis et le pécheur puni par là où il pécha. C'est un grand classique et c'est un peu une redite aussi.

Bref, il faut à mon avis revoir ce texte et donner un avis, un vrai.

   jeanmarcel   
10/5/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un récit malin, toujours limite, mais qui va au fond des choses.
A déconseiller, ou à conseiller c’est selon, à tous ceux qui prennent du Viagra sans suivi médical.
La chute est savoureuse, le pauvre Adolfo, obsédé jusqu’au bout, ne comprend rien et spécule sur sa prochaine partie de jambes en l’air.
Et l’Amour, là-dedans, me direz-vous ?
Il y a déjà l’Humour, une denrée que tout le monde n’a pas en magasin et qui ne se prend pas sur ordonnance
Compliments à l’auteur.

   brabant   
21/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Alvinabec,


Et voilà ce qui arrive quand on veut imiter Napoléon III, Adolfo n'a pas même la pointure du Petit Napo (Bonaparte, lui, était un vrai lapin, un vrai de vrai, un lapiniste !) ; ce Cialis Ier, le voilà goitreux du zizi et promis à la prothèse ! De quoi vous dégoûter de vouloir jouer les Don Juan des beaux réseaux !

On n'aime pas trop ce Casanova, ce dernier aussi avait d'ailleurs de la peine à conclure, mais il était suffisamment bonne langue pour soutenir jusqu'au bout les objets de ses conversations.


Qu'est-ce qu'on lui a fait au juste à Adolfo pour qu'il ne soit plus que l'ombre de ses cavernes ? Un seau d'eau glacée n'a pas suffi ?

Lol

   macaron   
21/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Une histoire sympa, une gentille leçon de morale pour la gent masculine un peu trop portée sur la chose. Rien de très original dans la composition de votre texte, mais une écriture efficace, un personnage bien travaillé, un humour présent par les travers de ce pauvre Adolfo. Je rejoins d'autres commentateurs pour la fin un peu...à bout de souffle!

   Anonyme   
21/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour alvinabec,

C'est bien écrit. Avec un peu trop de facilités parfois. La répétition du Cialis n'est pas obligatoire, sauf si vous êtes visiteur médical.

Par contre j'y vois un défaut à surveiller, c'est la confusion des narrateurs.
Le narrateur principal du texte est un personnage extérieur, omnicient, capable de détecter les sentiments d'Adolfo (par exemple : "En sifflant de félicité modeste, Adolfo met la machine à café en branle").
Pourquoi avoir choisi une "focalisation zéro" alors qu'en fait l'histoire est racontée par Adolfo? Mieux aurait valu carrément lui donner la parole, ce qui vous aurait évité de temps en temps, pour coller au direct, de changer de narrateur, de façon un peu maladroite.
Par exemple, dans le premier paragraphe, c'est le narrateur extérieur qui parle. Et tout à coup on en change : "Tout cela me paraît bien..." ou "Tiens, tant que j’y suis...". Cette narration un peu bancale aurait pu être facilement évitée.
Même remarque concernant "Pauline, ou Cécile, je ne me souviens jamais de leur nom...". ou "une cousine de passage ou je ne sais quoi".
C'est toujours très difficile de changer de narrateur, surtout dans un même paragraphe.

Vous faites même intervenir un troisième narrateur : "Au prétexte d'un rendez-vous important...week-end", en la personne d'une des conquêtes. Ça fait un peu trop, un récit doit garder une certaine cohérence narrative. Vous auriez pu raconter cet épisode par la voix du narrateur omnicient.

Votre style me plaît, ça n'est encore pas du Virginie Despentes (prenez-le comme un compliment), mais c'est très punchy.
Il vous reste je crois à éviter certaines vulgarités (facilités) de style comme " Allez, une pause, deux cafés, et on remet ça." ou " le lapinisme s’inviterait-il entre les draps ? " ou encore " Exit les assiettes, on a d’autres urgences ". Il faut éviter d'apostropher directement le lecteur.
On a tous le défaut de tenir une vanne, et de pas pouvoir s'empêcher de la sortir. Mais il y un pas à ne pas franchir, d'un comptoir de bistrot à la littérature.

Bon, le petit scénario, en lui-même est plutôt sympa. L'humour aussi, ce registre n'étant jamais facile. Moi en littérature, la seule chose qui m'intéresse c'est le style. Et là, je suis servi à mon goût.

Bravo encore

Ludi

   Palimpseste   
22/5/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Pas mal... sans plus mais plaisant à lire...

L'auteure réussi quand même l'exploit de faire un texte qui ne tombe pas dans le graveleux, ce qui n'est pas gagné d'avance.

Plein de phrases sympa et de rythme de même. Jolies (cir)concisions comme l'efficace "Le notaire est devenu son ami", le très joli "Voire aucun" et le cinglant "Bien au-dessus de la piètre mesquinerie du portefeuille."...

Sinon, j'ai moins aimé l'irruption de marques commerciales (Cialis et Crunch), dont l'emploi dans une nouvelle est toujours risqué. Notamment pour Cialis, alors que Viagra est devenu quasiment un mot commun (comme Frigidaire à la place de Réfrigérateur, même si la nouvelle parle de quelques femmes-frigides-hères).

Le dernier dialogue avec le chirurgien ((....) prothèse très bien tolérées. Vous verrez", est un peu curieux dans sa forme. Je l'aurais mieux vu intégré plus normalement dans un dialogue.

J'aime bien la chute, même si celle-ci ne peut s'appeler une débandade...

Alors pourquoi ne noté-je pas mieux que "moyen"? Sans doute parce que le texte est très (trop) facile... Sans aller chercher La Bruyère et ses Caractères, le sujet est assez léger, déjà largement connu et archi-balayé, sans parler que depuis un an, les Sofitel/Carlton nous ont servis une soupe de ce goût-là jusqu'à la nausée... Dommage...

Je mets quand même un "plus" d'encouragement...

   Anonyme   
22/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Gentillet, sans plus. A vrai dire je n'ai pas beaucoup souri tant l'histoire d'Adolfo (étrange prénom) ne me parait guère originale.
Le style est bon, alerte, par contre j'ai été très gêné par l'irruption d'un deuxième narrateur, celui qui s'exprime à la première personne. J'ai eu parfois l'impression qu'il y avait deux personnages et je m'emmêlais les pinceaux dans ma lecture. Je trouve que ça entraine de la confusion et n'apporte rien de concret au récit.

   AntoineJ   
24/5/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Beaucoup de mal à adhérer que ce soit sur le fond ou sur la forme
En prenant du recul, le style est bien adapté à l'histoire. La chute est "catholique" (le méchant est punit par ou il a péché).
Mais (même classée dans humour) j'ai du mal à ne pas "juger".

   Anonyme   
15/6/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai bien aimé ce texte. De mon niveau je n'ai pas relevé de choses qui m'ont vraiment géné dans la lecture qui m'a été plutôt agréable. En revanche j'ai trouvé la fin un peu rapide et que certaines "vulgarités" gilssés par ci par là étaient un peu trop en décalage avec le langage bien plus soutenu utilisé tout au long de cette nouvelle.

   MariCe   
20/8/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quelle pêche d'enfer ! J'ai visualisé le bellâtre genre Belmondo maniant à merveille l'autodérision. Car pousser la vanité à ce stade là, cela me paraît très peu probable. Si ?
Je me suis amusée du début jusqu'à une fin... qui disons le m'a laissée un peu sur ma faim. Un Docteur House plus vrai que nature aurait sans doute pu terminer la scène en apothéose. Néanmoins un grand merci pour cette lecture bien agréable.

   carbona   
4/9/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonjour,

Fond : le soufflé est retombé, c'est dommage. L'idée tu type avide de sexe qui passe tous ses week-ends à assouvir ses désirs en enchaînant les partenaires, c'était chouette. De plus la description du personnage était au poil, j'étais bien emballée. Mais l'histoire a pris une tournure qui ne m'a pas séduite : ce problème d'érection permanente qui le mène à l'ablation du pénis est apparue comme un flop, ni amusante, ni surprenante. Certainement pas à la hauteur de la première partie du texte. Et la dernière phrase me donne l'impression de signer une "blague ratée".

Je m'interroge aussi sur l'intérêt de ces deux phrases dans le deuxième paragraphe, elles ne me semblent pas bien nécessaires : "Seules échappent à sa vigilance, c’est ainsi, les cotations en bourse. Alors, il investit de préférence dans la pierre, c’est plus sûr. Il investit beaucoup. Le notaire est devenu son ami."




Forme : j'aime bien votre écriture même si (à mon goût bien-sûr) quelques passages mériteraient plus de simplicité ex : " Le secret est au renouvellement perpétuel de l’objet du désir " "En sifflant de félicité modeste"

Il y a pour moi un gros problème entre le passage constant du "je" au "il", c'est perturbant, ça saccade la lecture. Je me suis demandée à plusieurs reprises qui est ce "je" (style une personnification du sexe du narrateur) pour finalement comprendre que "je" et "il" désignaient la même personne.
En revanche les incursions tel que "Ah ! Prodigieux ces petits cachous, de la jouissance sur ordonnance ! Bien vu !" , "ah quelle forme" fonctionnent très bien et donnent de l'épaisseur et de l'authenticité au personnage. C'est vraiment l'utilisation du "je" qui coince.

A vous relire

   jfmoods   
8/12/2018
Cette nouvelle est une satire féroce et jubilatoire de la vanité masculine. On pense immédiatement au personnage de Jim Dooley dans un roman de Gary ("Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable").

Un homme qui s'éprouve dans sa toute-puissance ("Il se targue de tout contrôler, son personnel, sa maison, la caissière du Monop’, la file d’attente des citadelles à soumettre.") se doit d'assurer une même productivité dans sa vie professionnelle que dans ses affaires de lit. Adolfo (toute référence à un célèbre dictateur serait fortuite et involontaire) se veut donc un stakhanoviste de la performance sexuelle, en cela secondé par un médicament particulièrement efficace (le Cialis). Indifférent au physique de ses conquêtes ("des grandes, des maigres, des potelées, des rousses selon un goût assurément fixé. Voire aucun."), il ne vise que l'abattage, le rendement maximal. Il faut être prêt à "assurer" tout le temps, en toutes circonstances.

Il apprendra à ses dépens qu'on ne joue pas impunément avec les médicaments...

Pour le plus grand plaisir du lecteur, la satire est même poussée jusqu'à la caricature...

"Pour avoir de nouveau des érections de bonne qualité, ça va être un peu problématique, mais bon, on va s’en occuper, les dernières techniques permettent l’implantation de prothèses très bien tolérées, vous verrez.".

Les hommes ne sont, décidément, que de pitoyables pantins !

Merci pour ce partage !


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