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maria
19/9/2020
a aimé ce texte
Bien ↓
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Bonjour,
Ce que j'ai retenu de cette histoire : Bien qu'en dernière année de Sup de Co, l'étudiant craque, doute de sa capacité à intégrer " la culture d'entreprise, au niveau des cadres". Au lieu de tout plaquer, il cherche le renvoi. Je dirai qu'il a agi "normalement" en troublant la conférence, mais ensuite, lorsqu'il s'est retrouvé "dans le rez-de-chaussée, désert", je l'ai senti déraper. La conversation qu'il a entendu semble irréelle ainsi que le ordres de Madame P. En obéissant à cette voix, il a fait ce qu'il n'avait pas osé. J'ai beaucoup aimé l'idée, la nébulosité qui entoure le personnage ; j'ai trouvé quelque chose du Horla de Maupassant, dans cette nouvelle (c'est un compliment) Mais j'ai buté à la lecture ; je suis revenue sur des passages peut-être à cause de maladresses dans la narration et du flou dans ce qui l'a motivé au consulting. Un psychotique intrigant dont les tourments ne passeront sans doute pas après "la nuit noire" Merci du partage et à bientôt. Maria en E.L. |
Corto
23/9/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Cette nouvelle est d'une belle complexité. La structure permet d'en suivre le déroulement aussi sûrement que si l'on regardait un film.
L'objectif, l'ambiance, l'angoisse, l'exaltation, les comportements incongrus et excessifs, la description des personnages et leurs réactions sont très lisibles et captivants. Le contexte aussi est très visible au sein de cette école de commerce, la conférence, la définition du consultant. Mais où se trouve mieux encore l'originalité de la démarche est la description de l'écart entre l'objectif (devenir consultant) et la réalité psychologique de l'étudiant qui n'entrent pas vraiment en adéquation. Je relève cette très belle définition: "la culture d’entreprise, on l’a ou on ne l’a pas. J’étais un imposteur. Ce n’était pas la première fois que je ressentais ce malaise de voyageur en retard : j’avais le billet mais le train était parti à l’heure et je restais sur le quai". Je savoure aussi cette autre: "« Ne suis-je pas un faux accord dans la divine symphonie ? » La perturbation qu'entraînent dès lors les cris récurrents "Je suis psychotique !" est très perceptible pour ne pas dire jubilatoire. Le final nous entraîne vers l'inconnu, dans la "nuit noire". Comme une plongée dans un abîme où le destin est imprécis. Destin de psychotique ?? A mon avis il ne reste plus qu'une adaptation à réaliser pour faire ici un film, court métrage sans doute. Grand bravo à l'auteur. |
Babefaon
14/10/2020
a aimé ce texte
Un peu
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Bonjour Arsinor,
Tout d'abord, merci de m'avoir éclairé par rapport à ce métier de consultant que je ne connaissais pas. Vous avez su user d'un vocabulaire riche, qui rend la lecture de votre texte agréable avec, parfois, quelques tournures de phrases qui m'ont un peu ralenti mais je ne m'attarderai pas là-dessus, car c'est celui de votre personnage qui est somme toute assez, pour ne pas dire très perturbé, et je le trouve plutôt en adéquation avec son état du moment! J'ai bien aimé l'idée de cet étudiant qui ne se sent plus à sa place, qui n'est pas dans le bon costume comme il le dit lui-même. Comme toute profession, je pense qu'il faut vaut mieux avoir la vocation pour s'engager dans la voie qu'on a choisie. Sinon, il me semble plus prudent et judicieux d'abandonner en cours de route, mais bon, les choses ne sont pas toujours si évidentes qu'elle peuvent le paraître. C'est ce que votre protagoniste choisit comme option, d'ailleurs, à travers "ce pétage de plombs" dont on ignore s'il est conscient ou pas. Quoi qu'il en soit, il a apparemment décidé de se saborder et il finit par y parvenir. Je reste très dubitatif par rapport à la chute et la tournure que prend l'histoire dans vos derniers paragraphes et ne comprends pas ces ordres qu'on lui donne qui ne me paraissent pas très censés. Cette situation sonne trop réaliste pour moi et aurait peut-être mérité d'être traîtée différemment, dans la continuité du délire qui est le sien. Bref, elle détonne et c'est bien dommage, car je trouve qu'elle enlève de la force et de la crédibilité à votre récit. Voilà, j'espère que mon avis vous sera utile, mais ce n'est qu'un avis parmi d'autres, et je sais à quel point il délicat parfois de s'aventurer sur certains terrains. Vous êtes l'auteur, et ce seul choix vous appartient... Au plaisir de vous lire à nouveau dans un autre registre ! |
Donaldo75
15/10/2020
a aimé ce texte
Un peu ↓
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Bonjour Arsinor
J'ai lu la nouvelle parce que j'ai moi-même usé les bancs d'une école de commerce et suis devenu consultant par la suite, alors ça m'intéresse de voir les deux mondes tels que racontés dans un écrit. Il y a normalement de la matière pour une histoire prenante - je ne demande pas du Brett Easton Ellis non plus - mais là je ne vois rien qu'une narration qui tourne en boucle sur le même sujet, avec un manque criant de réalisme - ne serait-ce que la remarque de la voisine à la première question - et la seule cohérence que je vois est le manque de relief dans le récit. L'écriture est certes propre mais elle ne suffit pas à porter la nouvelle. Bref, je n'ai pas vraiment accroché. |
Anonyme
16/10/2020
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Bonjour Arsinor,
Sur le fond, je suis perplexe. Le terme consultant me semble être un terme générique revêtant bien d’autres aspects que ceux décrits et ne pas désigner un métier en soi, mais plutôt un statut couvrant des métiers forts différents, mais on peut considérer que c’est un détail de l’histoire. La réplique du personnage féminin dans le premier dialogue est surprenante, non que je la juge impossible dans un contexte plus développé, mais peu crédible à l’adresse d’une personne qu’a priori, ce personnage ne connaît pas du tout. Et s’ils se connaissaient déjà, la narration ne permettrait pas de le savoir. Je comprends qu’il peut s’agir d’une manière d’installer rapidement la sensation qu’a le narrateur du milieu dans lequel il se trouve, mais je la trouverais dans ce cas précipitée et peu subtile. Je n’ai pas compris la formulation « J’ai manipulé le jury à l’entretien d’embauche ». Entretien d’embauche pour entrer dans une école ? Les ordres formulés par Madame P. sont particulièrement curieux (« Vous ne remettez plus les pieds à Rouen. Vous ne prévenez ni vos parents ni personne avant de vous retrouver dans un autre pays. »). Ces propos ne sont bien sûr pas du tout crédibles, alors de quoi s’agit-il ? L’auteur veut-il nous faire comprendre que ces propos n’ont pas réellement existé et qu’ils ne sont présents que dans l’esprit du personnage narrateur ? Rien dans la narration ne me permettrait de le comprendre et, donc, je ne le comprends pas. Ce qui me laisse le plus perplexe, c’est la phrase introduisant ou résumant l’histoire (« Un étudiant monte une mise en scène pour fuir son école et sa ville »). Un peu comme un conscrit tenterait de se faire passer pour fou pour échapper à l’armée ? Mais qu’est-ce qui empêche un étudiant, à tout moment, de mettre un terme à ses études ? Je pourrais à la limite imaginer qu’il ne veuille en prendre lui-même la responsabilité et qu’il veuille que la décision soit prise par autrui, mais ça me semblerait tout de même tiré par les cheveux. Peut-être y a-t-il quelque chose de plus subtil que je n’aurais pas saisi, mais je ne peux en l’état que me rendre à l’évidence d’une incompréhension de ma part. Sur la forme, j’ai été un peu contrarié par le passage du passé simple au présent, non que je le crois absolument proscrit, mais surtout parce qu’il survient au cours d’une même action (la confrontation dans le bureau de Gluck). J’ai surtout été rebuté par la narration monotone, peu emballante littérairement, constituée essentiellement des pensées intérieures du narrateur, hormis quelques interactions avec d’autres personnages, mais tout de même fort peu crédibles. Désolé, mais je ne peux vous livrer que cette expérience de lecture globalement peu satisfaisante. |
plumette
16/10/2020
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Bonjour Arsinor,
j'avais lu cette nouvelle en EL et je croyais l'avoir commenté! Cela m'arrive parfois d'avoir l'intention de commenter un texte et puis de renoncer ou de ne pas y arriver par perplexité. Ce texte est assez original par son thème, écrit plutôt correctement ( j'ai simplement buté sur un changement de temps à partir de l'intervention de Monsieur Gluck) mais sur le fond, je n'arrive pas à accepter le "je" du narrateur. je n'arrive pas à croire à ces capacités d'auto analyse: est-ce qu'un jeune peut se juger lui-même immature? il se fait "accuser" brutalement par une inconnue d'être paranoïaque et souscrit immédiatement à cette accusation? cette entrée en matière est déjà peu crédible pour moi. alors que dire de la suite? mon tort a sans doute été de vouloir rattacher cette histoire à du "réel" alors que peut-être votre intention était de démontrer la maladie mentale du narrateur par son comportement induit justement par son imaginaire. Toujours est-il que je n'ai pas réussi à choisir mon camp. C'est pourquoi je ne note pas mais souhaitait tout de même dire que ce texte m'intrigue! je dois dire que je suis sensible au thème de l'imposture et de l'usurpation; |
Dugenou
18/10/2020
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Salut Arsinor (tu as réussi à briser entre nous une distance, donc je tutoie)
Bon alors, si j'ai tout compris, un consultant, c'est un intérimaire, le prestige en plus ? Je trouve la réaction de la dame et de Gluck disproportionnée : d'après mon expérience personnelle, quand on prétend être psychotique, deux réactions sont possibles chez l'interlocuteur, soit il le croit et part en courant, soit il se dit 'bon ce mec il a pas tout son kilo, je lui fout la paix pour qu'il se calme'. Dommage, jusque là ça se tenait... le texte aurait pu être classé en 'humour', étant donné l'absurde de la situation. Dugenou. |
SaulBerenson
2/11/2020
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Je ne suis pas arrivé à mordre dans cette histoire et j'ai vite décroché en pensant à mon cas perso.
J'ai travaillé dans deux entreprises dans ma vie sans jamais arriver à m'y intégrer totalement pour la bonne raison que je ne croyais pas à ce que j'y faisais. J'étais plus observateur qu'acteur de ce qui m'entourait, avec une impression que mes collègues jouaient chacun un rôle en y croyant plus ou moins, dans une sorte de mensonge collectif. J'ai donc toujours été plutôt mal noté dans un système où je n'avais pas ma place. J'étais un usurpateur dans un sens, car rester dans un poste à une époque où il était encore facile de changer d'entreprises est une forme de malhonnêteté. Votre nouvelle m'aura au moins servi à me poser cette question. |
ferrandeix
19/11/2020
a aimé ce texte
Passionnément
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Excellent texte à mon avis sur le plan purement littéraire et aussi pour sa signification. Concernant le complexe d'imposteur, il traduit simplement le hiatus entre un environnement psychologique en lequel on ne peut se fondre et sa propre personnalité. il faut peut-être cependant voir plus loin que ce niveau élémentaire. Se sentir imposteur par rapport à soi, à la vie, par rapport à cette enveloppe charnelle dans laquelle nous sommes enfermés, c'est peut-être le propre de la conscience. Être imposteur, c'est tout simplement être une conscience dans le monde, un dasein comme le dit Heidegger. La nouvelle va plus loin que le simple malaise d'un étudiant qui ne serait pas dans sa voie. Elle prend une forme quasiment hallucinatoire dans l'ordre donné par la dame. La fuite par le train prend aussi un sens symbolique et psychologique. Est-il possible de se fuir soi-même. Cette fuite réelle par le train est la réification d'une réaction fondamentale de la conscience. qui tente d'éprouver l'absurdité du monde, éprouver l'absence de repères, considérés comme fallacieux. La dernière partie: la suite des actes matériels dans la gare: prendre le billet, le composter, monter dans le train sont également hallucinants, une méticulosité analytique qui détruit la logique du monde en le décomposant froidement.
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