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Science-fiction
ANIMAL : Le Mur [concours]
 Publié le 30/11/09  -  33 commentaires  -  20036 caractères  -  273 lectures    Autres textes du même auteur

Là où l'on constate une fois de plus que le malheur des uns fait le bonheur des autres...


Le Mur [concours]


Ce texte est une participation au concours n°10 : 4x4 (informations sur ce concours).



- Papa, Papa, Romain refuse de me rendre ma poupée !


La petite fille, le front plissé de colère, venait de faire irruption dans le salon où son père lisait une vieille revue scientifique sur papier. Une des rares qu'il ne connaissait pas encore par cœur. L'article, particulièrement pointu, traitait de l'idiosyncrasie immunitaire de deux individus réagissant différemment à un agent pathogène et il avait eu un mal fou à s'y plonger.

Avec un soupir excédé, Jacques Lesnard dit d'un ton plutôt sec :


- Tu sais bien qu'il n'est pas tout à fait comme nous, bébé. Je t'ai pourtant expliqué dix fois ce qu'est un simple d'esprit.


Il se radoucit devant la mine de la fillette. Elle semblait trouver injuste qu'il donne toujours raison à son frère... et peut-être n'avait-elle pas tort. Il ajouta gentiment :


- Il te la rendra plus tard.

- Et s'il la casse ?

- On t'en commandera une autre. Allez, va voir ta mère et regardez le catalogue. Je suis occupé.


Aline retrouva le sourire à l'idée d'une nouvelle poupée et fila vers la cuisine. Mais c'était déjà trop tard pour Jacques ; il avait tout à fait perdu sa concentration. Il jeta la revue sur la table basse et avança une main molle vers sa bière. Elle était tiède, ce qui ne l'empêcha pas de l'engloutir en trois gorgées. Il savait qu'il buvait trop mais il n'en pouvait plus de cette vie cloîtrée. Une femme qu'il n'avait pas choisie, deux enfants – une fille adorable et un garçon un peu simplet mais mignon – qu'il n'avait jamais désirés, un chien qui était arrivé là un jour on ne sait comment, une maison de six pièces, une terrasse de 8 m2, un jardin d'exactement 5 m de chaque côté de la maison, et c'est tout. Au-delà, il y avait le Mur. Omniprésent, infranchissable, haïssable.


Oh, il ne manquait de rien, pas même d'une illusion de liberté. Plusieurs fois par semaine, une porte s'ouvrait dans le Mur, pour chacun selon ses goûts. Le mercredi, les enfants s'en allaient au centre de regroupement de la jeunesse ou au poney-club. Le jeudi, pour lui, la porte menait au cercle de jeux où se déroulaient des parties mémorables : poker, bridge, belote, billard, jeux de hasard, on n'avait que l'embarras du choix. Et le samedi, la porte était pour sa femme qui pouvait aller danser jusqu'à minuit, comme une Cendrillon moderne. Elle y rencontrait ses amies, d'autres hommes aussi, sans doute. Il n'était pas jaloux.


De temps en temps, le lundi, une porte commune s'ouvrait pour toute la famille. Elle menait à la salle de sport, au zoo ou au cinéma, parfois dans une sorte de jardin public en plein air où se déroulait un barbecue géant avec les voisins. C'était le seul endroit d'où l'on pouvait apercevoir le paysage alentour. Curieusement, on se serait cru dans une espèce de canyon aux parois escarpées de roche ocre, qui bouchaient l'horizon. C'était d'une beauté stérile. Et tout là-haut, inaccessible, on apercevait un pan de ce qui pouvait être le ciel. Peut-être.


Toutes les activités proposées au-delà de ces portes dans le Mur étaient d'un autre temps, certaines même totalement désuètes bien que pas déplaisantes. Il aurait préféré un visiorama multi-dimentionnel, un bouleur acoustique cervo-excitable ou même une bonne dose d'acide cortico-sensoriel dans les veines... Tout cela n'existait pas ici. La palette des choix semblait s'être arrêtée quelque part au 21e siècle. Ses connaissances en histoire n'étaient pas suffisantes pour mieux cerner le sujet et pour tout dire, il s'en fichait. Il y a longtemps qu'il avait renoncé à chercher une explication.


Ruminant de sombres pensées, Jacques se traîna jusqu'au mini-bar et prit une autre bière. Il saisit la languette pour la décapsuler, s'interrompit en sentant un regard posé sur lui. Romain était là qui l'observait, une poupée à la main. Il était beau. Seule une lueur un peu éteinte au fond de ses grands yeux verts pouvait faire comprendre qu'il était attardé. Pas idiot. Il n'avait que cinq ou six ans, ça allait peut-être s'arranger. Il apprenait très lentement mais retenait tout. S'il ne comprenait pas grand-chose au monde qui l'entourait, il était attachant et paraissait heureux. Il vivait comme l'oiseau sur la branche. D'ailleurs, il aimait les oiseaux.


"Il sera mieux adapté que moi à cette vie", pensa Jacques. Le gamin disparut. Jacques renonça à sa bière. Il n'avait pas envie d'être ivre. Il deviendrait désagréable et ni Stella, ni les enfants ne méritaient cela. Pas même ce sale cabot de Titus.


Pour la cent millième fois peut-être, il se demanda pourquoi il ne pouvait pas, comme les autres, se contenter d'être heureux dans cette vie paisible. Il n'avait pas besoin de travailler, ne manquait de rien grâce à une console sur laquelle il suffisait de programmer le moindre de ses désirs (mais rien de postérieur à ce maudit 21e siècle), avait une gentille famille, des distractions agréables et gratuites, quelques copains qu'il voyait chaque semaine, même si c'était sur commande. Alors ? Quelle tare l'empêchait de trouver le bonheur ?


Peut-être le souvenir de sa vie d'avant. Pas celle de surveillant au Contrôle de la Foreuse ZT125K... Non, l'autre, celle d'après la catastrophe : chercher sa subsistance, plutôt facilement, dans les entrepôts de villes désertes, rencontrer parfois d'autres survivants et échanger quelques mots, un peu d'amitié ou de tendresse, un moment d'amour volé au destin, puis repartir au hasard et compter sur la chance pour vivre encore un peu. On n'avait pas créé de communauté. Se rassembler en un point fixe, c'était multiplier les risques d'être touché par le faisceau qui semblait attiré par les concentrations d'êtres. Tous ceux qui avaient essayé de se regrouper, même en couple, avaient péri. Il n'y avait ni violence, ni pillards. On trouvait de tout en abondance et on était peu nombreux. La vie était devenue bien trop précaire pour se battre.


Cela semblait une existence misérable d'errance solitaire dans un monde devenu fou, où la mort invisible pouvait frapper à chaque instant. Mais c'était une vie libre, avec ce parfum de risque à nul autre pareil, cette saveur du danger permanent qui faisait qu'on se sentait vraiment vivant. Et puis un jour il s'était retrouvé là, sans explication, avec une famille imposée. Cela faisait cinq ans. Tous les autres qu'il avait rencontrés par la suite s'en étaient accommodés. Ils avaient vite oublié le monde du dehors pour se laisser couler dans l'indolence de la vie facile. Pas lui.


- Papa ! Oiseau ! Papa ! Oiseau !


Romain l'attrapa par la manche, le tirant de ses amères réflexions.


- Qu'est-ce qu'il y a, fils ?

- Oiseau !


Pas la peine d'attendre plus d'explications, le petit en était incapable. Mais il savait très bien d'un regard exprimer sa détresse. Jacques se leva et le suivit dans le jardin. Romain désignait quelque chose du doigt et il comprit aussitôt. Son merle mécanique, un merle qui volait et chantait comme un des vrais vivant encore dans le zoo, s'était pris dans le filet du champ de force qui empêchait l'accès au Mur.


C'était très désagréable de s'approcher du Mur. Peut-être dangereux. Interdit, en tous cas, sans que cela ait jamais été clairement formulé. Jacques dit à Romain :


- Je croyais t'avoir répété cent fois de ne pas le faire voler au-delà de la ligne que je t'ai tracée par terre. Le Mur détraque tous les mécanismes.


Son fils le regardait avec de grands yeux attentifs mais s'il comprenait les mots, il n'intégrait pas le concept dans son entier. Il murmura d'une toute petite voix :


- Oiseau ?


Jacques lui posa une main affectueuse sur les cheveux.


- Bon, je vais essayer de récupérer ton merle. Allez, viens m'aider à chercher l'échelle.


- o -


- Maître ZaJ, pourquoi a-t-on choisi le Grand Canyon du Colodaro pour y installer le Conservatoire ?

- Colorado, jeune SyP, pas Colodaro. Soyez précis, je vous prie, lorsque vous employez le langage d'avant.


Le professeur avait tourné son œil central à 12 facettes vers l'élève qui le questionnait. Il prit un air sévère :


- Vous ne semblez guère assidu à apprendre vos leçons. Le thème a été abordé lors de la session 218 du Répertoire 5 qui compte pour l'examen.

- Pardon, Maître. J'étais absent à cette session à cause de ma troisième pré-mue.


Gêné, ZaJ lissa vivement son antenne droite. On parlait rarement de ces choses en public... Il faillit rabrouer l'élève, y renonça aussitôt. N'était-ce pas l'apanage de la jeunesse de secouer le poids des coutumes ? Il répondit sans laisser voir son trouble :


- Bien, alors pour cette fois, je ne vous signalerai pas. Je vais résumer le contenu de la session 218 afin que vous puissiez suivre le reste du cours.


Le professeur se gratta délicatement une mandibule, avala une boule de Haad pour s'éclaircir la voix et commença :


- Comme vous le savez tous, nous sommes ici dans l'amphithéâtre principal du Conservatoire du Grand Canyon du Colorado. Cela fait 16 Ozet que les travaux ont été décidés. Ils ont débuté en Tion12 et se sont achevés en Tion 24 par la fermeture totalement hermétique du couvercle sur tout le canyon, grâce à l'efficacité de nos équipes d'ingénieurs-terrassiers qui ont pu résoudre les derniers problèmes techniques. En langage d'avant, cela correspond respectivement à l'année 3790 pour le début et 3792 pour la fin des travaux. Retenez bien ces dates car on vous les demandera certainement à l'oral. Nous sommes aujourd'hui en Jasf4, soit l'an 3797 de l'ancien calendrier et le Conservatoire a atteint presque tous ses objectifs. Cet emplacement a été choisi car sa géographie particulière le met à l'abri des courants magnétiques qui tourbillonnent autour du globe et ont balayé toutes les anciennes vies. D'après nos scientifiques, certaines roches métallifères typiques de cette zone agiraient comme un catalyseur des ondes Hartmann, ce qui définirait une courbure tenant à l'écart tout magnétisme erratique. Voilà pour répondre à votre question, jeune SyP. Si vous voulez plus de précisions, référez-vous au cours.

- Merci, Maître, fit SyP en frottant ses antennes en signe de respect.


Une lampe jaune s'alluma sur le tableau central du pupitre de ZaJ.


- Oui, jeune Jed ?

- Maître ZaJ, pourquoi avons-nous fait autant d'efforts pour la conservation de ces espèces ? La somme de travail qui y est consacrée est énorme et servirait plus utilement à améliorer nos naissains et le cadre de vie de nos ouvriers.

- C'est une question de compassion envers des êtres en détresse. Nos élites tiennent à montrer l'exemple en préservant toutes ces petites vies, par ailleurs très intéressantes à étudier pour nos savants. Songez que c'est en observant les mœurs de nos hôtes que nos ingénieurs ont eu l'idée de proposer aux ouvriers non encore appariés des créatures de compagnie, afin de lutter contre le syndrome de solitude. Tout le monde en bénéficie de nos jours car même les classes supérieures ont été séduites. J'ai moi-même été tenté par ce que l'on nomme un chat et j'avoue que cela m'apporte certaines satisfactions difficiles à expliquer par la raison pure.

- Est-ce pour cela que ces réunions appelées Clubs se sont créées ?

- Absolument. Nous y échangeons nos impressions et cela est fort enrichissant.


Une autre lampe jaune s'alluma.


- Une question, jeune GaB ?

- Maître ZaJ, certains groupes sont contre toute relation avec les anciennes vies de la planète. Ils affirment que ce sont à cause d'elles que le magnétisme a tout détruit et que nous risquons d'être contaminés par leur bêtise.

- Ce sont des extrémistes. Certes, nos hôtes ont sacrifié leur lieu de vie, mais c'est plus par ignorance que par vraie bêtise. Nous avons retrouvé et déchiffré beaucoup de leurs écrits et ils avaient des savants d'une certaine valeur. Leur erreur a été de multiplier ce qui aurait dû rester unique. Nous savons exactement comment et quand tout a commencé. C'est d'ailleurs le sujet de la session 312 du Répertoire 5 que nous allons étudier aujourd'hui. Notez bien que tout le cours se déroulera en langage d'avant, ce qui est plus simple pour s'imprégner de la mentalité de ces créatures et comprendre la logique de leurs actes. Vous connaissez déjà la notion de pays et de frontière, veuillez donc brancher votre lobe tertiaire sur le traducteur automatique.


L'auditoire se fit attentif lorsque le Maître, d'un ordre mental, déroula l'écran géant derrière lui. Des images se mirent à défiler qu'il commenta au fur et à mesure.


- Nous sommes en l'année 2008 de ce que l'on appelait l'ère chrétienne. Une alliance de plusieurs pays, l'Europe, vient de mettre en service à la frontière entre la Suisse et la France, dans un endroit appelé le CERN, un grand collisionneur de hadrons baptisé LHC. Il s'agit du plus grand accélérateur de particules au monde pour l'époque. Constitué d'un anneau de 27 km de circonférence à 100 m sous la terre, il fut conçu pour propulser les protons à une vitesse proche de celle de la lumière, grâce à 9300 aimants supraconducteurs. Les chercheurs espéraient ainsi détecter des traces de l'invisible "matière noire", censée composer plus de 96% de la masse de la matière de l'univers.


Un crissement d'intérêt monta de la salle. Les élèves, impressionnés, se laissaient aller à frotter leurs élytres et ZaJ fut satisfait de leur réaction. C'était tout à fait normal et attendu à ce stade de la session 312. Il n'y aurait pas de déviants dans ce groupe et son prestige de professeur en sortirait grandi. Il poursuivit :


- Les débuts furent décevants. Pannes et oppositions se succédèrent et le programme, qui se révéla un gouffre financier, fut laissé de côté en 2118. Il ne fut repris que 1500 ans plus tard, au début de l'ère Lisbeth en Norope, par des archéologues qui retrouvèrent trace du projet lors des fouilles sur le site de l'ancienne Genève. En l'absence d'une grande partie des plans, il fut nécessaire de reconstituer et d'adapter les techniques utilisées à l'époque. Le défi était immense et il fallut encore 25 ans pour voir apparaître les premiers vrais résultats exploitables du point de vue commercial. Cela débuta par l'accès à certains trous de vers permettant d'envisager très sérieusement la création de transmetteurs de matière. C'est alors que d'autres pays commencèrent à vouloir s'équiper de collisionneurs encore plus gigantesques, afin de ne pas dépendre de celui de Norope. En Thaï-Inde d'abord, puis dans le Transahara, en Japochine, en Russibérie, en Alascanada, en Sudamérique, en Australande... Il y eut bientôt dix tunnels, puis onze, puis douze. Un treizième, financé par toutes les nations ne disposant pas d'assez argent ou de place pour posséder le leur, fut construit au Pôle Sud en 3760. Et lorsqu'on le mit en service, ce fut la catastrophe.


Un hologramme apparut au-dessus des têtes. Le Maître poursuivit :


- Vous pouvez constater, sur cette vue en trois dimensions du globe terrestre, que le treizième collisionneur de particules complète par hasard un schéma octodimensionnel très complexe de type trapézoïdo-dichotomique altéré, dont personne n'a semblé soupçonner la dangerosité. Dès que le flux de ce LHC fut lancé, un champ magnétique d'une incroyable puissance, représenté ici en blanc, naquit de façon spontanée entre les treize tunnels et se mit à courir tout autour de la planète. Ce faisceau se révéla totalement incontrôlable car il s'était connecté accidentellement sur les réseaux cosmo-telluriques d'ondes Hartmann qui parcourent la surface du globe. Terrifiés par le phénomène, les états concernés coupèrent aussitôt les alimentations en énergie de tous les LHC, en vain. Rien ne put arrêter ce tourbillon, qui prenait toute sa puissance au sein même du champ magnétique terrestre et amena le déclin rapide des hôtes de ce monde. Nul n'eut le temps de réagir.


L'hologramme disparut, remplacé par une représentation photoréaliste. ZaJ expliqua :


- Ceci est une cellule souche. Toutes les créatures vivantes de ce monde en possèdent et ne peuvent exister sans elles. Dès que ces cellules sont touchées par le faisceau, elles se déconnectent et l'hôte succombe en quelques secondes. Imaginez le chaos : des pertes par milliards dès les premiers jours, puis décroissant selon les lois de probabilités, au fur et à mesure que le nombre d'hôtes diminuait. Il a fallu à peine 20 ans pour faire disparaître la majorité des espèces, dont la plus grande partie de la dominante, l'humain. Et comme vous le savez, ce faisceau est toujours actif, rebondissant d'un pôle à l'autre suivant une trajectoire imprévisible qui perturbe toute vie indigène. Il ne cessera qu'avec la fin de ce monde.


Une lampe jaune clignota sur le pupitre.


- Quelle est votre question, jeune SyP ?

- Maître ZaJ, nos explorateurs ont atterri sur cette planète en 3789 de leur ère. Que se serait-il passé s'ils étaient arrivés avant la mise en service du 13e LHC ?

- Sans doute notre vaisseau mère serait reparti à la recherche d'une planète plus accueillante, car l'espèce humaine a toujours été belliqueuse et se serait opposée à notre installation. C'est en tout cas ce que tous nos théoriciens laissent entendre.

- Alors, en s'autodétruisant, les habitants de ce monde nous ont permis de mettre fin à notre Longue Errance ?

- Oui. C'est aussi pour cela que nous avons bâti le Conservatoire. Pour les remercier du don qu'ils nous ont fait. À l'atterrissage, nos explorateurs n'ont rencontré que quelques formes de vies errantes qui avaient échappé par miracle au chaos magnétique frappant au hasard. Nous avons identifié la menace, et comme vous le savez tous, nous n'y sommes pas sensibles. Cette terre abandonnée nous convenant, nous nous y sommes installés. Et nous avons recueilli ces malheureux survivants pour les mettre à l'abri : des humains, très peu d'oiseaux, différentes espèces de petits mammifères terrestres et de poissons, quelques plantes.


Une autre lampe jaune l'interrompit. Avec cette patience qui était la marque des bons professeurs, ZaJ dit :


- Je vous écoute, jeune LoG.

- Maître, Comment avons-nous pu reconstituer aussi précisément le mode de vie de tous ces êtres si étranges ? D'après la session 8 du Répertoire 4, toutes les archives des humains étaient stockées sur des supports magnétiques, et donc rendues illisibles par les perturbations.

- Toutes les archives récentes, certes. Mais grâce à celles plus anciennes conservées dans leurs musées, sur des supports en papier préservés par des traitements chimiques, nous avons pu nous documenter abondamment sur les besoins essentiels de la plupart des créatures.


Une nouvelle lampe jaune s'alluma sur le tableau. Le Maître demanda :


- Que voulez-vous savoir, jeune MuV ?

- Reste-t-il des humains en dehors du Conservatoire ? Ne risque-t-on pas d'en rencontrer en se promenant ? S'ils sont agressifs, cela peut être dangereux.

- N'ayez pas de crainte, jeune MuV. Il n' y a plus que quelques insectes sociaux et des lichens qui ont bien supporté le phénomène. Et dans les océans, on trouve encore une espèce d'algue qui prolifère, c'est tout. Si vous avez bien intégré la session 26 du Répertoire 5, vous savez que cette algue est devenue la base de notre alimentation.


Le cours fut brutalement interrompu par une intense lumière bleue qui se mit à pulser dans tout le complexe. Une voix-off retentit :


- Maître ZaJ, nous avons une alerte secteur 3B', quartier humain zone 8. L'hôte Jacques Lesnard s'est endommagé en approchant du Mur. Vous êtes demandé au pôle médical spécialisé. Ils ont besoin de vos connaissances pour une intervention urgente.


Congédiant ses élèves d'une impulsion mentale peu protocolaire, Maître ZaJ se précipita. Il fallait tenter de sauver la créature ; il en restait si peu. Malgré les nombreux rapprochements observés, on n'avait pas encore de reproduction en captivité.


 
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   Anonyme   
30/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Là c'est un tout autre genre que je découvre. La nouvelle est longue, mais elle s'arrête à un point final que j'aurais volontiers repoussé plus loin. C'est un excellent sujet de SF, vraiment. Rien à redire, sinon Bravo !!!

   Lapsus   
30/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
C'est du grand art.
Passant de conditions en léger décalage du monde d'aujourd'hui, une vie de famille apparemment normale, un monde enfin libéré du travail, à des interrogations sur le sens de l'existence et des relations non choisies, sur la nature du Mur qui semble dispensé tant de bienfaits quand il n'est pas condamné, toute la première partie fait monter le suspens.

La deuxième partie est un morceau de bravoure d'anticipation, nous livrant pieds et poings liés au bon vouloir pédagogique de Maître ZaJ qui se livre à un exposé clair et circonstancié de la décadence humaine.
Le clin d'oeil au LHC est une très bonne idée, fort bien exploitée.

Ces extra-terrestres qui pratiquent l'humanophilie comme certains passionnés sont aquariophiles sont arrivés à point nommé, quoique l'espèce humaine soit vouée elle aussi, semble-t-il, à l'extinction.
Décidément l'année 3797, revue et corrigée par les plumes oniriennes, ne réussit pas à l'Homme.

   brabant   
30/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour ANIMAL,

Bravo ! C'est le premier texte du concours, à ce stade de mes lectures, où j'ai eu l'impression que les contraintes étaient intégrées si librement que j'ai eu le sentiment qu'il n'y avait pas de contraintes. Très habile donc !

Bravo deuxièmement pour m'avoir fait aimer un texte de science-fiction.
Sans doute parce que tu as pris soin de l'introduire par la reproduction du monde contemporain, confortablement. Soupçon quiet d'une atmosphère à la Bradbury avant le bouleversement des choses. J'ai aimé !
Avant de passer à la vitesse supérieure donc avec ces "envahisseurs" enfin bienveillants qui, loin de vouloir détruire la race humaine, tentent de la sauvegarder.

Beaucoup d'humour quand tu soulignes que cet aimable peuple s'inquiète de ce qu'il n'est pas encore parvenu à faire se reproduire ces humains survivants en captivité. Serions-nous de bons gros pandas ? Tels les Chinois polisseurs polissons grands cracheurs de trottoir trop excessivement polis, ils vont jusqu'à la reconstitution de familles aimantes amantes aimables aimées, vite également un bon film de Marc Dorcel ! La captivité a du bon quand elle devient ainsi dorée !

Ah ! Non ! Pas sur la sexualité des pandas le film !


Un réel savoir-faire ! J'ai apprécié !

   leon   
30/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un très bon texte qui respecte parfaitement les contraintes du concours. C'est assez court sans être expéditif. Point de vue usage des mots, style, ça coule de source, sans aucune bévue.

Qui plus est, l'histoire est intéressante, le personnage du simple d'esprit convainquant, sa relation avec son père émouvante.

Vraiment du beau boulot ! Félicitations !

   jaimme   
30/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Là je suis franchement embêté.
Car d'un côté il y a un vrai background de SF, une situation qui tient la route, bien documentée, bien exposée.
Mais d'un autre côté... il n'y a pas d'histoire. Juste une belle description de situation. Un tableau un peu figé mais pas d'évolution réelle de la situation. Juste un blessé. On aurait pu imaginer une tentative d'évasion complète, etc. La narration est très bien menée, il me manque une histoire.
Un détail: il faudrait essayer de sortir des schémas terrestres (je sais que c'est quasi-impossible) pour décrire des sociétés extra-terrestres; ici la ressemblance avec certains insectes est trop flagrante.
Belle construction d'idée en tout cas!

jaimme

   costic   
30/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai beaucoup aimé l'histoire en particulier l'idée de l'échange entre élèves et professeur. L'évocation de l'accelérateur de particules m'a fait sourire ( mon fiston m'a montré une horrible vidéo sur internet où la terre implose, j'ai donc une deuxième vision aussin horrible mais moins radicale). Au niveau de l'écriture au langage "d'avant" j'aurais personnellement préféré "ancien". Une petite gêne aussi sur: assidus à apprendre"
( assidus aurait presque suffit non?) ? Sinon, un bon moment de lecture, merci!

   Anonyme   
1/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un vrai monde de SF, original jusque dans sa chute. De l'émotion. Une jolie écriture, comme toujours. Des contraintes parfaitement mises en forme. J'aurais juste un critique (minuscule) c'est beaucoup trop court. Trop court parce que j'aime bien et que je ne voulais pas que ça s'arrête mais trop court aussi pour que l'histoire se développe vraiment. Cette nouvelle aurait plus d'envergure si elle avait plus de place pour s'exprimer vraiment.

Cela dit, elle est déjà extrêmement agréable comme elle est là.

Par contre : Arrêtez, s'il vous plaît, je ne vais pas savoir qui choisir au moment du vote!!! :-)

Merci.

   Selenim   
2/12/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Le texte est basé sur deux parties opposées. Le soucis, c'est qu'il n'y a qu'un lien étroit entre les deux. J'ai l'impression que l'auteure à balancé la contrainte "simple d'esprit" dans cette première partie et a brodé autour.
Car les interrogations de Jacques et sa vie de famille basique ne sont guère passionnantes et n'apportent rien au récit.

Je trouve que les adjectifs utilisé par le père pour qualifier son fils à la limite du mépris :
Je t'ai pourtant expliqué que ce n'est qu'un simple d'esprit
Seule une lueur un peu éteinte [...] comprendre qu'il était un peu attardé.


Sur la partie SF, avec les aliens insectoïdes.
J'ai eu le sentiment de relire mes vieux bouquins de SF série B de la collection Fleuve noir.
L'écriture et les idées sont plutôt naïves et l'utilisation d'un calendrier fantasmé et d'autres trouvailles technico-scientifiques n'ancrent pas le récit dans le crédible.

J'ai du mal à croire que 1500 ans plus tard, la technologie de l'accélérateur de particules soit incomprise par les terriens du futur. Comme si à notre époque, nos ingénieurs ignoraient le fonctionnement d'une catapulte ou d'un sextant.
Comme dans la précedente nouvelle de l'auteure, l'encart sur le CERN fait figure de copier/coller wikipédia. Il faudrait écrire plus que rapporter.

Je ne comprends pas bien l'interet du jargon pseudo scientifique dans le genre trapézoïdo-dichotomique altéré, octodimensionnel ou encore réseaux cosmo-tellluriques d'ondes Hartmann. La SF ne se résume pas à ce genre de jargon.

Je suis déçu car à l'évidence il y avait de bonnes idées de départ sur ce énième anéantissement humain. Mais l'auteur à voulu privilégié la forme au fond et c'est bien dommage. D'autant que l'écriture n'étant pas flamboyante, il me reste en fin de lecture comme un arrière goût de gâchis.

Selenim

PS. Après lecture des autres commentaires, je rejoins Jaimme et son sentiment général ainsi que son avis sur les aliens insectes.

   Eric-Paul   
2/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
C'est de la bonne SF !!!
Trop court peut être non ?
allez .... on en redemande !!!

   Menvussa   
3/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Animal (ça me gêne toujours autant, j’ai l’impression de t’insulter)

Le mur

Une nouvelle plutôt bien construite. L’utilisation de noms bizarroïdes freine un peu la lecture mais ce détail mis à part, il y a de l’idée et c’est assez plaisant à lire.

Ce qui me gêne par contre c’est cette profusion d’idées qui se télescopent et qui fait que j’ai plus l’impression de lire une sorte de résumé qu’une véritable nouvelle. Il y a cette disparition de la race humaine qui est abordée de façon bien rapide, le passage d’une survie à ce cocon qui est passé sous silence, ces envahisseurs compatissants dont on ne sait presque rien, je les suppose insectes géants ou reptiles et tout ça est mis dans un shaker et servi tiède. C’est un peu dommage.

   Cassanda   
3/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
En règle générale, je ne suis pas fan de SF, mais en l'occurence, ça passe bien. L'histoire est bien construite, l'idée est sympa, bien que je pense que tu aurais pu aller plus loin, et dans le nouveau monde des humains, et dans le monde des extra-terrestres. L'idée du cours magistral permet un bon échange entre élèves et professeur, ainsi que d'aider à la compréhension de la situation générale de cette si lointaine année 3397.
Le coup des extra-terrestres version insectes est assez récurrent, il me semble, même si tu l'as bien mené.
Au-delà de ça, les contraintes du concours ne semblent plus des contraintes, je les avais même oubliées en lisant ton texte et le récit coule de source. Rien que pour ça, chapeau bas !
J'ai passé un fort agréable moment, merci :)

   NICOLE   
6/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Brre, ça fait froid dans le dos.
Pas de vraie surprise, mais une trame qui se tient, bien huilée, et qui fonctionne. J'ai pensé à un roman de SF, lu il y a longtemps, où des petits d'une race extra-terrestre avaient adopté des humains comme animaux de compagnie.
Pas mal, bien que j'ai un peu décroché au moment du cours magistral administré aux étudiants.

   Ninjavert   
9/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Une bonne surprise en ce qui me concerne :)

On retrouve beaucoup d'éléments "classiques" de la SF : un monde post-apocalyptique dans lequel survivent péniblement quelques humains, la notion de "survivants retranchés derrière un mur (ou abri)", une race extraterrestre qui étudie l'homme comme on étudie un insecte, etc.

Pourtant, je n'ai pas eu l'impression de réchauffé qu'ont ressenti certains lecteurs. Les idées ne sont pas vraiment originales, certes, mais bien traitées, bien agencées, réfléchies et suffisamment documentées (pour un lecteur néophyte en tout cas).

Le découpage de la nouvelle en deux parties est intéressant, même si je les trouve de qualité inégale : la première m'a semblé beaucoup plus riche que la seconde.

J'ai beaucoup aimé à ce titre la situation telle qu'elle est décrite à l'intérieur du canyon, derrière le Mur. La relation qui lie Jacques à sa "famille" est intéressante et bien posée, les explications venant dans la seconde partie. L'utilisation de termes comme "une femme qu'il n'avait pas choisie" ou "deux enfants (...) qu'il n'avait jamais désirés" jouant d'un double sens qui permettent de maintenir une certaine ambiguité sur la raison de la présence et la nature de ces survivants.

En peu de lignes, je trouve que tu as parfaitement posé un contexte qui permette de comprendre le comportement et la réaction de Jacques, ses rapports avec ses enfants, et ce qui va finalement le mener à ce fameux accident qu'on découvre à la fin. L'ennui, la lassitude, un peu d'alcool aussi, et l'envie de faire plaisir à un pauvre gamin incapable de comprendre réellement ce qui se passe... ce Jacques m'a semblé très humain. Bravo, donc.

Une partie très riche et bien construite, qui m'a évoqué comme l'a souligné Brabant, un petit je ne sais quoi de vieille SF classique à la Bradbury.

La seconde partie, ne semble se justifier que pour les explications qu'elle apporte sur le contexte posé au début. J'ai trouvé ça dommage. Le cours magistral -s'il est bien décrit, cohérent et parfaitement intelligible- donne à l'ensemble une structure trop axée "j'ai posé un contexte mystérieux, maintenant je vous dis de quoi il en retourne".

Je n'ai rien contre les explications, au contraire. D'autant qu'elles sont ici limpides, d'une crédibilité qui m'a paru tout à fait suffisante, avec juste ce qu'il faut de documentation et de référence scientifiques. (à ce titre, je suis de l'avis de Selenim : l'intégration des données techniques du de l'accélérateur de particules est inutile. Ce niveau de détail n'apporte rien ni à l'intrigue, ni à l'histoire et semble être principalement là pour apporter un vernis de crédibilité à la situation.)
Je trouve dommage que tu aies souhaité faire la lumière de façon aussi "démonstrative" sur l'histoire de cette extinction. Il y avait probablement d'autres manières, qui auraient pu enrichir le récit, des façons plus narratives d'apporter ces explications, qu'un simple cours qui -au final- n'a pour but que de répondre aux questions du lecteur.
Un simple avis, bien sûr, mais j'aurai peut être préféré un double récit, avec un croisement ou un enchevêtrement des histoires de deux héros : Jacques et un des extra-terrestres par exemple. Sont-ils heureux de leur côté ? Vivent-ils bien leur colonisation terrestre ? Y préféraient-ils (comme Jacques) leur longue errance dans l'espace dont les risques et l'incertitude contrastaient avec la sécurité et le calme de la vie terrienne ?
Au final, nos héros auraient pu avoir des aspirations et des reflexions similaires, chacun de leur côté du mur, qui aurait alors pris des airs de mur de Berlin... bon là je m'égare et je n'ai aucunement l'intention ni la prétention de réécrire ton histoire, c'était juste une idée :)

Je rejoins les avis de certains sur le "manque d'originalité" de tes extra-terrestres insectoïdes et sur l'écueil de prêter à ces formes de vie un comportement très humain. Ceci dit, c'est aussi une manière de rendre l'histoire accessible et de poser des repères confortables pour le lecteur.
D'autant que, comme l'a dit Jaimme, être original vis à vis de ce genre de situations en SF n'est pas chose aisée. Mais sans demander de l'inédit, un traitement un chouille plus personnel, plus "ANIMAL" m'aurait plu :)

La fin voit se rejoindre nos deux fils, et montre la superficialité de la vie de nos survivants, en même temps qu'elle pointe quelques trous dans la raquette. Ce ne sont pas des incohérences ni des erreurs, plus des éléments que tu as souhaité ne pas nous communiquer, mais paradoxalement j'aurai trouvé ces infos plus intéressantes que de savoir qu'il y avait eu 13 accélérateurs géants ou le renommage (un peu superficiel) des grandes régions du monde.
Parmi ces choses qui m'ont manqué : la rencontre entre les deux races. Les humains ont-ils conscience d'être "parqués" ? Jacques se souvient de ses vies d'avant, mais sait-il comment il s'est retrouvé ici ? Les humains sont-ils au courant de la présence des extra-terrestres ?
De la même manière, je trouve super intéressante ta vision du monde post-apocalyptique tel que tu le décris dans les souvenirs de Jacques. Cette nécessité de ne pas se regrouper, cet isolement forcé pour (tenter) d'échapper au faisceau qui frappe aveuglément, la liberté avec un prix de taille : l'absence d'attaches, de liens.
J'aurai préféré que tu développes ces idées plus longuement, il y avait à mon avis une vraie richesse là dedans. Les justifications scientifiques de l'accident, ma foi, on s'en fout. Elles sont intéressantes et crédibles (c'est l'essentiel) mais elles occupent une place trop importante pour dire "un accident con s'est produit qui a plongé le monde dans le chaos".

Au final, une histoire belle et touchante, suffisamment originale dans son traitement au vu des thèmes éculés qu'elle aborde, bien écrite et rondement menée.
J'ai préféré le lyrisme du début au rationnalisme de la fin, et regrette que tu n'aies pas plus poussé les éléments vraiment intéressants que tu évoques dans le texte.

En tout cas bravo, une vraie bonne nouvelle de SF en ce qui me concerne ;)

Ninj'

   Anonyme   
9/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Voilà plusieurs jours que j'avais lu cette nouvelle sans avoir eu le temps de déposer un commentaire ; ce que je rattrape maintenant car j'ai beaucoup apprécié ma lecture.
Je trouve ce texte très bien écrit. Dès l'apparition des extraterrestres, j'ai pensé à du Werber ... Le scénario n'est pas très original, mais le sujet me paraît très bien traité, avec un foisonnement de détails convaincants. (Sauf peut-être "Romain refuse de me rendre ma poupée", un poil trop soutenu pour une toute petite fille ... Ce n'est qu'un tout petit détail ;-))
J'ai un seul regret, déjà évoqué par d'autres commentateurs : le fait que ces aliens soient autant entachés d'anthropomorphisme, et qu'ils ressemblent à du "déjà vu".
Pour le reste, le récit en deux parties est bien construit, et Jacques montre qu'il est resté très "humain" malgré cette "animalisation" voulue par les nouveaux maîtres de la planète ... voire "objetisation" si j'ose dire, vu le terme "endommagé" à la fin !
Merci pour cette lecture de très bon niveau.

   colibam   
11/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je suis assez friand en général des textes qui commence dans l’action, sans la traditionnelle mise en place du décor.

Cette nouvelle est bien construite et très agréable à lire. Sans être très original sur le fond, tu es parvenu à rendre ton histoire efficace.
On sent que tu t’es documenté afin de rendre ton histoire crédible.

J’ai apprécié l’idée du mur magique, dont la porte s’ouvre sur un éventail de destinations « à la carte » ainsi que ces braves zhumains transformés en animaux de compagnie menacés d’extinction.
Plutôt sympa le clin d’œil au LHC et cette catastrophe silencieuse, écolo, sans dommage pour notre brave planète.
Bon, le seul bémol : la re-découverte du LHC au bout de 1500 ans et sa réutilisation. En 15 siècles, vu le bouillonnement sans cesse croissant des innovations et découvertes qui touchent notre espèce, on pourrait penser que nos lointains descendants n’aient plus besoin de cette technologie. Mais bon, difficile de miser sur l’avenir…

On navigue dans une ambiance surannée, à la Bradbury, Ballard ou Matheson qui m’a également évoqué l’ambiance de « Trop beau pour être vrai ».
J’adore ces atmosphères faussement sereines, dans lesquelles le lecteur ronronne, se laisse bercer par les mots, les sens assoupis, pour mieux se faire faucher dans le dénouement.

Merci pour ce bon moment de lecture.

   Meleagre   
13/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai beaucoup aimé cette lecture, mais les différentes parties en sont assez inégales.
La première partie est très savoureuse : elle installe une atmosphère de routine mêlée à une légère étrangeté, elle pose, à travers la conscience de Jacques, des questions sur l'utilité et la nature de ce mur, sur le déroulement et la nature de la catastrophe, sur les raisons de cette vie paisible mais cloîtrée. Le récit de l'errance solitaire est particulièrement bien pensé, et bien écrit ("Cela semblait une existence misérable d'errance solitaire dans un monde devenu fou, où la mort invisible pouvait frapper à chaque instant. Mais c'était une vie libre, avec ce parfum de risque à nul autre pareil, cette saveur du danger permanent qui faisait qu'on se sentait vraiment vivant" ; bravo pour ce style précis et évocateur).

La deuxième partie regorge d'inventions originales dignes des bons livres de SF (même si j'en ai lus assez peu). Les explications du professeur viennent répondre aux questions que se posent le lecteur et Jacques (même s'il ne le saura jamais). L'histoire de ces extraterrestres est bien pensée : errants, en quête d'une nouvelle planète, capables de s'adapter à la terre après la catastrophe, et voulant protéger les derniers humains vivants dans l'Observatoire...
Mais le procédé de questions / réponses, dans ce cours magistral, est un peu trop répétitif à mon goût, trop purement explicatif. Certes, on admire les qualités pédagogiques (la patience à répondre aux questions) et techniques (les photos et autres croquis) du professeur, mais, en attendant, l'action ne progresse pas vraiment.
Et surtout, je trouve que le texte finit beaucoup trop vite ; la chute est minimale : après les explications du professeur, il ne se passe presque rien. La 2e partie n'aura fait qu'expliquer la 1e.
J'aurais préféré un autre moyen de donner ces explications, plus concises et plus intégrées à l'action : par exemple, imaginer que maître ZaJ, en observant les actes et la vie des humains du Grand Canyon, se souvienne des événements qui ont conduit à cette situation.
Et j'aurais bien aimé savoir ce qu'il va se passer ensuite : comment maître ZaJ va-t-il faire pour essayer de sauver Jacques ? Va-t-il y arriver ?

En tout cas, merci pour cette nouvelle originale et pleine d'inventivité.

   Anonyme   
14/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Tout d'abord je salue la performance de l'auteur qui nous faire vivre des "lendemains" de Terre pas forcément réjouissants. En serrant de près l'actualité scientifique où des problèmes majeurs de la Physique contemporaine sont évoqués : matière noire, trous de vers-prévus par la Relativité Générale-. On retrouve aussi les avatars du collisionneur du CERN qui vient d'être mis en service récemment avec pas mal de soucis... J'ai été plus sensible à la première partie du texte (le mur) où Kafka lorgne du côté du conte philosophique ; par contre la deuxième partie arrive un peu par hasard et le tuilage a du mal à fonctionner. En résumé, un ressenti plutôt agréable pour ce texte, plutôt bien écrit.

   Anonyme   
16/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Je préfère mile fois cette nouvelle que ton autre texte proposé pour le concours.
J'apprécie le style, la narration, j'aime comment tu intègres les contraintes. J'ai pas du tout été dérangée par la longueur du texte, j'aurais pu en lire plus.

Le déroulement narratif est ce qui m'a le plus plu, je dois dire, la manière dont tu passes du premier volet, très nostalgique, humain, tant que faire se peut selon les circonstances, au second, froid et bien mis en place au niveau du style futuriste etc...

Donc je vais juste te dire que j'ai apprécié. Aller rechercher les imperfections ici, ne me parle pas particulièrement. Je me sens à l'aise à la lecture, j'ai pas eu de soucis particuliers et c'est plutôt pas mal.

Merci Animal et bonne chance pour le concours.

   aldenor   
17/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Imaginatif et amusant, encore que je trouve quelque peu artificiel le procédé de l’exposé académique en guise de narration.
Désolé de la brièveté de ce commentaire. J’essayerai de revenir le compléter.

   florilange   
17/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Personnellement, j'ai beaucoup aimé cette nouvelle mais, sur le fond, je regrette de ne pas savoir ce qui arrivera à Jacques. Car si l'on a bien compris la situation & ce qu'il est advenu des humains, pour le reste, il n'y a pas d'histoire.
Alors, j'ai lu avec plaisir mais je suis frustrée, ayant l'impression qu'il m'en manque 1 morceau.
Sinon, le style s'adapte bien au contexte, c'est facile & agréable à lire. Merci,
Florilange.

   Bidis   
18/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J’ai trouvé l’intrigue très bonne et prenante jusqu’à la chute et l’écriture est, ma foi, fort agréable.
Mais j’ai lu les explications pseudo scientifiques en diagonale, je trouve que dans la réalité ce que raconte les vrais savants est déjà bien assez compliqué, la rage des auteurs de SF d’en rajouter à tout prix me laisse très très peu convaincue. Ou alors, disons que ce n’est pas ma tasse de thé…

   Jedediah   
25/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai bien aimé cette nouvelle en lien étroit avec l'actualité scientifique. Le thème de la "prison" à humains, ici nommée "conservatoire", est certes un classique du genre mais je ne m'en lasse pas.

Les éléments scientifiques de la "catastrophe" me semblent un brin fantaisistes, même si je ne suis pas un savant, mais après tout il s'agit bien d'un récit de science-fiction (je crois avoir lu quelque part que la création de trous noirs et de trous de ver au sein du LHC, si cela devait se produire, ne pourrait avoir lieu qu'à un niveau atomique).

Dommage cependant que la fin soit aussi brutale... Je m'attendais à davantage de péripéties et de révélations.

   Farfalino   
26/12/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'ai tout de suite pensé au zoo et pour cause, je me suis rappelé d'une nouvelle de SF qui partait du même postulat. L'idée de la reproduction forcée était drôle et bien amenée.

Je ne dirais rien des contraintes du concours que je connais à peine.

Sur la forme, j'aime l'idée d'un texte à deux points de vue et l'échange professeur / élève qui permet de faire une scène d'exposition sans être trop artificiel. Mais je ne suis pas fan du jargon pseudo scientifico-technologique qui n'apporte rien à mon sens.

Sinon l'écriture me semble fluide et agréable.

   pedroparamo   
17/1/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très vite à la lecture du titre j’ai pensé au Mur de l’afrikaner André Brink…Ce n’est qu’à la fin que j’ai remarqué qu’il y a un énorme hiatus entre le « Mur » Roman d’André… et le « Mur » Nouvelle d’Animal, que je viens de finir (en lecture je veux dire). Cette comparaison est due au fait que j’ai toujours des appréhensions et des attentes que le titre pourrait m’infliger…
Mais en lisant ce mur d’Animal j’ai fini par me dire que je suis entrain de lire quelques choses qui appartient aux temps présents…au 21ème siècle, à la littérature moderne, celle qui trouve son confort dans un cocktail de réel, du fantastique, du sentimentale, de sensationnel, du familial et du merveilleux…le Moderne quoi ! Alors je me suis dis voilà un auteur qui appartient à son temps (le 21ème siècle)! Car en lisant j’ai senti que pas mal de vaisseaux et de rayons du cosmos emportés par le vécu réel sur terre me passer tout prêt de la tête…
Sinon je ne dirais rien qui pourrait me valoir les regards d’un père mécontent, que pourrait bien m’adresser les responsables du concours.
Par contre j’ai trouvé que ce Mur d’animal est vraiment un beau texte. Remplit de successions diverses et aussi d’échecs comme la vie. Au fur et à mesure que j’avance « dans » le texte j’ai éprouvé une sensation qui va envelopper celui qui vient de lire le nom d’un parfum exquis qu’il souhaiterait s’approprier un jour...
Le mélange est parfait comme le senti entre le temps et le quotidien…Bonne chance Animal

   Anonyme   
10/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Vraiment de la bonne SF, bien écrite.

J'ai bien aimé l'encrage scientifique(CERN, trous noirs, trous blancs, etc...) un peu comme I. Azimov.

Et puis, l'idée de l'espèce humaine animal de compagnie (ce qu'il en reste).

Également les orthoptères marins qui ont pris place sur la planète.

Quant au mur, c'est une excellente idée ; ça me fait penser à la manière de vivre de nos sociétés.

Bravo donc.

   Perjoal   
23/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une histoire très bien construite.

Seul bémol, je n'aurais pas parler de la "langue d'avant" mais de la "langue d'ici" ou "des humains"; car jamais les extra-terrestres ne l'ont utilisée, c'est celle des humains qui sont encore là et l'utilise. Je suppose que tu voulais dire la "langue des maîtres de la terre avant nous".

   zorglub   
28/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai trouvé ici un très bon texte de S.F. Le thème existe certes déjà (mais existe-t-il encore vraiment des thèmes totalement vierges en SF ?) mais la variation dessus est agréable et l'intrigue est bien amenée.

J'ai particulièrement aimé la vision de la société extra-terrestre, amicale et ayant un sens des responsabilités, avec des voix discordantes. J'ai également aimé le clin d'oeil aux thèses catastrophistes concernant le LHC ainsi que l'allusion aux difficultés à faire se reproduire des espèces en captivité.

Comme certains autres commentateurs, j'aurais bien vu quelque chose de plus long, qui aurait permis d'amener la "solution" de manière plus progressive et d'avoir une intrigue plus construite par dessus l'aspect descriptif. Peut-être une suite ?

   Mistinguette   
18/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je ne suis d’ordinaire guère friande de la catégorie science-fiction, mais ce texte, je l’ai adoré. J’imagine tout à fait cette histoire sur grand-écran.
Hormis le fond, je trouve l’écriture très maitrisée, et de ce fait, je ne vois rien de très constructif à dire à l’auteur ; sinon un grand merci pour cette lecture.

   Anonyme   
6/9/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour à tous,

En faisant des recherches sur internet, j'ai découvert cette nouvelle et Oniris.

J'ai lu ce texte (deux fois d'ailleurs) et les nombreux commentaires qui suivent, et une chose m'étonne assez pour que je réagisse plusieurs mois après cette publication.

Sauf erreur de ma part, il y a deux incohérences majeures dans cette nouvelle.
Premièrement, la catastrophe se produit en 3643 et la viabilisation du canyon par les extraterrestres commence en 3790. Il se passe donc 147 ans entre ces deux évènements. Pourtant le personnage principal humain a souvenir de sa vie avant la catastrophe (quand il était surveillant au Contrôle de la foreuse ZT125K).
Deuxièmement, Il est précisé dans la première partie que les rassemblement d'humains étaient fatals à cause du rayon, y compris pour le plus petit rassemblement existant : le couple. On apprend ensuite que l'homme n'a pas choisi sa femme ni désiré ses enfants, ce qui est logique par rapport à la situation décrite en seconde partie et dans laquelle l'homme a perdu son libre arbitre.
Le souci c'est que le professeur précise, en fin de texte, qu'il n'y a pas eu de cas de reproduction humaine en captivité.

Il est important de faire attention aux incohérences dans les écrits car une fois qu'on les a perçues, le texte perd de sa crédibilité.

Je mets "bien" car le texte est original, mais il gagnerait a être retravaillé.

   ANIMAL   
6/9/2010
Pour quelques explications supplémentaires sur ce texte
http://www.oniris.be/forum/le-mur-en-reponse-a-bluefox-t12466s0.html#forumpost151311

   marogne   
6/11/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Je lis ce texte bien après sans doute le concours auquel il se réfère. Je ne commente donc pas en fonction des règles ou des exigences de celui-ci.

J'ai d'abord pensé à une BD de Forest, ("ici même", un véritable bijou), puis j'ai buté sur l'idyllisme de l'entraide entre les rescapé.... je préfère encore "La route"...

A partir de ce moment, je crois avoir décroché, pas que l'histoire soit difficile à comprendre, au contraire, tout ce que l'on pouvait redouter arrive au fil des paragraphes, les hommes qui par la science s'autodétruisent, des insectes humanistes qui prennent leur place, ....


Dommage.

   Zalbac   
14/1/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Cette nouvelle pourrait appartenir à de la "SF désuette" C'est un exercice de style qui comme un commentateur le disait rappelle la collection "Fleuve Noir" on n'écrit plus guère des nouvelles de ce genre, en le prenant pour un hommage à des auteurs des années 50, c'est une réussite ! Bravo.

   cherbiacuespe   
27/8/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Hum ! Comme souvent, rien à reprocher à l'écrit qui est agréable à lire. Le sujet est bien traité, le plan est bien pensé. Mais pourquoi avoir choisi une vie extra-terrestre aussi éloignée de la nôtre ?

Je trouve que l'histoire, plutôt bien pensée, en ressort alourdie d'un vocable inutile. L'histoire, le sujet abordé est de la SF pure, pas du cyber-punk. Dommage d'après moi. Le sujet, justement, est assez terrible. Pas de guerre, de destruction, de question de tyranie, d'argent, d'instinct de méchanceté pour en arriver là. Juste le hasard et c'est une part importante de l'intérêt de la nouvelle. Un changement de prisme bien trouvé.

Ceci dit, c'est un bon texte à lire.


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