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Tadiou
9/8/2017
a aimé ce texte
Beaucoup
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(Lu et commenté en EL)
Le narrateur explicite la succession des différents stades par lesquels il passe 1) Il se présente comme l’éternelle victime pour en tirer profit : «Accuser l’extérieur de faire de moi son bouc émissaire universel, c’est mon carburant » 2) A contrario, refuser d’être l’éternelle victime, s’adonner à la violence et au mensonge : « Planter une paille dans le cœur de mes victimes et leur absorber, leur confisquer de l’honneur, c’est mon carburant » 3) Passer au stade de la destruction des autres, et finalement de le sienne propre : « Je piétine, enrage, intimide mon prochain pour m’emparer de son pouvoir. M’emparer et contrôler sa zone d’incertitude, ça me fait baver, c’est mon carburant. » 4) Tenter d’atteindre la sagesse de l’adulte : « Tilt ! J’arrête les bêtises. Ce n’est plus de mon âge. » « mon carburant, c’est dépasser l’ado attardé que je demeure. » 5) Atteindre la force, la puissance, l’empathie avec les autres ; atteindre le bonheur :«L’émotion est mon carburant : j’ai de grandes ambitions, je pratique l’action, je suis fier de mes succès. » 6) Devenir l’égal de Dieu après avoir passé la Porte Etroite : «Mon carburant est un déplacement : le Souffle du Monde. » Les passages d’un stade à l’autre s’effectuent au pas de course, sans transition : on se demande comment le narrateur peut se transformer à chaque fois de façon aussi radicale et changer de carburant comme si c’était la chose la plus simple du monde. Il est intéressant de constater que le narrateur va au bout de chaque stade, poussant les choses à leur paroxysme. C’est décrit de manière précise, détaillée et ça se lit bien. La ponctuation est créée par la nature du carburant qui constitue le repère ; c’est une très bonne formule. Des analyses brillantes et sans concession de la nature humaine, son merveilleux et son misérable. La notion de « Porte étroite » et l’introduction de Dieu ne me semblent pas utile : c’est le choix de l’auteur. Si on se rémémore Laplace : « « Comme le citoyen Laplace présentait au général Bonaparte la première édition de son Exposition du Système du monde, le général lui dit : “Newton a parlé de Dieu dans son livre. J'ai déjà parcouru le vôtre et je n'y ai pas trouvé ce nom une seule fois.” À quoi Laplace aurait répondu : “Citoyen premier Consul, je n'ai pas eu besoin de cette hypothèse.”. » (Wikipedia) L’auteur fait ici un choix différent, ce qui est bien sûr son droit le plus strict. De la très belle ouvrage, avec le bémol du côté mécanique des passages des différents stades. Tadiou |
veldar
24/8/2017
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Arsinor
Je tenais à vous dire que j'ai apprécié votre texte. Chaque lecture y apporte un éclairage différent. Je n'ai pas encore réussi à me mettre d'accord avec moi-même et n'ai donc aucune réflexion intelligente à vous proposer. Néanmoins, c'est un parcours qui me parle s'il ne s'agit que d'un seul être et de ses multiples essais pour arriver à... A quoi, ça... Si c'est un seul, votre personnage a une sacrée volonté et de l'énergie à revendre. Si par contre il s'agit - et il me semble que ça pourrait aussi - de six portraits différents, j'ai plus de mal à en trouver un seul qui me soit d'emblée sympathique. Je préfère vraiment penser qu'il s'agit d'une lutte, d'une mutation, de conséquences et donc de choix et d'une évolution malgré mes doutes quant à la finalité d'une telle bataille pour ce personnage-ci. Même si le dernier paragraphe atteste du changement et donc de l'évolution du personnage parti des enfers, je le trouve cependant encore... imparfait. Ce quelque chose sur lequel il n'est pas revenu et que je vois partout me fait dire que même s'il est parti de loin, il n'est pas encore au seuil de la perfection, si c'est ce qui le fait courir. A moins que ce ne soit le bonheur le truc après quoi il court. Et ça, chacun le trouve où il peut. Merci pour ce texte. Juste un détail, les deux premières phrases accrochent du fait des trois "comme" qui quasiment se suivent. L'écriture n'est pas facile-facile (je pense notamment à "pour respirer à des endroits agréables" ainsi qu'à une autre formulation que je ne retrouve pas, quelque chose de malcontent je crois...) Peut-être s'agit-il d'un seul, (je doute, je doute, je doute encore) car dans quasi chacune des métamorphoses le "Je" cherche le carburant de son moteur. Un seul personnage ou six portraits complémentaires et non exhaustifs ? Je ne le sais toujours pas mais une chose est sûre, je n'ai pas perdu mon temps. Merci. |
klint
25/8/2017
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour
J'ai apprécié ce texte ambitieux. L'écriture est agréable et fluide, à la hauteur de la démonstration poursuivie par l'auteur. Je reprocherais au fond une certaine linéarité dans la "progression", et le manichéisme qui émane de vos propos. Je pense que l'humain n'est pas noir ou blanc. J'ai remarqué aussi au fil des paragraphes, l'isolation" du sujet par rapport à ses semblables. Est ce volontaire de votre part ? |
Alcirion
25/8/2017
a aimé ce texte
Bien ↑
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Arsinor en forme !
L'écriture est très cohérente, il y a une ambiance "pensées intérieures" réussie, un style qui se tient du début à la fin. Sur le fond, on restera sur une question de goût, je me sens assez proche des idées exprimées donc j'ai adhéré. Pas facile d'aborder des réflexions métaphysiques sans être ennuyeux, tout dépend de la qualité de l'écriture, là je trouve l'exercice réussi. EDIT : j'ai été attiré par le titre qui est également celui d'un roman génialissime de Gide - dans mon top cinq. |
Jean-Claude
28/8/2017
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour Arsinor.
Le ton clinique correspond à l'auto-examen clinique et au cheminement mais, en même, il rend la lecture difficile. Plus exactement, dans chaque paragraphe, il y a une accumulation de détails qui convergent. Par exemple, le premier paragraphe tourne un peu autour de l'idée que l'on fait tout pour se donner raison à soi-même (si je me trouve nul, je suis capable de faire en sorte que les autres me renvoie une image de "nullité"). En fait, c'est surtout pour dire que, si le lecteur n'a pas certaines affinités avec le procédé ou le cheminement, celui-ci risque de décrocher avant la fin. Au plaisir de vous (re)lire |
in-flight
30/8/2017
a aimé ce texte
Bien ↑
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Je vois dans ce texte un condensé des étapes d'une vie:
- Une enfance maudite - l'heure de la contestation - la haine de l'autre - la soumission à la société - l'acceptation de la société - la sagesse du grand âge. C'est un parcours de vie suivi par beaucoup d'individus et ce que l'enfance est été heureuse ou non.Il s'agit bien du cheminement de la même personne selon moi mais il est vrai qu'on pourrait imaginer 6 portraits différents, 6 philosophies de vie. Au delà du fond, c'est surtout le style d'écriture qui m'a plu. C'est très agréable à lire. |
Anonyme
2/10/2018
a aimé ce texte
Un peu
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Ce choix de décrire l’évolution d’un être en six paragraphes concis donne à votre texte beaucoup de rythme. La succession d’adjectifs, de phrases très courtes rend la lecture particulièrement rapide demandant une grande concentration pour suivre votre raisonnement.
L’exercice est original et vous avez parfaitement résumé les étapes d’une évolution possible jusqu’à cette fameuse porte étroite débouchant sur une sorte de Nirvana. On ne peut pas imaginer résumé plus court d’une existence mais tant de densité est déroutante pour le lecteur et personnellement j’ai eu un peu de mal à adhérer à ce texte. |
cherbiacuespe
23/7/2019
a aimé ce texte
Un peu
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Certes, c'est bien écrit. Rien à dire sur le style, le choix des mots, le sens du texte. Je suis moins enthousiaste sur la construction. Mais, je le reconnais, c'est là le domaine des goût et des couleurs.
Oui, c'est de la belle ouvrage, un travail bien fait, rien à redire. Pourtant, je n'ai pas été emporté par la vague, le plaisir. Je suis perplexe en réalité, face à un mur infranchissable. Peut-être qu'il me manque l'humeur nécessaire pour me pénétrer complétement de cette nouvelle. A le relire une deuxième fois. |