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Aventure/Epopée
aristee : A la manière de
 Publié le 26/04/07  -  3 commentaires  -  6231 caractères  -  3 lectures    Autres textes du même auteur

Quelques pastiches de Madame de Sévigné, Chateaubriand, Prévert, Shakespeare, Pierre Loti.


A la manière de


Paul Reboux et Charles Muller ont écrit des « À la manière de… » qui ont eu en leur temps un immense succés. Il n’est pas question d’imiter… les inimitables, mais le jeu est amusant. Je vais m’y essayer.




À la manière de Madame de Sévigné


Lettre à sa fille, la comtesse de Grignan :


Il faut que je vous conte, ma chère, une historiette qui je l’espère vous divertira un peu.

Vous savez que le marquis de Cochelutte aime beaucoup avoir à ses côtés la comtesse de Roquebrune. En particulier quand ils sont dans une alcôve.

Après un dîner pris en commun, dîner au cours duquel leur fut servi outre quelques autres bagatelles, un tendre chapon dont l’aile se détachait à la première sommation, une côte de cerf à l’armagnac et une blanquette qui fleurait bon les herbes de Provence, Cochelutte et Roquebrune décidèrent de chercher une chambre pour se délasser.

Ils la trouvèrent.

Ils étaient dans l’activité frénétique du repos à deux, lorsque soudain, la porte s’ouvrit, et nos deux jouvenceaux, virent entrer le Roi suivi par Madame de Maintenon.

Vous le pensez bien, nos deux amis, furent ponceaux de honte, cependant que Sa Majesté, un sourire aux lèvres leur dit


- Il semble que dans cette alcôve, le Roi ne soit pas le Maître des lieux. Je vous souhaite bien du plaisir !


Puis, toujours suivi par Madame de Maintenon, le roi sortit, à la recherche d’une autre alcôve moins encombrée.


Voilà ma chère fille ce que je voulais ce jour vous conter et dont la cour se divertit fort.


Votre affectionnée…




À la manière de Jacques Prévert


La montre


Elle tourne la grande

Et la petite aussi

Petit à petit

Elles tournent ensemble

Et le soleil les suit

Et la terre aussi

Elles tournent les aiguilles

Insensibles

Elles cisaillent les secondes, les heures

Elles cisaillent les jours de bonheur

Et les mois de malheur.

C’est par elles,

Cruelles

Que le vent du Temps

Est haché dans le Présent,

Et recollé dans le Passé

En souvenirs.

Ce sont elles

Encore elles

Qui créent l’avenir

Comme elle ont tué

Le Passé

Comme elles ont brisé le Présent

Le Présent qui est passé

Comme l’avenir qui passe

À présent

Montre, Ô monstre,

Raconte

Tes méfaits

Je te hais

Tu as tué ma pureté

Tu as tué ma Passion

Tu as tué mes illusions,

Et tu t’en fous…

Elles s’en foutent les aiguilles

Elles tournent

Comme l’âne autour du puits arabe,

Comme la Terre autour du Soleil,

Comme la Lune autour de la Terre

Comme le Politicien à tous les vents

Elles tournent

D’un mouvement bête

Pas de fête

Pas de bon temps

Elles tournent

Uniformément

Aveuglément

Bêtement

Lentement et rapidement

Elles tournent…

Hé bien allez-y tournez !

Cassez tout, gâchez tout

Foutez-vous de tout

De nous

Et puis, moi aussi, je m’en fous.




À la manière de Chateaubriand


Le disque rougeoyant de l’astre de la nuit

Monte dans l’indigo du ciel semé d’étoiles,

Le poète a senti son implacable ennui

Se couvrir lentement d’un impalpable voile


Les airs sont sillonnés de formes fantastiques

L’aigle et l’orglano blanc, poussés par le zéphyr

Formes indistinctes, Ombres fantomatiques

S’enfuient silencieux muant en souvenir




… Et de Pierre Loti


Ouopatou mon amie, grimace à mes côtés

Elle traque ses puces et les croque gourmande

Mon Dieu, qu’elle est jolie, féminine beauté

C’est mon profond amour, que son regard quémande


Cette nuit nous ferons tout deux un bel enfant

Une fille Homme-Singe qui aura de sa mère

La beauté absolue aux canons triomphants

Et tout l’esprit puissant de son modeste père




À la manière de… Shakespeare


Le Cocu


Acte Unique


BRISBALE

Où est-il ce crapaud visqueux

Ce détritus de fausse couche

Ce putride chien galeux

Qui déshonore ma couche ?


BEAUTYBOY entre en pleurant

Tu me cherches, Brisbale ?

Dis ! qu’as-tu à me dire

En ce jour si fatal

Où j’ai perdu le rire


BRISBALE

Tu oses devant moi

Paraître encore ce jour

Où sur mon front des bois

Sont fixés pour toujours !

Par tes agissements

Dans les cocus de l’armée

Je suis tout bonnement

Enrôlé, désarmé.

Je vais de tes viscères

Hachés et persillés

Repaître ma panthère…

Mes yeux sont décillés !


BEAUTYBOY

Je ne veux plus t’entendre !

Être cocu n’est rien

Sais-tu que notre Tendre

Est morte ce matin ?


BRISBALE

Ah ? Morte ce matin ?

Les Dieux m’ont donc vengé

Prenant cette catin…

S’ils veulent vendanger

Pour les aider je vais

Toi aussi te tuer


Brisbale plonge son poignard dans le ventre de Beautyboy, arrache toutes les tripes, les découpe en morceau dans un chaudron.


BRISBALE

Je vais pour ma panthère

Agrémenter le mets

Et de tes yeux pervers

Ajouter le fumet


Brisbale désorbite les yeux de Beautyboy et les jette dans la marmite, puis tombant dans la démence, il s’écrie :


Voilà justice est faite !

Cocu plus ne serai

Faisons donc tous la fête !

Au Paradis j’irai !


Brisbale éclate d’un rire dément et se met à danser autour du corps de Beauty Boy, pendant que le rideau tombe.


FIN


 
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   Maëlle   
13/5/2007
Je trouve que ça manque de fil conducteur. Trop exigeante? Ben oui!

   aldenor   
27/6/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J’ai bien aimé. D’abord c’est finement écrit à la manière des auteurs pastichés. Et puis c’est amusant, avec beaucoup de petites trouvailles.
Pour donner plus d’unité au texte, il eut été intéressant peut-être de traiter un même sujet dans différents styles. Ou alors de faire une histoire suivie avec des parties dans chaque manière.

   Cyberalx   
15/7/2008
 a aimé ce texte 
Pas
Je ne suis pas du tout convaincu : C'est clairement décousu et trop "exercice de style" pour être prenant, je ne vois pas pourquoi c'est dans aventure/épopée.

L'écriture est bonne sinon, même si certains traitements me paraissent plutôt légers (Shakespeare).


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